Questions pour un Champion : le super champion Jean-Marc Ayrault déchu

À “Questions pour un champion”, Didier Migaud pulvérise littéralement Jean-Marc Ayrault, pourtant super champion de la semaine dernière.

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Questions pour un Champion : le super champion Jean-Marc Ayrault déchu

Publié le 15 décembre 2013
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Un billet d’humeur de Nicolas Nilsen.
.
migaud_ayrault_a2Cette semaine, Julien Lepers recevait deux hommes, tous deux socialistes. L’un — pourtant super champion de la semaine dernière — termine l’émission avec un zéro pointé. L’autre — dont l’étonnante discrétion aura frappé tous les téléspectateurs — aura fait un parcours sans faute, répondant à toutes les questions économiques. Il était donc intéressant de voir comment ils s’étaient préparés à Questions pour un champion et de revenir rapidement sur leurs itinéraires respectif.…

Mais — avant — un rapide rappel du contexte dans lequel intervenaient nos deux candidats : une France de 6 millions de chômeurs, qui s’enfonce dans la dette et la récession, 132.500 emplois détruits en un an, des dépenses publiques toujours pas maîtrisées, une fiscalité spoliatrice qui ravage tout, des faillites d’entreprises et des plans sociaux qui n’en finissent pas de tomber … Et donc si Julien Lepers avait demandé à un enfant de quatre ans quelle était l’urgence des urgences, il aurait répondu sans la moindre hésitation : l’économie évidemment !

Jean-Marc : une auto-destruction en direct sur l’économie …

Comme Premier ministre et super champion de la semaine dernière, Jean-Marc Ayrault partait pourtant avec un gros avantage. Mais la semaine dernière les sujets étaient politiques, et il avait été bon. Mais ce soir, sur les questions économiques, il n’a pu répondre à aucune des questions que lui posait Julien Lepers. Les téléspectateurs découvraient, en direct, un Premier ministre hésitant, inconsistant, ne maîtrisant à l’évidence pas les dossiers financiers prioritaires.

Pour les politologues interrogés à la fin de la soirée, ce n’était pourtant pas une surprise : tout au long de l’année écoulée, J-M Ayrault s’est occupé … de mariage gay, de prostitution, de rythmes scolaires, de fermeture des magasins le dimanche, de réunir les partenaires sociaux, de faire des discours, de commander des rapports, d’effacer la dette du journal l’Humanité, de laisser sa porte-parole brouiller sa communication avec les bi, les trans et la théorie du genre… Bref une impasse totale sur les dossiers économiques et financiers et donc année gâchée pour les réformes structurelles, pourtant prioritaires et indispensables.

Didier : une révélation pour des millions de téléspectateurs …

Inconnu des téléspectateurs, celui qui a gagné, Didier Migaud, — et que Julien Lepers a pendant toute l’émission appelé familièrement “Didier” —, a été nommé Premier président de la Cour des comptes en février 2010, par Sarkozy. Didier Migaud est rarement invité au Journal de 20h ou dans les talk-shows télévisés. Forcément, il travaille pour remplir sa mission et donc il parle peu et ne fait pas de “petites phrases” comme ses petits collègues politiciens qui multiplient promesses idéologiques et sont d’une inefficacité et surtout d’une insignifiance politique totale.

On aurait pu imaginer que cet homme de Gauche soit, comment dire, … assez bienveillant, voire servile à l’égard du Gouvernement. Eh bien non : au milieu de toute l’insouciance gouvernementale et l’aveuglement médiatique, il a — patiemment et inlassablement — eu l’audace de dénoncer la gabegie étatique. Alors que tous les autres avaient le culot d’affirmer que tout allait bien, il a pratiquement été le seul — au milieu des pleutres — à avoir le courage de dénoncer les errements de l’État dans des rapports officiels qui déplaisent évidemment en haut-lieu, mais qui valent leur pesant de cacahuètes.

Le poids de la vérité, le choc des chiffres

Le Président de la Cour des comptes – qui a tellement séduit Julien Lepers et les téléspectateurs – n’a pas seulement l’obsession de la rigueur de comptes ; il a aussi le courage de dire les choses. Dans ses rapports de la Cour, il a abordé tous les sujets qui fâchent et appuyé partout où ça faisait mal : la gabegie de la gestion budgétaire de l’État, la mauvaise maîtrise des finances publiques locales, la spirale de la dette sociale, les dysfonctionnements dans la gestion des enseignants, la dérive massive du régime des intermittents du spectacle… Etc etc.

