Par Dominique, d’Emploi2017.
D’après les chiffres de l’économiste Thomas Piketty, le revenu médian d’un ménage américain aurait augmenté de seulement 3% en trente ans. Trois chercheurs américains1 ont détricoté ces chiffres et montré qu’ils ne sont pas crédibles.
Si l’on prend les chiffres de Piketty, le revenu médian n’a augmenté que de 3% entre 1979 et 2007, c’est-à-dire pratiquement pas. Cela corrobore en effet sa thèse selon laquelle les plus riches ont accaparé pratiquement toute l’augmentation de richesse de ces dernières années, au détriment des classes moyennes et populaires.
Première approximation, et non des moindres, il s’agit de l’évolution des revenus primaires tels qu’ils sont fournis par l’IRS, le fisc américain, c’est-à-dire avant impôts et avant transferts. De surcroît, l’IRS répertorie seulement les revenus imposables, et l’on sait qu’il existe un certain nombre de revenus non imposables.
C’est ainsi qu’après redistribution2, et si l’on raisonne toujours en termes de foyers fiscaux, le revenu médian américain entre 1979 et 2007 n’a pas augmenté de 3% mais de près de 10%. Le tableau suivant montre le détail de ce résultat préliminaire :
Mais l’absence de prise en compte de la redistribution n’est pas – et de loin – la seule approximation. Les trois chercheurs ont également remarqué que ces chiffres ne prennent pas en compte l’avantage en nature que représente l’assurance-maladie payée par l’employeur et les assurances-maladie publiques telles que Medicare et Medicaid. Ils l’ont donc intégré dans les revenus à leur valeur ex ante. Fait inattendu, la simple prise en compte de cette valeur fait passer l’augmentation du revenu médian de 9,5% à presque le double, soit plus de 18% :
Comme nous l’avons souligné, il s’agit par ailleurs de l’évolution du revenu médian par foyer fiscal. Or, pour faire une analyse pertinente, il est essentiel de se demander si un foyer fiscal d’il y a trente ans est semblable à un foyer fiscal d’aujourd’hui. La réponse est non car il y avait plus de personnes dans un même foyer fiscal il y a trente ans qu’il n’y en a en moyenne aujourd’hui. Cela s’explique en toute vraisemblance par des foyers fiscaux davantage éclatés aujourd’hui qu’autrefois, du fait des divorces et des unions libres.
Ainsi, le foyer fiscal médian gagne 18% de plus que le foyer fiscal médian d’il y a trente ans, mais si l’on prend en compte qu’il y a désormais moins de personnes dans un même foyer fiscal, en niveau de vie réel ce revenu a augmenté non pas de 18% mais de 33%.
Enfin, les chiffres de Thomas Piketty contiennent au moins encore un dernier biais. Ils raisonnent en termes de foyer fiscal, que nous avons déjà converti ici en foyer fiscal ajusté. En réalité, pour aller au bout de la comparaison, il faut passer du foyer fiscal ajusté au foyer réel ajusté. Prenons par exemple un couple marié avec deux enfants et une grand-mère qui vivent sous le même toit. Si l’on raisonne en termes de foyers fiscaux ajustés, nous avons le couple avec les enfants et la grand-mère. Mais il y a un seul foyer réel : la grand-mère fait des économies par rapport à une situation où elle vivrait seule, c’est aussi le cas dans une moindre mesure de la famille, puisque la grand-mère paie sa part des frais de la maison.
Cette précision n’est pas sans importance puisque l’on constate que le nombre de foyers fiscaux par foyer réel a augmenté au cours des trente dernières années. Ceci est dû au développement du concubinage associé au travail des femmes, ainsi qu’au développement de la colocation, où parfois une demi-douzaine de jeunes vivent sous le même toit. En résumé, il y a aujourd’hui moins de personnes par foyer fiscal mais plus de foyers fiscaux par foyer réel.
Ainsi, si l’on prend en compte le foyer réel, le revenu médian d’un foyer américain a augmenté non pas de 33% mais de 36,7% :
La différence totale entre les chiffres de Thomas Piketty et les chiffres des trois chercheurs américains est donc significative : en niveau de vie réel, le revenu médian par ménage a augmenté non pas de 3% mais de plus de 10 fois plus, soir 37% en trente ans.
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- Richard V. Burkhauser, Jeff Larrimore et Kosali I.Simon, A « second opinion » on the economic health of the american middle class, National Tax Journal, March 2012. Tous les chiffres présentés ici sont issus de cette étude. ↩
- Voir méthodologie complète p.11 de l’étude. Toutes les données sont ajustées pour tenir compte de l’inflation. ↩
On est habitué à ces pikettytes conneries.
