Green is good

Peut-on concilier les impératifs de la compétitivité avec la préservation de l’environnement ? Les partisans de l’ « écolonomie » répondent par l’affirmative, quitte à vider les mots de leur sens.

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Publié le 6 novembre 2013
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Par Nils Sinkiewicz.

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Le site Économie Matin a consacré avant-hier un article à Emmanuel Druon, Président de la société Pocheco et chantre de l’écolonomie. Le fabricant d’enveloppes de mises sous pli automatique avait déjà fait parler de lui en janvier 2012 avec le lancement du bureau d’études Pocheco Canopée Conseil, qui propose aux entreprises des solutions écologiques pour faire des économies.

À première vue, l’écolonomie a tout pour plaire, car elle concilie deux préoccupations également légitimes : la compétitivité et l’environnement. Et si l’écologie est perçue non plus comme un frein au développement mais au contraire comme un moyen de réduire les coûts de production à moyen terme, plus rien ne retient les dirigeants d’adhérer à cette combinaison miracle.

Mais malgré tout l’enthousiasme qu’elle peut susciter, l’écolonomie manque de cohérence. Il faut en effet rappeler que, comme beaucoup d’entreprises, et c’est encore plus vrai pour les entreprises « vertes », Pocheco touche des subventions – la demande de subventions fait d’ailleurs partie de l’expertise de Pocheco Canopée Conseil. Autant dire que si le modèle écolonomique permet de réduire les coûts de production, c’est parce que lesdits coûts sont en grande partie transférés à la collectivité. Il est toujours savoureux de constater à quel point les tenants du développement durable sont tributaires des aides publiques, donc de l’endettement durable des administrations publiques (la dette publique française devrait atteindre 95% du PIB cet année). Voilà pour la solution miracle et la priorité au long terme.

Bien sûr, Emmanuel Druon ne l’entend pas de cette oreille, qui prétend que son concept n’a pas besoin des subventions pour tenir la route. Ce qui ne l’empêche pas d’aller chercher lesdites subventions quand il en a la possibilité. Aveu embarrassant par lequel Monsieur Druon reconnaît que l’option écolonomique est ou bien vouée à l’échec, ou bien habilement invoquée par les dirigeants pour augmenter leurs profits.

Vouée à l’échec, car on ne peut qualifier de viable un business model ne fonctionnant qu’au détriment de la libre concurrence. N’importe quelle entreprise peut être aussi viable que des monstres comme Amazon ou Google pourvu que lui soient accordées les aides nécessaires. Quand la loi du plus fort remplace les lois du marché, on ne peut plus vraiment parler de « compétitivité », puisqu’il n’y a plus de compétition à proprement parler.

À l’inverse, si les subventions ne sont pas indispensables au développement écolonomique, cela signifie que ce pourcentage de PIB reversé aux entreprises est non pas « investi » (comme le suggère l’argumentation keynésienne) mais offert, purement et simplement.

C’est peut-être ce que Emmanuel Druon veut dire quand il explique que « plus on est écolo, plus on gagne d’argent ». Là-dessus, nous sommes bien d’accord.


Sur le web.

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  • Il faut avoir la mauvaise foi sans limite des keynésiens, socialistes ou étatistes pour confondre subvention et investissement. Celui qui investit prend tous les risques à titre personnel. Celui qui subventionne fait prendre tous les risques à autrui. Comment croire une seconde que les politiciens et fonctionnaires puissent être « responsables » de quoi que ce soit lorsqu’ils dépensent à fonds perdus l’argent public, alors qu’ils ne jouent pas leur argent mais le nôtre ? Pas leur avenir, mais le nôtre ? Pas leur survie, mais la nôtre ?

    Tout ce que font les hommes de l’Etat, qu’ils soient adeptes des portiques, adorateurs des taxes ou obsédés des réglementations, c’est spéculer avec nos vies. Qu’ils disposent de ce pouvoir absolu est absolument immoral !

  • il y a des cas ou l’écolonomie fonctionne: l’agroécologie, par exemple.

    1 er cas: les associations graminées – légumineuses ( blé – poids pour les céréales, graminées – trèfles pour les prairies ) la graminée consomme l’azote que la légumineuse produit, si on schématise, l’agriculteur n’a pas besoin d’apporter d’engrai, comme le rendement est le mème, le cout de production diminu !

    2ième cas: le semis direct ( au brésil ) on investit dans le non tassement ( pneu basse pression ) plutot que dans le détassemnt ( travail du sol ) et on peut faire 2 cultures par ans au moindre cout ( moins de fuel et moins d’heures de main d’oeuvre ) et sans érosion ( le travail du sol destructure la terre, qui s’en va à la rivière … )

    3ième cas: l’agroforesterie à paulownia en chine
    on plante des ligne d’arbre tout les 50 mètre, et on cultive entre. les feuilles trés riche en azote de cet arbre à croissance rapide fertilisent la culture, et les grumes recolté tous les 10 ans, s’ajoute aux récolte de céréales. en plus, les fleurs de l’arbre produisent du miel …

    il n’est pas interdit de cumulé les trois !

  • Si les écolos ne faisaient que gagner de l’argent ! Mais en fait ils le volent, avec ces promesses d’arracheurs de dents …

    Dès qu’un écolo a une idée, mieux vaut prendre la fuite !

    Oublions des éoliennes qui nous ruinent, ne produisent rien du tout et augmentent la pollution à tel point que de nombreux pays les abandonnent.

    Mais il y a chez l’écolo un laveur de cerveau, un taliban dictatorial un marteau-piqueur de la bien-pensance.

    Les exemples négatifs abondent. Le dernier mérite mieux que le silence des media : différentes municipalités ont réalisé que le tri des déchets à domicile était un gaspillage énorme de dépenses publiques, en raison des nombreux ramassages, sans compter les difficultés de stockage. Tout ramasser en vrac, et trier à destination, ferait économiser 50 % du prix de la collecte !!! Les écolos ne veulent pas en entendre parler « parce que les gens doivent apprendre de jolis gestes » !!!

    En fait, le seul joli geste qu’ils m’apprennent, c’est le bras d’honneur 🙂

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