Par Jean-Baptiste Noé.
Depuis une quinzaine d’années, au moins depuis Claude Allègre (1997), il y a une volonté commune des gouvernements de supprimer les classes préparatoires. Depuis cinq ans, ce processus s’est amplifié, à tel point que l’on peut se demander s’il y aura encore des classes préparatoires dans une dizaine d’années. Notre objectif ici n’est pas de nous prononcer sur le bien-fondé de cette suppression, mais de constater des faits et un mouvement d’ensemble général.
L’objectif est d’intégrer les études supérieures dans le processus de Bologne (initié en 1999), qui répond au schéma LMD (Licence +3, Master +5, Doctorat +8) et de donner davantage de visibilité aux écoles et aux universités, notamment dans le classement de Shanghai. Rappelons que les classes préparatoires servent à préparer un concours, littéraire, économique ou scientifique, qu’elles donnent droit à des équivalences de L1 ou L2, et qu’elles permettent de rejoindre l’école obtenue en Master. Il y a donc deux façons de supprimer les classes prépas : soit en organisant des admissions post-bac, soit en rendant possibles des admissions parallèles en Master à partir de l’université. Ce sont ces deux modes d’admission qui sont aujourd’hui développés.
Les admissions parallèles
Toutes les écoles, commerciales, scientifiques et littéraires, proposent de plus en plus de place aux admissions parallèles. Les grandes écoles d’ingénieur admettent des étudiants venant de l’université, Paris VI proposant même une préparation spécifique aux concours d’écoles d’ingénieur (Centrale Paris et autres). Quant aux licences prépas, qui proposent à la fois une licence et une préparation aux concours d’écoles d’ingénieurs, elles se multiplient, comme à Paris XI et Paris VII.
Les écoles de commerce ouvrent des places à des concours en admission parallèle ou à des admissions sur titre. De même pour les écoles qui recrutent à partir des khâgnes.
Pourquoi pratiquer une telle ouverture pour ces écoles ? Cela leur permet de toucher un public plus large, de diversifier leurs sources de recrutement, de capter un public de très bons étudiants qui ne sont pas passés par les classes prépas. Cela leur permet aussi d’avoir davantage d’étudiants, donc davantage d’argent.
Les admissions post-bac
Nombreuses sont les écoles supérieures à développer un recrutement post-bac, c’est-à-dire à contourner le système des classes prépas. C’est aux lycéens de préparer le concours pendant l’année de Terminale et à tenter leur chance, quitte à postuler dans une prépa au cas où ils échoueraient au concours d’entrée à l’école choisie. Ce système de recrutement post-bac s’amplifie depuis quelques années.
Les écoles de commerce sont de plus en plus nombreuses à proposer une formation en 5 ans, Licence (dénommée Bachelor) et Master. L’Essec a ouvert BBA Essec, Bachelor in Business Administration. Les Terminales peuvent donc rejoindre cette école de commerce après le bac, sans passer par la case prépa. D’autres écoles de commerce prestigieuses, comme l’IESEG, offrent des admissions post-bac, via les concours Accès et Sésame.
Les écoles d’ingénieur s’ouvrent aussi à ce système. Les INSA organisent un recrutement en Terminale. Parmi elles, l’INSA Lyon est classée A+, ce qui la place parmi les écoles d’ingénieur les plus prestigieuses. De nombreuses écoles d’ingénieur recrutent via les concours Avenir et Puissance 11.
Quant aux prépas littéraires, elles sont concurrencées par l’université elle-même. Paris Ouest (ex Nanterre), a ouvert une khâgne qui prépare aux concours de la BEL (Banque d’Epreuves Littéraires). La Sorbonne, Paris I et Paris IV, propose dès la L1 une formation exigeante de double licence, avec sélection des étudiants. Déjà dans une place sélective, ces étudiants peuvent ensuite rejoindre un master ou une grande école, via des concours parallèles et des admissions en M1.
Quel avenir pour les prépas ?
