Quelle horreur, la déflation continue !

Apparemment, la déflation fait peur. En réalité, elle fait peur surtout à ceux qui bénéficient directement de l’inflation, politiciens en premier.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Quelle horreur, la déflation continue !

Publié le 4 novembre 2013
- A +

Les nouvelles économiques, on le sait, ne sont pas bonnes. Au niveau français, le gouvernement semble tout faire pour accroître la confusion et la misère, avec une assez bonne réussite. Au niveau européen, les différentes institutions, même avec l’inertie qui les caractérise, sont obligées d’admettre que la situation n’est pas joyeuse. Mais là où on sait qu’elle est en train de prendre un tournant vraiment croquignolet, c’est lorsqu’un type comme Dominique Strauss-Kahn en vient à l’annoncer publiquement.

Entendons-nous bien : je ne suis pas en train d’expliquer ici que Dominique serait subitement parvenu à un niveau de compréhension tel de l’économie qu’on puisse affirmer que ses déclarations ont pris une valeur. Mais il faut remarquer qu’un keynésien en diable comme lui, toujours partant pour aller claquer du pognon en inutiles et dispendieuses relances, qui annonce que, finalement, ça ne le fait pas trop, cela change franchement du crin-crin habituel de ses amis politiciens et économistes.

En effet, lors d’une conférence à Séoul (il faut bien gagner sa vie, hein), l’ex-ministre socialiste, ex-patron du FMI, ex-inculpé du Carlton, ex-inculpé du Sofitel, ex de Anne Sinclair, a délivré un réquisitoire cinglant contre la stratégie de l’Eurozone qui mène, selon lui, le Vieux Continent tout droit à un « cauchemar » :

« La faible croissance va conduire à des troubles sociaux, puis à des menaces contre la démocratie. Concernant les timides signaux favorables en Europe, personne ne peut croire à cette image rose bonbon. Nous allons avoir une faible croissance qui ne crée pas d’emplois, pendant de longues années, jusqu’à ce que cela crée des problèmes sociaux et politiques. (Les dirigeants européens) se cachent tous derrière la BCE pour camoufler leur inaction. »

Je ne peux pas dire, à proprement parler, que c’est faux. Sa conclusion (à savoir que tout est en train de partir en sucette) est même globalement correcte. Cependant, elle est assise sur des prémisses bidons, comme par exemple, que l’austérité serait en place (la bonne blague), et que les États européens se bousculeraient tous pour faire des coupes drastiques dans leurs dépenses (ah oui ?), et que cette méchanceté budgétaire se traduirait par l’horreur économique et sociale qu’on observe actuellement, pour aboutir à la catastrophe prédite par ce sacré Dominique.

La réalité factuelle, qui ne correspond pas des masses à ce qu’on entend dans les médias mainstream, est évidemment ni rose bonbon, ni similaire aux prémisses implicites du bon vieux Dominique. L’austérité (qui marche lorsqu’elle est vraiment appliquée) n’a pas été mise en place, les dépenses ont continué de plus belle, les relances keynésiennes débiles et forcenées n’ont absolument rien changé au problème initial et la situation est, maintenant, effectivement pire qu’elle ne l’était au début de la crise en 2008.

Ce qui explique d’ailleurs les tourments dans lesquels sont à présent plongés les dirigeants européens à commencer par Mario Draghi, le patron de la BCE dont la prochaine réunion, ce jeudi 14 novembre, devra l’amener à quelques déclarations au sujet de l’inflation, du chômage et de l’euro. Eh oui ! Malgré les différentes opérations menées par la banque centrale et les vigoureuses manipulations de la monnaie auxquelles se sont livrés nos alchimistes économiques, pouf, rien n’a marché comme prévu : l’euro est une monnaie trop forte (ce qui amène un peu d’eau dans les yeux du teckel épileptique montebourgeois) et surtout, la déflation continue de s’installer.

DeflationEt comme j’en vois qui continuent d’être un peu confus devant la bataille que se livrent actuellement les tenants de l’inflation et ceux de la déflation, revenons un peu sur les bases. D’un côté, il est difficile de camoufler les multiples bidouillages qui ont eu lieu, tant côté BCE que côté Fed, et qui visent tous à créer de la monnaie. Cette création a pour but, dans certains cas, de favoriser la liquidité, et dans d’autre, de favoriser une inflation modérée qui est, dans la doxa actuelle, nécessaire pour que tout le monde se porte mieux : les prix montent, les salaires montent, les cours de bourse montent, et psychologiquement, ça inciterait les gens à dépenser. En pratique, on a surtout observé que les sommes ainsi créées s’enfuyaient rapidement vers la bourse et, dans une moindre mesure, l’immobilier (qui recommence à monter doucement aux États-Unis, par exemple). En outre, les pays émergents, aux dernières loges de cette création monétaire, subissent indirectement cette hausse des prix (bon, je passe sur les cas des pays socialistes à la mode chaviste, qui, eux, se prennent en plus les délires monétaires de leurs dirigeants, accroissant ainsi la folie haussière).

