Nombreux sont ceux qui s’enthousiasment de voir la contestation monter, le ras-le-bol se traduire enfin par de multiples affiches et actions, la pression fiscale se heurter enfin à des contribuables de moins en moins dociles. L’émergence d’une vraie citoyenneté, où les citoyens ne sont pas sensibles au légal mais au légitime, ne respectent pas l’État par principe mais veulent faire respecter à l’État les quelques principes qui légitimeraient son existence et son action.
Cet enthousiasme est un peu disproportionné. Certes, des mouvements naissent et grandissent, des actions sont menées, des Français se mobilisent ; aux mouvements de contestation et de grogne que Contrepoints réunissait il y a quelques semaines s’en ajoutent de nouveaux, plus médiatiques, plus violents, plus visibles.
D’une part, les revendications divergent. Les artisans mobilisés contre le RSI, les évadés de la Sécurité sociale, la Horde des cavaliers et les Bonnets Rouges ne mènent pas le même combat ; il ne faut pas confondre la revendication d’un État moins lourd qui laisserait plus de place aux citoyens avec la revendication d’une contribution nette moindre et, si possible négative.
Dans le premier cas, on revendique plus de liberté. Dans le second, on cherche à s’attirer les faveurs du pouvoir.
La première revendication ne sera pas comprise des hommes politiques ; ceux qui gouvernent la France ont, depuis quarante ans, adopté une réponse unique à tous les départs de feu et signaux de fumée : l’arrosage d’argent public. La seconde sera étouffée dès qu’une quantité suffisante de plans de relance, plans de sauvetage, grands projets, investissements d’avenir, partenariats public-privé, contrats de génération, contrats d’avenir et petites enveloppes auront été annoncés ; la première ne faiblira pas aussi facilement. Malheureusement, l’Éducation nationale et la Culture d’État sévissent depuis assez longtemps déjà, et les Français préféreront souvent conserver la couverture telle qu’elle est et la tirer à eux.
Les Français se réunissent toutefois dans leur désamour pour leur gouvernement, se rassemblent contre le Président du rassemblement. En apparence du moins. Car la machine à diviser pour mieux régner est en marche ; les minorités n’ont jamais eu aussi peur que sous un président qui a fait campagne pour elles.
L’antisémitisme est d’autant plus décontracté qu’il se fait ambigu, la quenelle évoquant avec assez de distance les recettes des années 30 pour que sa signification fasse débat.
Les homosexuels n’ont jamais autant ressenti l’homophobie qu’aujourd’hui. En faisant passer en force de nouveaux droits, le pouvoir en place a braqué toute une frange de la population que ses détracteurs aiment à qualifier de réactionnaire.
La normalisation du Front National sous un président normal a de quoi surprendre ; elle est dénoncée par les habituels chiens de garde de l’antiracisme et de l’antifascisme, qui ne manquent pas de souligner la résurgence du racisme et de la xénophobie voire, n’ayons pas peur des mots, du fascisme. Les antifascistes se trompent de camp, certes ; le racisme et la xénophobie n’augmentent pas, certes ; mais ils sont plus ressentis, d’une part car ils sont plus souvent exprimés, d’autre part parce qu’ils sont rendus plus visibles.
Les femmes redeviennent féministes ; elles sont encore trop souvent battues et victimes de discriminations.
Les musulmans craignent l’islamophobie que certains discours attisent, et la haine qu’une partie d’entre eux provoque sans distinction envers tous.
Les catholiques se sentent menacés ; leurs valeurs sont moquées, et ils sont accusés d’à peu près tous les maux. Réactionnaires et conservateurs, ils deviennent traditionalistes, opposés au changement, attachés à des valeurs d’un autre temps comme si chaque temps avait ses valeurs à l’exclusion des autres. Et seraient de plus en plus à droite, presque extrêmes ; et bientôt nationalistes, fascistes, royalistes, que sais-je. Autrefois épars, le segment « blanc catholique hétérosexuel » se rassemble autour d’un sentiment de rejet permanent par des médias qui aiment trop la nouveauté, le progrès, la diversité et les subventions pour présenter la réalité telle qu’elle est. La qualité de l’image s’améliore sans cesse, mais sa fidélité ne suit pas la même tendance.
