L’Île Maurice, un modèle pour le continent africain

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L’Île Maurice, un modèle pour le continent africain

Publié le 21 novembre 2013
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Au-delà des clichés paradisiaques d’une île aux multiples attraits, l’Île Maurice a réussi en l’espace d’une génération à transformer son tissu économique, pour s’imposer aujourd’hui comme une destination de choix des investisseurs internationaux. Un pont entre l’Asie et l’Afrique, une plateforme incontournable du commerce international.

Par Rosie Adone-Bordet

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Île Maurice : la cibercité d’Ébène au pied des montagnes.

Trente ans auront suffi à l’Ile Maurice pour basculer d’une économie essentiellement agricole à faibles revenus, à une économie diversifiée à forte valeur ajoutée. Délaissant la culture de la canne à sucre peu rémunératrice, les autorités mauriciennes ont multiplié les initiatives pour faire de cette île une destination recherchée des entrepreneurs, un centre d‘externalisation majeur dans cette partie du monde, en favorisant notamment les dispositions et infrastructures liées à l’émergence des Business Process Outsourcing (BPO). Résultat, le secteur tertiaire représente actuellement plus de 70% du PIB de l’île, et le secteur financier mauricien en plein essor, est dorénavant reconnu à travers le monde pour sa compétitivité.

Une stabilité rassurante

Il est vrai que depuis plus de 40 ans, l’Île Maurice dotée d’une constitution parlementaire inspirée des juridictions anglo-saxonnes et françaises, offre un exemple remarquable de stabilité politique et sociale qui rassure les investisseurs qui ont injecté dans l’économie locale près de 260 milliards USD en 2011. Profitant d’un fuseau horaire rendant possible des échanges quotidiens avec les États-Unis, l’Europe et le Moyen Orient, l’Île Maurice a fondé son essor sur des infrastructures fiables et des équipements de haut niveau, tant en matière de connectivité internet avec le déploiement de la fibre optique à travers tout le pays, qu’au niveau des communications téléphoniques avec des installations de qualité accessibles à des tarifs extrêmement compétitifs, et une main d’œuvre qualifiée maitrisant le français et l’anglais. Des atouts majeurs dans la compétition internationale. Ajoutez à cela une politique économique pragmatique et un environnement fiscal attrayant, et vous comprendrez aisément qu’elle figure au premier rang des pays africains en matière de développement, selon la Banque Mondiale.

Des conditions fiscales avantageuses

Pas d’impôts sur la fortune, pas d’imposition sur les plus-values et dividendes, une seule tranche d’imposition sur le revenu et les entreprises fixée à 15%, pas de droits de succession, une exemption du contrôle des changes, un libre rapatriement des profits, pas d’imposition sur les redevances/royalties pour les non-résidents, pas d’imposition sur les intérêts pour les entreprises  non-résidentes, pas de droits d’enregistrement pour les sociétés offshore, pas de TVA sur les transactions offshore…, voilà un inventaire à faire rêver plus d’un chef d’entreprise français ! Dans une période où la réduction des coûts devient une priorité, l’externalisation apparaît comme l’un des axes stratégiques d’une politique de développement, que bon nombre d’entreprises désireuses de s’ouvrir au marché africain ont emprunté. D’autant que le gouvernement mauricien s’est engagé dans un « new deal » économique dont les services financiers, les nouvelles technologies de l’information, les énergies renouvelables, le médical et paramédical, l’immobilier, sans oublier l’agro-industrie et le tourisme, constituent l’ossature.

Une montée en gamme

Symbole de cette nouvelle économie : la cyber-cité d’Ébène, un projet de 64 hectares dont l’édification a débuté en 2001, grâce au soutien financier et technique de l’Inde (110 millions d’euros). Géré par le Business Parks of Mauritius Ltd (BPML), il comprend, outre une « Cyber tour », offrant 40 000 m2 aux entreprises des TIC, un centre d’affaires, un centre commercial, un centre de formation et d’éducation en ligne (le « Corridor du savoir »), un hôtel d’affaires, un pôle administratif accueillant déjà plusieurs ministères décentralisés, un « Cyber-village » à destination des cadres et personnels techniques des entreprises. En complémentarité de Port Louis, la capital, Cyber-cité est aussi un centre financier qui abrite, entre autres, le Global Board of Trade (GBOT), bourse d’échanges des matières premières (or, argent, pétrole brut), la Mauritius Commercial Bank (MCB), HSBC, EMTEL, Price Waterhouse Coopers, ou Barclays.

