François Hollande a fixé il y a quelques mois un objectif, l’inversion de la courbe du chômage. Une première remarque anecdotique peut être faite sur la formulation technocratique de cet objectif, illustrant parfaitement le fait indéniable que l’exécutif français est peuplé de fonctionnaires. Mais ce n’est pas cela le plus important.
En réalité, tout connaisseur du marché de l’emploi, de la réglementation en la matière, et de la manière de fonctionner du service public de l’emploi ne peut que rester perplexe face à cet objectif fixé par le Chef de l’État lui-même alors qu’il n’a presque aucun levier d’action. Ce que peut faire l’exécutif est assez limité : il peut changer la législation du travail mais c’est une entreprise de très longue haleine (négociation avec les partenaires sociaux, travail législatif, etc.) dont les effets ne seront observés que sur le long terme ; il peut créer des contrats aidés mais comme nous l’avons montré dans un récent article, la fonction de ces contrats est de permettre aux grandes administrations et entreprises publiques d’embaucher du personnel plus ou moins discrètement ; il peut mettre tous les acteurs du service public de l’emploi autour d’une table ; et enfin, il peut transférer des sommes considérables aux collectivités territoriales françaises afin qu’elles mettent en Å“uvre des politiques de retour à l’emploi, de formation, etc.
L’État, l’exécutif, n’a absolument aucun levier permettant d’accroître le retour à l’emploi des chômeurs, c’est toujours une autre institution qui a la main. Par exemple, concernant la formation professionnelle : l’État ne gère absolument rien en direct, il verse des crédits aux Conseils régionaux qui sont ensuite en charge de la mise en Å“uvre de la politique qu’ils décident de faire, sans avoir à aucun moment de rendre de compte à quiconque, et en particulier pas à l’État. C’est ce que l’on appelle le principe de libre administration des collectivités, garanti par l’article 72 de la Constitution française. En particulier, un Conseil régional peut recevoir de l’État des fonds pour la formation professionnelle et s’en servir pour construire un aéroport ou rénover un lycée, selon que cela soit ou pas dans ses priorités. François Hollande peut claironner qu’il verse X millions d’euros à tel Conseil régional, soulignant ainsi son combat contre le chômage, mais il se peut très bien qu’il n’y ait en réalité absolument rien derrière cette annonce, c’est au bon vouloir du récipiendaire du financement.
Autre exemple : lorsque François Hollande dit que son gouvernement va mettre le paquet sur la lutte contre le chômage des jeunes, il oublie de préciser que l’acteur qui va prendre à bras le corps  ce problème n’est pas l’État, mais les missions locales, co-financées par l’État, Pôle emploi, et les collectivités locales, et présidées par des élus locaux et non par des fonctionnaires de préfecture dépendant de l’État. Là encore, l’exécutif parle, mais les missions locales décident à peu près de faire ce qu’elles veulent. Miracle de la décentralisation à la française.
Dernier exemple : l’acteur majeur du retour à l’emploi qu’est Pôle emploi est financé à 35% par l’État, et à 65% par l’Unedic, organisme géré par les partenaires sociaux, syndicats de salariés et de patrons, ces deux ratios indiquant qui détient le pouvoir réellement dans cette institution. Le fonctionnement de Pôle emploi est régi par une convention tripartite signée par l’État, Pôle emploi, et l’Unedic, cette dernière n’hésitant jamais à faire valoir ses « droits ». À titre d’illustration, allez jeter un Å“il à une récente résolution du Conseil d’administration de Pôle emploi, qui n’est rien d’autre qu’une fronde à l’égard de l’exécutif, le refus catégorique d’une décision politique prise par un exécutif qui est supposé avoir du pouvoir, mais pas sur Pôle emploi. De même, le dernier point d’étape de la mise en Å“uvre de la dernière convention tripartite de 2012 qui a eu lieu le 21 mai 2013 va dans le même sens : son compte-rendu ne cite pratiquement pas l’État, réduit ici au rang de spectateur quasi-impuissant.
Tout ceci montre bien que l’exécutif n’a en réalité que peu de leviers pour imposer des choses au service public de l’emploi et que par conséquent lorsqu’il affirme qu’il va faire baisser le chômage, il fait une promesse qui pourra ou pas se réaliser mais sur laquelle il n’a pas vraiment prise.
Donc reprocher à François Hollande de ne pas avoir fait baisser le chômage, ou de ne pas inverser la courbe du chômage comme il l’a lui-même dit est presque une ineptie ou une sottise : lui reprocher c’est rejoindre la meute des journalistes qui se contente des communiqués de presse des uns et des autres pour évaluer les mérites et défauts des politiques publiques, c’est rester à la surface des choses. Le pire étant que se focaliser sur ce fameux objectif d’inversion de la courbe du chômage fait que l’on rate complètement le vrai sujet : il existe en la matière deux choses bien plus graves à reprocher à François Hollande.
