D’où viennent les statistiques sur la prostitution ?

L’abolitionnisme est une idéologie qui repose sur une vision tronquée de la réalité, souvent fondée sur des approximations statistiques et des mensonges.

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D’où viennent les statistiques sur la prostitution ?

Publié le 14 novembre 2013
- A +

Par Alain Borgrave.

J’ai eu l’occasion dans un précédent article d’analyser les fausses statistiques concernant l’ampleur de la traite dans la prostitution. Les chiffres cités ne sont rien moins que dix fois supérieurs à la réalité.

Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là : d’une façon plus générale, les arguments utilisés par les abolitionnistes sont soit douteux soit purement et simplement mensongers. On nous dit que 68% des prostituées souffriraient de stress post-traumatique, que 78% d’entre-elles auraient été abusées dans leur enfance, que l’espérance de vie d’une prostituée serait de 40% inférieure à celle du reste de la population, que 9 prostituées sur 10 voudraient quitter le secteur immédiatement si elles en avaient le choix, etc.

En réalité ces statistiques, présentées comme scientifiques, proviennent d’une abondante littérature engagée qui n’a de scientifique que le nom. Il s’agit dans la plupart des cas d’études réalisées par des activistes anti-prostitution, basés sur des échantillons biaisés, dont la méthodologie est contestable et n’ayant pas suivi la procédure normalement standard des comités de relecture.

Comme le dit Ronald Weitzer (G. Washington University) :

Dans aucun domaine des sciences sociales, l’idéologie n’a aussi profondément contaminé la connaissance que dans les études sur l’industrie du sexe. Trop souvent dans ce domaine, les canons de la recherche scientifique sont suspendus, et celle-ci est dévoyée dans le but de servir un programme politique. La plupart de ces travaux (…) proviennent d’auteurs qui adoptent une version extrême du féminisme radical – extrême dans le sens de doctrinaire et non-scientifique.

Melissa Farley et le Stress Post-Traumatique

Un exemple parmi d’autres de l’utilisation de ces statistiques : une étude de Melissa Farley, selon laquelle 68% des prostituées souffriraient du syndrome de stress post-traumatique est citée à cinq reprises dans le rapport parlementaire Geoffroy-Bousquet de 2011 sur la prostitution (par exemple page 86). Cette étude parle aussi de l’incidence de la violence sur les prostituées.

D’abord, il faut savoir que Melissa Farley, qui se présente comme une psychologue est en réalité une activiste féministe anti-prostitution. Dont les travaux et la méthodologie font partie de ceux critiqués par Ronald Weitzer, et dont le témoignage a été rejeté par une cour canadienne pour partialité et incohérences (352-355).

Ensuite, comme l’explique Marion David (paragraphe 19), l’échantillon utilisé dans cette étude est biaisé car il est composé à 75% de prostitué(e)s qui étaient ou avaient été SDF. Il n’est donc absolument pas représentatif des prostituées en général, et semble être conçu pour présenter un grand nombre de personnes vivant dans la précarité. De plus la méthodologie de détermination de l’incidence du Stress Post-Traumatique pose problème puisque en particulier, « la passation de questionnaires en dix minutes environ sur le lieu de prostitution n’est pas (…) suffisante pour effec­tuer une telle évaluation ».

Au contraire, les études universitaires réalisées rigoureusement en suivant par exemple la méthodologie des échantillons de contrôle, selon laquelle les personnes sondées sont comparées à des personnes de même âge dans la population générale, donnent des résultats tout à fait différents. La santé mentale des prostituées est comparable à celle des autres personnes, à part pour certains groupes à risques :

Il n’y a aucune différence de santé mentale ou d’estime de soi entre les deux groupes. Nous n’avons trouvé aucune élément démontrant que le travail du sexe serait inévitablement associé aux troubles psychiatriques, bien qu’il puisse y avoir des sous-groupes de travailleurs/euses du sexe confrontés à des problèmes particuliers.

