Après les terribles années Sarkozy qui virent la France frôler plusieurs fois les heures les plus sombres de son Histoire avec de vrais morceaux de Bête Immonde dedans, François Hollande nous avait promis une France apaisée avec des heures claires à ensoleillées après dissipation des brumes et brouillards matinaux. Manque de chance : les mois passent, le brouillard s’installe, et la France ne s’apaise pas des masses.
Et si l’on se contentait de regarder les courbes de popularité du président pédalo-flambyste, on verrait déjà que le pauvre n’arrête pas de chuter. C’est, certes, une popularité qui chute sans arrêt de 25% à 25%, de mois en mois, mais au moins, tous les journaux s’accordent pour dire qu’elle chute bel et bien ; les instituts de sondages doivent avoir des calculs de redressement particulièrement cocasses pour en arriver toujours à ce résultat.
Le seul souci est qu’en face de cette impopularité décidément croissante, il y a aussi des faits objectifs qui étayent la thèse de la grosse tempête citoyenne et de la prochaine branlée électorale de magnitude 9 qui se profile gentiment, sinon aux municipales, au moins aux Européennes qui serviront de défouloir national. Et ces faits n’ont même pas le bon goût de se concentrer sur une seule région française ou une seule catégorie de professionnels…
Bien évidemment, on retrouve, largement en tête des préoccupations du moment, la révolte des Bonnets-Rouges bretons, qui agace de plus en plus visiblement le pouvoir par l’absence de marge de manœuvre qu’elle lui accorde. L’analyse politique du mouvement par les classes jacassantes actuelles (politiciens et journaleux) laisse d’ailleurs pantois : là où de traditionnelles mouvements syndicalistes sont immédiatement récupérés, cette révolte échappe aux canons habituels et force les chroniqueurs semi-habiles, douillettement acquis à la cause gouvernementale, à des amalgames aussi ridicules que grandioses (qui avec une extrême-droite quenello-dieudonesque, qui avec une droite conservatrice manifpourtoussienne, qui avec les méchants patrons) qui en disent long sur l’épaisseur de la purée idéologique qui occupe le vaste espace qu’ils ont entre les oreilles.
Et pendant que le gouvernement tente d’amadouer les Bonnets-Rouges avec toute la subtilité qui le caractérise, une partie de plus en plus importante de la population ne reste pas là, les bras croisés, à attendre.
C’est ainsi qu’on apprend que les routiers vont organiser une action au bord de tous les portiques Ecomouv’ du territoire le 16 novembre prochain (un samedi). Et les routiers ne sont pas réputés pour leur tendresse lorsqu’il s’agit de paralyser un pays.
De leur côté, les associations d’usagers des chemins de fer lancent à leur tour une pétition pour protester contre la récente hausse de TVA dans les transports, hausse qui va manifestement pénaliser des millions de personnes, notamment celles qui sont éco-compatibles et qui ont renoncé à leurs voitures (les pauvres) pour s’adonner aux plaisirs des trains SNCF (les pauvres) aux horaires cadencés (les pauvres) comme des coucous suisses. Pour le moment, ces Bonnets Verts entendent rester pacifiques. Nous verrons.
On apprend de même que les vétérinaires protestent de plus en plus fort, au point de mener une journée de grève, contre la pas-assez-discrète tentative de les forcer à passer par des pharmaciens pour leur usage d’antibiotiques. Cela fait en effet des années que ces pharmaciens tentent, par un lobbying constant, de récupérer aussi ce marché là. Les manœuvres de Marisol Touraine, qui tendaient à donner gain de cause aux pharmaciens, ont réussi à fédérer les vétérinaires et à les faire débouler à Paris en Novembre. Pas de doute, ce gouvernement est assez fort.