Le premier reproche a trait à la posture politique du Président : nous avons démontré ci-dessus qu’il enfume le peuple français, le reste de la classe politique, les journalistes, soit pratiquement tout le monde. Dans quelques mois si le chômage baisse, il se félicitera de cela comme il pourrait se féliciter qu’il fasse beau en août 2014. Que je sache, François Hollande n’a pas le pouvoir de contrôler la météo, et la question posée ici est grave : exerce-t-il réellement un contrôle sur les politiques publiques dont il parle ? N’est-il pas en réalité impuissant ?
Le second reproche que l’on pourrait faire : l’un des rares pouvoirs de François Hollande sur le service public de l’emploi est de changer totalement les règles du jeu, la manière de fonctionner de celui-ci, notamment en clarifiant les responsabilités et en mettant fin au capharnaüm absolument épouvantable dans ce domaine (à ce titre, voir l’excellent livre de Bertrand Martinot sur le sujet) : tous les acteurs publics (conseils généraux, mairies, Pôle emploi, etc.) font tout à la fois (formation, retour à l’emploi, etc.) sans aucune concertation, sans aucune évaluation, et surtout sans aucune stratégie globale.
C’est donc à un nettoyage des écuries d’Augias que doit se consacrer François Hollande, certainement pas au commentaire mensuel des chiffres de l’emploi sur lesquels il n’a qu’une prise très indirecte. Il tarde à le faire car cela demanderait un courage exceptionnel que de se lancer dans une telle entreprise étant donné qu’il aurait face à lui tous les conservatismes de France : syndicats, élus locaux, etc. C’est sur ce sujet-là qu’il faut mettre la pression sur l’exécutif, certainement pas sur des petites anecdotes comme les chiffres du chômage.
Tiens, voici un article sur Contrepoints qui semble faire la.promotion d’un contrôle étatique !
Hollande a la possibilité de décider une baisse des charges patronales, le plus tôt possible, qui est la seule manière de convaincre les entreprises d’embaucher.
Depuis 30 ans cette décision, de bon sens, n’a jamais été prise .
On peut reprocher surtout à l’UMP de ne pas l’avoir prise.
Au contraire, ce fut constamment, de petites hausses, soit disant indolores, mais qui finissant par s’accumuler, sont devenues de véritables boulets que n’arrive plus à trainer notre économie.
Je pense qu’un plan de sauvegarde national pour sauver l’emploi, reposant sur une baisse immédiate, d’au moins 25% du montant des charges patronales serait bien accueilli.
Il appartiendrait au gouvenerment de prendre ensuite les mesures (que tout le monde connait) visant à ré-equilibrer les comptes sociaux, pour pallier à la baisse des recettes de cotisations sur les salaires.
Vous allez vite, trop vite en besogne. Hollande et son gang disposent de « leviers ».
Je vous rappelle qu’au total en 2013… 500 000 emplois « aidés » ont été créés.
Zayrault se félicitait hier : « 30 000 formations de plus en 2013… On vise les 70 000 en 2014 ».
Additionnez le tout… ca fait des DIZAINES DE MILLIERS de « chômeurs » que l’on sort des statistiques CHAQUE MOIS.
De quoi compenser, de quoi « dissimuler » les destructions provoquées à la crise et pas les politiques ineptes de ce gouvernement.
Que les emplois aidés soient créés par la bande, c’est à dire par les collectivités locales changent quoi à l’affaire ? Je vous rappelle que nous avons affaire à un gang, à une mafia. Donc Hollande prend son téléphone et appelle sa copine Martine Aubry, laquelle s’empresse d’obéir et de gorger sa mairie de ces emplois fictifs (elle a l’habitude !).
Le problème de Neuneu Hollande est qu’il sous-estime les effets de la Grande Crise, et de la Grande rapine : les entreprises françaises sont à bout de souffle.
Cet énarque minable était persuadé de jouer une main gagnante…. Et en effet, ça aurait dû fonctionner ! D’où son arrogance et son objectif fixé dans le temps (ce qu’un politicien vereux normal ne fait jamais !).
Et répétons-le : il n’y a pas que l’environnement économique peu porteur, mais également tout le reste : l’environnement réglementaire obscène, la rapine fiscale démente… bref tout ce qui fait de la France une URSS molle.
Cet ensemble tue nos entreprises, littéralement, et pousse des gens de bien, des jeunes malins, des entrepreneurs et des « salauds de riches » à quitter le pays, renforçant encore davantage les dégâts économiques.
Hollande et sa mafia ne peuvent pas le comprendre, ni le reconnaître, puisque c’est précisément ce qui les définit.