Pendant ce temps, les individus qui ont deux sous de bon sens comprennent intuitivement que la litanie des plans sociaux, le chômage qui touche de plus en plus de monde, les perspectives globales médiocres et, surtout, le fait que les dettes s’entassent au lieu de se résorber, tout cela ne peut pas favoriser, à long terme, une reprise économique. Dès lors, il n’est pas étonnant de constater que les uns et les autres ont une tendance manifeste à thésauriser, d’une façon ou d’une autre, et à remettre autant que possible les achats non indispensables à plus tard.

La bataille entre l’inflation et la déflation fait donc rage actuellement. Je vous invite à relire ce précédent billet qui remet l’ensemble des acteurs en perspective et dont les explications sont encore valables actuellement.

Phénomène intéressant lorsqu’on parle déflation, les analystes keynésiens sortent du bois, ce qui donne lieu à des articles assez croustillants de la part d’une Agence Fausse Presse toujours aussi affûtée. Parce que, comprenez-vous, lorsqu’une déflation s’installe, c’est l’horreur : face à des prix qui baissent, le consommateur diffère ses achats, dans l’espoir de payer encore moins cher demain sa voiture, son canapé, son appartement. C’est horrible, que voulez-vous. Notez que pour le sandwich ou le carré de bœuf, c’est un peu moins vrai : il semble que la déflation ne porte finalement pas trop sur les patates et plus sur les biens … pas indispensables. Dont, d’ailleurs, on finit par voir qu’ils sont toujours achetés. Juste plus tard (après tout, une voiture finit un jour ou l’autre par tomber en panne fatale et nécessiter son remplacement). Peut-être un fait intéressant se cache-t-il dans cette observation ?

Allons. Tout le monde sait que la déflation, cela veut dire des commandes aux entreprises qui baissent, ces dernières qui réduisent leur production, voire les salaires, ou pire, qui licencient, ce qui paralyse encore davantage les ménages, et enclenche évidemment un cercle vicieux dont on ne sort que lorsque tout le monde est au chômage et que plus personne ne consomme.

Comment ça, c’est idiot ? La déflation, ce ne serait pas toujours tout mauvais ?

Ben non. La déflation, c’est, aussi, le retour à la normale, c’est-à-dire le retour à un monde où les gens sont tenus de mettre de côté avant de pouvoir acheter au lieu d’en passer toujours par le crédit. C’est un monde où les individus planifient pour leurs dépenses futures, font attention à leurs dépenses courantes. C’est un monde où la préférence pour l’épargne est supérieure à la préférence pour le crédit. C’est, horreur des horreurs, un monde où le capital peut se constituer par accumulation de richesses produites et non par des jeux financiers plus ou moins opaques. C’est un monde qui incite à la disparition du crédit… et de la dette.

dépoussiérer le dollar - pawel-kuczynskiLa déflation, intrinsèquement, c’est la façon dont les économies françaises et anglaises ont fonctionné pendant tout le 19ème siècle, qui aura laissé une trace abominable de développement scientifique, technique et humain dont beaucoup rêvent encore. C’est aussi, logiquement, la disparition des politiques de dépenses keynésiennes, et, par voie de conséquence, la fin des dispendieuses distributions d’argent des générations futures sur lesquelles ont pornographiquement prospéré tous nos politiciens sur les 100 dernières années.

On comprend l’horreur que cette déflation peut représenter aux yeux des dirigeants actuels.

Maintenant, il ne faut pas se bercer d’illusions : d’une part, ce n’est pas parce qu’on est en déflation depuis un moment que l’inflation ne viendra pas, jamais. Et ce jour-là, absolument rien n’indique que nos banquiers et nos politiciens seront capables de la contrôler (et l’historique navrant des uns et des autres laisse plutôt supposer le contraire). D’autre part, tout retour à la réalité, qu’il soit fait par le truchement d’une déflation ou d’une hyperinflation carabinée, sera extrêmement douloureux. On ne vit pas plusieurs décennies dans le rêve rose d’un socialisme redistributeur aux frais des générations futures sans en payer un jour le prix.

Et le jour où la facture tombera, elle fera mal.
—-
Sur le web

Voir les commentaires (22)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (22)
  • « C’est aussi, logiquement, la disparition des politiques de dépenses keynésiennes » : je comprend bien que ça y mette un sérieux tour de vis , mais en quoi ca les ferait disparaitre ?

    merci

    • Il n’y a que deux façons de faire de la dépense :
      – par l’inflation en créant des billets
      – par la dette en empruntant.

