Par Bernard Martoïa.
L’agence de notation Standard & Poor’s vient de dégrader la note de la France de AA+ à AA. Retenons que sa décision intervient la veille du vingt-quatrième anniversaire de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989. Paris n’a pas toujours compris la portée universelle de cet événement qui signifiait la fin de l’utopie socialiste.
Le gouvernement a réagi, à sa façon, en niant le cinglant désaveu de sa politique budgétaire par l’une des deux plus grandes agences de notation au monde et en assurant « vouloir maintenir le cap qu’il s’est fixé » pour revenir sous la barre mythique de 3% du déficit budgétaire à coup de matraquage fiscal. Précisons qu’à l’ENA où est formée notre élite politico-administrative, un économiste libéral comme Arthur Laffer n’est pas en odeur de sainteté comme le sont encore John Maynard Keynes voire Karl Marx. La contribution majeure à la science économique de Laffer est sa courbe de rendement de l’impôt sur le revenu des personnes physiques qui est en forme de parabole. Le rendement de l’impôt est maximum lorsque le taux est faible (10%) et appliqué à tous les ménages (flat tax) mais il diminue avec la forte progressivité de l’impôt. A 100% d’impôt, le rendement est égal à zéro.
Le gouvernement a fait le pari insensé que les Français continueraient à travailler plus et à payer plus d’impôt en faisant appel à leur fibre patriotique. Comme je l’ai écris en début d’année, le 5 janvier, dans un article intitulé « deux choix radicalement opposés pour sortir la France de la récession économique », l’élite technocratique de la nation ne connaît que la macro-économie à travers des agrégats anonymes. Elle n’a pas été formée aux comportements des individus qui sont analysés dans la micro-économie. Sans risque de me tromper, je disais : « L’impôt et la redistribution éperdue des richesses ont tué la croissance dans ce pays. Pour la retrouver, il faut remotiver les gens les plus entreprenants. Que fait le gouvernement socialiste ? Il punit davantage ceux qui réussissent à travers la progressivité des impôts et des taxes. Il fustige les riches qui s’exilent et ne jouent pas le jeu de la « solidarité. » Que va-t-il se passer ? Les ménages les plus riches vont fuir en masse notre enfer fiscal, et ceux qui ne peuvent pas s’exiler vont couper net leur effort pour payer moins d’impôt ou vont recourir au travail au noir pour échapper au fisc. Résultat : la France va enregistrer une croissance négative en 2013. »Â
Dix mois plus tard, les statistiques économiques me donnent raison. Le chômage augmente, la production industrielle recule alors que celle de nos voisins repart mollement, une usine ferme pratiquement tous les jours, et la dette continue d’augmenter. Au cours d’une semaine fort riche d’enseignement, la Commission européenne a déclaré que la France ne pourra pas revenir sous le seuil de 3% de déficit budgétaire en 2014 comme s’y est engagé, avec bravache, le ministre de l’économie.
Si le capitaine du Titanic ne s’interroge jamais sur le cap qu’il entend maintenir contre vents et marées, je le fais toujours pour vérifier que mes prédictions sont justes. Pas plus tard que la semaine dernière, le 28 octobre, je m’interrogeai, dans un article intitulé « un nouveau 10 mai 1940 se profile à l’horizon », en disant : «Pour une raison qui m’échappe, les marchés financiers n’ont pas encore attaqué la France alors que sa vulnérabilité empire de jour en jour.» Un lecteur anonyme sur Contrepoints répondit en disant : «Peut-être assez simplement, parce que la vulnérabilité relative de la France selon les marchés n’est pas si importante que cela : les marchés arbitrent en tentant compte du fait bien compris, que la France engrange efficacement l’impôt, bien mieux que la plupart des autres pays, et ceci depuis fort longtemps. Ne vous en déplaise, une pression fiscale forte, mais acceptée sans trop de rechignes, peut avoir parfois des avantages.» L’analyse de ce lecteur semble en tout point correspondre à celle du gouvernement socialiste : on pourrait tondre le mouton autant de fois que possible. Mea Culpa !
