Par Alain Cohen-Dumouchel.
Le fait de situer les libéraux à droite du spectre politique est un curieux accident de l’histoire, pour ne pas dire une anomalie qui n’est pas sans conséquence sur le faible succès des idées libérales et sur leur incompréhension de la part du public. Car il est clair qu’un mouvement politique ne se définit pas seulement par ses idées, sa doctrine, sa philosophie, mais aussi par celles qu’il combat.
Pendant cent cinquante ans, les libéraux ont occupé les bancs de la gauche en France.
De 1789 à 1930, les libéraux et mouvements affiliés ont majoritairement siégé à gauche. En 1840, les députés libéraux les plus purs occupaient l’extrême gauche de la chambre. Non contents de combattre la droite nationaliste, cléricale, corporatiste et protectionniste, ils se démarquaient même d’autres libéraux, plus prêts à des compromissions avec le pouvoir. L’autre gauche, la gauche jacobine, était à cette époque complètement déconsidérée. Le souvenir de ses violences et de ses échecs économiques et financiers était encore vivace.
Cette gauche libérale, ces « économistes » comme ils s’appelaient, militaient pour la démocratie républicaine, pour le libre échange, pour l’éducation gratuite et obligatoire, pour l’université libre, pour la liberté syndicale et d’association, pour l’État de droit, le respect des contrats et de la propriété privée individuelle, pour une vraie laïcité. Ils luttaient contre les unions et comités de patrons qui cherchaient à influencer les pouvoirs publics pour obtenir l’exclusion des produits étrangers. Ils ont rétabli la liberté syndicale et d’association interdite par les jacobins au lendemain de la Révolution. Ils ont également aboli l’esclavage par deux fois, avant et après Napoléon, Ils ont compté parmi leurs membres les rares opposants à la colonisation (sans être unanimes sur la question) bien au contraire du socialisme montant.
Jusqu’au milieu de XIXe siècle, la gauche était presque exclusivement le parti de l’individu, contre la droite, qui était le parti du collectif, de la famille, de la patrie et de la religion. Le revirement de la gauche vers le collectif, à peine perceptible en 1830, s’intensifie en 1848 et ira crescendo jusqu’à la fin du siècle. La présence à gauche de libéraux républicains ou radicaux se maintient toutefois jusqu’au début du XXe siècle. Il est à noter qu’à cette époque, la montée du socialisme fait disparaître les libéraux de la gauche sans pour autant les rejeter à droite. Avec l’avènement du socialisme, ce sont les principes de 1789 qui sont oubliés et qui disparaissent, sans être repris par la droite, toujours nationaliste, cléricale et protectionniste.
La mouvance politique libérale de droite n’apparaîtra que bien plus tard, au lendemain de 1945, en réaction à la domination de l’intellectualisme marxiste. Elle restera en France extrêmement minoritaire politiquement, au contraire du libéralisme de gauche qui a largement participé au pouvoir pendant tout le XIXe siècle.
Ce qui est assez extraordinaire c’est que cette appartenance des libéraux à la gauche est aujourd’hui plus qu’oubliée. On peut raisonnablement affirmer qu’elle est gommée, c’est-à -dire volontairement occultée. Cette étonnante amnésie est principalement le fait de la gauche socialiste, mais elle est également perceptible au sein des libéraux dont certains semblent s’accommoder et même revendiquer leur classement à droite.
L’une des manifestations les plus visibles de ce révisionnisme historique tient dans l’invention et dans l’emploi constant par les médias des termes : « première » et « deuxième » gauche. Le terme de « deuxième gauche » a été inventé par les journalistes Hervé Hamon et Patrick Rotman dans leur ouvrage La Deuxième gauche : Histoire intellectuelle et politique de la CFDT. Il a été repris et rendu célèbre par le fameux discours de Michel Rocard sur les deux cultures de la gauche prononcé lors du congrès du Parti socialiste à Nantes en juin 1977.
