Par Philippe Robert.
Appelons un chat, un chat : les démonstrations de cocoricos concernant l’introuvable inversion de la courbe du chômage lancés par MM Michel Sapin, ministre du Travail, Jean-Marc Ayrault, Premier ministre et en premier lieu par François Hollande, président de la République, prêteraient à rire (jaune) si la question de l’emploi en France ne revêtait l’aspect tragique que nous lui connaissons.
À Lorient (Morbihan), lors d’une visite à Pôle Emploi le 27 décembre dernier, Jean-Marc Ayrault en pleine Bérézina a cru de son devoir de déclarer : « Cette bataille, nous sommes totalement décidés à la gagner et nous allons la gagner », je vous passe le reste : une affirmation digne du généralissime Gamelin alors même que les chars de Guderian déferlaient sur ses flancs en contournant la ligne Maginot…
Mes chers compatriotes, si les gouvernants socialistes que nous nous sommes offerts au cœur du joli mois de mai 2012 nous mentent si effrontément en matière de chômage (et donc d’emploi jouant l’arlésienne), c’est tout bonnement parce qu’aucun véritable effort structurel n’a encore été entrepris en France pour faire en sorte que notre pays recouvre sa liberté d’action bradée à vil prix.
Ayez donc la curiosité de regarder au-delà de nos sacro-saintes frontières, en particulier vers l’Europe du Sud soumise à une restructuration douloureuse mais aussi ô combien porteuse de nouvelles et substantielles perspectives d’avenir, et vous comprendrez que le pire est encore devant nous, alors qu’à tous les niveaux de l’État nos élites égarées ne cessent de nous seriner que le pire est passé !
Car pour créer des emplois, il faut d’abord et avant tout que les entreprises, seules et uniques pourvoyeuses de richesses, puissent fonctionner dans un environnement favorable ôté de toute restriction intempestive à leurs investissements. Cette condition fondamentale étant remplie, seule alors une croissance d’au moins 2 % l’an sera en mesure de permettre la création de vrais emplois durables.
Or, la France ne peut compter ni sur un écosystème favorable à l’investissement des entreprises et moins encore sur une croissance forte dont nos dirigeants actuels, récusant toute approche autre que celle dictée par leur idéologie collectiviste, sabotent à plaisir toute possibilité d’aller de l’avant en fabriquant à haute dose de faux emplois hors de prix pour le contribuable, et surtout sans aucun avenir réellement assuré.
Selon Friedrich A. Hayek1 (in La présomption fatale) :
« Le but du socialisme n’est rien moins que de redessiner complètement notre langage, notre morale, notre droit traditionnels, et de piétiner le vieil ordre des choses et les conditions injustifiables, et prétendues inexorables, qui interdisent l’institution de la raison, de l’épanouissement de la vraie liberté et de la justice ».
Nous y sommes en plein…
À tel point, d’ailleurs, que nous sommes désormais aux premières loges pour assister à la mise en œuvre in vivo de l’expérience socialiste à la française, la plus anachronique qui soit, mais aussi la plus dangereuse possible en ces temps véloces d’aggiornamento planétaire battu en brèche, qui se fait alors un devoir imbécile de plaquer au sol notre pays sans véritable espoir de parvenir un jour à se libérer d’une servitude en tout point létale !
« C’est parce qu’elle se trouve attaquée de l’intérieur que la République commence à vaciller. Des lois et principes nombreux sont en effet aujourd’hui détournés pour justement la torpiller. Ainsi en va-t-il de la Déclaration universelle des droits de l’Homme ; de la laïcité elle-même ; du principe de liberté, de la liberté d’expression et d’opinion ; de la nécessité du respect de toutes les croyances. »2
Le psychodrame vécu depuis de si longues années par la France, sans cesse prolongé, toutes tendances confondues, par une action politique laxiste, clientéliste et donc irresponsable, semble aujourd’hui être parvenu à son point culminant où tout peut arriver, même et surtout le pire. Retenons donc notre souffle en espérant quand même sortir le moins abîmés possible de cette folle crise d’aventurisme.
Dangereuse, l’expérience ? Un peu, mais on n’apprend rien de celles qui ne le sont pas. Le pire scénario, auquel nous sommes heureusement probablement en train d’échapper, aurait été celui où la croissance importée nous aurait conduits, cahin-caha, pendant de nouveaux lustres de stagnation. Au stade où nous sommes, l’important est d’une part de bien attribuer l’échec à ses vrais responsables — et là , quels progrès ces deux-trois dernières années ! — et d’autre part de pouvoir démolir et nettoyer sans opposition pour rebâtir.
Bien sûr, il y a un risque que les nouveaux soient des extrémistes étatistes. Ce risque est fort, et inquiétant. Nous pouvons tout perdre. Mais sans ce risque, il n’y aurait pas non plus la moindre opportunité pour la liberté et le progrès. Donc si nous voulons une chance de réussite, il nous faut accepter le risque — et retrousser nos manches pour l’éviter.
Réjouissons-nous, cette fois enfin nos dirigeants ne pourront plus s’exonérer de leurs responsabilités.
Bah, avec le grand retour des ENArques avec Hollande, on a droit aux mêmes recettes que celles qui foutent depuis les années 70.
Y a que le Portugal qui fait encore pire…
http://pratclif.com/economy/LIVRE_NOIR_ENA.pdf
Pour les solutions ENArchiennes, le fascicule .pdf toujours d’actualité…