Entre les admissions post-bac et les admissions parallèles, y a-t-il encore un avenir pour les classes prépas ? Si le monde du supérieur évolue très vite depuis une dizaine d’années, les mentalités changent beaucoup plus lentement. Pour beaucoup, la prépa reste la prépa, et il est difficile d’imaginer qu’il peut y avoir d’autres modes d’admission. Mais l’État se charge de hâter le changement en intégrant les classes prépas à l’enseignement supérieur.
En scientifique, les élèves doivent désormais réaliser une épreuve de TPE, qui est un travail de recherche effectué pendant toute l’année, et qui compte dans les épreuves finales. C’est un moyen de commencer les synergies entre les classes prépas et les universités. Des classes préparatoires scientifiques sont même directement couplées aux universités.
Un rude coup a été porté aux prépas par la volonté de Vincent Peillon de publier un décret revoyant les modes de rémunération des professeurs. D’après les syndicats, cela provoquerait une baisse de 15 à 20% du salaire des professeurs des classes prépas. Ce chiffre semble exact au dire de certains professeurs. Pourquoi un tel décret provoquant une telle baisse ? Officiellement, il s’agit d’économiser 20 millions d’euros qui serviront à financer une réforme des ZEP dont le coût est estimé à 20 millions d’euros. Enfin une dépense nouvelle sans impôt nouveau. Derrière cela, il y a aussi, probablement, la volonté d’affaiblir les professeurs de prépas, afin de les faire travailler ailleurs : par exemple à l’université ou dans les écoles de commerce. Je ne serais pas surpris que, face à la grogne compréhensible de cette mesure, un autre décret les autorise à exercer de telle fonction. Nos professeurs de prépas seraient alors intégrés dans le supérieur (ils dépendent actuellement du secondaire). Cette valorisation de titre devrait à la fois calmer leur colère et dissoudre les prépas dans l’enseignement post-bac.
Quel avenir pour les lycées ?
Ces changements concernent aussi grandement les lycées. C’est également à eux de les penser, afin de pouvoir les anticiper et les préparer.
Pour les lycées qui ont des prépas, le coup, s’il est réel, risque d’être rude. Les prépas sont à la fois une source de financement important des lycées privés qui en ont, et un élément de prestige certain. C’est tout leur modèle de formation qui devra être revu ; autant s’y préparer à l’avance.
Pour les lycées sans prépas, l’enjeu du cycle Première / Terminale, ne sera donc plus l’admission post-bac sur dossier, mais l’admission via les concours. C’est déjà le cas puisque de nombreux élèves de Terminale passent ces concours. Il sera donc nécessaire de relever les exigences académiques, afin de préparer certes au bac, mais surtout aux concours présentés par les élèves. Cela induit notamment le recrutement de professeurs compétents, donc la proposition d’un projet pédagogique fédérateur.
Quoi qu’il en soit, le paysage éducatif du secondaire et du supérieur continue sa mue et sa transformation rapide, ce qui augure des années à venir riches en nouveautés.
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Sur le web.
L’avantage de la prépa, c’est de faire le tri entre les bons et les mauvais des le début.
Tant que la sélection sera interdite pour les université, les prépas ne disparaîtrons pas.
« L’avantage de la prépa, c’est de faire le tri entre les bons et les mauvais des le début »
Non, c’est pas tout à fait cela, elles font surtout le tri entre les bons et très bons qui sont prêt à sacrifier 2 années de leur jeunesse et ceux qui ne souhaitent pas ce sacrifice et c’est compréhensible.
Je n’ai pas connaissance qu’il y ait un équivalent en intensité au monde. Ce serait regrettable qu’elles disparaissent parce qu’elles participent à la renommées mondiale des grandes écoles françaises et si spécifiques.
L’avantage des prépas, c’est l’exigence qui y règne. Pour les élèves brillants, ils commencent enfin à 18 ans à avoir de quoi se nourrir intellectuellement, tant ce qu’on leur demande en secondaire manque d’intérêt.