Mais la fronde bretonne est venue mettre un grain de sel dans la machine jacobine. Le ras-le-bol fiscal menace de coaguler dans toute la France sans compter la double attaque extérieure et non concertée de la Commission européenne et de l’agence de notation Standard & Poor’s.
Les déclarations de la porte-parole du gouvernement font penser à celles de Mohammed Said-al-Sahhaf, le ministre de la propagande de Saddam Hussein, quand il clamait, en mars 2003, que l’armée irakienne allait battre la coalition américaine. C’est le marché et non pas la guerre qui va forcer le gouvernement à réduire l’Etat providence à travers l’envolée des taux d’intérêt à court terme et à long terme des obligations levées par le Trésor. Le 2 août 2012, Mario Draghi, le gouverneur de la Banque Centrale Européenne, déclara qu’il ferait tout pour sauver la monnaie unique. Après une longue vacance, les requins se rapprochent tranquillement des côtes françaises. Les cabinets ministériels et les élus de la nation qu’il ne faut pas oublier dans cette tragédie font tout pour abaisser la ligne de flottaison du Titanic. Nul besoin pour les requins de se casser les dents, il suffit d’attendre que le Titanic surchargé de dettes coule. Il n’y en a plus pour longtemps.
« Il n’y en a plus pour longtemps. » 6 mois, 1 an ?
En tout cas j’ai comme l’impression qu’un retour en arrière, même miraculeux de notre capitaine ne servirait à rien tant les dégâts sont importants. (ce pays est bien foutu)
– Dégâts financiers
– Dégâts sur la société (idéologie, mentalité, culture, etc…)
– Défiance grandissante contre l’impôt et l’Etat
– Éclatement de l’entente socialo/communiste
– Retour au socialisme, nationalisme extrémiste : FN
Des illégitimes pillent les Etats et les peuples depuis toujours. Les Peuples ne commandent pas le Monde. Des spéculateurs sans le sou mais créateurs de monnaie fictive gouvernent les pays et les peuples. LE Dégueulasse conditionne NOS VIES ! No more comment !
et ça continue…
L’Etat empruntera 4,5 milliards pour solder la dette du Lyonnais
dimanche 10 novembre 2013 12h37 – Reuters
Le gouvernement a décidé d’anticiper le remboursement d’une dette de 4,5 milliards d’euros liée à la faillite du Crédit Lyonnais en empruntant en décembre sur les marchés financiers, a-t-on déclaré dimanche à Bercy, confirmant une information du Parisien Dimanche
PARIS (Reuters) – Le gouvernement a décidé d’anticiper le remboursement d’une dette de 4,5 milliards d’euros liée à la faillite du Crédit Lyonnais en empruntant en décembre sur les marchés financiers, a-t-on déclaré dimanche à Bercy, confirmant une information du Parisien Dimanche.
« C’est une dette résiduelle qui remonte à 1995 et qui était due au 31 décembre 2014. Comme actuellement les conditions sont historiquement bonnes pour emprunter, ils ont décidé de le faire dès maintenant », a-t-on expliqué à Reuters.
Selon Le Parisien Dimanche, un article du projet de loi de finances rectificative pour 2013 autorisera l’Agence France Trésor à emprunter sur les marchés financiers.
Le naufrage de l’établissement public dans les années 90 aura coûté près de 15 milliards d’euros à l’Etat français.
Sophie Louet
il aurait fallu laisser choir le Crédit Lyonnais selon le principe de « moral hazard ». Les grosses banques françaises sont sous capitalisées. Si l’une fait faillite, c’est la France qui tombe avec. Pour éviter cela, il conviendrait de dépecer les banques afin que la capitalisation boursière de chacune ne dépasse jamais 10% du PIB français. Christian Noyer, l’énarque à la tête de la banque de France est absolument contre ce principe de précaution.
