Par Guillaume Nicoulaud.
En 1981 et sur la base des données de la Banque mondiale exprimées en dollars de 2005 ajustés de la parité du pouvoir d’achat (PPP), on estime que 52,2% de la population mondiale vivait avec moins de $38 par mois ($1,25 par jour). Trente ans plus tard, en 2010, cette proportion était tombée à 20,6%.
Une autre manière de voir les choses consiste à découper la population mondiale en trois groupes : les 10% les plus pauvres, les 10% les plus riches et les 80% qui ne sont, selon ces définitions, ni riches ni pauvres et que nous appellerons les « classes moyennes ». Par « seuil de pauvreté », nous entendrons le niveau de revenu qui sépare les pauvres des classes moyennes et par « seuil de richesse », nous désignerons la limite entre classes moyennes et riches.
Selon ces définitions, en 1981, vous étiez pauvre si vous viviez avec moins de $14,68 par mois et vous étiez riches à partir de $189,8. Trente ans plus tard, en 2010, le seuil de richesse était passé à $327 par mois – soit une augmentation de 72,3% par rapport à 1981 – et le seuil de pauvreté atteignait désormais $27,6 – soit une augmentation de 88%.
Seuil (10%-80%-10%) | 1981 | 2010 |
---|---|---|
… de pauvreté | $14,68 | $27,60 |
… de richesse | $189,80 | $327,00 |
En 2010, seuls 2,3% de la population mondiale vivait encore en deçà du seuil de pauvreté de 1981 ($14,68) et la proportion d’individus riches au sens de 1981 ($189,8 ou plus) avait plus que doublé à 21,3%.
Prenons une autre définition et découpons la population mondiale en trois tiers : pauvres, classes moyennes, riches. Voici les données :
Seuil (1/3-1/3-1/3) | 1981 | 2010 |
---|---|---|
… de pauvreté | $25,63 | $51,37 |
… de richesse | $55,10 | $122,62 |
Là encore, les progrès sont impressionnants : les seuils de pauvreté et de richesse progressent de 100% et 123% respectivement. Là ou un tiers de la population mondiale vivait avec moins de $25,63 en 1981, ils ne sont plus que 8,2% dans ce cas aujourd’hui et la part des individus vivant avec plus de $55,1 atteint désormais 63,6%.
Un découpage par tranches de revenus permet de mieux visualiser la grande évolution de ces trois dernières décennies :
Niveau de revenu | 1981 | 2010 |
---|---|---|
moins de $10 | 3,0% | 1,1% |
de $10 à $20 | 18,5% | 3,2% |
de $20 à $30 | 19,4% | 8,0% |
de $30 à $40 | 13,5% | 10,3% |
de $40 à $50 | 9,0% | 9,5% |
de $50 à $60 | 5,8% | 7,9% |
de $60 à $70 | 3,9% | 6,6% |
de $70 à $80 | 2,9% | 5,3% |
de $80 à $90 | 2,3% | 4,4% |
de $90 à $100 | 2,0% | 3,7% |
plus de $100 | 19,7% | 39,9% |
Au cours de ces trois décennies, nous avons été témoins du plus gigantesque mouvement d’enrichissement de l’histoire de l’humanité : jamais, dans toute l’histoire du genre humain, autant de gens n’étaient sortis de la misère extrême et ce, malgré la prodigieuse explosion de la population.
Se pose, naturellement, la question des inégalités. Une manière de se faire une idée consiste à comparer l’évolution des seuils de pauvreté (SP), du revenu médian, des seuils de richesse (SR) et du niveau de revenu à partir duquel vous faisiez partie du fameux 1%. Voici les résultats :
Seuil | 1981 | 2010 | Var (%) |
---|---|---|---|
SP 10% | $14,68 | $27,60 | +88% |
SP 1/3 | $25,63 | $51,37 | +100% |
Médiane | $36,27 | $76,07 | +110% |
SR 1/3 | $55,10 | $122,62 | +123% |
SR 10% | $189,80 | $327,00 | +72% |
Top 1% | $697,00 | $1 105,00 | +59% |
Pour finir, la dimension géographique. En reprenant le seuil de pauvreté extrême de la Banque mondiale ($38/mois ou $1,25/jour), voici la proportion de pauvres dans les grandes régions du globe :
Région | 1981 | 2010 |
---|---|---|
Asie de l’est & Pacifique | 77,18% | 12,48% |
Europe & Asie centrale | 1,91% | 0,66% |
Amérique latine & Caraïbes | 11,89% | 5,53% |
Moyen orient & Afrique du nord | 9,56% | 2,41% |
Asie du sud | 61,14% | 31,03% |
Afrique sub-saharienne | 51,45% | 48,47% |
Monde | 52,16% | 20,63% |
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…et si la clique socialo du UN-TROIS n’existait pas, si Cahuzac n’existait pas, si Hollande payait ses impôts, de combien serions-nous plus riches ?