La « deuxième gauche » se définit par son opposition à la gauche marxiste, centralisatrice, et jacobine. Demeurée très anticapitaliste, tout en affichant un certain réalisme économique, elle se veut décentralisatrice, autogestionnaire et affirme prendre en compte la participation des citoyens (le concept d’individus y est toujours tabou). La notion de dictature du prolétariat en est exclue et, chose nouvelle, cette gauche comporte en son sein des chrétiens sociaux issus de la CFTC. Bien entendu la dénomination de deuxième gauche soutenue par les rocardiens, et très largement reprise depuis lors par tous les médias, suggère et même impose aux Français l’idée qu’avant la première gauche il n’y avait… rien ! Étonnant, les bancs de la gauche à l’Assemblée étaient donc vides avant que les socialistes et les marxistes ne les envahissent ?
Pourtant la création du Parti socialiste est très tardive en France.
Il faut attendre 1905 pour que les multiples micros partis d’obédience socialiste s’unissent pour créer la SFIO, ancêtre de la formation politique que nous connaissons actuellement. À la fin du XIXe siècle, les premiers socialistes élus députés sont des indépendants, tel Jean Jaurès, le plus connu d’entre eux. Les communistes n’apparaitront à l’Assemblée qu’après la scission du congrès de Tours en 1920.
Donc, malheureusement pour les inventeurs de la deuxième gauche, avant la soi-disant première gauche guesdiste ou stalinienne, il y avait bien une autre gauche, individualiste, libérale et républicaine, que les socialistes veulent absolument gommer de l’histoire. Dans cette numérotation socialiste des gauches, il faudrait l’appeler la gauche moins un.
L’un des paradoxes de cette occultation de la gauche libérale, c’est qu’en essayant de faire croire que l’histoire de la gauche débute avec celle du socialisme, les inventeurs de la deuxième gauche emploient, plus ou moins consciemment, les méthodes de la gauche stalinienne qu’ils prétendent combattre.
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Sur le web.
Appartenant à la Gauche Libérale, c’est avec une grande émotion que je vous remercie pour cette réhabilitation.
Merci d’avoir pris le temps de commenter de façon détaillée.
Il y aura – bien entendu – une suite à cet article (les articles trop long passent mal).
Toute la question est en effet de savoir si le libéralisme est (politiquement) « bien » positionné à droite (cad efficacement).
Appartenant au socialisme ouvrier, patriote, traditionaliste et antilibéral (ni gauche – ni droite), c’est avec une grande émotion que je vous remercie pour ce rappel.
« Ouvrier et patriote » : déjà , ça part mal.
« traditionaliste et antilibéral » : là , on tutoie un sommet de grand n’importe quoi.
Il faudrait songer à arrêter la bibine frelatée, ça rend aveugle et ça fait des grumeaux entre les oreilles.
C’est à dire que le tout-venant a été piraté par les mômes. Il se sont risqués sur le bizarre.
Leur bibine date du Mexicain, du temps des grandes heures, seulement ils ont dû arrêter la fabrication, y’a des clients qui devenaient aveugles. Alors, ça faisait des histoires !
[TTF]
Et j’ajoute cette mise au point de Xavier Eman:
http://amoyquechault.over-blog.com/dictature-capitaliste
On expulse des travailleurs français pour loger des clandestins, on octroie 30 millions d’euros à la Côté d’Ivoire pour « la lutte contre l’homophobie » quand des centaines de milliers de français sont mal logés ou à la rue, on supprime le CDI, on gèle les salaires de la fonction publique, on autorise le patronat à baisser les salaires en cas de baisse d’activité, on marchandise le corps humain, on fait la guerre à des états laïcs pour installer des théocraties, on renonce à encadrer les rémunérations des grands patrons, on dîne tous les mois au Siècle… et on continue à parler de « dictature socialiste »… Je ne sais pas, faudrait peut-être ouvrir un dictionnaire, et un livre d’histoire accessoirement.
Qualifier Hollande de « socialiste » est à peu prés du même niveau d’analyse et de justesse politique que de brailler que Sarkozy est un « fasciste ».
C’est sûr que dans un pays où les dépenses publiques se montent à 57% de toutes les richesses produites dans le pays, on nage dans l’ultra-néolibéralisme le plus débridé.
Vous parlez de dictature capitaliste en reprochant essentiellement des actes interventionnistes de l’état. Le capitalisme c’est un moteur économique basé sur le commerce et la propriété privée.
 » On expulse des travailleurs français pour loger des clandestins,  »
On c’est qui? ce qui est sur; les clandestins sont le résultat d’un échec de l’état sur la gestion de l’immigration et non sur un échec du marché capitaliste.
 » on octroie 30 millions d’euros à la Côté d’Ivoire pour « la lutte contre l’homophobie  »
Action étatiste et non capitaliste
 » on supprime le CDI, on gèle les salaires de la fonction publique  »
Action étatiste et non capitaliste
 » on fait la guerre à des états laïcs pour installer des théocraties  »
Action étatiste et non capitaliste
 » on renonce à encadrer les rémunérations des grands patrons,  »
Ce n’est pas de la dictature capitaliste puisque renoncer à encadrer par l’état des rémunérations ne veut pas dire que les entreprises sont obligés à ne pas les encadrer eux-mêmes. Ils sont libres de disposer librement de leur propre revenus. Il n’y a rien de dictatorial de laisser la liberté d’entreprendre et de gérer soi-même sa politique salariale.
C’est d’ encadrer les salaires des PDG du privé par l’état qui devient dictatorial.
 » on marchandise le corps humain  »
On sait pas de quoi vous parlez avec cette définition. Prostitution? c’est l’individu qui décide librement de vendre son corps comme service contre rémunération. Il n’y a rien de dictatorial par le capitalisme. L’esclavagisme? C’est une pratique soit légalisé pas l’état ou soit une contrainte forcée sur un individu. Il n’y a rien d’un capitalisme libéral la dedans dont ce dernier est basé sur un contrat validé entre tout les acteurs économiques. Clients, patrons, employés.
 » Qualifier Hollande de « socialiste » est à peu prés du même niveau d’analyse et de justesse politique que de brailler que Sarkozy est un « fasciste ».  »
Parce que d’après vous Hollande serait un pro-capitaliste et un libéral authentique?
D.J
Je plusse
Je suis d’accord avec vous sur ce point et je le soutiens à tout les lecteurs de Contrepoints. Ce gouvernement n’a rien de socialiste et encore mois de social-démocrate (ce qui serait une insulte pour la démocratie) et ça ne fait pas du tout de lui un gouvernement capitaliste pour autant.
Jean Luc Mélenchon (qui lui est vraiment socialiste) l’a bien dit, c’est un gouvernement de « solfériniens » (de la rue Solferino à Paris où siège le « Parti Socialiste »).
Nous ne vivons pas dans le sens où on l’entend dans une didacture. Je les jugerais plutôt « Ubuesque ». Une véritable absurdité dont on en rirait si ça n’était pas si grave. Les quelques vrais « socialiste » comme Montebourg ou « Jacobin » comme Valls n’en sortiront pas grandi…
En tant qu’anarcho-capitaliste, je vous remercie pour ce billet – comme quoi tout le monde peut y trouver son pain béni.
Sérieusement, je pense que vous confondez dans le sens de « fondre », le socialisme d’origine allemande (Lassalle et Marx) et les radicaux de gauche.
Merci de cette information fort instructive,
Les socialistes et leurs grands frères communistes ayant depuis bien des années réussi à m’inspirer un dégoût profond pour tout ce qui ose de près ou de loin s’appeler « de gauche ».
Leurs incessantes leçons de morale (« regardez du cinéma ‘intellectuel’ français, soyez tous égaux, ne soyez pas racistes, aidez votre prochain, payez des impôts pour aider les pauvres… ») me paraissant bien plus insupportables que celles « de droite » (qui disent peu ou prou la même chose mais qui ont l’excuse de le dire sous le couvert d’une religion qui a 2000 ans ce qui peut alors s’apparenter à une tradition)
Grâce à ce petit cours d’histoire vous venez de réhabiliter le mot à mes yeux.
Malheureusement, toutes les actuelles personnes « de gauche », n’ont actuellement que cette envieuse notion « d’inégalités » à la bouche. Ce qui contribue fatalement à ce nivellement par le bas auxquels les gouvernants successifs nous conduisent. Si on doit tous être égaux, alors ils faut qu’on soit tous pauvres, tous moches, et tous incultes…
Or le libéralisme peu importe où il se situe, n’a jamais eu pour objectif de réduire les inégalités puisqu’il encourage chacun à faire du mieux qu’il peut. Que son application entraine, de fait, une meilleure situation économique et qu’elle permette donc de diminuer le nombre de pauvres et de chômeurs, n’est qu’une conséquence.
Du coup, je ne peux qu’imaginer à quel point un « libéral de gauche » doit se sentir seul.
« qui disent peu ou prou la même chose mais qui ont l’excuse de le dire sous le couvert d’une religion qui a 2000 ans ce qui peut alors s’apparenter à une tradition »
Mais le christianisme ne contraint pas, il incite à donner mais il distingue charité et justice !
C’est profondément différent.
En apparence le socialisme reprend une partie de la morale chrétienne, mais en la faisant imposer par la force publique il la trahit absolument.
En fait le christianisme promeut la notion libérale de la justice, soit l’absence de contrainte et de mensonge.
Donner bon, mais pas juste – à l’exemple de la grâce du Seigneur, qui est gratuite car on ne peut la mériter.
Le christianisme est parfaitement compatible avec le libéralisme, mais irréconciliable avec le socialisme – qui hait celui-là davantage encore que celui-ci.
Par ailleurs vos propos montrent l’hypocrisie des prétentions socialistes à la laïcité, qui n’a de sens que si elle limite la sphère de l’État. La laïcité procède de la distinction chrétienne entre ce qui est absolu et ce qui est temporel, pour limiter les religions à cela et la l’État à ceci.
Un État qui légifère sur une base morale ou anthropologique n’est pas laïc.
Le socialisme n’est pas laïc.
Gauche Libérale, on se sent effectivement seul. Quant au principe d’égalité, c’est là où nous nous distinguons de la Gauche Socialiste (ou collectiviste). Nous ne croyons pas que l’égalité puisse s’imposer dans tout les domaines de la vie. Seulement dans la loi, qu’elle s’applique à tous.
La lutte contre l’inégalité… les socialistes veulent la supprimer, quitte à user d’un « système de solidarité confiscatoire » et les libéraux de gauche cherchent à la réduire en assurant un minimum acceptable de chance.
Je ne vois rien de libéral dans la gauche d’aujourd’hui, et surtout pas dans le domaine social – je suppose que vous faites allusions au « mariage pour tous » – dont même le titre est un mensonge.
Plus généralement, l’immixtion de l’État dans le domaine social est contraire au libéralisme, par définition.
S’agissant du mariage civil, c’est une immixtion étatique dans les choix de vie et une brèche dans la laïcité.
On ne peut justifier aucune forme de mariage civil par le libéralisme, et encore moins par la laïcité.
Je défends le mariage civile traditionnel non pas au nom du libéralisme, car il y constitue une entorse, mais de la nécessité objective – c’est pourquoi je le veux aussi circonscrit que possible à cette nécessité.
La laïcité pour la gauche, c’est combattre l’Église catholique.
C’est un instrument de pouvoir, de dévoiement de la force publique au service de l’égalitarisme.
La vraie laïcité impose des limites à l’État, que le socialisme, foncièrement totalitaire, rejette.
L’emploi à contresens de ce terme est typique de la novlangue socialiste.
La gauche ne cesse d’imposer des réformes définitives et irrévocables au prétexte qu’elle a gagné des élections législatives: C’est une perversion de nos institutions.
Le rôle des députés n’est pas de remodeler le peuple au moyen de la force publique, mais de le servie.
Je ne vois pas l’utilité d’une histoire de la gauche, ou de situer le libéralisme à gauche ou à droite.
La droite et la gauche ne sont pas des idées.
Parlons plutôt de libéralisme, de marché, de capitalisme; et de socialisme, égalitarisme, planification centralisée.
Méfions-nous des analogies historiques: La lutte contre les privilèges de la noblesse ou contre l’esclavage des Noirs furent des rares cas de convergence entre libéralisme et égalitarisme, qui ne prouvent pas que la gauche ait jamais été libérale.
Présenter l’école publique obligatoire comme un projet libéral est un énorme contresens.
Rappelons qu’elle n’a pas été conçue pour instruire mais endoctriner.
Une vision libérale de l’école est au contraire privée autant que possible, en prise directe avec l’économie, et pas nécessairement anticléricale ou cathophobe.
Bastiat comme la plupart des libéraux les plus purs était chrétien, et sa pensée ancrée dans l’anthropologie chrétienne, qui n’a jamais constitué un obstacle au libéralisme (malheureusement les chrétiens ne sont pas immunisés contre la propagande socialiste, ils subissent comme les autres notre école publique marxisante).
Notre école publique révisionniste, cathophobe, qui endoctrine nos enfants dans la pseudo-morale socialiste, est la plus grande conquête du socialisme et le bastion qu’il abandonnera en dernier.
Écoutons Vincent Peillon.
 » Une vision libérale de l’école est au contraire privée autant que possible, en prise directe avec l’économie,  »
Je préciserais surtout que l’école dans la vision libérale serait le libre choix de l’établissement pour les parents où les écoles seraient mises en concurrence. Ce que prônait Milton Freidman avec le chèque éducation.
D.J
À mon avis, libérer l’école de l’État la restituerait à l’économie, où la question de son financement serait largement prise en charge par la société civile en réponse aux besoins des entreprises et des administrations.
Certes les parents joueraient un rôle de choix, mais la quête des compétences et des talents serait le moteur économique.
Malheureusement le dirigisme a détruit cette dynamique en France.
Si les congrégations n’avaient pas été expulsées et les écoles catholiques fermées par milliers, non seulement le niveau scolaire se serait-il maintenu, mais nous aurions vu l’école devenir un secteur économique en symbiose avec les autres.
Les combats du socialisme contre l’Église et contre le libéralisme sont indissociables; le socialisme est antilaïc, il est autant politique que religieux.
Toute mouvance qui revendique le contrôle de l’éducation doit être considérée comme religieuse.
Quant à l’éducation, je juge nécessaire « l’instruction » nécessaire et obligatoire car elle permet aux enfants de grandir en s’émancipant et d’acquérir véritablement leurs libertés de penser, travailler, vivre leur vie.
Bien sûr qu’idéalement le système éducatif doit être le plus ouvert possible au secteur privé. Mais il sera toujours nécessaire d’avoir des écoles publiques et gratuites, pour les plus défavorisés et ceux qui en feront le choix.
Petite illustration de mes propos : Avec mes soeurs, on a été à l’école publique dans les années 80-90. Ma famille n’était pas riche mais on s’en sortait. Moi et mes soeurs on a pas fait de longues études mais on s’en sort très bien !
Plus tard issu du second mariage de mon père, mon demi frère né en 2004, fils « unique » d’une famille de la classe moyenne sup. est allé dans une très bonne école privé. Il a eu son bac avec mention TB. Il est aujourd’hui en 3e année d’études d’informatique.
Et je suis très heureux qu’il ait cette chance de réussir avec plus de facilité encore que ses frangins !
Nous sommes tous d’accord pour juger l’instruction nécessaire, il est donc superflu de la rendre obligatoire.
L’école publique existe pour exercer un contrôle politico-religieux sur l’instruction et non pour la rendre abordable aux pauvres. Les milliers de fermetures d’écoles catholiques avec licenciement des enseignants entre 1880 et 1905 en témoignent pas du souci d’instruire, mais de déchristianiser pour pouvoir collectiviser.
Je ne suis pas le seul à le dire, notre ministre de l’éducation aussi.
Chacun sait que les écoles catholiques qui ont résisté aux assauts répétés du socialisme lui sont néanmoins soumises par d’autres moyens, restent néanmoins meilleures, croulent sous la demande mais sont empêchées de grossir.
Je ne considère donc l’école publique comme acceptable que temporairement, là où, et tant que, l’école privée est absente ou inabordable; sinon c’est une machine à endoctriner au service du constructivisme socialiste, celui que Bastiat dénonçait : http://bastiat.org/fr/propriete_et_loi.html
Quant à son financement public, sans l’exclure totalement, il faut s’en méfier comme de la peste si on veut échapper à la mainmise socialiste. N’oubliez pas que l’État est une fiction, une organisation humaine où les hommes sont presque tous socialistes parce que l’exercice de la contrainte sur autrui attire leur tempérament égalitariste, alors qu’il repousse les hommes de tempérament libéral.
Il faut donc lui préférer un financement privé par les entreprises, les associations (non subventionnées, pas les tentacules du PS), les particuliers (toutes les écoles privées ont des tarifs adaptés aux revenus et au nombre d’enfant, donc font payer les riches pour les pauvres), et s’il doit y avoir financement public, que ce soit par l’intermédiaire des parents.
En Belgique, les premiers représentants socialistes sont arrivés au Parlement … sur les listes libérales !
On l’oublie trop facilement.
N’oublions pas non plus qu’au contraire du marxisme, le libéralisme n’est pas une doctrine, mais la simple analyse de de mécanisme naturel qui, depuis l’age des cavernes, a profité de l’intérêt individuel pour évoluer, sans chercher à embrigader quiconque. Et avec une mondialisme et un libre-échange naturel, qui fait que l’on découvre dans nos cavernes des pierres semi-précieuses ne pouvant venir que d’Inde …
Tout l’Histoire de l’homme prouve que, comme Mr Jourdain, il était libéral avant même de le savoir.
Mais la coincidence avec les premiers socialistes et les libéraux a vite trouvé son terme : les socialistes ont tissé une toile étouffant toute initiative privée, ont trouvé dans les misérables une clientèle à entretenir, là où le libéral tente de « réparer » le type qui ne s’en sort pas et considère la misère comme une anomalie.
La mérule s’est développée, s’emparant de l’Etat (et multipliant l’occasion d’y caser des fidèles), de l’Enseignement, de la liberté du travail, de la motivation à réussir.
Chacun perçoit dns ses gênes que c’est artificiel et mortifère.
Je ne partage pas votre avis : le libéralisme est bien une doctrine (il est bati sur 2 dogmes : la liberté et la propriété) alors que le marxisme est une idéologie (c’est un système complet, figé qui impose sa loi au réel et tend vers une finalité).
Absurde de persister à vouloir classer toutes les positions politiques sur un seul axe.
Si on définit clairement: droite = liberté ; gauiche = L’État réglemente
Le libéralisme est aujourd’hui une droite sociale et , à travers le capitalisme de connivences, une gauche économique qui utilise le pouvoir d’État pour enrichir ses amis. Le capitalisme de connivences est similaire au socialisme, à la différence que les socialistes ont en plus utiliser l’État pour réglementer les moeurs et les coutumes.
La vraie droite économique, on la retrouve avec la droite sociale chez les libertariens et aussi avec la gauche sociale chez les conservateurs (oui, les conservateurs aiment que l’État règlemente les moeurs et les coutumes.)
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/a/a0/Erickson_NPOV_political_chart.jpg
Pour choisir, l’homme simplifie à outrance ce qu’il perçoit pour rendre son environnement cognitivement accessible. Il le fait aussi tout simplement par flemme.
C’est ainsi que toutes les tendances politiques se retrouvent positionnées sur un axe unique qui va de l’extrême gauche à l’extrême droite. Ainsi on retrouve les écologistes, contre toute objectivité, clairement positionnés sur la gauche de l’axe unique.
Les libéraux, toutes tendances confondues sont décalés suivant un deuxième axe et deviennent, du coup, invisible cognitivement parlant.
Faut-il chercher la solution politique de la France dans la deuxième dimension ? 🙂
Les soi-disant écologistes sont des pastèques, les vrais écologistes ne sont pas de gauche.
Voici selon moi les deux axes orthogonaux:
– De gauche à droite : Égalité vs liberté
– De bas en haut : Nihilisme vs bien commun, ou droits vs devoirs
Ce qui donne 4 quadrants:
– En bas à gauche: Socialistes (égalitaristes et nihilistes)
– En bas à droite: Libertariens (libéraux et nihilistes)
– En haut à gauche: Socialistes de droite (égalitaristes soucieux du bien commun)
– En haut à droite: Conservateur (libéraux soucieux du bien commun)
Le conflit entre liberté et égalité peut sembler arbitraire, mais c’est selon moi une réalité anthropologique: L’homme voit une injustice dans la contrainte mais pas dans l’inégalité, ou dans l’inégalité mais pas dans la contrainte.
Aucune de ces tendances n’est égoïste, l’homme libéral ou égalitariste s’indigne des injustices commises envers autrui.
Tout cela est intéressant, mais prouve surtout que les clivages évoluent avec le temps… Ce qui finalement est assez logique… Après tout, être communiste en 1910 parce que les conditions sont inhumaines à l’usine, ça se défend… C’est pourquoi chez « les libéraux », il faudrait arrêter de s’en référer aux philosophes des siècles passés et proposer des idées adaptées aux temps présents et futurs.
+1
 » Après tout, être communiste en 1910 parce que les conditions sont inhumaines à l’usine, ça se défend  »
 » C’est pourquoi chez « les libéraux », il faudrait arrêter de s’en référer aux philosophes des siècles passés et proposer des idées adaptées aux temps présents et futurs.  »
Non justement ce n’est pas les communistes qui furent les premiers à dénoncer les conditions que vous dites inhumaine à l’usine mais les penseurs libéraux des siècles passés.
C’est libéral Guizot qui fit voter la première loi visant à limiter le travail des enfants en usine
C’est F. Bastiat qui demanda à l’assemblée législative que l’on reconnaisse le droit de grève.
C’est le libéral Emile Ollivier qui a convaincu Napoléon III d’abolir le délit de coalition c’est à dire d’abolir l’interdiction faites aux ouvriers de se regrouper pour défendre leurs intérêt.
C’est le libéral Pierre Waldeck qui fit voter la première loi donnant le statu de personnalité civile des syndicats. Cette dernière loi fut violement combattu à l’époque par les socialistes par leur esprit révolutionnaire qui voyait leur organisation politique attaquée par cette loi.
Source:  » la Grande Parade  » de J-F Revel
D.J
D.J, cette lutte transparaît si peu chez les libéraux d’aujourd’hui…
Sans doute, mais justement! On est en 2013, la question n’est pas de juger si on avait raison ou tort d’être communiste en 1910 ou savoir qui était le plus éclairé à l’époque de Napoleon III… Moi je veux réfléchir à des idées pour le Monde d’aujourd’hui… La philosophie et l’histoire, c’est intéressant, mais à mon avis hors sujet dans le débat politique.
je crois que le pire actuellement est la parfaite incohérence, vie la liberté individuellle sauf pour la prostitution, vive la liberté d’expression, sauf quand on pense mal, vive l’europe quand elle prend des décisions qui nous conviennent, vive la democratie sauf quand le peuple a tort….
et bien souvent ça n’a rien de choquant même quand vous discutez avec des gens qui se disent intellectuels…
j’ai eu l’imppression que la gauche montrait des signes de progrès puis le vert s’est mis dans le fruit….
 » vive la democratie sauf quand le peuple a tort….  »
La démocratie direct et indirect ne doit jamais être appliquée sur ce qui relève des libertés individuelles. C’est le risque de subir la tyrannie de la majorité sur une minorité. Je rappel que les plus démocrates sont les marxistes et les moins démocrates sont les libéraux comme Bastiat, Mill Stuart ou Tocqueville. Dans une société réellement libre la démocratie serait très limitée de par elle-même.
D.J
D.J, l’argent et la liberté donnent un pouvoir qui débordent sur les plus faibles, ceux-ci cherchent donc à se protéger via les leviers de l’état par la démocratie.
 » D.J, l’argent et la liberté donnent un pouvoir qui débordent sur les plus faibles, ceux-ci cherchent donc à se protéger via les leviers de l’état par la démocratie.  »
C’est qui les plus faibles? Ceux qui dépendent des aides sociales et qui voterons toutjours pour préserver des acquis avec l’argent des autres en espérant resté définitivement croché à l’argent e l’état?
Et quand j’évoque que le démocratie ne doit pas concerner les liberté individuelles ce n’est pas une vue de l’esprit, mais d’un constat qui se vérifie de plus en plus que la démocratie devient une arme d’une minorité à l’ esprit totalitaire qui tentent de rallier une majorité démocratique pour imposer leur idéologie liberticides.
On vit dans une aire où la tentation d’interdire ou d’obliger devient de plus en plus un prétexte au nom de notre bien à tous est en train de prendre le dessus.
Là suisse en l’exemple même si tout ne passe pas lors des votation.
On a voulu interdire les 4×4 en ville, interdire au patron de disposer librement de leur revenu ( initiative 1:12 on parle de plus en plus d’obliger les gens à ne plus consommer de viande, de graisse, de sucrerie etc… Parce que les étatistes savent mieux que l’individu ce qui est bon ou mauvais pour lui. Beaucoup parlent d’interdire de consommer des fruits hors saison car c’est aberrant et non écologique de faire venir des fruit depuis des milliers de kilomètre. On nous dit il faut produire et manger local. Mais les mêmes qui disent cela on été les premier à se scandaliser quand une un fabrique suisse de fromage à décidé de produite localement du gruyère aux USA. Là comme par hasard faire venir aux USA depuis la Suisse des meules de gruyère n’était plus écologiquement incorrect. Une minorité on veut dicter ce que doivent manger les élèves dans les cantines scolaires au nom du politiquement correct d’une nourriture sans viande, sans desserts à part des fruits bio etc…
On veut interdire l’eau en bouteille au nom de la sauvegarde de la planète, interdire de fumer dans les parcs publiques et bientôt partout dans la rue parce que la cigarette c’est la mal incarné symbole des multinationale qui fabriquent et vendent les cigarettes.
Interdire les sachets en plastique dans les commerces parce que pas écologiquement correct, interdire la voiture en ville pour obliger les gens à prendre les transports en commun au nom de l’idéologie collectiviste contre l’individualisme. Interdire aux gens de travailler le dimanche dans les magasins parce que les socialistes au nom de la vie de famille et du repos dominicale sont qualifier pour dire aux gens leur façon de passer leur dimanche. Alors que qu’un individu devrait être libre de disposer de ces dimanche comme il le désirent et que sa vie de famille ne regarde qui lui et que ce n’est pas l’affaire des socialistes. A Neuchâtel en Suisse on veut interdire que les commerçant écrive  » Sales  » au lieu de solde. On se demande se que cela peut foutre à ces politicares de merdes dont on dirait qu’il n’y a pas d’autres priorités plus urgentes comme la criminalité et les incivilités qui sont en hausse.
On veut interdire aux femmes de se prostituer comme si le corps de la femme qui désire librement se faire payer pour des actes sexuelles appartenaient aux abolitionnistes.
On interdit aux gens de contracter librement une assurance maladie au nom de la sacro-sainte solidarité. Ceux qui mènent une vie saine doivent sans arrêt payer pour ceux qui ont choisi librement de se droguer, de se saouler du matin au soir et qui se foutent de ne pas essayer de s’en sortir.
En Suisse on vit une pénurie de logement à cause entre autre d’une bureaucratie tatillonne, d’un droit d’opposition qui donne un pouvoir quasi absolu à tout citoyen pour s’opposer à tout est n’importe quoi question construction. Une personne peut faire opposition contre son voisin qui construit chez lui une simple cabane à jardin ou un petit muret rien que pour le faire chier parce qu’un jour ils se sont engueuler pour une simple connerie ou que c’est un type à cheval sur le règlement et qui aime emmerder les autres ( il est où le respect à la liberté individuelles de disposer librement de ses biens privé? ) et ses abrutis d’électeurs suisses viennent encore de voter pour la LAT ( loi sur l’aménagement du territoire ) qui rend encore plus compliqué le droit de construire des logements privés sur des terrains déjà privés au nom de la protection du paysage. Un bel exemple d’égoïsme collectif ( j’habite chez moi il faut interdire de construire ici. qu’ils allient construire ailleurs ) contre la liberté d’entreprendre et de disposer librement des ses biens. Un bel exemple aussi de tyrannie de la majorité démocratique.
Voilà où nous amène la démocratie et la liste n’est pas exhaustive. Une majorité qui peut décider à la place de l’individu contre les choix qu’il estime le meilleur pour lui.
D.J
D.J « C’est qui les plus faibles? Ceux qui dépendent des aides sociales  »
Dans le genre caricature on ne fait pas plus fort !
Et c’est le point de départ de votre argumentaire qui, inévitablement tombe à l’eau.
 » Dans le genre caricature on ne fait pas plus fort !  »
Utiliser la voie démocratique pour créer des les conflits d’intérêt à des fins personnels n’a rien d’une caricature.
http://blog.turgot.org/index.php?post/Ebeling-droit-de-vote
 » Et c’est le point de départ de votre argumentaire qui, inévitablement tombe à l’eau.  »
Et vous? c’est tout ce que vous avez trouvez comme argument pour me contredire?
D.J
Un libéral devrait crier haut et fort qu’il n’est ni de droite ni de gauche, parce qu’être d’un des deux bords tels qu’ils sont définis arbitrairement aujourd’hui revient à choisir parmi deux groupes de libertés lesquelles on veut conserver, alors qu’il n’est pas question d’en sacrifier une seule.