Les statistiques falsifiées

D’autres statistiques se situent dans un registre différent : il s’agit ici de chiffres tout simplement mensongers, cités pour créer un effet de choc. On peut en trouver deux exemples dans cette tribune d’Osez le féminisme parue dans Libération : l’âge moyen d’entrée dans la prostitution serait de 14 ans et l’espérance de vie des prostituées aux États-Unis serait de 34 ans.

  • L’âge moyen d’entrée dans la prostitution serait de 14 ans. Bien-sûr ce chiffre est faux. Le chiffre réel se situe autour de 25 ans. Par exemple l’âge médian d’entrée dans la prostitution au Danemark est de 27 ans (p. 164). Le chiffre de 14 ans concerne en réalité l’âge d’entrée dans la prostitution infantile (p. 92), et non dans la prostitution en général.
  • L’espérance de vie des prostituées aux États-Unis serait de 34 ans. La source habituellement citée pour cette fausse statistique est cette étude. L’âge moyen de décès de 34 ans concerne les 6% de prostituées de l’échantillon qui sont décédées durant une période de 32 ans. Pour connaître l’espérance de vie il faut bien sûr connaître l’âge de décès beaucoup plus tardif des 94 autres pourcents de l’échantillon. L’espérance de vie de l’échantillon total est donc bien supérieure à 34 ans.

On peut se demander comment il a été possible de faire publier des chiffres aussi extravagants par un journal comme Libération. Journal qui a été contacté par nos soins mais qui n’a pas daigné nous répondre.

Violences

Je terminerai sur les violences dans la prostitution. Selon le rapport d’information réalisé par Maud Olivier :

toutes les études s’accordent sur le fait que les personnes prostituées sont victimes de violences particulièrement graves qui portent atteinte à leur intégrité physique et psychique.

Bien-sûr les études en question ne sont pas citées, on se contente d’un très large « toutes les études ». S’il est correct de dire que la prostitution de rue et les autres situations où les travailleurs/euses du sexe exercent leur activité de façon isolée représentent pour celles-ci une grande vulnérabilité aux agressions, on se garde bien de dire qu’il a été démontré que la prostitution en intérieur dans le cadre de régimes dépénalisés ou légalisés présente des risques très inférieurs (voir page 23):

Une décennie de recherche sur les maisons closes légales au Névada a conclu que celles-ci ‘offrent l’environnement le plus sûr pour les femmes qui vendent des services sexuels’. En Australie, sur 101 prostitué(e)s interrogées, 97% ont répondu qu’un avantage de travailler dans une maison close légale était la sécurité qu’elles procurent (Woodward et al. 2004). Une enquête du Ministère de la Justice aux Pays-Bas (Daalder 2004) a conclu que la ‘grande majorité’ des prostitué(e)s travaillant dans les maisons closes et les vitrines néerlandaises ont affirmé se sentir ‘souvent ou toujours en sécurité’.

On est donc dans la situation surréaliste où la vulnérabilité des prostitué(e)s à la violence est utilisée comme un argument pour défendre une approche répressive, qui a pour effet de les éloigner des lieux qui pourraient justement réduire cette violence.

L’abolitionnisme est une idéologie, qui comme toutes les idéologies, repose sur une vision tronquée de la réalité. Cette représentation se nourrit d’un argumentaire très touffu. Mais cet argumentaire se révèle in fine être fondé dans la plupart des cas sur des approximations et des mensonges.

Voir les commentaires (17)

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  • Merci pour cet article de salubrité publique. Du factuel, ca change de ce qu’on lit ailleurs!

  • Il vaut mieux de taxer la prostitution. En plus les clients des prostituées ne sont pas peu des gens et en conséquence, les politiques doivent voir à leurs votes!

  • Excellent article, avec des sources, des arguments, de la reflexion. Ce genre d’article ARGUMENTÉ est la raison pour laquelle je préfère contrepoints à tout autre organe de presse.

    Merci

  • Merci pour la mise en lumière de la manipulation.