Les Français ont sans doute rarement été aussi divisés et méfiants vis-à-vis des autres catégories de Français. Et ils ont partiellement raison.
L’État a une marge de manœuvre très faible. Le gouvernement a successivement repoussé la réduction des déficits et la pause fiscale ; les rentrées fiscales ne sont pas aussi bonnes que prévu, et la comédie qui a consisté à faire croire qu’on réduisait les dépenses alors qu’on distribuait les économies potentielles en primes a séduit les foules mais n’aide en rien à gérer le quotidien. Une dépense imprévue, une baisse supplémentaire des rentrées fiscales et la cessation de paiement ne sera pas loin ; une hausse un peu marquée des taux d’intérêt sur la dette et c’est la panique.
La situation du pays ne va pas s’améliorer, malgré les appels à l’optimisme. Loin de là ; sous le poids de l’État ou la force d’un coup de vent venu de l’étranger, la France va s’enfoncer dans la crise. Les choix qui s’imposent seront repoussés comme ils l’ont été jusqu’à aujourd’hui ; la plupart des bons choix ont même consciencieusement été rendus impossibles. Quand toute interaction passe par l’État, l’économie et la vie deviennent une lutte de tous contre tous pour s’accaparer des richesses qui sont distribuées plus que produites.
L’économie française n’est pas un vaste marché ; elle est une juxtaposition de marchés au fonctionnement largement entravé par un État omniprésent qui a su se rendre pratiquement « indispensable », c’est-à-dire qui a su interférer assez avec les principes naturels de l’action humaine pour qu’il soit aujourd’hui très complexe de se passer de lui : comme un jeu de construction dont le but est d’empiler des bâtons de bois et où l’État aurait maladroitement mais sûrement placé des bâtons à tous les étages, si on les retire, l’édifice s’écroule. La société s’écroule ; les individus et la richesse sont encore là, mais leurs interactions disparaissent, car l’intermédiaire qui s’immisçait dans chacune d’entre elles s’évapore.
Comment pourrait-on aujourd’hui, sans trop de heurts, libéraliser la santé, privatiser le transport ferroviaire de voyageurs, harmoniser les régimes de retraite pour les aligner sur celui du privé, ouvrir à la concurrence le marché des taxis, supprimer la Sécurité Sociale, passer à une retraite par capitalisation ? Pour éviter l’anomie, il faudrait préparer le changement, assurer une transition sans heurts, éviter la déroute, la pagaille, la beretzina.
Mais s’il est une chose que le « système » français assure, c’est la déconnexion d’avec le réel. Dresser un constat lucide de la situation française est une position extrême, présenter les choses telles qu’elles sont est radical. Le déni est la règle ; le politiquement correct et la bonne pensée ont assez de poids et s’assument assez peu pour que leur simple évocation range leur auteur du mauvais côté de leur jugement.
Ainsi, les personnalités politiques visibles se concentrent sur les prochaines échéances électorales et passent leur temps à jouer à l’opposition, sans toutefois être capables de réelles affirmations ; les seuls qui présentent un programme vaguement réaliste ont perdu toute crédibilité dans l’exercice du pouvoir, où ils ont renforcé le collectivisme français. Ils n’ont pas pour ambition de sortir la France du marasme dans lequel elle s’est consciencieusement enfoncée depuis quarante ans ; peut-être par incompétence, peut-être parce qu’ils s’en sentent responsables et ne veulent pas nuire au résultat de leur acharnement, ils n’ont pour ambition que d’atterrir confortablement sur un siège de cuir à la prochaine partie de chaises musicales électorales.