Ils seraient extrêmement dommageable d’en finir avec ce système qui a fait ses preuves depuis tant de décennies pour aller dans une direction dont on se doute qu’elle sera à l’image de l’EN actuelle : le nivellement par le bas. Nivellement par le bas qui,soit dit en passant, n’atteint même pas ses objectifs puisque 150 000 jeunes sortent chaque année du système sans rien.
Mes enfants échapperont de justesse à ce désastre et quelque chose me dit que très vite, les familles suffisamment fortunées enverront étudier leurs enfants à l’étranger.
Mais si le nivellement par le bas atteint ses objectifs. On a déjà un bac qui a le niveau du vieux certificat d’études (vérifiez vous même, c’est édifiant), et ce n’est pas fini bien sûr.
Le nivellement par le bas avait pour objectif officiel la réussite de tous. Objectif raté.
En revanche, effectivement le nivellement pas le bas a été réellement effectué. On a sacrifié des générations d’élèves pour rien. Nul doute que l’on continuera et qu’on accélérera puisque l’objectif n’a pas été atteint…
Le sujet des classes prépa est tout à fait secondaire, par rapport à celui de la révolution que constitue l’université par internet. Parce que les classes prépas n’ont de sens que dans le cadre d’une filière où elles alimentent des « grandes écoles », or c’est l’existence de tous le système de formation université + grandes écoles qui est menacé et qui doit s’adapter.
L’enseignement par internet est une pièce de luxe qui vise à remplacer à elle seule un mécano complexe. A partir d’un certain niveau, il importe peu que le prof soit le meilleur de la francophonie ou un simple prof de prépa de province. Ce qui compte, c’est d’enseigner en même temps que la science une manière de travailler et même de vivre. En prépa, on apprend à apprendre, à travailler sous la pression, à gérer le stress, etc. Internet me fait penser à la définition de l’érudition par Ambrose Bierce : poussière tombée d’un livre dans un crâne vide.
Vous faites le constat vérifié de l’attaque des prépas par les politiques depuis Allègre.
Mais que proposent les politiques? D’aller à l’université qui ne s’est jamais réformée juqu’à présent? où les « grands professeurs » ne veulent jamais voir la tête d’un étudiant du licence, enfermés dans leur tour d’ivoire de la recherche (et ce dédain pour quoi? on connaît l’état de la recherche en France d’ailleurs Cf. le classement de Shanghai)
Je suis de formation universitaire, je n’ai pas fait prépa mais mon frère oui, comme j’aurais aimé avoir des professeurs dévoués et disponibles comme il avait, il parlait par messagerie avec ses profs de prépa le soir qui l’aidaient à faire ses devoirs maison, même par téléphone une fois, ils avaient leur téléphone! Moi à la fac j’ai été traité en licence jusqu’en maîtrise comme un moins que rien, j’avais l’impression de remplir les amphis pas très pleins d’ailleurs tout le monde séchait, pour justifier le salaire d’un prof d’université inaccessible qui déléguait les cours qu’il considérait comme indignes de lui à ses maîtres de conférences, qui eux-mêmes déléguaient ces cours à des thésards ou des ATER!! Et qui percevait le salaire à la fin?
De plus les « grands professeurs » d’université, qui perçoivent 5000€ par thésard pour lui dire que sa thèse est nulle lors d’un rendez-vous tous les 6 mois, sachant qu’ils en ont 20 autres, je pense qu’ils feraient mieux d’améliorer l’université avant d’aller cracher sur les autres…
Pire en médecine ou en droit, cette démission totale des profs de fac a conduit au développement d’officines privées et payantes à côté, seuls les riches eux mêmes fils de médecin peuvent se les payer.
Alors quand je vois comment la prépa de mon frère, gratuite, l’a boosté, je reconnais, moi qui suis de formation universitaire, que c’est un bon système, républicain et méritocrate. À la fac on reconnaît aussi le mérite, mais si on se plie au système de mandarinat local…
Il faudrait réfléchir au système que l’on veut, et pas suivre le mouvement aveuglément, comme l’auteur béat de cet article.