Le symbole de l’entrée de l’Ile Maurice dans l’ère de la globalisation et de l’économie digitale, qui marque l’intérêt du pays pour les nouvelles technologies, une opportunité nouvelle d’assurer une montée en gamme de l’économie et de la main d’oeuvre locale. Car le BPO et le centre d’appels, qui sont la partie la plus visible de l’iceberg « Global Business », peuvent être considérés comme des services à valeur ajoutée modérée. Désormais, les sociétés se tournent davantage vers les services à haute valeur ajoutée, comme le droit des entreprises ou la défiscalisation. Ce nouvel angle de l’externalisation des services s’accompagne, d’un besoin en compétences locales très formées et spécialisées. Une bonne nouvelle pour l’avenir de la jeunesse mauricienne et d’une île qui aspire à un développement harmonieux.

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  • a comparer avec sa voisine (l’Ile de la Réunion).

    Et en plus les mauriciens sont sympas et parlent français. Que demandez de plus ?

  • Belle image de l’île, soit un paradis fiscal en plus de ses plages paradisiaques .

    Toutefois, qu’en est il de la corruption (pratique courante sur cette île), des pratiques gouvernementales douteuses, du communautarisme latent, de la concentration des richesses entre les mains d’une minorité, de la difficulté d’accès à l’éducation et un système d’attribution des bourses d’études opaques, des concours à la fonction publique « truqués »…

    Ah oui, on parle uniquement de modèle économique « offshore », le reste on s’en fout…

    • « Le reste on s’en fout »… euh oui. En effet.

      Complètement. Totalement.

      😉

      C’est fatiguant, dès qu’on ose célébrer le non fiscalisme forcené d’un pays… paf… les pissefroids français la ramènent : « oui mais ».

      Oui mais la corruption (il n’y en a pas en France ?)
      Oui mais la minorité spoliatrice (France ?)
      Oui mais la fonction publique clientèle, le népotisme (France ? ah ah ah)
      Oui mais les gentils nenfants créoles sans éducation
      Oui mais les méchants blancs qui ne pensent qu’à offshoriser
      Oui mais, ou mais.

      Vous nous ennuyez.

      En fait, ça vous défrise qu’un ex pays du « tiers monde », légèrement noir sur les bords, majoritairement d’origine indienne, soit capable de vous donner des leçons d’économie, de libéralisme, de bon sens.

      • Christophe, j’espère que vous savez de quoi vous parlez!

        Qu’on célèbre un « non fiscalisme forcené d’un pays » j’aimerai vous dire plusieurs choses:

        1) je suis mauricien, donc j’estime, mais peut être que je me trompe, être légitime à parler de l’état de MON pays,

        2) je suis un libéral convaincu, donc je ne suis pas pour une fiscalité confiscatoire où à un niveau tel qu’on puisse le considéré comme telle,

        3) comparer la France et l’île Maurice est une totale ineptie, mais bon on ne parle que de ce qu’on connaît,

        4) quand vous parlez des « gentils nenfants créoles sans éducation » j’en fait partie, et je ne m’estime ni gentil ni sans éducation, j’ai parlé de difficulté d’accès à l’éducation nuance,

        5) que les pays riches ou émergents externalisent aucun problème, l’optimisation des process, des ressources et des coûts fait partie du jeu,

        mais faire un article disant que « L’ile Maurice est un modèle pour le continent africain » selon moi, c’est loin d’être le cas, à moins de régler au préalable les questions que j’ai soulevées.

        « Lègerement noir »…je passe!! Quant au bon sens.. j’estime que faire passer les intérêts du Peuple mauricien dans son ensemble avant ceux d’une ‘minorité’ est quand même plus important…

  • Jules je suis mauricien, le but n’est pas de comparer Maurice a la France mais a ses voisines, et la y’a pas photo. Et ce grace a une fiscalité intéressante et un Etat de droit. Evidemment qu’il y a des problèmes a Maurice mais il y en a partout. Les inégalités? Et alors? La corruption? Pas plus qu’ailleurs, même moins que chez ses voisines.

    • @Jules, @Tremendo,

      Je suis aussi mi-Mauricien et mi-Suisse. Je vais passer un mois de vacances cet hiver au pays, si vous êtes des libéraux sur place, ce serait avec plaisir de vous rencontrer ^^

  • This is nonsense. « investisseurs qui ont injecté dans l’économie locale près de 260 milliards USD en 2011 ».This comment is a huge lie and made me choke on my breakfast. The real value is more like 260 millions USD.

  • Niveau assurance santé, retraites, c’est quoi le système ?

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