Et on devra garder aussi un œil sur les centres équestres dont le récent changement de régime de TVA (eh oui, c’est la taxe reine, que voulez-vous) poussent certaines entreprises au bord du dépôt de bilan. Pour le moment, on ne parle pas encore d’une fédération des différents mouvements entamés en région mais il semble inévitable que dans un futur proche, ces centres voudront montrer, eux aussi, leur force de mobilisation au gouvernement qui semble pour le moment bien trop préoccupé avec deux journalistes tués dans un pays où la France n’est plus puissance coloniale depuis 1960 (mais qui va nous coûter fort cher cette année).
Enfin, la fronde menée par les Tondus, les patrons contre les charges sociales exorbitantes, se traduira par une action, le 11 novembre prochain, devant les mairies et préfectures pour réclamer rien moins que la démission de Hollande.
Bref, comme on peut le voir, la France est assez violemment apaisée du Nord au Sud et d’Est en Ouest. C’est une franche réussite puisqu’en même pas deux années, l’excuse molle qui nous sert de président et les branleurs incompétents qu’on a fichus au gouvernement auront réussi le pari à se mettre à dos à peu près tout le monde, y compris au coeur de leur électorat.
Certes, pour le moment, il n’y a pas fédérations de ces différents mouvements disparates. Mais très clairement, s’ils sont tous différents, ils ont tous plusieurs points communs qui suffiraient largement à justifier ce regroupement :
– Tous sont essentiellement des mouvements d’individus qui travaillent, et pour certains dont l’entreprise ou le salaire en fin de mois dépend ultimement de leur capacité à trouver des clients ou à répondre à une demande du marché. On n’est pas ici dans des revendications de fonctionnaires ou de retraités.
– Ce sont, de plus, des mouvements que les syndicats traditionnels ont du mal, voire n’arrivent pas du tout à gérer. Bien sûr, on peut, comme les rigolos dont j’ai parlé quelques paragraphes au-dessus, imaginer que tous ces mouvements sont en réalité pilotés soit par des méchants fachistes, des droitards assoiffés de revanche après la déculottée méritée de mai 2012, ou des myriades de patrons ourdissant un complot capitaliste drôlement bien troussé. La réalité est à l’évidence un peu plus complexe et échappe aux revendications purement catégorielles, traditionnelles et syndicales.
– Mais surtout, tous ces mouvements sont mus, à la base, par un constat, effrayant par la mobilisation qu’il engendre : le ras-le-bol fiscal, ce fameux ras-le-bol que tant ne veulent pas voir, ne pas admettre, eh bien, le voilà, devant vous.
Rendons-nous à l’évidence : les socialistes de droite et de gauche ont, pendant les 40 dernières années, mis la France en coupe réglée. Elle est à l’asphyxie, et le peuple qui paye pour les cocktails, les petits-fours, les filles accortes et les voitures aux vitres fumées en a … ras-le-bol. Messieurs, mesdames, il va falloir couper, il va falloir trancher, il va falloir faire des économies, des vraies.
Sinon, c’est le peuple qui coupera, qui tranchera et fera l’économie de vous expliquer poliment comment faire.
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Sur le web
ils ne vont jamais couper quoi que se soit.
Sauf lorsqu’ils vont être obligé par la rue. Et comme la rue oublie vite.. ça va recomencer.
Malheureusement.
Juste mon interprétation pour les sondages à 25% : on est passés de 25% de satisfaits à 75% d’excédés, ce qui permet aux journalistes les plus forts en maths de laisser entendre 100-75=25, et aux autres de relayer.
J’ai retrouvé les gonades de Hollande au Brésil. Il ne risque plus rien…il n’a plus rien à perdre !
Par contre il faut éviter SNCF, air France pour les fêtes de fin d’année. Déjà que d’habitude ils sont en grèves pour manger la dinde au chaud, la ça va être la merde !
Tant qu’a faire autant ne pas voyager, vider son compte en banque et préparer son départ sur les chapeaux de roues….