Donc, le marasme aura bien lieu ; les entreprises vont continuer à faire faillite l’une après l’autre, les Français vont continuer de perdre leur emploi l’un après l’autre, et l’État fera peser l’effort croissant sur ceux qui restent jusqu’à ce que leur effort ne suffise plus. Alors viendra le temps des confiscations, des balles dans la nuque et de la rééducation des récalcitrants au partage de leurs biens, si l’État renforce sa présence ; ou celui du chaos, si l’État la réduit, puisqu’il aura tout essayé d’ici là mais n’aura pas prévu l’inéluctable.
Et les Français, aussi longtemps que l’État fonctionnera comme il le fait, tenteront de tirer la couverture à eux. Ils seront, effectivement, chacun l’ennemi de tous, un loup pour l’homme, comme ils ne peuvent que l’être dans la mesure où leur participation n’est pas facultative. L’État prend à tous, en quantités variables, et distribue à tous, en quantités variables ; il est présent partout, à des degrés divers ; et rares sont les Français capables d’imaginer la vie sans lui.
@jabial : L’État-providence est à la solidarité ce que le viol est à l’amour.
Gouvernés par des irresponsables et entourés de collectivistes, les Français de bonne volonté feraient bien de remédier aux manquements de l’État, à sa faillite, et de préparer sa chute. S’y préparer individuellement, et pourquoi pas partir ; mais s’ils veulent rester, s’ils sont trop attachés à leur pays pour le laisser aux mains de ceux qui y détiennent actuellement le pouvoir, ils ont tout intérêt à faire société, à remplacer l’État.
Les choses qui vous arrivent n’intéresse personne ; seuls comptent les choix que vous faites. Reprenez vos vies.
CPEF
« L’État-providence est à la solidarité ce que le viol est à l’amour. »
C’est Christian Michel le premier qui a formulé cette audacieuse, mais si juste, comparaison.
Ce genre d’article est démoralisant, mais pas faux pour autant, le blocage sera difficile à régler.
Encourager l’expatriation des entrepreneurs, entreprises, riches, étudiants…est probablement le mieux à faire dans ces conditions, privant l’état de ressources. Je ne vois rien d’autres, et comme dit dans l’article je ne sais pas si ces mouvements dureront, l’état a déjà promis de l’aide à la Bretagne, à Marseille, aux entreprises sans trésorerie..etc…Argent qui ne pourra sortir de nulle part.
D’ailleurs, peut on me dire quelle serait la punition de Bruxelles si la France n’a pas de déficit sous 3% en 2015 comme cela est réclamé ? Pourquoi cette punition semble crainte ?
Mais pourquoi vous démoraliser ? Il vous suffit de faire partie du peuple qui va régner après Hollande qui n’en a plus que pour 2 ans.
http://www.contrepoints.org/2013/07/07/130197-une-diplomatie-francaise-incomprehensible#comment-459052
J’ai bien l’intention de m’expatrier, je laisse ça à d’autres car j’ai bien d’autres ambitions que la politique.
Et faut pas se faire d’illusion, Hollande ira au bout de son mandat.
Las Vegas, il y a plein de Français la bas !
J’ai pas dit que je souhaitais forcément être avec des français :p
Et puis à Miami y en a plein ! Par contre à Houston c’est plus rare (7000 dans la zone si j’en crois l’ambassade de France là-bas).
Enfin chacun ses choix, Las Vegas serait sympathique c’est certain, surtout avec la Californie voisine à visiter ^^ Mais Houston, Miami et Sydney/Australie sont mes coins de prédilection ^^
Et pourquoi attendre 2 ans si ce n’est pour installer au pouvoir d’autres usuriers ?
C’est stop. C’est maintenant.
Plaute: homo homini lupus / et / http://la-philosophie.com/homme-loup-pour-homme-hobbes
Que dire….ok, je dis rien. En fait si….
Je sens quand même que l’Allemagne en a plein le cul des ces cons de Français, de l’euro et de l’Europe.
Je sens que Bruxelles qui ferme les yeux sur l’état pathétique de la France, que les clowns Baroso et compagnie qui continuent à faire comme si ne rien n’était….