Oui mais … les banques françaises sont des établissements publics, donc les petits copains de la promo Thorez qui ont rejoins la pantouflage vont plonger avec les petits copains de la promo Mitterrand restés aux ministères.
Aucun n’a jamais posé un pouillème d’orteil dans l’économie réelle, celle des adultes soumis à l’obligation de résultat., donc même post mortem ils accuseront les vampires libéraux d’avoir tué leur modèle que le mode nous enviait tant…
« il conviendrait de dépecer les banques afin que la capitalisation boursière de chacune ne dépasse jamais 10% du PIB français »
Voila un joli chiffre sorti du chapeau! Si le PIB est bien a 2000 milliards, cela laisse un peu de marge a BNP qui capitalise 66 milliards pour grossir un peu.
Bien entendu, il peu s’agir d’une erreur de votre part et peut-etre pensiez-vous « l’actif des banques » ne devrait pas depasser 10% du PIB… Comme il faut bien que les actifs se trouvent in fine au bilan des banques, il conviendrait peut-etre de limiter a un pourcentage d’actif plutot que de PIB? Ceci dit, cela existe, ce sont les accords de Bale et ils ne valent pas tripette.
Emprunter pour solder…
Personne ne voit-il donc que si on emprunte, on reporte et qu’on ne solde pas ?
Une fois de plus, vous sous estimez :
-le degre de collusion de toutes les forces en presence
-leur degre de… crapulerie
Lisez cet article :
http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2013/11/ecb-caught-using-fictional-rating.html
… qui demontre une fois de plus comment la BCE triche, ment.
C est factuel, et cela demontre que Draghi ira jusqu au bout.
Des lors, je ne vois pas tres bien ou sont les « requins ».
Hollande dort sur ses 2 oreilles, depuis son election.
Il est clair que les problemes ne viendront pas des « marches » (qui n existent plus).
Ses problemes viendront du terrain, des troubles sociaux et des recettes des impots en berne.
Mais absolument pas des « marches ».
Et comme les momes, on pourrait ajouter « mort de rire »
Le 10 ans francais… baisse depuis la « degradation ». 2,22 % ce matin.
😉
Les « requins » ont des dents en plastique.
vous criez victoire prématurément.
Les marché obligataires sont lents à réagir mais ils sont en train de réviser le risque que pose la France pour eux.
La vente à découvert qui sont interdites par l’Allemagne et la France pour beaucoup de produits financiers, sont la preuve qu’elles ne font pas confiance du tout au marché. Mais les investisseurs ont besoin des produits dérivés pour couvrir leurs risques. En leur absence, le marché européen attire moins d’investisseurs. Les Français considèrent que c’est un problème mineur : « il suffirait que la BCE rachète les dettes pourries des cigales pour que le problème soit réglé. » Mais l’Allemagne y est opposée pour des raisons évidentes d’inflation induite. La marge de manoeuvre se rétrécit. Nous verrons bien ce que peut bien faire Mario Draghi quand la défiance va revenir à l’égard de la zone euro
Les requins attendent de voir l’Allemagne avec un gouvernement et si ce gouvernement sera en position de refuser de payer pour les autres. La « précipitation » de la dégradation de la note, ou l’emprunt crédit lyonnais peuvent être interprétés comme une volonté de ne pas risquer qu’il réagisse.
Pourquoi vous obstinez-vous a voir dans l Allemagne une opposition, une dissension ?
Parce que les editos de Der Spiegel ? Parce que les barbons de la Bundesbank ?
Ca, c est du theatre. Un mythe soigneusement entretenu.
Les faits ce sont :
-la BCE baissant les taux la semaine derniere (malgre les protestations de la Bundesbnank, le vote ne fut pas unanime)
-Draghi nomme a la tete de la BCE par… Merckel… la meme Merkel ayant ete reelue en septembre.
Elle est ou la dissension ?
Donc, de grace, arretons ce pathetique jeu de roles. L Allemagne n est absolument pas « vertueuse ».
L Allemagne est complice.
Complice de Hollande.