  • merci encore pour ce travail de salubrité publique, dégonfler les imposture et démasquer les mensonges des idéologues de la prohibition est une bonne et saine activité, mais je crains que les jeux ne soient déjà faits sur le plan politique: cette loi débile sera probablement votée, et même avec une assez confortable majorité, les députés hommes auront bien trop la pétoche de se faire traiter de « machistes » voire de « complices des proxos » s’ils émettent la moindre réserve. Ceci dit, il est à prévoir que la loi belkacem finira dans le grand cimetière des lois inapplicables, et il y- a aura au moins un effet positif, c’est le fait que les socialos se retrouveront dans un embarras assez comique quand ils voudront légaliser la gpa (la location d’utérus comme disait si élégamment le sieur bergé pierre) après avoir prohibé au nom de la dignité humaine (cela va de soi…) la location de… ce qui se situe immédiatement en amont dudit utérus…à suivre.

  • Ce n’est pas pour rein que la prostitution est le plus vieux métier du monde!Fichons la paix à mesdames » les putes  » et occupons nous de éradiquer les réseaux de trafiquants …

  • Excellent article très bien argumenté, du vrai travail de sociologue.
    La prostitution n’est pas une activité que l’on peut condamner en se fondantsur des mesures scientifiques de la santé physique et psychologique.
    Le débat sur la prostitution, nécessaire, repose donc sur notre vision de la société.
    Il faut comprendre que notre société avec son lourd et riche héritage Judéo-Chrétien a fait de la prostitué une profession honteuse.
    Il est certain que nous sommes majoritairement favorables à la liberté d’autrui de disposer de son corps comme il entend. Cet argument sert aussi la cause des femmes et leur droit à l’avortement.
    Et la pornographie ? Elle n’est pas interdite ! Ils ne simulent pas !
    Le véritable ennemi dans ce domaine d’activité sont les proxenetes, ces ignobles mafieux qui exploitent, esclavagisent la plupart de ces jeunes femmes.
    JM Ferrarini pointe dans son commentaire très justement l’incoherence de vouloir autoriser la GPA de l’autre main. Dernier point pour lequel j’ai peu d’objection en y réfléchissant. Par contre je reste réticent à vendre ses organes, surtout de son vivant !
    L’essentiel c’est le véritable libre arbitre des individus, hommes et femmes.

  • Excellent article.

    Ce qui est étonnant c’est qu’on puisse répéter en boucle des chiffres aussi manifestement douteux (comme celui sur l’espérance de vie ! ) sans jamais qu’un « journaliste » ne se pose la moindre question. Plus c’est gros plus ça passe !

  • Alain Brograve a-t-il vraiment analysé de manière sérieuse la littérature sur le sujet de la prostitution et de la traite de personnes ? Je doute vraiment que quiconque, à l’heure actuelle, puisse avoir des certitudes sur les lois sur la prostitution et/ou la traite de personnes qui doivent être créées afin de protéger les droits individuels et collectifs.

    http://fr.calameo.com/books/002779048384ef7b635cb

    • Il est correct de dire qu’il est difficile d’avoir des certitudes sur le sujet de la prostitution.

      Mais la raison en est que les études sérieuses en sont très rares. Le sujet est submergé par des travaux engagés réalisés dans la plupart des cas par des auteur(e)s qui poursuivent le but d’abolir la prostitution.

      C’est ce que j’illustre dans mes articles.

      Cependant j’ai lu votre intervention et je vous félicite pour votre travail de recherche. Vous affirmez que certaines de mes sources ne sont pas impartiales non plus et je reconnais que c’est une possibilité. Bravo pour vos investigations.