Je sens qu’il y a comme un air qui vient de l’intérieur, mais aussi de l’extérieur.
Je sens que Hollande joue au con avec ces deux objectifs bidon de réformer la fiscalité en 2015 et le cumul en 2017….histoire de bien montrer qu’il va rester jusqu’au bout.
Je sens que ça sens le moisi en France, que le communisme est en place, que la pauvreté va nous tirer vers le bas, que la violence va sortir.
Je sens qu’il faut prévoir à partir vite fait quand cela sera nécessaire. Ou choisir les bonnes armes !
Qq un connait il Claude le moal, la dictature à la française ? Si oui, qu’en penser ?
J’ai commencé la lecture de ce livre, mais au cas ou…si il y avait des avis.
Vous écrivez « …Pour éviter l’anomie, il faudrait préparer le changement, assurer une transition sans heurts, éviter la déroute, la pagaille, la beretzina… »
Comme il me semble impossible avec nos institutions d’avoir dans 2 ans un nouveau gouvernement capable de ce tel changement en douceur, je tire mon chapeau à Hollande et surtout à ses alliés communistes de déclencher parmi nos concitoyens l’émergence d’un vrai débat d’idées, de préparer un réel changement, et cerise sur le gateau de voir des nouveaux talents comme H16 et vous-même. Nous vivons une époque formidable !
Entendu à la radio : le libéralisme est une philosophie du XIXème, complètement dépassée car la vie économique s’est complexifiée.
On oublie de préciser que si la vie est plus complexe c’est aussi car la bureaucratie s’est développée pour pouvoir mieux surveiller la population (qui par définition a des comportements déviants).
C’est plutôt une philosophie du futur, la plupart des pays du monde se libéralisent peu à peu, et ceux qui résistent à ces changements, comme la France, en paie le prix.
Il n’y a pas d’alternative…La monarchie absolue, le socialisme, le communisme..ça ne marche pas, il n’y a pas d’autre alternative. Au pire un peu de social-démocratie comme au Danemark ou en Suède, mais à petite dose.
Même ça c’est déja trop. Et puis la Suède, je me demande si ça va vraiment aussi bien qu’on le dit. Le Danemark aussi d’ailleurs.
Il n’y fait pas plus froid qu’en France, pour l’instant….
Pour la Suède vous pouvez chercher le nombre d’ingénieurs/m², c’est un des plus haut niveau du monde.
C’est un pays d’innovation, un pays du futur. On peut discuter de leur histoire, mais après plus de 200 ans sans guerre et un ministre de l’économie qui sait utiliser une calculatrice: je suis confiant pour leur avenir.
Enfin ils n’ont pas l’Euro….et ils ont bien raison. J’aime la Suède et les Suédoises…même si il est vrai qu’elles tapent leur mari 🙂
Des pays peu peuplés et à la population très homogène comme la Suède ont de nombreux atouts, et ils savent se réformer, ont accepté l’économie de marché et sont très anglophones (ils sont doués pour l’apprendre et sont culturellement assez proches des anglo-saxons.
Après il faut dire que la Suède, les Pays-Bas ou le Danemark n’ont pas une économie qui carbure, mais leur taux de croissance sont plus acceptables qu’en France, et leur société est plutôt harmonieuse.
Je ne m’inquiète pas pour ces pays, contrairement à la France ou l’Italie.
A mon avis, ils ont quand même ouvert la boite de Pandore. Leur état providance + l’influence des féministes la-bas n’est pas fait pour me mette en confiance. Situation meilleure qu’en France c’est évident, je ne discuterais même pas ce point (en même temps c’est pas trop dur…), pour autant, ils ne sont pas sur une pente qui me plait, vu d’ici.
Puis le Danemark et leur trip éolien ne me m’inspire pas des masses non plus. Les pays bas ok. Il va falloir voir comment ça évolue.
Un pays qui me semble bien partit en europe c’est l’Angleterre, qui me semble se libéraliser petit à petit.