Vous n’avez pas idée du nombre de rapports alignés par la Cour tous les ans pour dénoncer la gabegie des dépenses et rappeler le Gouvernement à l’ordre. Et pendant ce temps là, Jean-Marc Ayrault considérait que l’essentiel était de … légiférer sur la prostitution, le mariage gay ou la réforme des prépas !

Didier Migaud est un homme discret, modéré et mesuré. Et donc il a une faible visibilité médiatique. Surtout auprès des journalistes en vogue qui préfèrent entendre Laurent Wauquier parler des YouPorn, (ici) ou Frédéric Mitterrand nous narrer ses obsessions sexuelles (ici). Et pourtant c’est évidemment Didier Migaud qui a raison.

Le truc à plume du président de la Cour des comptes

La grande force de Didier Migaud — son truc à plume à lui — c’est l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. » Ça a l’air de rien, dit comme ça, mais c’est évidemment fondamental : demander à l’État des comptes de l’argent qu’il nous pique, c’est le fondement même de la démocratie représentative ! Les impôts des citoyens, ce n’est pas l’argent de poche des ministres et des Parlementaires. Ils ne peuvent pas faire n’importe quoi avec. Bien sûr, ils s’en foutent, mais Didier Migaud, lui, prend sa mission à cœur. Et c’est son honneur dans une République qui ne comprend que les honneurs au pluriel (avec petit ruban, médaille, petits fours et saucisses de cocktail).

Voir l’essentiel derrière le dérisoire et de l’insignifiant

Le Président de la Cour des comptes a tout compris et il a dit ce qu’il fallait faire : arrêter la gabegie bureaucratique, freiner massivement la pression fiscale et consentir à un freinage sans précédent de la dépense publique (de l’État et des collectivités locales). Il l’a dit à J-M. Ayrault (qui évidemment ne l’a pas écouté). Il l’a dit à des millions de téléspectateurs devant un Julien Lepers médusé et sous le charme ; il l’a dit aux journalistes, il l’a dit aux citoyens…

Mais on est en France, alors personne ne l’écoute : les Gaulois ont horreur qu’on les empêche de parler du dérisoire parce que c’est ce qui fait de l’audience à la télé. Heureusement les Français vont voter prochainement. Et vous je ne sais pas, mais moi je sens comme un ras-le-bol et un vent de révolte souffler devant un Pouvoir qui semble ne toujours pas comprendre exactement où sont les vraies priorités. A Questions pour un Champion, la réponse était claire, c’est : Go, Migaud, Go !

Du même auteur :

P.S : rassurez-vous : je ne suis pas en train de fonder le Didier Migaud’s Fan Club. Mais il reste que ce serait bien, pour la France et pour la démocratie, qu’un homme comme lui soit candidat à la prochaine Présidentielle. Il y a urgence à ce que les vrais sujets soient enfin abordés. Et par des gens sérieux et respectables.

Sur le web.

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  • la france ne s’en sortira pas tant qu’elle sera dirigée par des gens qui sortent tous du même moule ; en plus de leur incompétence , ce sont des pleutres en puissance ;on ne gagne pas des combats avec des couilles molles ;

  • La Cour des Comptes a mission de juger les comptes mais n’a pas le pouvoir de juger les comptables.
    Hélas ! dirons-nous… 😥

    • Sans doute pas « hélas » : la séparation des responsabilités est une bonne chose, parce que c’est ce qui permet à la CC de parler crument, de dire leurs 4 vérités aux édiles dépensiers. Le temps nous paraît long, d’autant plus que l’urgence augmente, mais ce travail systématique de mise en lumière de la gabegie de l’Etat socialiste obèse finira par payer. Le pouvoir de juger les comptables, c’est au corps électoral de le reprendre, alors que la caste des politiciens et des hauts fonctionnaires a fait le maximum pour l’en déposséder ces dernières années.

  •  » question pour du pognon, appuyez sur le baiseur !! « 

  • Il faut saluer le professionnalisme de la CC, un organe républicain qui fonctionne à merveille !
    Certes ils ne peuvent qu’alerter le gouvernement et ne pas le contraindre à des mesures (et heureusement dans une certaine mesure où ils ne sont pas élus). Mais leurs rapports sont rendus publics, du moins suffisamment médiatisés. Et les électeurs ne peuvent prétendre ne pas savoir.
    Comme vous dites plus haut, ils jugent les comptes, à nous de juger les comptables (si on peut encore dans cette république bananière).

  • ET les français vont voter en 2014 pour…. les mêmes UMPS !!
    Vous allez voir .

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