La mafia a déjà dépensé en 2013, sur de la dette, des milliards d’euros pour tenter de maquiller la hausse du chômage. Ces cartouches ont déjà été tirées… D’où le gros, gros problème pour 201. On part avec un terrible effet de base.
En clair : ils sont cuits.
Même avec les départs en retraite (papy boom)… le chômage continuera INEXORABLEMENT d’augmenter TOUT AU LONG de 2014.
C’est mathématique.
La clique parviendra simplement à « booster » l’arnaque du maquillage quelques mois, à des fins de communications (par exemple sur février, mars pour les élections).
Oui ils sont cuits. Il nous reste à nous à être crus.
 » alors là … y m’épate , y m’épate , y m’épate… »
C’était prévisible depuis l’année dernière.
Hollande dépend entièrement de la reprise étrangère.
Il semblerait que le fort regain de croissance de l’économie américaine va être très utile l’an prochain, mais vu le manque de réformes et de courage ça ne suffira pas à empêcher des années de croissance faible et de chômage baissant très lentement. C’est surtout l’Allemagne et le Royaume-Uni qui profiteront de la reprise américaine.
Non. Que l’économie américaine tirait la notre vers le haut, ça c’était avant. Il y a maintenant depuis quelques années un découplage criant entre leurs cycles et les nôtres. Il n’y a qu’à regarder les indices manufacturiers pour s’en convaincre. Nous décrochons inexorablement et les embellis américaines, anglaises, chinoises ou allemandes n’y changeront plus rien.
A l’évidence notre président normal attend la reprise américaine . Malheureusement cette reprise aura tendance à renchérir le coût du crédit puisque que les pays qui redémarrent capteront les liquidités internationales. Conclusion seules des réformes rapides et profondes empêcheront un différentiel dévastateur .
Avec Hollande, on a dépassé le stade de l’impuissance : il faudrait plutôt parler de vasectomie.
On pourrait compléter en ligaturant les trompes des éléphants du parti, afin qu’ils s’enfoncent dans les sables mouvants sans nous barrir dans les oreilles. Mais c’est plutôt rassurant, nul ne se leurre plus sur les outils cachés dans la boite, il ne reste plus qu’à rappeler par quels bricolages on en est arrivés là .
Oui sûrement plein de vérité à première vue…. mais alors pourquoi FH s’est-il engagé à ce point s’il ne peut pas agir… est-ce un suicide politique? J’en doute fort, et par conséquent ce ‘plein de vérité’ ne m’apparaît plus aussi limpide.
Il n’y aura pas de baisse du chômage. Aucune chance que ça arrive avec la politique actuelle.
Soyons sérieux et constatons la brillantissime pensée de notre cher président, François la lumière de l’occident, le guide génialissime de l’Europe subjuguée par la puissance de sa volonté ;
plus le pays sera pôvre plus vite les immigrés repartiront CQFD.
La république n’étant nullement capable de faire respecter les lois de notre pays nous allons assister à l’application d’un principe universel, à savoir « LA NATURE A HORREUR DU VIDE » .
Ce vide laissé à la disposition de ceux qui souhaitent installer un autre mode de vie va se trouver de facto
empli de ces lois que nous subirons jusqu’à ce qu’une guerre civile éclate.
Sauf bien sur si nous n’avons plus les cou….. pardon le courage de réagir.
Il y a une jolie allégorie que je vous livre , c’est celle de la grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite …
Mettez une grenouille dans une casserole d’eau froide et posez la sur le feu, « hum » cette eau qui se réchauffe graduellement est très agréable se dit le batracien, » un bain tiède c’est bénéfique » poursuit-il.
« Sympathique ce sauna » avec la température qui croît. Puis vient la fin … la grenouille est cuite sans avoir, à aucun moment donner le coup de jarret salvateur.
Essayez maintenant de la plonger directement dans une eau très chaude, la réaction sera immédiate et salutaire, la grenouille se détendra et bondira hors de l’eau pour échapper à cette sensation fort désagréable.
Il en est de même pour nous ;
chaque journée nous amène une nouvelle taxe,
chaque journée nous prive d’une liberté (aussi minime soit-elle)
chaque journée nous voit perdre nos repères qu’ils soient historiques, sociétaux ou culturels.
Si cela nous était imposé d’un seul coup nous réagirions, mais nous tout cela est ainsi fait que nous ne n’y voyons que du feu.
Alors? Question « que faisons nous ? N’avons nous d’autre désir que celui d’une mort annoncée mais paisible ou alors …
Merci de vos idées
Votre grenouille saute, et retombe dans le feu ou dans la marmite voisine. A la troisième fois, sautera-t-elle encore ?