La Suède a des atouts évidents mais l’intrusion des hommes politiques dans la vie privée des Suédois peut aller très loin : pénalisation des clients de prostitués.
@ moi
« Un pays qui me semble bien partit en europe c’est l’Angleterre, qui me semble se libéraliser petit à petit. »
Ce que fait David Cameron en Angleterre est admirable, le pays était déjà plutôt ouvert et compétitif avant mais là ça a fait un sacré problème. Et puis supprimer 400 000 fonctionnaires pour ensuite avoir la croissance la plus forte d’Europe de l’Ouest (bien plus que l’Allemagne d’ailleurs) c’est quand même fort.
J’ai confiance en ce pays, qui deviendra première puissance économique d’Europe tôt ou tard, ça me semble être son destin.
Pandora : « le libéralisme est une philosophie du XIXème »
Les droits fondamentaux et les libertés des gens sont dépassés ?
Au moins ils sont clair sur leurs programmes. On ne pourra pas dire qu’ils n’ont pas prévenus.
Ne soyez pas aussi sombre.
Ce que vous décrivez (parfaitement au demeurant) est au contraire une belle source d’espoir.
Il me semble que vous ayez évolué ces derniers mois. Me trompe je ?
Il y a peu encore vous défendiez l’idée de « réformes »… cela vous semblait possible. Le changement ce serait maintenant. Ou demain. 😉
Mais aujourd’hui, vous faites à raison le constat que c’est tout bonnement impossible.
La chute de la France est inéluctable. Ecrite, programmée. Les forces mortifères s’y emploient.
Et vous en concevez une grande amertume…
Processus normal et sain.
Mais prochaine étape : vous célèbrerez au contraire l’espoir que représente cette formidable destruction créatrice !
Depuis 30 ans, la décadence est lente mais inexorable. Nos ennemis nous marchent dessus. Nous sommes devenus des paillassons. Des esclaves.
Mais -logique des cycles- leur pouvoir arrive à son terme… Leur Système (« toujours plus ») est devenu fou, travaillant d’une manière forcenée à sa propre destruction.
Ce système obscène qui mélange tittytainement, clientélisme, corruption, servage… est en train d’imploser.
Sous nos yeux.
Personnellement, cela me donne une banane inouïe.
Juste un dernier pour la route, et qui illustre mon propos…
Un papier édifiant dee BHL dans le Point.
***************
« Prions pour l’impôt, a-t-on envie de dire en écho : sans lui, plus moyen ni de protéger les plus faibles, ni de secourir les plus démunis, ni, surtout, de confier à la lettre d’une loi le principe de cette responsabilité pour autrui.
L’impôt est un devoir – mais c’est aussi un droit.
L’impôt c’est les droits de l’homme – quand, du moins, l’on consent à les placer au coeur du Politique. »
http://tinyurl.com/phcr8vc
C’est précisément les gens comme BHL, des clients, des parasites, qui vont disparaître.
Peut-on imaginer quelque chose de plus réjouissant ?
« Peut-on imaginer quelque chose de plus réjouissant ? »
Que les autres en prenne pas trop plein la gueule, ce serait pas mal.
« L’impôt c’est le droit de l’homme socialiste ».
Corrigé.
BHL est une ordure. On le savait déjà.