      Mais je ne suis pas d’accord sur tous les points. Par exemple l’étude que vous citez

      Does Legalized Prostitution Increase Human Trafficking?
      http://www.calameo.com/link?id=75836854

      reprend je pense (je parle de mémoire) pour les Pays-Bas les chiffres de « signes » de traite livrés par l’organisme Comensha qui est en réalité une association abolitionniste (même s’il s’agit des chiffres officiels). Ces chiffres de traite semblent avoir été gonflés par cette association. A ce sujet je vous conseille de lire l’intervention suivante, et aussi les commentaires sous l’article de « Zondares », une prostituée néerlandaise qui tient un blog.

      http://feministire.wordpress.com/2012/03/18/sex-trafficking-in-the-netherlands-should-we-believe-the-hype/

      Il faut aussi savoir que l’infraction de traite des êtres humains en vue de la prostitution ne nécessite dans de nombreux pays ni contrainte, ni fraude, ni menace (par exemple en Belgique, en France, aux Pays-Bas). Je crains donc que dans cette étude, des « victimes » purement nominales n’aient été mélangées avec de vraies victimes, malgré la définition de traite donnée par les auteurs (qui inclut la contrainte etc.)

      Voir page 58
      http://www.cncdh.fr/sites/default/files/etude_traite_et_exploitation_des_etres_humains_en_france.pdf
      « Contrairement à la définition de la traite consacrée dans le Protocole de Palerme et la
      Décision-cadre de 2002 qui implique l’emploi de moyens de coercition à l’encontre d’une
      personne majeure ou d’abuser de sa vulnérabilité, il n’est pas nécessaire d’établir le recours
      à de tels moyens pour sanctionner la traite en droit français »

      Aussi au sujet de votre avis que la cour canadienne n’a pas rejeté le témoignage de Melissa Farley mais « a accordé moins de poinds à son témoignage », il faut savoir que par rapport à des personnalités de notoriété internationale, un minimum de diplomatie s’impose. C’est pouquoi « J’ai accordé moins de poids au témoignage du Dr Farley » signifie pour moi en langage diplomatique que la juge a rejeté son témoignage.

      Enfin au sujet des violences vous parlez de prostitution infantile, ce qui est hors sujet (je parle de la prostitution adulte) et vous citez quelques témoignages. Alors que Ronald Weitzer que je citais parlait de nombreuses études réalisées sur le sujet.

      Vous citez un document du conseil du statut de la femme qui parle de violences généralisées dans la prostitution sans noter qu’il s’agit d’une source féministe qui se livre selon toute vraisemblance aux exagérations habituelles.

      Notez ce passage qui présente implicitement tous les clients comme des prédateurs:
      « Le terme anodin « client » contribue à renforcer l’invisibilité et l’impunité accordée aux hommes qui se donnent le droit d’acheter le corps des femmes »

      http://www.calameo.com/link?id=75836878

      Les témoignages que vous citez sur la prostitution infantile sont en contradiction avec d’autres études qui arrivent à la conclusion que dans ce domaine et contrairement aux croyances 45% des jeunes sont en réalité des garçons et au total seuls 10% ont un proxénète.
      http://maggiemcneill.wordpress.com/2011/11/15/water-seeks-its-own-level/

      • Bonjour Monsieur.

        Entre guillemets ce que vous avez écrit, ensuite mes réponses.

        “Il est correct de dire qu’il est difficile d’avoir des certitudes sur le sujet de la prostitution.
        Mais la raison en est que les études sérieuses en sont très rares. Le sujet est submergé par des travaux engagés réalisés dans la plupart des cas par des auteur(e)s qui poursuivent le but d’abolir la prostitution.
        C’est ce que j’illustre dans mes articles »

        Les études sont très rares. Il faut utiliser les meilleures données disponibles, et faire une méta analyse de tout ça. Et être très prudent avec les conclusions qu’on en tire. Au lieu de critiquer les données sur la traite fournis par des auteurs, je vous demande : quelles sont les meilleures données selon vous?

