Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Les hausses seront en fait comprises entre 0,7 et 1,6 %, le chiffre de 1,14 étant une moyenne nationale, calculée sur les tronçons et non sur le trafic, bien sûr…
Parmi ces augmentations est incluse l’augmentation de TVA. C’était notre séquence, « Neuf Français sur dix ne seront pas touchés par l’augmentation de la fiscalité ».
Le ministère tient à préciser que cette augmentation « est inférieure de 0,8 % à la moyenne des hausses des dix dernières années ». Et pourquoi ? Grâce « à un dialogue plus exigeant » avec les concessionnaires d’autoroutes. Autrement dit, l’État délivre des concessions à des sociétés privées, qui en assurent le financement, la construction, l’entretien et l’exploitation en contrepartie de la perception d’un péage dont elles ne peuvent fixer le montant en liberté, l’État se réservant le droit d’exercer un chantage.
Au fait, quel chantage ?
Les tarifs des péages restent encadrés contractuellement par l’État. Pourquoi ? Pourquoi ne pas considérer que si des entreprises privées gèrent les autoroutes, en conformité avec un cahier des charges, elles puissent en fixer le montant des péages ? Qui mieux qu’une entreprise privée maîtrise les critères de coût, de rentabilité et de prix psychologique ? Si, dans le cadre de sa politique sociale ou économique, l’État estime qu’un tarif particulier doit être appliqué à telle ou telle catégorie d’utilisateurs, c’est à lui de prendre en charge les coûts générés par son choix politique. Pas à l’exploitant (c’est d’ailleurs ce qu’il se passe de la part de certains départements qui prennent en charge tout ou partie des frais d’autoroute des habitants de leur département dans des cadres précis).
Le juste prix est celui qui est le résultat de la loi de l’offre et de la demande. La correction du juste prix ne peut se faire que ponctuellement, partiellement et temporairement. La fixation autoritaire d’un prix par la puissance politique est toujours génératrice de dysfonctionnements graves.
Maintenant, on peut aussi imaginer que les autoroutes soient, comme ce fut le cas en France, intégralement gérées par la puissance publique. Mais alors, il faut savoir que l’équation qualité/prix et le pouvoir de fixer le prix sont différents, comme nous l’expliquait récemment Stéphane Montabert.
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Sur le web.
« Pourquoi ne pas considérer que si des entreprises privées gèrent les autoroutes, en conformité avec un cahier des charges, elles puissent en fixer le montant des péages ? »
Peut-être parce que, la concurrence ne montrant pas le boût de son nez dans cette affaire, le choix du consommateur est un peu biaisé? Qu’est-ce qui empèche une société gérant une autoroute de faire monter les tarifs jusqu’à l’écoeurement? Le consommateur n’a pas le choix entre divers fournisseurs, mais entre prendre une autoroute et des routes (anciennement) nationales. Où est le libéralisme là dedans? Pensez-vous qu’il me soit actuellement possible de construire une autoroute doublant grosso-modo l’A6 ou l’A7 pour offrir une alternative moins chère aux consommateurs? ou le cadre législatif ainsi que les pouvoirs publics m’en empècheront?
Un monopole de fait sur un marché libre n’est peut-être pas souhaitable, mais il est correctible. Un monopole décerné par l’Etat, et donc non correctible, justifie peut-être un peu de surveillance pour éviter les abus trop manifestes (pour autant que la surveillance les évite, ce qui est discutable). La théorie libérale est une chose, la réalité en est une autre. Et tant que le monde ne sera pas libéral, des entraves à la liberté de certains peut amener une amélioration de la liberté d’un plus grand nombre (diantre, j’ai failli parler d’intérêt général…)
Les entreprises privés qui vont gérer avec la complicité de L’Etat les autoroutes pour quelques années encore, n’ont pas si bien rempli que ça leurs cahiers de charge.
Le péage leur suffisant pas, ils ont rogné les couts sur la maintenance et l’entretien.
Je précise qu’elles sont largement bénéficiaires. Et ceux pour qui l’autoroute ça gonfle et ça coute, comme moi, ils peuuvent emprunter les nationales pour lequel je paye des impots.
Il me semble quand même qu’une société privée qui bénéficie d’une concession d’autoroute pendant de nombreuses années est en situation de monopole. Les gens n’ont pas vraiment d’autre alternative (il n’y a pas de deuxième autoroute à coté exploitée par un concurrent) et les nationales n’offrent pas le même niveau de service.
Dans cette situation, qu’est-ce qui empêche la société privée de se lâcher ?
« Qui mieux qu’une entreprise privée maîtrise les critères de coût, de rentabilité et de prix psychologique ».
Aussi pire que l’état comme dirait l’autre.
C’est un monopole, lâchez la bride au privé sur un truc pareil et dans quatre ans le km est à 5€, on pari ?
Le privé, lorsqu’il est en position de monopole, fait ce que tout le monde ferait, il augmente ses marges, c’est du reste la grande, l’énormissime erreur que commettent tout ceux qui nous chantent les vertus d’un marché laissé à lui même, il ne se régulera pas, où plutôt si, en aspirant et détruisant tout ce qui l’entoure pour finir par disparaître à son tour.
Vous avez des exemples avec les constantes cosmologiques, l’homme où un système créé par lui n’échappe pas à cette inévitable gravité.
Libéral c’est réduire l’état et le garder sous contrôle, il en va de même pour des groupes privés qui aurait tendance à devenir monopolistiques, sinon croire qu’une race supérieure (celles détenant les données économiques, nos penseurs géniaux de l’école autrichienne entre autre) puissent et doivent dominer le monde et si ce n’est eux c’est leurs modèles.
Ben oui, ils ont 3 yeux et deux cerveaux ceux-la ?