Par Nicolas Nilsen.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault s’est immédiatement rendu sur les lieux accompagné de plusieurs ministres…
Une découverte que personne n’imaginait possible
« Je n’arrive même pas à le croire », nous a confié Didier Migaud. « Je pensais que tous ces rapports étaient définitivement perdus et voilà que nous les retrouvons grâce à ce chantier sous la rue Cambon où une entreprise de travaux refaisait les canalisations… C’est une découverte politique et financière étonnante. Tous ces rapports étaient soigneusement rangés dans une ancienne cave donnant sous la rue, et je me réjouis qu’ils soient en parfait état de conservation ! ».
Jean-Marc Ayrault : « Si seulement nous l’avions su ! »
Jean-Marc Ayrault, qui s’est immédiatement rendu sur les lieux, a déclaré à l’AFP : « Nous ignorions totalement l’existence de ces rapports dont j’apprends qu’ils décrivaient — parait-il, car nous n’en sommes évidemment pas encore certains — l’ensemble des dysfonctionnements financiers de l’État ainsi que toutes les dépenses inutiles qui auraient été effectuées par les gouvernements successifs… Je parle évidemment au conditionnel car il va falloir que tous ces documents soient étudiés soigneusement avant que nous puissions nous prononcer… Mais, c’est effectivement une découverte historique importante, et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à la ministre de la Culture de m’accompagner. C’est un vrai héritage culturel qui a été mis à jour et vous savez combien ce suis attaché à toutes ces questions de patrimoine historique ! »
Marcelino : « Vous savez, d’autres auraient pu les trouver ces rapports »
Marcelino Benedetti — l’ouvrier de chantier qui a fait la découverte et trouvé le premier rapport — est formel : « Bien sûr nous avons dû défoncer la rue pour placer les canalisations, mais à l’intérieur du bâtiment il y avait très certainement un accès à cette cave. Je pense que s’ils avaient bien cherché, ils les auraient trouvés ! Mais enfin, bon, je me réjouis et on va évidemment fêter ça avec mes collègues. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit arriver un Premier ministre sur nos chantiers, vous savez ! »
Dans les Partis politiques c’est la plus grande réserve qui domine
Au siège du Parti socialiste, le Premier secrétaire Harlem Désir, reste très prudent : « Si cette découverte s’avérait exacte, nous aurions enfin accès à des rapports dont certains prétendaient qu’ils existaient, mais dont rien ne prouvait l’existence effective. Donc nous allons les étudier avec les partenaires sociaux mais d’abord, permettez-moi d’être prudent, car — à l’heure où je vous parle — rien n’indique que d’autres rapports auraient été mis à jour… Nous allons donc nous réunir pour en discuter. »
Côté Opposition, aussi bien Fillon que Copé indiquent « qu’ils se doutaient de l’existence de ces rapports mais qu’ils n’en avaient jamais eu l’assurance formelle. Car, si nous en avions eu connaissance, vous pensez bien que nous en aurions immédiatement tiré tous les enseignements et toutes les conséquences en termes de maîtrise des dépenses ! »
Pour Claude Bartolone, c’est une surprise absolue
Parlant « au nom de tous les Parlementaires », le Président de l’Assemblée nationale a déclaré sur EUR1 « Tous les députés sont stupéfaits d’apprendre que des rapports officiels auraient — car rien n’en encore certain — listé toutes les erreurs de gestion de l’État et des collectivités territoriales. J’ai encore de la peine à le croire, je vous l’avoue, car évidemment — si nous l’avions su — vous imaginez bien que nous aurions voté une réduction des dépenses publiques. Mais, encore une fois, nous n’en sommes pas certains et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé la constitution d’une commission d’enquête parlementaire. »
Didier Migaud ne cache pas sa très grande satisfaction
« Pendant longtemps je vous avoue que j’ai cru que je rêvais. Les magistrats de la Cour rédigeaient tous ces rapports, mais ils semblaient ne pas avoir d’existence réelle : comme si personne ne les avait vus ou lus. Et là, nous retrouvons toute la collection ! Les ministres et le gouvernement vont donc enfin pouvoir prendre connaissance de ce que nous disions inlassablement, depuis des années et des années : nécessité de réduire les dépenses, obligation de mettre un terme aux dysfonctionnements dans la gestion de l’État et des Collectivités, urgence de réduire les prélèvement et la dette.. Tout cela était écrit noir sur blanc dans tous ces rapports. Que nous les retrouvions aujourd’hui par hasard et une grande joie, croyez-moi ! Regardez, j’ai même retrouvé celui de 2011 ! »
Cahuzac : Bien sûr que nous savions !
« Écoutez, a confié sur BFM Jérôme Cahuzac manifestement heureux de prendre enfin sa revanche sur ses petits camarades, j’étais ministre du Budget, et je peux vous dire que tous les ministres recevaient les rapports de la Cour des Comptes ! Donc ils mentent tous en disant qu’ils en ignoraient l’existence ! Tout le monde savait qu’il fallait réduire les dépenses. Mais nous avions des consignes précises non seulement de ne jamais mentionner ces rapports explosifs, mais même de les détruire. Oui, les détruire ! Nous devions faire en sorte qu’ils n’existent même plus. Les miens ont été détruits, comme ceux de tous les autres ministres. Nous avions même une taupe à la Cour des Comptes qui avait pour mission d’entreposer ces rapports dans une cave sous la rue Cambon. Justement celle que vos ouvriers de chantiers ont découverte ce matin. Nous y étions presque arrivés mais lorsque les rapports ont été mis en ligne sur internet, ça a été plus difficile. Avec la DGSE nous avons bien essayé d’attaquer le site de la Cour mais Médiapart était sur le coup et nous avons donc dû y renoncer. Mais en tout cas je vous le répète : ils mentent tous en disant qu’ils ne savaient pas ! »
À l’Élysée, entre embarras prudent et brouillage de pistes…
« On me dit, a déclaré François Hollande, qu’une importante découverte aurait été faite ce matin sur un chantier de travaux situé au 13 Rue Cambon, dans le premier arrondissement de Paris. Si cela s’avérait exact, ce serait assurément une découverte historique, culturelle et patrimoniale de la plus grande importance. J’ai donc demandé à Aurélie Filippetti de s’assurer des droits de préemption de l’État afin que ces précieux documents ne soient pas mis en vente. Il s’agit en effet d’un patrimoine français qui doit rester français. J’y veillerai personnellement. Au moment où des sacrifices sont demandés à tous, il ne serait pas convenable que de tels rapports puissent faire l’objet d’une spéculation sur les marchés et vendus à de riches étrangers. Les Français les plus démunis ne le comprendraient pas. »
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Sur le web.
Sympathique fiction…
Excellent, bravo !
le plus ancien daterait de 1850 : bastiat.org/fr/secusoc.html
Cambon 1793 : » nous avons acosté sur un nouveau continent et nous avons brulez nos vaisseaux … »
Poisson d’avril prématuré? en Belgique, ces rapports sont officiellement lus et commentés dans la presse, et puis?……..disparaissent dans les caves en attendant les fouilles…..