        « l’étude que vous citez
        Does Legalized Prostitution Increase Human Trafficking?
        http://www.calameo.com/link?id=75836854
        reprend je pense (je parle de mémoire) pour les Pays-Bas les chiffres de « signes » de traite livrés par l’organisme Comensha qui est en réalité une association abolitionniste (même s’il s’agit des chiffres officiels). »

        Et que l’organisme Comensha est un organisme militant, vous savez que ce que j’en pense, si vous avez lu mon texte : on est pas coupable parce qu’on est militant. C’est dans la démarche qu’il faut vérifier, puisqu’on peut être militant APRÈS avoir fait des recherches. Alors, quelles sont les erreurs dans la collecte de données que fait l’organisme Mensha?

        « Ces chiffres de traite semblent avoir été gonflés par cette association. A ce sujet je vous conseille de lire l’intervention suivante, et aussi les commentaires sous l’article de « Zondares », une prostituée néerlandaise qui tient un blog.
        http://feministire.wordpress.com/2012/03/18/sex-trafficking-in-the-netherlands-should-we-believe-the-hype/ »

        Avouez qu’une prostituée se trouve en conflit d’intérêts. Je trouve que votre démarche est d’avoir un deux poids deux mesures. D’un côté vous discréditez la démarche d’un organisme simplement parce qu’il est abolitionniste, ce que je ne fais pas d’emblée. De l’autre, vous ne semblez même pas vous rendre compte, ou être mal à l’aise, de présenter des textes d’une personne militante pro prostitution.

        Si, et je dis bien si, il s’avèrait juste que la légalisation de la prostitution augmente la traite de personne, et que par conséquent il soit possible que des personnes soient sacrifiées (les travailleurs du sexe) au passage d’une loi abolitionniste qui a pour but de protéger les victimes de la traite, cette prostituée qui fait des « recherches » est en plein conflit d’intérêt (monétaire entre autres) dans ce que sa recherche peut lui faire découvrir.

        « Il faut aussi savoir que l’infraction de traite des êtres humains en vue de la prostitution ne nécessite dans de nombreux pays ni contrainte, ni fraude, ni menace (par exemple en Belgique, en France, aux Pays-Bas). Je crains donc que dans cette étude, des « victimes » purement nominales n’aient été mélangées avec de vraies victimes, malgré la définition de traite donnée par les auteurs (qui inclut la contrainte etc.) »

        Vous écrivez « je crains donc que.. », ne vaut-il pas mieux vérifier les faits? De mon côté, je crains plutôt qu’un pays comme les pays-bas aurait plutôt tendance à sous estimer la traite dans leur pays, pour « prouver » qu’ils ont eu raison de légaliser, tout comme je crains que la Suède aurait plutôt tendance à sous estimer la traite, pour « prouver » qu’ils ont eu raison d’opter pour leur modèle abolitionniste. voir le texte que j’avais écrit, « la légalisation de la prostitution augmente-t-elle la traite de personnes? » : « De même, le gouvernement de la Suède, qui a criminalisé en1999 les clients de la prostitution, a peut-être un intérêt à prouver que sa nouvelle législation a eu les effets escomptés. Il est difficile d’admettre s’être trompé. Il en va de même pour les gouvernements qui ont choisi la voie de la légalisation dans le but avoué de régler des
        problèmes reliés à la prostitution, tels que les maladies sexuellement transmissibles, et la violence envers les personnes prostituées. »

        « Aussi au sujet de votre avis que la cour canadienne n’a pas rejeté le témoignage de Melissa Farley mais « a accordé moins de poinds à son témoignage », il faut savoir que par rapport à des personnalités de notoriété internationale, un minimum de diplomatie s’impose. C’est pouquoi « J’ai accordé moins de poids au témoignage du Dr Farley » signifie pour moi en langage diplomatique que la juge a rejeté son témoignage. »