Je suis retraité de la fonction publique (non titulaire) et quand le gouvernement décidera de tailler dans les retraites, disons comme l’Espagne et le Portugal de 20 %, ça risque de faire très mal. Je rappelle aux lecteurs de Contrepoints que la Californie (PIB presque équivalent à celui de la France) a réduit de 40 % les salaires des employés d’Etat en 2009, y compris tous les enseignants, imaginez ça en France !!! L’erreur de Sarkozy est de ne pas avoir profité de la crise de 2009 pour entamer de réelles réformes en expliquant aux Français que l’Etat était en banqueroute et qu’il fallait faire des coupes franches dans le budget, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux n’était pas suffisant, il fallait privatiser la santé par exemple. Tout au contraire, Sarkozy a emprunté 700 milliards de plus pour que la France continue sa dérive sur le même train de vie. Fillon a tenté de prévenir les Français en déclarant qu’il n’y avait plus un centime dans les caisses, il a failli se faire virer …
@jacqueshenry : c’est pas faux, comme dirait Perceval, juste que le malaise date de plusieurs décennies.
C’est pour cela, et vous employez le mot juste, qu’il faut faire des réformes, il faut réformer l’état en profondeur, tellement profond qu’il faut y aller au Nitrox avec la Comex, tant pis pour la décompression.
En effet, réduire le fonctionnement de l’état, en diminuant notamment le nombre de fonctionnaires, ne rime strictement à rien, si un élu décide d’effacer les effets d’un autre, rien ne l’en empêche, Super Normal a ainsi promit d’embaucher des dizaines de milliers de fonctionnaires dans l’enseignement.
Il faut que les réformes soient constitutionnelles, il nous faut repenser la constitution, avec quelques règles simples un pays est gouvernable et on peut ainsi se prémunir des effets de clientélisme, il nous faut une instance supra nationale.
Alors, Hollande aurait été élu avec plus de facilité, sur la base d’un programme encore plus démagogique. Le dé tricotage aurait été plus important et il aurait trouvé des marges de manœuvre pour dépenser encore plus. On a l’habitude avec l’opposition, quand elle est à gauche, ce n’est pas ce qui faut faire, nous on le sait, mais sans le dire, et on mobilise nos officines (syndicats et diverses associations). Tristes donneurs de leçon.
??
@ Patronus.
Je répondais à JacquesHenry, et vous vous êtes inséré dans ma réponse.
Il est coquin celui là !
@LECOMTE René : j’ai angoissé toute l’après midi, je me suis dit, zut, un fan de Moulanchon qui m’agresse !
@Golum : oui pour les piliers dans l’eau, mais autant se faire plaisir et, si il y en a un peu plus, on le met quand même.
l’érreur de sarkozy est de ne pas avoir….l’érreur de tout les élus , c’est de penser d’abord à eux , à leur réelection mais jamais au bien du pays qui a besoin de réformes ;
Sarkozy a fait l’erreur de vouloir un gouvernement d’ouverture. Cependant, il n’a pas été aidé par les syndicats, la presse, les mensonges perpétuels des opposants politiques qui trouvait plus commode de nier la crise. Et bien évidemment, les français n’écoutent que ce qui les arrange. Les gesn sont dan sle déni dans ce pays, pour eux, les riches n’ont qu’à payer.
Pour le portique, je pense qu’en faisant pété les 4 piliers qui sont dans l’eau, sa devrait le faire !
DE toutes les façons, au point où nous en sommes, ce n’est pas quelques réformes qu’il nous faut, c’est tout balancer et tout reconstruire. C’est le système qui est figé et infoutu de s’adapter, tout comme les acteurs actuels du système. Depuis 30 ans qu’on cause de réformes et qu’on en constate les merveilleux résultats.
Comme on sait depuis longtemps que la France a toujours eu besoin d’un immense coup de balai pour faire enfin le ménage, on sait à quoi on peut s’attendre.
Le méga portique pourrait devenir une nouvelle « Bastille » dans l’histoire de France.
La BCE a baissé ses taux à 0.25 % alors qu’on nous raconte que la croissance reprend en zone euro. Quelle blague !
Un bon portique, c’est un portique à ROM comme dirait le FN.