Pourquoi ne pas avoir choisi comme titre le résultat final ? L’article aurait beaucoup plus de poids s’il présentait et discutait ce résultat, se contentant accessoirement d’indiquer comment Piketty pouvait avoir biaisé les chiffres.
Une famille de classe moyenne américaine de trois enfants d’aujourd’hui a-t-elle la même facilité qu’il y a 30 ans pour payer des études à ses enfants ?
Actuellement aux USA, plus de 80% d’une classe d’âge accèdent aux études supérieures et environ 40% des américains possèdent un diplôme d’études supérieures, contre seulement 10% en 1970.
Indubitablement, aux USA, payer des études à ses enfants est plus facile aujourd’hui pour les classes moyennes qu’il y a trente ou quarante ans.
Vous oubliez un gros détail: les étudiants empruntent pour payer leurs études – ce ne sont pas les parents qui paient – et les prêts étudiants présentent toutes les caractéristiques d’une nouvelle crise des subprimes !
Non, ce n’est pas oublié. C’est juste neutre dans le cadre de l’argument affirmant cette fadaise cosmique, en contradiction totale avec la réalité, qu’il serait plus difficile aujourd’hui qu’hier de payer des études à ses enfants.
Accessoirement, si vous accédez facilement aux prêts, c’est bien que c’est facile de financer les études, non ? 😉
Donc le revenu des classes moyennes n’a augmenté que grâce aux transferts sociaux que les Républicains souhaitent réduire à la portion congrue car ils les trouvent nuisibles. Et probablement que ceux qui font ces études pour prouver que la politique Reagan – Bush a été positive pour les classes moyennes sont Républicains.
En tout cas la conclusion est que la redistribution sociale est vitale pour les classes moyennes !
« redistribution sociale est vitale pour les classes moyennes » : gros moquage de face quand on sait que les classes moyennes financent l’essentiel de la redistribution sans jamais en voir la couleur, ou alors tellement à la marge…
La redistribution, c’est surtout vital pour la caste des parasites qui s’engraissent en pillant sans vergogne les classes moyennes.
« on sait que les classes moyennes financent l’essentiel de la redistribution sans jamais en voir la couleur »
Pour ce qui est de la France ils bénéficient de l’accès à l’éducation de leurs enfants, c’est déjà ça !
Correction : Pour ce qui est de la France ils subissent l’accès à l’éducation de leurs enfants, c’est déjà ça !
Il m’est difficile de critiquer l’EN, mes enfants et leurs amis en ont pleinement et brillamment bénéficié il serait parfaitement ingrat de ma part de la critiquer.
C’est ça, toutes les victimes de l’EdNat peuvent bien aller se rhabiller tant que quelques-uns en retirent une satisfaction personnelle. L’objet du collectivisme exposé avec précision, comme en URSS autrefois !
Cavaignac, l’EN c’est pas l’école des fans, pas plus que dans le privé, il peut y avoir des déçus qui devront charcher une autre voie.
Ou plutôt qu’à cause de ces politiques de redistribution, les salaires médians avant redistribution n’ont augmenté que de peu…
» le revenu médian par ménage a augmenté de 37% en trente ans. »
Cela aurait pu être beaucoup mieux que ça sans la fed d’après Ron Paul.
Extrait de : http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-ce-que-nous-dit-le-prix-de-l-or-6-.aspx?article=1154548434G10020&redirect=false&contributor=Ron+Paul
« – La monnaie papier permet d’imposer aux pauvres et aux classes moyennes l’impôt régressif qu’est la taxe d’inflation. »
« – L’inflation, rendue apparente par un prix élevé de l’or, transfère les richesses des classes moyennes aux riches, tandis que les revenus réels baissent et que dans le même temps les salaires des PDG, des stars du cinéma et des athlètes grimpent en flèche, tout comme les profits des complexes militaires industriels, de l’industrie du pétrole et des autres intérêts spéciaux. »
Cette question n’a aucun sens… ? Ceux qui en ont bénéficié se sont démarqués par leurs talents et les autre non voila tout! Je vois pas en quoi cette question est intéressante. Il y a aucune loi américaine qui interdit de s’enrichir.
L’idée qu’il y est eu un transfère de richesse des classe moyenne vers la finance est grotesque. La majeur partie des jobs de la finance n’existait pas à l’époque du début de cette statistique. La finance a été créer après. Et nombre de ces financiers venaient de la classe moyenne. Si l’économie américaine n’a pas su créer d’autre job elle doit se remettre en question mais je vois pas en quoi ça regarde la finance….