        Les juges ne sont pas là pour être polis.. Si un témoignage ne vaut rien, un juge n’hésitera pas à le dire. Or dans le cas de Farley, le juge a limité le crédit à accorder à son témoignage, ce qui est très différent de ne pas en accorder du tout ou très différent de limiter SÉRIEUSEMENT un témoignage comme dans le cas de cet exemple plus grave, où on peut lire à propos d’un faux expert, lui aussi alors jusque là de notoriété internationale. http://en.wikipedia.org/wiki/Ralph_Underwager
        J’ai nommé Ralph Underwager : « sustaining a decision to limit Underwager’s testimony SEVERELY ». http://law.justia.com/cases/federal/appellate-courts/F3/22/730/579504/

        « Les témoignages que vous citez sur la prostitution infantile sont en contradiction avec d’autres études qui arrivent à la conclusion que dans ce domaine et contrairement aux croyances 45% des jeunes sont en réalité des garçons et au total seuls 10% ont un proxénète.
        http://maggiemcneill.wordpress.com/2011/11/15/water-seeks-its-own-level/ »

        Et votre référence, elle provient d’une personne non militante? Je crois que non…

        Écoutez, je fournissais cet extrait du livre de l’expert en prostitution juvénile Michel Dorais dans le seul but de faire allumer ceux qui associent automatiquement prostitution de rue à prostitution plus violente. J’ai fourni l’exemple de la prostitution infantile, j’aurais pu tout simplement fournir l’exemple de femmes prisonnières (réeles victimes de la traite) dans des bordels.

        Je ne vois pas l’intérêt de vos chiffres à mettre en contradiction avec les données de Michel Dorais. Ce dont il était question dans mon extrait, c’était précisément des réseaux de prostitution juvénile dirigés par les gangs de rue, et non de la prostitution juvénile dans son ensemble. Je ne vois pas le rapport avec vos chiffres. Surtout que ce sur quoi justement je m’oppose, c’est cette tendance au cherry picking.

        Oui, vous avez raison, et je le répète, il est très difficile d’obtenir des données sur la traite. Il y a probablement un gonflement des données de tous bords tous côtés, y compris de certains organismes qui viennent en aide aux victimes de la traite.
        La seule chose qu’on peut faire c’est de prendre les meilleures données disponibles et d’être prudent avec les conclusions qu’on en tire.

      • Monsieur Borgrave,

        Vous avez écrit : « Vous citez un document du conseil du statut de la femme qui parle de violences généralisées dans la prostitution sans noter qu’il s’agit d’une source féministe qui se livre selon toute vraisemblance aux exagérations habituelles. »

        Cette attitude de regarder la source au lieu de l’information présentée, dans un cas comme celui-là, je l’ai souvent remarquée dans plusieurs débats de société. Il s’agit d’une information VÉRIFIABLE ET OBJECTIVE, et non d’une opinion. C’est vrai ou c’est faux, sans aucune ambiguité. Ce n’est pas important quelle est la source de mon information, à moins bien sûr que vous niez que l’information présentée soit juste : « deux des requérantes de l’affaire Bedford, Bedford et Scott, ont admis avoir commencé à se prostituer en étant mineures, respectivement à l’âge de 16 et 15 ans, peut-on lire dans un document du conseil du statut de la femme du Québec ».
        Un organisme tel que le conseil du statut de la femme, même s’il s’avérait non objectif, ne pourrait publier des grossièretés au sujet de FAITS VÉRIFIABLES comme celui-là. Voilà pourquoi je trouve votre remarque très impertinente, voir même peut-être malhonnête dans la mesure où je pointe le ciel avec mon doigt, et vous critiquez mon doigt…

        Lorsqu’il est temps de sourcer une information vérifiable comme celle-là, bien sûr il est préférable de citer le texte original (la cour de justice), mais on peut se contenter avec une source comme le conseil du statut de la femme.

