Par Jean-Pierre Riou.
Le développement des énergies renouvelables semble de plus en plus freiné en Allemagne et a suscité un communiqué commun des syndicats ouvriers et patronaux.
La politique de soutien à ces énergies est responsable, en effet, d’une hausse considérable du coût de l’énergie, dont les répercussions ne se situent pas uniquement au niveau du portefeuille des consommateurs, mais pèse également très lourdement sur la compétitivité des entreprises et par là même sur l’emploi.
Les retombées écologiques de cette politique n’ont même pas été au rendez-vous, puisque les énergéticiens la considèrent responsable de l’augmentation actuelle du recours au charbon . (+14.1TWh lignite et charbon en 2012 par rapport à 2010)
La seule question qui se pose à l’Allemagne semble être de savoir s’il est encore temps de faire machine arrière et ne pas aller droit dans le mur.
Mais pour la plupart des analystes comme Natixis, il est malheureusement déjà trop tard. « Malgré le fait que les décideurs politiques allemands veulent plafonner la hausse des subventions aux producteurs d’énergies renouvelables, notre analyse suggère que les tensions haussières sur les prix de l’électricité vont se maintenir à cause de la part croissante des renouvelables dans la génération d’électricité du pays. Des hausses soutenues des prix de l’électricité risquent de rendre l’Allemagne moins compétitive à échelle européenne et mondiale.»
Concernant les emplois qui seraient permis grâce à l’effort public de soutien au renouvelable, l’exemple de Bosch abandonnant cette filière après 2,4 milliards de pertes en trois ans est éloquent. Cette déconfiture du groupe concerne 3 000 emplois dont 250 en France.
La Cour des Comptes n’avait pas manqué de relever dans son rapport de juillet 2013, que « L’État n’a pas développé toute l’expertise nécessaire à la mise en œuvre de la politique de soutien aux énergies renouvelables. Cette faiblesse est particulièrement visible en ce qui concerne la connaissance des coûts et l’impact socio-économique des mesures prises. »
On nous affirme par ailleurs que ces énergies sont une chance de développement pour les territoires ruraux. Faisant semblant d’ignorer que chaque éolienne (2 MW) coûte plus de 140 000€ chaque année à la collectivité pour son seul surcoût lié au tarif d’achat 1.
La maigre part de cet argent public reversée aux collectivités ne saurait être considérée comme une chance pour le développement national.
La France n’a même pas le prétexte d’un parc de production électrique émetteur de CO2 pour justifier ses ambitieux objectifs dans le domaine éolien, puisque 85% de la production (nucléaire et hydraulique) en est exempte.
Mais est-il encore temps pour nous d’éviter le mur ?
- Ici, 562 millions d’euros en 2013 (10.9% de 5.1 milliards) divisés par une moyenne de 8000MW installés donnent un peu plus de 70000€ par MW de CSPE pour le surcoût du tarif d’achat. ↩
Bien sûr que non ! Les Verts, alliés contre nature des socialistes (et précédemment de l’UMP, cf les portiques de l’écotaxe) veillent à l’appauvrissement des entreprises et des consommateurs pour voir la réalisation de leurs délires. L’Allemagne aura mis plus de dix ans pour comprendre, le Danemark, n’en parlons même pas, c’est une catastrophe, l’Espagne a définitivement rompu avec cette lubie. Pendant ce temps-là les grands esprits de l’IPCC (GIEC) ont tout de même reconnu que l’énergie nucléaire avait du bon pour la sauvegarde de l’environnement et du climat :
http://jacqueshenry.wordpress.com/2013/11/03/les-gourous-de-lipcc-le-disent-il-faut-developper-lenergie-nucleaire/