Par Bernard Zimmern.
Un article d’Emploi2017.
Utiliser la respectabilité que confère l’outil statistique pour désinformer l’opinion publique est devenu l’instrument favori de tous ceux qui vivent des politiques de redistribution par opposition à ceux qui militent pour une politique de l’offre : en simplifiant, l’instrument de ceux qui vivent du partage du gâteau économique par opposition à ceux qui cherchent d’abord à le faire grossir1.
De tout temps, les premiers se sont appuyés sur les inégalités pour justifier, au nom d’une justice aux contours flous, car très proche de la jalousie, la redistribution des revenus ou patrimoines des plus riches vers les plus pauvres.
Au passage, il faut rappeler que les principaux bénéficiaires de cette redistribution ne sont pas les pauvres ou les plus faibles mais ceux qui redistribuent et se servent au passage, à commencer par la haute fonction publique et ses prédicateurs, chercheurs publics, professeurs.
Il faut aussi rappeler que la principale conséquence de ce détournement est de créer plus d’inégalités car le premier effet de ces redistributions est de transférer une part croissance de la production nationale des mains de ceux qui créent de la richesse à ceux qui la transfèrent et d’accroître le chômage.
La France est déjà depuis longtemps dans ce processus et l’expérience est concluante car ce transfert aboutit bien à l’un des chômages les plus élevés des pays de l’Ouest
Les pays anglo-saxons avaient jusqu’à présent échappé à cette dégénérescence ; les États-Unis et le Royaume-Uni restaient en effet des nations où il fait encore bon entreprendre, où les créations d’emplois marchands étaient restées à des niveaux assurant le plein emploi malgré une population en plein accroissement aux USA.
Ce n’est plus le cas en Amérique et risque de ne plus le devenir au Royaume-Uni en raison d’une offensive des prédicateurs de l’égalité, utilisant une arme apportée par les technologies modernes, des vidéo distribuées par internet, s’appuyant sur des statistiques qui sont des impostures, mais difficilement décelables par l’homme de la rue.
C’est ainsi que la vidéo de Youtube créée par une organisation d’extrême-gauche, Mother Jones, est devenue virale ; elle est vue depuis plus de 6 mois à raison de 2 millions de lectures par mois. Inutile de dire que tout dans cette vidéo est truqué ; si on la croit, un quart des Américains seraient des SDF. Si quelqu’un s’amuse à rechercher les sources, il est renvoyé sur une étude qui se borne à établir des préférences de distribution de revenus à partir d’enquêtes d’opinion mais ne dit rien sur les bases statistiques présentées par la vidéo. Celles-ci sont issues d’une autre publication citée en note de bas de page mais non validée par l’enquête d’opinion.
L’homme de la rue qui n’a pas de repère économique autre que cette vidéo ne peut qu’être pris de dégoût devant autant d’inégalités et rejoindre ceux qui, avec le Président Obama, sont en train de détruire ce qui faisait des États-Unis le temple de l’entrepreneuriat.
Devant le succès de cette campagne, une campagne similaire a été lancée en Grande-Bretagne avec des procédés similaires. Il est en effet inqualifiable pour ceux qui vivent de l’État et de la redistribution de richesses que les Britanniques puissent réussir à créer plus d’un million d’emplois marchands supplémentaires en deux ans tout en supprimant 500.000 fonctionnaires comme l’a réussi le gouvernement Cameron.
Comment faire face à cette offensive de désinformation ?
C’est un des challenges que rencontrent les démocraties : il ne suffit plus de dénoncer des impostures statistiques par des articles économiques, il faut aussi établir un message de masse, capable de faire comprendre à l’opinion publique les tricheries dont elle est la victime.
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Sur le web.
- Distinction qui a longtemps opposé la droite et la gauche mais qui n’est plus vraie en France du fait que la droite, terrifiée par les égalitaristes, est devenue presqu’aussi redistributrice que la gauche et aussi incapable de créer de la richesse. ↩
Il faut surtout faire comprendre aux gens qu’ils sont responsables de leurs choix, et que s’ils choisissent de croire aveuglément la propagande d’extrême-gauche (ce que certains feront avec plaisir, vu leur jalousie vis-à -vis des riches), ils auront à en supporter les conséquences (chômage élevé, baisse du niveau de vie etc), et que de ce fait, ils feraient bien de s’informer avant de choisir.