        Si vous insistez tant pour avoir la véritable information, et bien allez sur la page web de la Cour supérieure de justice : http://www.canlii.org/en/on/onsc/doc/2010/2010onsc4264/2010onsc4264.html
        On peut y lire : « Ms. Bedford was born on October 15, 1959, in Collingwood, Ontario. She had a difficult childhood, and was subjected to physical, psychological and sexual abuse. At the age of 16, she was sent to a boarding house in Windsor, Ontario by the Children’s Aid Society. Shortly thereafter, she met an abusive 37-year-old drug dealer and drug addict who became her live-in boyfriend. He introduced her to drugs and she became addicted. Ms. Bedford says that she began prostituting as a « necessary evil » to fund her and her boyfriend’s addictions. During this period, she worked as a street prostitute and in massage parlours. It appears her relationship with her boyfriend ended following his arrest for murder. ».

        « Ms. Scott was born on April 9, 1958, in Moncton, New Brunswick. When she was approximately 15 years old, she « dabbled » in the sex trade when she worked at a massage parlour. In the mid-1970s, she moved to Toronto with her boyfriend. From the age of 18, until she was 24 years old, she worked as an erotic dancer. At the age of 24, Ms. Scott decided to engage in prostitution. She worked from home by responding to newspaper advertisements. Ms. Scott stated that she would ask clients for their home or office telephone number and their name, which she would verify using the telephone book. She screened clients by meeting new clients in public locations, such as a library or a cafe. She maintained that she never experienced significant harm working from home. »

  • Monsieur, vous écrivez « L’âge moyen d’entrée dans la prostitution serait de 14 ans. Bien-sûr ce chiffre est faux. Le chiffre réel se situe autour de 25 ans. Par exemple l’âge médian d’entrée dans la prostitution au Danemark est de 27 ans (p. 164) »

    Vous vous discréditez sérieusement à mes yeux. Franchement, vous ne fournissez qu’une seule source, qui plus est écrite en langue étrangère, pour nous « prouver » que l’âge moyen d’entrée en prostitution est de 27 ans. Pourquoi doit-on se fier à cette source là plutôt qu’une autre? Qu’est-ce que ce document a plus de crédible qu’un document du services de renseignements criminels du Canada, par exemple?
    L’autre source que vous nous avez fourni ne prouve rien, puisqu’il s’agit d’un document qui concerne la prostitution infantile, donc inutile à nous renseigner au sujet de l’âge moyen d’entrée en prostitution générale.
    Je ne prétends pas connaitre l’âge moyen d’entrée en prostitution. Par contre, ce que je prétends c’est qu’il faut prendre la peine de lire plusieurs sources, et non de se contenter sur une seule, à cause justement de la diversité des données.

    J’ai peine à croire quant à moi que l’âge moyen d’entrée en prostitution est de 27 ans. C’est très difficile à croire, mais je veux bien le reconnaitre si c’est le cas à la lumière des meilleures données disponibles. Mais franchement, la plupart des données nous indique que l’âge moyen se situe en bas de 18 ans, et je me fis sur plusieurs sources. peu importe que ça soit 14, 15, 16, 17 ou 18, la plupart que j’ai lu se situait en bas de 18 ans, donc la plupart seraient mineures au moment où ils débutent dans cette activité.

  • d’expérience, l’auteur de l’article tiens juste le discours d’un (ex)client… voilà tout. qui préfère s’illusionner sur la condition des personnes dans lesquelles il se masturbe contre quelques euros. la violence est intrinsèque à la prostitution Mr Borgrave : imaginez vous vous faire enculer 10 fois par jour par des personnes que vous ne désirez pas, pour payer vos factures. à combien estimez vous votre anus ? imaginez le visage de votre mère, de vote soeur, de votre père ou de toute autre proche dans cette position de vie.

    • tiens vous n’avez pas d’arguments ?? quels preuves avez vous que l’auteur de l’article a été chez une prostituée ?? ce n’est pas parce que l’on est contre la pénalisation de la prostitution que l’on va chez des putes. vous semblez incapable de comprendre que la pénalisation de la prositution ne marche pas, cela n fera pas disparaitre la prostitution cela fera seulement que les prostituées passeront dans la clandestinité ce qui les précarisera encore plus. lisez le lien que je donne en dessous (la très grande majorité des prostituées sont contre la pénalisation de la prostitution)

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