      (la dépense de la richesse réellement gagnée n’entre pas dans ce cadre)

      En cas de déflation, le crédit disparaît. On ne peut pas faire de dette. Et l’inflation n’existe plus (par définition de la déflation).

  • « La déflation… c’est un monde où » les individus sont responsables de leurs désirs et de leurs envies.
    Le socialisme, de tous bords, c’est un monde où des indvidus obligent d’autres individus à satisfaire leurs désirs et de leurs envies.

  • Intéressant !
    Le ballon est magnifique. L’eau par contre reste, lavoisier, contrairement à l’argent (laser de mars attack bzzzz).
    Autre chose, il serait temps de casser un peu de l’écolo ou du socialo, les commentaires ne sont plus là…Sniff
    (Enfin ici, pas chez vous, je sais)
    P.s: un article sur le bitcoin un de ces jours ?
    Libéralement votre

  • Juste un petit commentaire à propos de l’inflation avec l’exemple du Japon, un pays que je connais bien pour y séjourner souvent. La politique du premier ministre Abe consiste à relancer un peu l’inflation car les consommateurs sont (seraient) paralysés dans leurs velléités d’achat ou d’investissement en raison de la baisse des prix qui parait-il continuerait encore. Abe est sur le point de gagner son pari de relance de la consommation intérieure car c’est la peur de l’inflation qui a récemment incité les Japonais à acheter qui le dernier caméscope (made in Japan), qui le dernier aspirateur robotisé, qui la dernière machine à café entièrement automatique, qui le dernier siège de chiotes complètement électronique, ou la dernière petite Honda hybride, une vraie merveille … Tout ça parce le spectre de l’inflation se profile à l’horizon. De déclarer qu’il faut un peu d’inflation pour sortir le marché intérieur de sa léthargie a suffi à relancer la consommation. Pari gagné ! Certes l’inflation qui se profile au Japon est également provoquée par le coût extravagant de l’énergie en raison de l’arrêt de plus de 30 % de la production électrique qui avait pour origine des centrales nucléaires et avec des installations en grande partie amorties mais le Japonais lambda, grand consommateur (il n’y a qu’à aller dans un grand centre commercial à Tokyo pour s’en rendre compte), continuera à acheter jusqu’à l’indigestion car l’économie japonaise est surtout appuyée sur les exportations. Ce qui n’est pas le cas de la France malheureusement …

    • Heu. On est à une inflation de 1.004% actuellement. C’est mieux qu’un chiffre négatif, si on veut aller par là, mais on ne peut pas dire que ce soit franchement remarquable. 1%, cela fait plusieurs années qu’ils ont un peu en-dessous et un peu au-dessus (sept 2008, c’est 2% par exemple). Bref : Abe semble surtout avoir montré que s’agiter comme il le fait crée de la dette publique et c’est tout.

  • MOI J’AI UNE SOLUTION

    le gouv met le smic a 3000 euros; comme le smic est et restera un salaire minimum, les prix vont s’ajuster; ca fait du 2000 net a rapporter au smic actuel net, environ 1100€ non? ca fait du +80%.
    les prix suivent a +80%, la dette est réduite de 55%, a 45 ou 50% du PIB.

    Et voila.

  • La déflation c’est juste un transfert de richesse des emprunteurs vers les prêteurs. Est-ce moralement justifié , je ne vois pas en quoi ? Dans l’état actuel des choses où les prêteurs sont souvent aussi les emprunteurs. Les seuls gagnants serait les personnes qui posséderai du foncier, de l’or , des titres sur le pétrole, des matières d’échange rares de ce type donc une minorité de la population.

    Personne ne pouvant prédire l’avenir, ni les keynésiens , ni les autrichiens, ni les lamas personne ne connait les réactions sociales et politiques concrètes que cela aurait. Par analogie avec le passé (mais comparaison n’est pas raison) , ni la déflation , ni l’inflation galopante , n’ont eu de résultats grandioses pour les économies.

    De plus la déflation dans un pays ou dans une zone monétaire n’est pas forcément immédiatement contingente du contexte internationale ( = rigidité de certains prix). On pourrait donc avoir une déflation totale sur les salaires et les actifs sans avoir forcément une baisse du prix des matières premières qui toucheraient les plus pauvres et les classes moyennes.

    Certaines entreprises avec assez de cash-flow en réserves pourraient également s’en jouer en organisant la pénurie (même si à mon avis je grossis le trait sur ce point).

    Jacques Rueff disait : « Soyez socialistes, soyez libéraux mais ne soyez pas menteurs »

    Un transfert de richesses fait toujours des perdants et des gagnants. Tout est une question d’arbitrage.