Vu le nombre de personnes qui ont diffusé ça sur FB, c’est pas gagné…
Je me demande si ce genre de mensonge délibéré est passible de poursuites.
pas besoin de la vidéo pour la France, Piketty et ses amis font déjà un travaille admirablement ! Ce genre de vidéo joue sur le psyché des gens. Pour que les « pauvres » soit assoiffé de jalousie et que les « riches » aillent un sentiment de culpabilité.
Toujours avoir l’esprit critique, et garder à l’esprit que des chiffres ont peut leur faire dire tout et son contraire !
+1
Vous avez raison, il y a une chose dans laquelle la gauche a toujours été en avance par rapport à tout le reste, son militantisme.
Il faut rappeler que la liberté et donc le libéralisme est un combat de chaque instant, et qu’il ne faut jamais relâcher la pression.
En conséquence, il faut effectivement faire des vidéos explicatives et instructives sur l’avantage certain du libéralisme, sans oublier d’en dénoncer les ennemis en les nommant clairement.
Et ne pas se laisser impressionner par les accusations de dogmatisme et d’extrémisme.
Le libéralisme EST dogmatique, en plaçant la liberté avant toute chose et en la tenant pour non-négociable, et il EST extrèmiste, car la liberté est extrême ou n’est pas.
La gangrène socialiste s’étend à l’ensemble du monde occidental, la maladie étant plus ou moins avancée selon les pays, sans parler des émergents et des sous-développés. Aux USA ou en GB également, on ne pourra s’épargner l’interdiction du socialisme.
Vous évoquez l’interdiction du socialisme. Mais, si celle-ci était explicite, le socialisme se glorifierait de son martyr, celui-ci « démontrant » alors sa justesse.
L’interdiction de l’expérience socialiste devrait être garantie par nos droits fondamentaux. Par la possibilité pour chaque individu de faire juridiquement obstacle à son enrôlement dans une quelconque expérience collectiviste ; sans mentionné l’abject idéologie.
Malheureusement, il me semble qu’avec la multiplication des réseaux sociaux la désinformation sous toutes ses formes et sur tout les sujets explose.
Devra-t’on passer par une phase d’obscurantisme et de graves conséquences avant que le public prennent conscience que l’on ment autant ou plus sur les réseaux que dans les médias, que les ONG cherchent à nous manipuler autant que les états ou les lobbys, que l’ONU nous ment et est sous influence ?
Apprendre à réfléchir est important et on apprend à réfléchir à partir de ses erreurs ou du désir d’aller au-delà de ce qu’on voit et connait ou de se qu’on préfère.
Le net a l’avantage de donner tout et son contraire, de pouvoir accéder à la presque totalité de la connaissance humaine, donc chacun est en mesure de déceler le vrai du faux.
Mais qui le veut vraiment ?
Ces informations fausses plaisent, parce que pour certains elle coïncident avec leurs idées. Même s’ils n’avaient pas cette information, ils la forgeraient eux-mêmes en ne prenant que ce qui les intéresse dans l’information qui leur parvient.
Donc la désinformation n’est pas l’important, il faut surtout s’efforcer de présenter les informations « vraies » de façon claires et simples qui ne laissent pas de place à l’interprétation. C’est compliqué dans bcp de domaines.
Pour terminer, je suis certain que vous faites la même chose avec les idées qui ont vos préférences 😉
« il faut surtout s’efforcer de présenter les informations « vraies » de façon claires et simples qui ne laissent pas de place à l’interprétation. »
En d’autres termes : exagérer pour focaliser l’attention et convaincre. C’est toujours de la désinformation.
Un décideur (quel qu’il soit – patron, administrateur, élu, simple citoyen) est perpétuellement assiégé de quémandeurs en tous genre. Leur demandes respectives sont contradictoires et donc leur actions ont tendance à s’annuler. Au final, c’est celui qui crie le plus fort et le plus malhonnête qui se fait entendre.
Le plus malhonnête est celui qui sait jouer sur l’émotion (ampathie, peur, avidité, jalousie …) pour court-circuiter le bon sens de sa cible.
Quant à la motivation et au but du manipulateur lui-même, elle n’est pas forcément évidente. Et le manipulateur se croit souvent honnête. (Je dirais même toujours tellement l’esprit humain est doué pour l’auto-justification de ses actes).