La Grèce a accompli des progrès impressionnants en termes d’assainissement de ses finances publiques et de réformes structurelles clés, qui ont été engagées en vue d’améliorer sa productivité et sa compétitivité. Il faut que ces réformes soient rapidement et pleinement mises en œuvre pour ramener la Grèce sur une trajectoire de croissance plus forte et plus inclusive.
Dans sa dernière Étude économique consacrée à la Grèce, l’OCDE indique que la dépression économique été bien plus profonde que prévu, ce qui a mis à mal la viabilité de la dette et provoqué une hausse spectaculaire du chômage, lequel touchait à la mi-2013 plus de 27% de la main-d’œuvre. La croissance est bridée par l’atonie de la demande, tant intérieure qu’internationale, par la difficulté d’accès au crédit et par l’étroitesse des marges de manœuvre de la politique macroéconomique. La lenteur de la réforme des marchés de produits a freiné la compétitivité des prix et les exportations, mais certains signes montrent que la baisse des coûts unitaires de main-d’œuvre a commencé à se répercuter au niveau des prix à l’exportation et de la compétitivité.
Une reprise est en vue. Les évolutions économiques encourageantes observées à la mi-2013, qui sont notamment liées à une bonne saison touristique, devraient se poursuivre en 2014. Toutefois, des risques de dégradation subsistent encore. L’orientation de la politique budgétaire restera restrictive, même si elle devrait l’être moins en 2014 que ces dernières années. Outre les ajustements supplémentaires nécessaires sur le plan du budget et de la compétitivité des prix, la nécessité d’une nouvelle assistance pour parvenir à une situation budgétaire viable ne peut pas être exclue.
Éliminer les obstacles à la croissance grâce à la poursuite des réformes structurelles
Des réformes structurelles de grande ampleur ont été engagées dans plusieurs domaines, mais il faut faire davantage.
De vastes opérations de restructuration et de recapitalisation des banques ont permis de reconstituer l’assise des concours bancaires à l’économie, mais le poids élevé des créances douteuses continue de peser sur l’offre de crédit, en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME).
Bien que les charges administratives sur les firmes aient déjà été quelque peu allégées, les obstacles persistants qui affectent les marchés de produits continuent de rendre difficiles la poursuite de l’amélioration de la compétitivité alors que la ré-allocation des ressources au profit des exportations est nécessaire.
La réforme de l’administration publique progresse lentement, cependant les efforts déployés pour s’attaquer aux inefficiences graves d’un service public de grande ampleur ont été récemment accélérés. La fraude fiscale reste un problème majeur. Les procédures judiciaires, bien qu’en voie d’amélioration, sont toujours longues et coûteuses bien que d’importantes réformes de la législation et des procédures ont été opérées. Il est capital que le processus de réforme fasse l’objet d’un suivi et d’une évaluation constants.
Partager équitablement les coûts et les avantages de l’ajustement
Le souci d’équité doit rester une composante fondamentale de l’ajustement budgétaire et économique.
Malgré l’adoption de mesures budgétaires qui ont permis d’amortir l’impact de l’ajustement sur les inégalités, la récession et l’assainissement budgétaire ont mis à mal la répartition des revenus et aggravé la pauvreté, sur fond d’augmentation du chômage et de diminution des revenus réels. L’impact social a été amplifié par l’absence de filet de sécurité général et par le mauvais et faible ciblage des dépenses sociales hors retraites.
Les mesures récemment prises ou proposées, notamment un programme pilote de revenu minimum sous condition de ressources et une modification du régime des prestations de chômage de longue durée, devraient permettre de mieux cibler les aides sur ceux qui en ont le plus besoin. La gouvernance des programmes sociaux reste un problème. Les soins de santé ont pâti de la crise et, malgré des réformes qui ont pour effet de rationaliser les dépenses, des inefficiences perdurent.
La forte hausse du taux de chômage, en particulier chez les jeunes, n’a pas été accompagnée, comme il l’aurait fallu, de mesures d’activation. Parallèlement, il est important de renforcer l’efficacité du mécanisme d’inspection du travail pour garantir que la libéralisation entreprise pour favoriser la concurrence n’entraîne pas une détérioration des conditions de travail.
Vous avez un pote au FMI chez Contrepoints ?
Oui, en effet je me demandais ça aussi.
Oui c’est bizarre de reprendre de tels « rapports », pardon « publireportages », produits par des « institutions » totalement à côté de la plaque (FMI, OCDE etc.).
Celui ci en particulier, au sujet de la Grèce, confine au sublime. Au sublime de la bêtise, de l’hypocrisie, du mensonge.
Dire qu’une saison touristique (2013) indique une « reprise en vue »… est grotesque.
Ce qui est rageant avec ce genre de rapport, c’est qu’au milieu de telles énormités, les auteurs fourrent le gâteau avec des morceaux de vraies données, sans fard.