    • La France s’appauvrirait.
      Les articles de Contrepoints l’affirment.

      Mais, des études, comme celles du courtier en emprunt immobilier Empruntis (portant sur 70.000 dossiers) prouvent que de très nombreux ménages ont beaucoup de fric à mettre dans l’immobilier.
      Donc les lamentations sur la France qui s’appauvrit .. .mouais…

      L’étude affirmant entre autre que :

      Un ménage qui achète aujourd’hui à Paris intra-muros dispose en moyenne de 8 449 euros de revenus mensuels net…

      http://www.lemonde.fr/immobilier/article/2013/11/04/immobilier-apport-revenus-montant-emprunte-portait-robot-de-l-acheteur-en-20_3507784_1306281.html

      • Mdr, vous êtes un champion de la peur ! Vous savez voler ? (Astérix et les Vikings)

      • zebulon: « prouvent que de très nombreux ménages ont beaucoup de fric à mettre dans l’immobilier.
        Donc les lamentations sur la France qui s’appauvrit .. .mouais… »

        Combien, quel pourcentage, quel poids cela représente dans l’économie et qu’est ce que ça signifie pour les catégories sociales ? Même au Mozambique on trouve des gens aisés et de la dynamique il ne suffit pas de balancer un « nombreux » pour que ça prouve quoi que ce soit.

      • @Zebulon
        la France s’appauvrit hélas, mais pas en toutes choses, re-hélas.
        Et puis 8 449€/mois pour un couple, c’est être riche ? ah oui c’est vrai, ça correspond à l’appréciation de Normal 1er, suis je sot.
        Et puis tiens, être « riche », c’est une maladie honteuse ? ah rezut, nous sommes en France…

  • Sur celui la H16, vous avez marché dans ma tête (et c’est pas le truc le plus fun, je vous le concède… et puis attention à ce qui vous vient en premier…)

    « Dès lors, il n’est pas étonnant de constater que les uns et les autres ont une tendance manifeste à thésauriser, d’une façon ou d’une autre, et à remettre autant que possible les achats non indispensables à plus tard »

    C’est même devenu un paradigme, on voit fleurir partout depuis quelques mois, des sites ou des initiatives de covoiturage, de fermage, d’échange, de troc, de ventes de matériels d’occasion, d’astuces récup (sur les trottoir, carrément), de ventes directes producteur/consommateur, etc…
    Et ça marche.

    La ou ma génération s’est planté car emprunte d’idéologie (pas moi, je le jure votre honneur), les plus jeunes observent la société et s’organisent en conséquence, ils n’ont que faire des codes, il n’y a qu’à voir ce qui se passe en Grèce, des villages entiers renaissent, un peu comme le film Regain (Fernandel, de Pagnol, 1937) http://fr.wikipedia.org/wiki/Regain_%28film%29

    Finalement, ils pourraient bien l’avoir dans l’os !

  • L’économie fini toujours par se venger.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Des leçons utiles et passionnantes, pour y voir plus clair sur quelques-unes des grandes questions économiques contemporaines.

Douze ans après ses 8 leçons d’histoire économique, Jean-Marc Daniel nous propose 10 nouvelles leçons. Toujours avec l’idée qui lui est chère que les événements qui se produisent paraissent souvent inédits, exceptionnels, voire particulièrement dramatiques, à ceux qui les vivent. Ces derniers omettant toutefois que, dans nombre de situations, les leçons du passé auraient p... Poursuivre la lecture

3
Sauvegarder cet article
Le rapport commandé par la commission européenne de Bruxelles  à Enrico Letta publié en avril 2024 sur l’avenir du marché unique ne devrait donc pas suffire,  puisque cette même institution a commandé à l’ancien président de la  Banque Centrale Européenne Mario Draghi un rapport sur la compétitivité remis à la présidente de la commission Ursula Von der Leyen en octobre 2024. Un rapport décevant

Le texte propose 170 propositions autour du thème de l’accroissement de l’innovation, l’harmonisation juridique, le développement de l’intelligence ar... Poursuivre la lecture

Les Français ont redécouvert avec surprise, il y a quelques années, l’inflation, qui avait presque disparu depuis une génération. Ils en ont vu les conséquences sur leur pouvoir d’achat, leur épargne ou les taux d’intérêt de leurs emprunts. Certes, presque partout dans le monde, l’inflation a récemment diminué, mais elle n’a pas disparu et peut revenir en cas de dérapage monétaire ou d’une gestion budgétaire trop laxiste. Selon l’OCDE, l’inflation est encore en 2024 (communiqué du 4 septembre) de 5,4% en moyenne, de 6,7% pour le G20 e et de 2... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles