Par Baptiste Créteur.
Nous vivons une époque étrange où le surprenant devient habituel. Le 11 novembre, des opposants à François Hollande (qui se trouvent quelque part parmi les 3/4 de Français qui ne croient pas en lui) l’ont hué et ont été arrêtés ; d’autres auraient été arrêtés pour simple port d’un bonnet rouge non réglementaire.
Certes, on peut déplorer que quiconque vienne en ce jour commémoratif troubler la mémoire des soldats « morts pour la patrie », « morts pour la France ». Encore que, pour honorer vraiment leur mémoire, il faudra avoir rappelé auparavant que ces soldats sont morts pour la folie de leurs dirigeants, pour le socialisme, le nationalisme et autres formes variées de collectivisme. Il faudra avoir rappelé que les individus ne font pas la guerre ; qu’avant qu’ils fassent la guerre, il faut en faire des soldats, les sacrifier sur un autel quelconque. Pour honorer leur mémoire, il faut briser cet autel, exaucer en retard leur souhait que « leur » guerre, ou plutôt cette guerre qu’ils ont faite mais qui n’était pas la leur, soit la dernière.
Il faudra en somme avoir rappelé que la commémoration de l’armistice par un chef d’État a quelque chose de déplacé, surtout quand il prône la guerre aussi souvent que possible hors de nos frontières. C’est chose faite.
Car certes, la mémoire des soldats morts pour de mauvaises raisons à qui on avait donné de bonnes raisons de le faire ne s’honore que dans le recueillement et le silence, mais ils ne se sont pas battus pour une France où seraient arrêtés des manifestants pour port intempestif du bonnet rouge ou pour avoir hué un président collectiviste.
Et, ouvrant la voie à [ceux qui veulent régner par la force], les intellectuels répètent encore, machinalement plutôt que par conviction, que la croissance du pouvoir gouvernemental n’est pas une restriction de la liberté ; que la demande formulée par un groupe de disposer sans la gagner d’une partie du revenu d’un autre groupe n’est pas du socialisme ; que la destruction des droits de propriété n’affectera pas les autres droits ; que l’esprit humain, l’intelligence, la créativité sont une « ressource nationale » (comme les mines, les forêts, les cascades, les réserves naturelles et les parcs nationaux) que le gouvernement doit s’approprier, subventionner et gérer ; que les entrepreneurs sont des autocrates égoïstes parce qu’ils luttent pour préserver la liberté, alors que les socialistes sont les vrais champions de la liberté parce qu’ils se battent pour plus de contrôles du gouvernement ; que le fait que nous glissions sur une route qui a détruit tout les autres pays qui l’ont empruntée ne veut pas dire que le nôtre le sera ; qu’une dictature n’est pas une dictature si personne ne lui donne ce nom abstrait ; et que personne n’y peut rien, de toute façon.
– Ayn Rand, « For the New Intellectual »
« Dictature », c’est abstrait. « Fascisme » aussi. Et on peut très facilement clore un débat en accusant son interlocuteur de fréquenter des dictateurs, d’être un fasciste, ou d’être un néolibéral. C’est pratique parce que, non seulement, on peut en accuser tout opposant au système actuel, aux partis installés, aux syndicats mafieux et au collectivisme de connivence ; en plus, on peut écarter d’emblée toute critique du système qui le qualifierait ainsi.
Pourtant, huer un président, n’est-ce pas utiliser sa liberté d’expression ? En dehors de l’amour-propre du chef de l’État et de ses 23% de soutiens (au moment de l’article, sans doute moins si vous le lisez avec quelques jours de décalage), qui en est victime ? Porter un bonnet rouge, ou il y a quelques semaines un t-shirt de la manif pour tous, sont-ils des raisons valables pour être interpellé ? Qu’on soit d’accord ou non avec eux, peut-on reprocher aux « Veilleurs Debout » de veiller debout ?
N’est-on pas là , effectivement, devant des faits qui devraient nous interroger, ou plutôt que nous devrions interroger ? Qualifier l’opposition et les protestations d’anti-républicaines, les considérer comme contraires à l’intérêt général ou réactionnaires ne les disqualifie pas d’avance. Le conservatisme n’est pas un crime et le conservateur un criminel ; l’opposition au Président des Bisous n’est rien d’autre qu’une opposition, pas plus ou moins criminelle que l’opposition à de précédents chefs de l’État.
Pas plus qu’on ne rend une guerre légitime en prétendant apporter la démocratie, repousser l’islamisme radical ou renverser un tyran. Les armes chimiques de Bashar sont-elles si différentes des armes de destruction massive de Saddam ?
Il est formidable de constater à quel point la gauche française, qui aime se penser rebelle, appuie l’ordre établi et recourt aux arrestations musclées. La révolte institutionnalisée n’aime pas la révolte authentique, comme les écologistes d’aujourd’hui n’aiment pas la nature lorsqu’elle se montre cruelle et malodorante et lui préfèrent la fiction d’une planète toujours à l’équilibre. Seules les minorités ont le droit d’être fières ; seul le progrès a le droit d’avancer ses arguments, quand bien même ceux-ci seraient plus conservateurs que les plus farouches réactionnaires. Lutter contre la liberté de conscience de maires qui refusent le mariage gay ou de médecins qui refusent l’avortement, c’est par essence cool, puisque eux ne sont que réactionnaires ; la liberté n’est devenue tolérable que si elle sert à être d’accord.
Les réactionnaires et conservateurs, eux, s’encanaillent, prennent goût à la rébellion et tolèrent leurs propres bousculades. Ils ne comprennent pas d’être visés par des gaz lacrymogènes parce que c’est la première fois qu’ils manifestent, ils ne tolèrent pas qu’on les empêche de passer parce qu’ils ne veulent après tout que passer. Ils s’inspirent du caractère festif des manifestations de gauche, déclamant des poèmes et récitant des prières en guise de catho pride. La droite accepte finalement qu’on rie de certains symboles longtemps sacré, pour protéger ce qu’elle croit encore plus sacré : huer le président le 14 juillet et le 11 novembre pour protéger la famille.
Ce mélange des genres n’est que le révélateur de l’incapacité des Français à penser leur situation, à l’analyser et la comprendre. Ils ne sont pas outillés pour, ils ne disposent pas des bons concepts ; ils ne connaissent de l’État que les bienfaits. Et les aiment, d’ailleurs, toujours autant ; subventions et fonds débloqués font ralentir le pas des opposants les plus déterminés. On veut faire reculer l’État qui prend et avancer l’État qui donne, sans comprendre qu’il s’agit du même État. Et, par conséquent, tendent la main en même temps qu’ils lèvent le poing contre celui qui peut être tantôt l’ennemi, tantôt l’ami.
Les Bonnets Rouges sont en colère contre une taxe, mais refuseraient-ils une subvention ? La Manif Pour Tous refuse que l’État permette le mariage de personnes de même sexe, mais pourquoi ne se mobilisait-elle pas quand il l’empêchait ? C’est le même État dont on parle. Tant qu’on accepte l’idée de pouvoir, l’idée que la majorité décide, on a intérêt à se placer du bon côté de la majorité ; et c’est tout ce qu’on peut espérer.
On peut ainsi espérer que l’État maintienne des barrières à l’entrée en soviétisant la santé, mais comment alors lutter contre lui quand il fixe les prix ? Malgré ce que pensent gauche et droite, et c’est là toute la difficulté française à comprendre le libéralisme, le pouvoir ne peut être bon quand on l’a et mauvais quand on ne l’a pas ; il est intrinsèquement opposé à la liberté. La liberté d’être d’accord est toujours garantie, seule compte la liberté de ne pas être d’accord. Et l’individu est libre quand ses choix l’engagent et qu’il n’est engagé que par ses choix ; la société est libre quand l’individu est indépendant du groupe.
Le dress-code républicain voulu par la droite exclut le voile, celui voulu par la gauche exclut le sweat-shirt « Manif Pour Tous » et le bonnet rouge. Quelle différence ? Chaque alternance apportera sans doute ses nouveaux vêtements non conformes au vivre-ensemble, trop identitaires, communautaires ou contestataires. Le vivre-ensemble coupe ce qui dépasse trop, ramène chaque velléité de démarcation et d’expression réelle de l’individu à un dénominateur commun acceptable.
Tant que les Français ne comprendront pas que le vrai combat à mener est celui qui leur permettra d’être des individus, ils seront tour à tour les victimes d’un vivre-ensemble qui veut dire vivre par et pour autrui, vivre comme une partie d’un ensemble. Ils devront même lutter contre le Bien pour conquérir leur liberté. La route est longue, mais quelle autre route mérite d’être empruntée ?
« Il faudra en somme avoir rappelé que la commémoration de l’armistice par un chef d’État a quelque chose de déplacé, surtout quand il prône la guerre aussi souvent que possible hors de nos frontières. C’est chose faite. » Merci de rappeler cette évidence ! Dans l’affaire, celui qui insulte la mémoire de nos anciens par sa simple présence et, comble de l’infamie, avec sa scandaleuse tentative de récupération politicienne, c’est Hollande.
Vous oubliez le T-shirt « J’aime Elvis » : il portait les cheveux coiffés en banane.
Bel article, bravo à l’auteur.
Pourquoi ne pas se mobiliser quand l’Etat « interdisait » les mariages entre personnes de même sexe ? Parce que l’Etat ne les a jamais interdit. Le mariage étant par définition (définition antérieure à l’Etat) l’union de deux personnes de sexe différent.. En autorisant le « mariage » des personnes de même sexe, l’Etat change le sens des mots.
« Pourquoi ne pas se mobiliser quand l’Etat « interdisait » les mariages entre personnes de même sexe ? Parce que l’Etat ne les a jamais interdit. »
Bien sûr que si. En définissant un mariage étatique et en en fixant les règles il interdisait tout autre type de mariage.
Bien sûr que non. On ne peut pas interdire quelque chose qui n’existe pas. En définissant un mariage étatique , l’Etat n’a fait qu’encadrer légalement une réalité qui lui préexistait. Certes, la légitimité de cet encadrement est discutable. Mais parler de mariage pour une union de personnes de même sexe, c’est appeler « chat » un doberman c’est dire « La paix c’est la guerre », ou « La liberté c’est l’esclavage ».
modération : insultes
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 » j’aimerait avoir l’exemple d’une civilisation qui célébrait le « mariage » entre personnes de même sexe. »
On s’en fout. Le mariage ne regarde ni l’état ni le public, ni vous. Seulement ceux qui se marient. Votre couplet est sur les enfants est constructiviste. Vous êtes tout bonnement en train d’essayer de dire aux gens comment ils doivent élever leurs enfants. Contentez-vous d’élever les vôtres.
J’en ai assez de ces gens qui se planquent derrières l’intérêt de l’enfant pour essayer d’imposer leurs valeurs religieuses. Vous pouvez bien parler des socialistes! Occupez-vous de votre cul!
En fait, il n’y a eu aucune réponse à mes arguments. Deux homos peuvent élever des enfants, c’est possible, mais ils ne peuvent pas procréer. Le mariage est une réalité sociale : votre option serait plutôt celle de la suppression du mariage sous cet aspect.
Pour ce qui est de l’exemple qui nous donne l’histoire sociale, il est intéressant de regarder ce qui s’est toujours fait, ça donne un indice sur la façon dont fonctionnent les choses. Même dans les sociétés où l’homosexualité était admise, les enfants ont toujours été élevé par un père et une mère, c’est la biologie qui le veut.
Pour la suite, je dirais : c’est un peu court jeune homme… Mes propos sont constructivistes ? En quoi ? Je ne force personne ; je suis l’inverse d’un constructiviste : il y a une réalité, et le fait que Untel ou Unetelle veuille qu’il en soit autrement ne fera pas bouger la réalité d’un poil.
Il ne s’agit pas de valeur religieuse, mais bel et bien de l’intérêt de l’enfant. Ce n’est pas parce qu’il est trop jeune pour s’exprimer qu’il n’a pas de droit et de liberté. Lire des articles scientifiques sur l’importance des référents dans son développement peut aider à comprendre certaines choses :
http://www.baylorisr.org/wp-content/uploads/Regnerus.pdf
Études défendues par des scientifiques face aux attaques idéologiques de certaines personnes :
http://www.baylorisr.org/2012/06/a-social-scientific-response-to-the-regnerus-controversy/
Enfin, comme je l’ai dit plus haut, il est inutile d’être agressif : ça n’apporte rien en terme de rationalité aux arguments ; au contraire, on a plus de chances de se décrédibiliser. Je n’ai pas d’enfants, je suis bien trop jeune pour ceci, mais en tant qu’homme, si je devais en élever, pour leurs bien, je ne le ferai ni seul, ni avec un autre homme, mais bien avec une femme puisque je leur donnerais toutes les chances d’être plus équilibré et de mieux réussir socialement.
Bien parlé camarade, Alors « déviants dehors et bonjour à tous les encores digne Valeuristes français;
o.l.
– Avis pour les POUR au mariage déviant, Ô regard historique français, Eviter d’y trop écorché ses « principes et valeurs » De tout temps;
Certes que chacun ait libre et égaux en « DROIT », Mais le dôme représentant le « MARIAGE » célébré en sphère « publique/privée », Devenant de-faite, Visible par tous lorsque chaque union ce mouvoyent au sein du domaine public et ainsi apaisant le bon-vivre ensemblement Sauf pour les dévient eux, Défient tiers.
PS: quoi de mieux qu’1 Loi en vigueur, pour en dictée chose de « BON-SENS » où et « NON »;
mais rien sur autrui, lui libre en ses pensives libertaires que liberté de conscience appuyer d’un sens naturellement universel, qu’ait de savoir instinctivement le bien dû mal est devant faire quoi Humainement envers tiers de sexe opposé, sans dire des enfants pour pérenniser l’espèce humaine
– De toute façon, Quand le peuple se révoltera, Dissoudrons tout parti politique est pi c’est tout;
Le mariage pour tous, A pris un temps d’enfumage énorme et n’a que retarder l’inévitable « la révolte du peuple de france lui souverain est destituera ses gouvernants devenus imméritant que dangereux pour la République Français ».
Voila ma définition du mariage, qui a le mérite de respecter la liberté de chacun.
et sinon, pour ou contre la vignette auto?
Contre, Sauf pour nos « revêtus d’une fonction de pouvoir » Et à leurs frais s’il vous plaît;
Citoyennement bien à tous.
o.l
« morts pour la patrie »…
c’est bien la première fois de tout son quinquennat que Hollande emploie le mot « patrie »
Bonjour.
* Comme nos actuels « revêtus d’une élection de fonction de pouvoir », Faisent les hautains animé d’un aplomb sidérant, Puisqu’ils persistent à siégés au gouvernement, Alors ceux-ci devenus allègrement
« FOU » de mépris-ignorances-bêtises-mensonges-abus de pouvoir et de l’usage de la force publique, Pour continuer encore plus longtemps à prétendre républicainement gérée la FRANCE SOUVERAINE par son seul peuple « constitution ».
– Mais bon sent, A quand le sénat mettant l’état sous sa tutelle, Pour celui-ci, Y organisant les élection anticipée dans les 3 mois venants !!!.
Vive le peuple de france en Nôtres belle « FRANCE » qu’en nos morts pour Elle;
Alors, Lâchons rien désormais de notre devenir au sein-même de « Nostra Patriat », L’à « FRANCE ».
o.l