Inexactitude : Essec BBA n est pas nouveau, c’est l ancienne EPSCI
Oui, merci pour la précision. Ce qui est nouveau c’est que l’Essec lui donne son nom officiel et non plus un autre nom.
En revanche, je ne sais pas quelle année c’est fait le changement. Je suis preneur si quelqu’un a la date.
Les écoles prépas et plus généalement les grandes écoles permetentt une grande culture intellectielle et une ouverture d’esprit.
L’université non sélective donne une chance au plus grand nombre,certes….avec peu d’encadrement et esseniellement du bachotage font que la selection se fait naturellement , seul les perseverants et ceux qui ont un objectif réussiront…..les débouchés sont discutables.
Pour revenir au grandes écoles , les étudiants sont armés pour affonter la vrai vie, sont au plus prés de la vie en entreprise, et ils auront des aptitudes à l’effort.
« Les écoles prépas et plus généalement les grandes écoles permetentt une grande culture intellectielle et une ouverture d’esprit. »
Cela rest très discutable pour les prépas scientifiques.
Oui, effectivement ! je suis d’accord
moi qui vient du scientifique, j’ai découvert sur le tard, l’Economie, la philosophie politque….
L’auteur de cet article semble découvrir des faits qui sont assez anciens. Par exemple l’admission en deuxième année d’école d’ingénieur (M1) pour des élèves ayant une maîtrise (M1 aujourd’hui) existe depuis plus de 15 ans.
De plus les écoles à prépa intégrée comme l’INSA existaient déjà quand j’ai passé mon bac en 1997 et l’INSA Lyon était déjà réputée même si elle n’était pas encore A+. Le fait est que le niveau et la réputation de ces écoles ont augmenté et qu’elles font désormais jeu égal avec des écoles qui ne proposent que le cycle ingénieur (L3, M1, M2). Je pourrais aussi citer l’Ecole de Biologie Industrielle (Cergy Pontoise) qui est seule dans son segment.
Il faut aussi ajouter que même pour les élèves présentant les concours d’entrée à bac +2, il n’a jamais été nécessaire d’être en prépa, rien n’a jamais empêché de se présenter en candidat libre.
Bref, les prépas font maintenant face à une concurrence sérieuse, où est le problème ?
Enfin les TPE en prépa existent eux aussi depuis plus de 15 ans mêmes s’ils s’appelaient autrefois TIPE. Ils ont même servi de modèle aux TPE du lycée.
Vos réactions son consternantes! On sent bien le petit club de contrepoints a bien PROFITE de l’école GRATUITE! Merci le contribuable, ouvrier qui n’a aucune chance d’entrer à l’X!
A bas la concurrence des étudiant de la fac!
Le système classes prépa grandes écoles est une des causes majeurs dans les retards que prends l’économie française. Quand on sait qu’en plus pour ceux qui sorte des meilleurs écoles. Ils ont des places qui les attendent SANS CONDITIONS de RESULTATS aux examen finaux dans la fine fleurs du COLBERTISME PARAPUBLIQUE tel EDF ou AREVA…
Tout le monde sait que l’on ne travail que très peu en école d’ingé(quasi sur d’avoir son diplome) c’est d’ailleurs ce que l’on arrête pas de leurs dire pour qu’ils tiennent en prépa!
Ce système c’est tout sauf de la concurrence et de la responsabilité individuelle.
@ cedric
quelles sont vos propositions….?
On peut aussi dire que les étudiants achètent un dîplôme (HEC, ESSEC…..) et qu’ils bénéficieront de l’incubateur, leur permettant la constitution d’un réseau et par conséquent de mettre un pied dans les plus grandes entreprises…………………….mais il y a aussi ceux, et c’est plutôt à leur honneur ,qui créeront leur entreprise / start-up !
Je pense qu’ils sont tout de même plus armés qu’en Fac……
Au contraire, l’X a toujours été une école exemplaire pour la possibilité d’y parvenir en étant issu d’un milieu modeste, il y a toujours eu des bourses et des écoles gratuites à la disposition de ceux qui en avaient le goût, et quand il n’y a qu’un fils d’ouvrier dans une promo contre 200 enfants de petits profs, cela prouve d’une part que c’est possible, d’autre part que ce sont les motivations familiales qui sont essentielles. Les grandes écoles d’ingénieurs sont un système où le milieu d’origine n’est en rien un handicap, la fac ou les écoles de commerce en sont l’exact contraire.
Vous avez des idées toutes faites. Mon fils est en prépa ingénieur et nombreux sont ses camarades de classe brillants et venant de milieu très modeste et d’origine algérienne ou marocaine pour certains.
Il a un copain de cette catégorie qui est tellement bon qu’il a été pris à Louis Le Grand et qui a toutes ses chances pour polytechnique.
C’est justement ce type de filière où on ne regarde ni votre nom ni votre milieu social et où seul le travail et l’intelligence sont reconnus.
Visiblement, vous avez une idée complètement faussée de la réalité.
Je n’ai surement pas toutes les solutions, mais j’ai ma propre expérience. J’ai fais un Master 2 math fonda à Paris VII. Je pourrais écrire cents articles sur les erreurs administratives invraisemblables que j’ai vu ou subit la bas mais c’est pas le sujet.
@lib30
Je pense aussi que c’est très bien de faire HEC, mais ni Xavier Niel ni Marc Simoncini n’ont ce genre de parcours. L’école c’est un point de départ et pas une assurance tout risque contre la médiocrité. En ce moment les MOOC se développent et les école françaises semblent le découvrir. Ce n’est que le début de l’entré du privé NON SUBVENTIONNE dans l’éducation française et je suis sur que l’ont ne va pas tarder à voir débarquer des fac numériques, se développer en physique en France.
@MichelO
Vous le dites vous même 1 pour 200. Difficile de croire que les ouvrier soient si idiot… Si il y avait un vrai marché. Les mieux doté intellectuellement devraient s’en sortir beaucoup mieux que ça car les écoles les rechercheraient ne serait ce que pour le prestige. J’observe que dans les concours le nombre de place est a peu près fixe d’année en année. Belle exemple d’adaptation à la demande!
Savez vous qu’il existe au moins quatre concours différents et de niveau différents pour rentrer à l’X? Alors le mythe du concours unique…
Connaissez vous Evariste Galois le plus illustre recalé de l’X?
@Florence
Je n’ai jamais dis qu’il ne pouvait pas y avoir de fils d’immigré dans ce genre d’école. J’en connais personnellement. Ce que je pense c’est que comme une bonne partie des élèves qui intégreront l’X ils étaient très doués dès la naissance. La vérité c’est plutôt que du début ils auraient du bénéficier d’un enseignement adapté à leurs capacités.
Si vous pensez que l’école est un milieux ou l’on travail très dur posez la question suivante à votre fils: »quel est le plus dur l’école ou la prépa? ».
Ma question est qu’est ce qui justifie qu’une femme de ménage dont les enfants n’ont aucune chance de rentrer dans ces écoles paye pour des plus riches qu’elle?
La prémisse est exacte, 1 sur 200, mais la conclusion est fausse : les ouvriers ne sont pas plus idiots que les fils d’enseignants ne sont supérieurs au reste de la population au point de représenter la moitié des effectifs à l’X. Comme le montre l’exemple d’Evariste, l’entrée dans une grande école scientifique n’est ni une affaire de classe sociale, ni une pure question de QI : il faut que l’impétrant ait du goût pour l’école, et l’école du goût pour l’impétrant.
Mais votre question repose sur une confusion entre « chance » et « statistique ». C’est comme le loto, tous les gagnants ont tenté leur chance. Peut-être devriez-vous plutôt aller expliquer aux femmes de ménage et à leurs enfants que le chemin vers les grandes écoles est le même pour tous, et que ceux qui l’ont suivi tiennent à ce qui est à leurs yeux le plus bel exemple d’égalité des chances de la société française, et qu’ils y seront les bienvenus bien plus qu’ailleurs s’ils en ont les capacités.
S’il y a quelque chose à changer, c’est dans le primaire et le secondaire, en expliquant comment marche l’ascenseur social, et que si un enfant de petit prof y parvient, c’est à la portée d’un enfant de femme de ménage.
Quant à payer pour que les élèves reçoivent le même traitement dans ces écoles, quelle que soit leur origine, oui je crois que tous les Français, parents ou sans enfants, riches ou pauvres, devraient être fiers de le faire dans la mesure de leurs moyens.
PS. Je n’ai pas connu Evariste, il était déjà mort quand j’ai fréquenté le Quartier Latin et la Montagne Sainte-Geneviève 😉
@MichelO
Il n’y a pas de confusion dans mon raisonnement. Acheter un billet de loterie est un acte volontaire payer des impôts est obligatoire. La femme de ménage se fait donc statistiquement escroquer.
Pour ce qui est du primaire et du secondaire les classements parle d’eux même… J’observe que l’enseignement sous charte obtient de très bon résultat en Angleterre et aux US.
PS: il se trouve que les concept de Galois sont impossible à éviter en math. Vous l’avez donc sans doute rencontré mais intellectuellement… Et puis il y a sa photo station Bourg-La-Reine!
@Lib30
Pour HEC je suis d’accord. Mais sincèrement, l’enseignement de l’école polytechnique laisse parfois songeur… A l’ENS aux moins on sait qu’il faux éviter les marxistes embusqué style Badiou. Par contre A. Finkielkrault qui est pour la fermeture de toutes les frontières, n’est que très peu signalé comme étant hors piste. Comme on a pu trouver un article faisant son éloge ici même je me dis que J.M Daniel restera longtemps solitaire.
@PROF DE PREPA
Evariste était effectivement élève de l’ancêtre de l’ENS mais ce n’était pas du tout prestigieux et il n’y avait pas vraiment de débouché qui s’en suivait.
Mais si vous êtes prof de prépa, je ne vous appendrait donc pas que l’ENS se débrouille bien mieux que l’X dans les secteurs théorique style math ou physique. Et franchement pour que l’X fasse pire qu’une école qui n’a pour seule vocation de former des fonctionnaires, faut le faire!
Je reste persuadé que si tous ceci était privé on formerait bien plus d’élève avec un meilleurs niveau et moins cher.
Oui certains patrons ne sortent pas d’X , mines …….les xaviel niels ou moncini sont des gens brillants qui ont su developper leur business pace qu’ils ont le sens des affaires à la naissance….! et ce que fait le patron de free avec l’ecole 40 est exceptionnel! des gens sans dîpôme, aussi, vont pouvoir se réaliser et même certains se voient déjà proposer des emplois!!
Voici le problème: Aux Etats unis ont vous de mande ce que vous savez faire, en France on vous demande vos dîplômes.
donc en France……c’est toujours mieux d’avoir un papier Science PO, HEC…..
Evariste Galois était normalien
…avant d’en être exclu, me semble-t-il. L’X n’avait pas voulu de lui à deux reprises, et c’est sans doute sa prépa qui lui apporté le plus.
Evariste Galois était un pur génie des mathématiques et un indécrottable rebelle qui n’avait, avec raison, aucune considération (euphémisme) pour le système « prépa-concours-grande école ». Si ce système semble avoir si bonne presse ici, c’est sans doute par ce qu’il permet aux individus quelconques très laborieux et très soumis d’accéder aux plus hauts postes et aux plus hautes responsabilités, le système étant quasiment sûr qu’avec un tel formatage la trahison est peu probable.
keskidi
même avec les années qui passent, je n’arrive pas à m’habituer aux raisonnements binaires.
Évariste Galois est un génie des mathématiques et il a été rétif aux classes prépa. DONC les classes prépa sont mauvaises.
Il ne vous vient pas à l’esprit, qu’on a besoin à la fois des Évariste Galois ET des classes prépa.
La France n’a pas besoin que de génies, elle a aussi besoin d’ingénieurs bien formés. Elle a besoin des deux et aussi de beaucoup d’autres gens de toute sorte ( des médecins, d’infirmières, d’agents de maîtrise, d’ouvriers spécialisés etc.)
Je m’arrête dans la liste car je suppose que vous avez compris.
Cédric
c’est un peu bizarre cette idée que la femme de ménage ne doit pas payer pour l’X parce que son fils n’a aucune chance d’y rentrer.
Primo, je ne vois pas pourquoi un fils de femme de ménage n’aurait aucune chance de rentrer à l’X.
Faudrait le prouver.
Secundo, si les études poussées doivent être payantes, le fils de la femme de ménage et celui de l’employé de bureau, comme celui de l’instituteur n’auraient pas les moyens de payer.
Tertio, avec un raisonnement comme le vôtre, les gens sans enfant devraient être remboursés du coût de l’instruction dans leurs impôts.
Pour finir, j’ai fait moi-même une grande école d’ingénieurs ( pas l’X mais une juste en dessous ) et si on travaille moins qu’en prépa, on y travaille quand même.
Dans toute cette bataille contre les classes prépa, je vois surtout beaucoup de jalousie.
Si l’université n’était pas obligée de recevoir tous les étudiants sans la moindre sélection, leur budget pourrait être bien mieux utilisé et des filières plus performantes pourraient être créées.
Il faut diversifier les types de formation pour que tous ceux qui ont les possibilités intellectuelles et l’envie de bosser trouvent en enseignement adapté.
Il y a des étudiants qui ont l’esprit fait pour les classes prépas et d’autres qui ont l’esprit fait pour l’université. Se priver de l’une ou de l’autre filière serait une erreur. On a besoin de tout le monde.
@Florence
C’est très simple. Elle n’a quasiment aucune chance de profiter de ce système, c’est STATISTIQUE. Et même avec la multiplication de portes dérobés on observe aucun changement réel. Elle choisira donc d’investir son argent dans un autre type de formation qui pourra bénéficier à ses enfants.
Si les étude était payante il y en aurait pour toutes les bourses. Et chacun pourrait alors avoir SON parcours de formation et avec un vrai marché du travail, les chances d’obtenir de bonne place serait bien plus honnêtes qu’elles le sont en ce moment.
Avec un raisonnent comme le mien qui fait reculer les monopoles et progresser l’initiative individuel, je pense que le France se porterait bien mieux. Et pour ceux sans enfant, je pense surtout qu’il ne devrait PAS avoir à payer pour des services qu’il ne consomme pas et non pas se faire rembourser(ce qui déjà une généreuse attention de votre part).
Ce que vous semblez appelé jalousie est dans le monde normal appelé individualisme.
Vous dites qu’il faut faire une sélection à l’entré des université…. la grand blague! Je n’ai jamais vu de business qui commençait par réduire son nombre de consommateurs pour croître. Qui va sélectionner les sélectionneurs? Sans doute d’autre personnes « jalouses »? L’éducation a un prix de marché et c’est au seul marché de déterminer le prix. La sélection c’est marché de la faire et pas aux grands mandarins des écoles ou des universités. Existe il une sélection pour les MOOC de Stanford..? La sélectionnite n’est que cache misère du colbertisme.
L’X a des milions d’Evariste à son actif, il suffit juste de connaître son histoire. Elle a n’a jamais réellement été à l’origine de grand mouvement scientifique depuis le début du XX s. Et j’insiste que pour se classer derrière l’école des fonctionnaires il faut vraiment le vouloir.
On a besoin de tout le monde c’est vrai, c’est pour ça que je suis pour l’éducation 100% privé!
« L’éducation a un prix de marché et c’est au seul marché de déterminer le prix ». Dixit Cédric.
Dans vos rêves Cédric, dans vos rêves.
Vous ne trouverez pas grand monde pour vous suivre dans vos rêves.
Je vous remercie de me citer. J’imagine que vous êtes de ceux pour qui l’éducation doit être « gratuite », les soins « gratuits », la retraite absolument pas financé, mais pensent être libéraux. En réalité vous êtes probablement sympathisante PS ou UMP .
Je suis désolé de vous dire que c’est pas l’école gratuite qui fait baisser le prix de l’éducation mais l’initiative privé. Pendant que l’ENS et l’X fermaient à double tours le accès à leurs polycopié. Le site arxiv.org offrait au monde entier des centaines d’articles de recherche GRATUITEMENT. La Khan académie propose des cours GRATUITEMENT des tas d’école sous charte propose des cours gratuits. Et que ce soit en Chine ou en Afrique des milliers d’écoles privés ouvres de par le monde.
Alors oui c’est sans doute un rêve de voir l’état arrêter de croire qu’il à un rôle à jouer dans l’éducation. Mais qui est le plus idéalistes, celui qui croit au marché au celle qui croit connaître le prix exact des formations en France, les cibles qu’elles devraient toucher et ainsi de suite?
Raté, vous supposez mal. Ne mettez donc pas les gens dans des cases. Cela foire à tous les coups. Les gens ne se mettent pas dans des cases. Intellectuellement, c’est une connerie. Les gens ne sont pas des cibles de marketing.
Avant de vouloir tout supprimer par idéologie, qu’on regarde un peu ce qui marche.
L’école française ne marche pas, c’est un fait.
Mais ce n’est sûrement pas à cause de l’ X et des classes prépa. Ce sont de très bonnes formations. La preuve, les ingénieurs français se vendent très bien à l’étranger.
Supprimer des choses qui marchent n’est pas une bonne méthode intellectuelle.
Avant de casser pour casser, on construit.
Et je vais vous dire un secret : si le PS veut casser les classes prépa, ce n’est pas pour lancer un grand marché des écoles libres. C’est pour tout niveler par le bas et tout mettre dans un carcan unique bien verrouillé de partout où l’on formatera les élèves à être des bons petits moutons bien dépendants de l’Etat.
En tant qu’enseignant en ZEP, je ne veux pas être associé à la détérioration des conditions de travail de mes collègues.
Je souhaite la revalorisation de l’ENSEMBLE des salaires des enseignants.
C’est grâce à mon passage dans les classes préparatoires que j’ai eu envie et que j’ai pu devenir enseignant. Je m’attriste de voir l’acharnement de Vincent Peillon à détruire ce système.
Le socialisme ne doit pas être le nivellement par le bas, mais la méritocratie.
@Florence
Désolé mais je ne pense pas que vous soyez la mieux placé pour expliquer qu’est ce que le nivellement par le bas. C’est au marché de déterminer le haut du bas et de leurs affectés un prix. Dans certaines écoles sous charte de New York on sélectionnent les élèves par tirage au sort. Votre sentiment de nivellement par le bas ne viens que de l’illusion que vous penser connaitre ce qui est bon pour les autres ce qui est généreux de votre part mais vraisemblablement faux.
Je suis loin d’être le seul a soutenir ce genre de position l’ex directrice de l’ENS la soutenait, elle était libérale évidement…
Cédric
J’arrête là toute discussion avec vous. Aucun intérêt.
En plus, vous faites plein de fautes de français. Pour un gars qui vient donner des leçons d’enseignement de qualité, ça décrédibilise.
Un nouveau genre humain à la sauce Peillon.
Ce que désire ce gouvernement c’est supprimer les différences. Plus d’ homme ou de femme, il faut l’entre deux. Plus de riches ou de pauvres,mais encore un entre deux. Et maintenant nivellement du niveau intellectuel : tous médiocres.
Notre philosophe de ministre a retravaillé à sa sauce la notion d’égalité.