une explication sur le fait que l’afrique ait si peu progressé en valeur absolue (baisse du taux de pauvres de 51 à 48 %) et ait régressé en valeur relative (1 % de moins que la moyenne mondiale à 28 % de plus que la moyenne mondiale) ? si ça continue au même rythme, dans 10 ans, on constatera que l’unique endroit où il reste des pauvres, ça sera en afrique.
L’Afrique a beaucoup progressé. Il faut prendre en compte la démographie qui est plus importante et le fait qu’en réalité dans les année 80 le taux de pauvreté augmentait. Les chiffre sont plus parlant je pense si on commence à partir de 95 pour l’Afrique. Pendant la révolution libéral dans le monde le FMI prenait le pouvoir en Afrique et je pense qu’on préfère tous être géré par Hollande que par Laguarde….
» Il faut prendre en compte la démographie qui est plus importante » : en quoi la démographie a-t-elle la moindre chance d’expliquer le retard de développement de telle ou telle région du monde, alors qu’on parle de pouvoir d’achat par individu ?
« je pense qu’on préfère tous être géré par Hollande que par Laguarde » : préférer être géré par Hollande ? Vous préparez le concours d’entrée de l’école du rire ?
» en quoi la démographie a-t-elle la moindre chance d’expliquer le retard de développement de telle ou telle région du monde, alors qu’on parle de pouvoir d’achat par individu ? »
Si votre PIB est stable et que votre démographie croit de fait votre PIB par habitant diminue. Donc pour que votre PIB par habitant augmente quand votre démographie croit il faut avoir un PIB qui augmente plus vite que le taux de croissance de la population. A l’époque le taux de croissance démographique devait être de 3% ça vous donne une idée de ce qu’il fallait faire.
Je vous invite a m’indiquer la liste des pays dont la prise de commande par le FMI a été un succès. Et dont le résultat en terme de croissance à dépassé les 3%. en Afrique ce qui a permis le redécollage c’est l’annulation des dettes regardez les dates.
« Si votre PIB est stable et que votre démographie croit de fait votre PIB par habitant diminue. » Mais enfin c’est ridicule ! Le PIB n’est pas une variable explicative mais la conséquence, la mesure d’autre chose. Vous mélangez tout !
Quand on ignore quelque chose on est pas obliger d’y ajouter le ridicule. Le PIB par tête n’est qu’un indice. Mais sachez qu’une grosse partie du PIB c’est les salaires, puisque le PIB est la somme des valeurs ajoutées et que celle ci payent essentiellement des salaires.
Mais supposons que ce que je viens de dire soit faux. Lorsque vous avez 50 euros par mois et que votre femme accouche de triplés vote situation financière n’est pas la même que si elle fait une fausse couche. Je vois pas quelle autre preuve il vous faut.
je rejoins cavaignac dans le sens où même si la femme accouche de triplés au lieu de faire une fausse couche, au bout de 15 ans, ces triplés peuvent se mettre au travail, voir même plus rapidement encore dans ces pays là… d’où des clients supplémentaires pour les entreprises pour acheter les produits et de la force de travail supplémentaire pour les entreprise pour fabriquer ces produits.
là, on parle de 30 ans d’écart où la situation a globalement très peu évolué.
L’Afrique n’est pas non plus le premier endroit où on pense à aller investir.
Il y a encore pas mal de régions instables, ça manque d’infrastructures etc …
Les trois meilleures décennies de l’histoire mondiale… Pendant ce temps, la France a fait le choix suicidaire du socialisme.
Cavaignac, y-a-t-il des pays qui ne soient pas, pour vous, socialiste ? Et ce serait sympa si vous pouviez en positionner quelques uns sur une échelle de 1 à 10 😉
et l’inflation ?
Est ce que ces évolutions sont corrigés de l’inflation?
Parce que sinon, il n’y a eu aucun progrès.
Espérons pour l’Afrique que oui?
La premier phrase « exprimées en dollars de 2005 », on travail toujours en monnaie constante sinon cela veux encore moins dire quelque choses déjà que les grandeurs (PIB, PPA) sont discutable.