Le mélange est profondément malhonnête et misleading.
Il n’y aura pas de reprise en Grèce. Même avec de belles saisons touristiques. Tant que la Grèce s’obstinera à rester dans l’Euro.
Il n’y a rien en Grèce à part de la feta, des vieilles pierres, et du soleil.
Leur niveau de vie doit donc s’adapter à un tel niveau de « production ».
L’Euro n’aura été qu’une parenthèse (belle, ils ont bien profité !). Mais la Grèce est fondamentalement un pays pauvre.
Continuer à penser que ce pays peut s’épanouir (« la croissance »!) au sein de la zone Euro, partageant la même monnaie que l’Allemagne, relève de la maladie psychiatrique.
Les Grecs auraient une chance en quittant l’Euro, en dénonçant toutes les dettes… Dévaluation massive.
Le secteur touristique exploserait (tous les européens iraient là bas). L’immobilier serait relancé. Des emplois (des vrais, pas des fonctionnaires) seraient créés.
Mais bien entendu… finies les Audi, finies les Mercedes importées, fini le « métro » d’Athènes… fini de péter plus haut que son fondement… Retour à la case normale.
Alors ils s’obstinent à voter pour les crapules européistes, complices de Bruxelles, alors que c’est la source même de tous leurs maux.
Tant pis pour eux.
@christophe : c’est exactement l’avis de connaissances Grecques (résidents depuis des années ou nés Grecs), et de tous les milieux tant professionnels que culturels.
La reprise ils ne la voient pas, c’est même de pire en pire, il y a bien quelques industries grecques qui exportent et ont de bons bilans mais dont on va reparler d’ici peu, elles cassent les prix, et il y a fort à parier que leurs concurrents européens (c’est du reste déjà le cas) commencent à trouver le dumping des entreprises Grecques pas marrant du tout.
Les Grecs veulent sortir de l’europe, seulement leur choix est limité à des partis dans lesquels cette alternative ne se pose pas vraiment, si un vrai référendum était organisé sur ce seul sujet, le non à l’europe serait massif.
Et bien sur le Monde, en Juin 2012, titrait » Les leçons du votre Grec » ben voyons…
Pour autant que vous portiez crédit aux chiffres de l’OCDE, la part de l’industrie dans l’économie grecque est supérieure à celle de la France.
Contrairement aux présentations caricaturales, les activités ne se limitent pas à la production de la feta.
Le secteur privé se portait globalement bien avant le début de la crise et « l’aide » européenne consistant à transférer la dette publique sur le secteur privé, le tout pour sauver les vrais bénéficiaires, à savoir les banques étrangères ayant prêté en dépit du bon sens à un État qu’ils savaient insolvable.
Vous croyez qu’une comparaison avec la France est… pertinente ?
😉
La réalité de l' »économie » grecque c’est… la feta et le soleil. Et bien entendu, les fonctionnaires.
C’est bien. Ils pourraient s’en satisfaire. Mais ça ne permet pas d’acheter des Audi et des BMW en euros, un métro, ou encore des jeux olympiques, et de faire vivre des cohortes de fonctionnaires glandus.
Vous noterez qu’il s’agit moins d’un contre-exemple par rapport à la France. Au contraire, les points communs sont frappants !
« L’industrie est encore assez peu développée en Grèce par rapport à la moyenne de l’UE : elle représente seulement 22 % du PNB et 20 % de la main-d’œuvre.
Le secteur tertiaire représente la majorité de l’économie grecque (71 % du PNB et 68 % de la main-d’œuvre). Le tourisme en est un pilier (15 % du PNB)
L’économie grecque se caractérise par un secteur public important représentant 40 % du PIB et, comme pour plusieurs autres pays méditerranéens, par une économie parallèle fortement développée (l’économie souterraine représenterait ainsi 25% du PIB grec) »
Je crois que la Grèce est un cas désespéré…Leurs problèmes s’appelle euro et clientélisme…
Mais le cas français n’est-il pas tout aussi désespéré ?Euro et clientélisme = politique de nos dirigeants quel que soit le parti.
Les seuls à dire que l’Euro est une erreur économique grossière est le FN, mais il nous propose l’Etat-Léviathan!!!
Comme le dit h16 : »ce pays est foutu »
ont peut comparer la france et la grèce:
surnombre de fonctionnaire et d’emplois fictifs
faiblesse de l’industrie: en france depuis 10 ans et en grèce depuis toujours.
impossibilité d’augmenter les impots pour baisser le déficit de l’état pour des raisons opposées: le français est déja beaucoup trop imposé et toute augmentation est recessive ( comme on le voit depuis l’investiture de gogoland ) quand aux grecques, ils n’en ont jamais vraiment payé.
impossibilité de combler le déficit du commerce exterieur en dévaluant, à cause du piège de l’euro.
classe politique incapable, sans idée, seulement interressé à se perpétuer grace à une clientelle de type » chien jaune «