Nous nous effondrons comme jadis l’ex union soviétique sous Gorbatchev ….Ce qui a entrainé l’effondrement des ex pays soviétiques pendant les années 90( sauf l’Estonie) dans le chaos et la violence .Puis l’émergence d’un pouvoir autoritaire comme celui de Poutine…Et nous suivons actuellement le même chemin…
Très bonne tribune une fois de plus Baptiste. Je crois que nous sommes arrivés au point que l’on peut sans difficulté ni honte aucunes aujourd’hui reprendre, tel un boomerang que l’on renvoie à son émetteur, le discours prononcé le dimanche 13 juin 1971 par François Mitterrand lors du Congrès d’Épinay et remplacé le terme ARGENT par le terme ETAT. Cela donnerait ceci :
« Je voudrais balayer vraiment tout de suite – d’abord parce que le temps passe et il ne faut pas que je reste trop longtemps à cette tribune, – il faudrait donc que je balaie tout de suite disons les adversaires fantomatiques, les fantasmes.. Il y a un certain nombre de décennies, l’adversaire, qui était-ce ?… Eh bien, une certaine classe dirigeante, assurément.. d’autres auraient ajouté l’Église, qui apportait le sceau du spirituel aux moyens de l’injustice sociale… d’autres auraient ajouté : l’Armée… mais ça fait déjà longtemps qu’elle ne fait plus de coup d’État ! D’autres auraient ajouté : les notables. Le véritable ennemi, j’allai dire le seul, parce que tout passe par chez lui, le véritable ennemi si l’on est bien sur le terrain de la rupture initiale, des structures économiques, c’est celui qui tient les clefs… c’est celui qui est installé sur ce terrain là, c’est celui qu’il faut déloger… c’est le Monopole ! terme extensif… pour signifier toutes les puissances de l’ÉTAT, l’ÉTAT qui corrompt, l’ÉTAT qui achète, l’ÉTAT qui écrase, l’ÉTAT qui tue, l’ÉTAT qui ruine, et l’ÉTAT qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes ! »
Sommes nous dans le virtuel en écoutant ces dernières phrases historiques mais modifiées par mes soins. Chacun aura bien compris, sauf les fonctionnaires et assimilés, qu’on est bien dans le réel, que chaque mot sonne comme un coup de boutoir et une accusation sans défense possible. J’aime à savoir que « Tonton » (le vôtre, pas le mien) va se retourner dans sa tombe, comme ses devanciers, Lénine, Staline (le bon petit père des peuples, décidément la famille était criminogène), Mao, Castro…
ref : http://miroirs.ironie.org/socialisme/www.psinfo.net/entretiens/mitterrand/epinay.html
Pourquoi ce pessimisme ambiant?
Tout va très bien et se déroule normalement.
Avant l’élection de notre bien aimé président, que Marx le garde en sa gloire, nous étions un certain nombre à annoncer ce qui allait arrivé. Je disais que nous allions bien rigoler, et aujourd’hui on rigole, jaune, mais qu’est-ce que l’on rigole. C’est pire que tout ce que j’aurais pu imaginer.
Se balader au centre de ma petite ville de province tient d’une visite en village fantôme que je croyais réserver au folklore de l’ouest américain. Restaurants fermés, bistrots fermés, vitrines couvertes de poussière et cela très rapidement comme dans un de ces mauvais films de zombies (dans le 22, 46 bars et restaurants en faillite depuis Juillet….). A ce train là, pour Noël, on fera de sacrés économies d’énergie, il sera inutile d’interdire d’éclairer les vitrines après 22h. (et je ne parle pas des bâtiments, hangars abandonnés depuis peu dans les zones diverses et variées entourant la ville)
La connexion avec le réel, elle est là, mais semble invisible à nos dirigeants et syndicats plus promptes à contrer les bonnets rouges, en organisant une procession « vade retro satanas », peu suivie, qu’à prendre la mesure des dégâts (après tout c’est de la faute de ces salauds de riches, c’est une certitude).
Que faire? regarder la catastrophe, se dire que l’on vit des moments historiques que nos arrières petits enfants apprendront dans les livres d’histoire.
Je crois que le système est aujourd’hui trop détérioré pour faire quelque chose. Le dérangement mental de notre Hamlet/hollande contamine tout le gouvernement, Gertrude s’énerve, son grand chambellan prend des initiatives solitaires… la seule solution est d’attendre un Fortinbras?
D’abord la bonne nouvelle :
Hollande va sauter en 2017, et les français seront dégoûtes de l’étiquette PS pour 20 ans.
Ensuite la mauvaise :
L’ump va revenir au pouvoir et ne fera RIEN pour changer quoi que ce soit de sérieux.
Souvenons nous de 1993, et n’ayons aucune illusion…ce pays est foutu.