Par Stéphane Montabert, depuis Renens, Suisse.
La Suisse va bien, paraît-il. Tellement bien qu’il y a quelques jours France 2 lui a consacré une série de reportages sur le « miracle » suisse, car il va de soi que la réussite helvétique ne peut être que le résultat de l’intervention irrationnelle de quelque force supérieure…
Hélas non, le succès de la Suisse n’a rien d’un miracle. Une économie ouverte, un système scolaire où le milieu académique méprise un peu moins le monde professionnel qu’ailleurs, un État limité par la démocratie et la subsidiarité, voilà quelques recettes fondamentales pour expliquer pourquoi la Suisse s’en sort si bien face à des voisins qui s’en sortent si mal. Mais faire comprendre à un gouvernement socialiste français – exemple au hasard – que le salut vient du retrait de l’État, de la baisse des impôts et du recul de la réglementation revient à enseigner la danse classique à un tronc d’arbre. Toute transmission d’information est impossible ; au mieux n’assistera-t-on qu’à un intérêt poli et des rires sincères face à la perspective d’appliquer ici les mêmes recettes que là-bas.
La difficulté à exporter un « modèle suisse » où que ce soit ne vient pas que de l’étroitesse d’esprit d’éventuels auditeurs, mais aussi de la faiblesse des élites du pays à le comprendre – quand elles ne cherchent pas carrément à le détruire. Demandez donc à un socialiste, suisse cette fois, les raisons du succès de son pays : s’il daigne vous répondre, vous aurez droit à un galimatias d’explications confuses dont les rares éléments reconnaissables seront ostensiblement méprisés car en opposition frontale avec le programme de son parti.
Cette attitude recouvre une bonne partie du spectre politique. Centralisation, uniformisation, étatisme, contrôles, fiscalité, plans de relance, grands travaux, dilution des institutions et du peuple dans d’autres ensembles plus grands : le programme de l’establishment politique (et par extension de la proportion importante du corps électoral qui le soutient) ne correspond guère à ce qui fait le succès de la Suisse.
Leur réussite est au rendez-vous puisque la Suisse va de moins en moins bien.
Après le sentiment d’insécurité, le sentiment d’appauvrissement
Bien entendu, médiatiquement, tout est parfait ; en témoigne cette dépêche s’évertuant à marteler que rien n’a changé depuis une dizaine d’années pour la classe moyenne suisse.
Les statistiques ne confirment pas les craintes d’une érosion progressive de la classe moyenne en Suisse. Les groupes de la population à revenus moyens sont restés en grande partie stables entre 1998 et 2011, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS).
D’après la définition de l’OFS, faisaient par exemple partie de la classe moyenne en 2011 les personnes vivant seules qui disposaient d’un revenu brut mensuel compris entre 3719 et 7968 francs ou les couples ayant deux enfants de moins de 14 ans dont le revenu brut s’échelonnait entre 7809 et 16.734 francs.
Dans l’ensemble, la part de la population appartenant aux groupes à revenus moyens est restée stable au cours des années 1998 à 2011, communique l’OFS mardi. Elle était la plus grande (61% de la population) en 2009, et la plus faible (57%) en 1998. En 2011, la part était de 58%. (…)
Pour l’OFS, ces résultats montrent qu’il y a un certain décalage entre le discours public et la réalité des faits. Même si l’on observe une baisse de la part des ménages familiaux traditionnels dans le groupe des revenus moyens, les chiffres ne confirment pas les craintes d’une érosion de la classe moyenne.
Un organisme public se livrant à un peu de complaisance, quelle surprise ! Ainsi, le « ressenti » des gens quant à une baisse de leur niveau de vie ne serait qu’une illusion. On nous ressort la vieille martingale du sentiment d’insécurité, appliquée cette fois-ci à la classe moyenne.
Tous ceux vivant en Suisse depuis ces dix dernières années auront sans doute une opinion différente. L’OFS se concentre sur les revenus, pas le revenu disponible ou le pouvoir d’achat. Ce n’est pas innocent.
La classe moyenne laminée
Depuis dix ans, le coût de la vie en Suisse a explosé alors qu’il était déjà très élevé au départ.
Si l’indice des prix à la consommation et l’inflation sont restés raisonnables sur la durée – ainsi que les salaires – les autres facteurs ont augmenté parfois dramatiquement. Taxes sur l’essence et sur l’énergie, taxe-poubelle, prix de l’abonnement général pour les transports publics… Prenons le cas emblématique de l’assurance-maladie, qu’on ne pourra pas discuter puisqu’elle est obligatoire: d’une base 100 en 1999, elle est passée à 183,1 en 2013 d’après les données de l’OFS.
Rapportée graphiquement pour le seul canton de Vaud, l’évolution n’est pas aussi radicale mais suit franchement une courbe ascendante :
D’après l’ASLOCA (association de défense des locataires, clairement affiliée à gauche) le prix mensuel des loyers en moyenne nationale se montait, pour un trois-pièces, à 976 francs en 2000 contre 1216 francs pour 2010, soit une majoration de 24,6% en dix ans. Mieux, l’association fait clairement le lien entre la pression sur les loyers et l’immigration:
De manière diplomatique tous s’accordent à dire que l’afflux migratoire impacte le niveau des loyers.
«La hausse néanmoins persistante des loyers reflète une demande qui demeure excédentaire. Celle-ci est stimulée par l’afflux de personnel hautement qualifié qui reste important. (…) Les données fondamentales ne devraient pas changer en 2013.» — Homegate.ch 16.1.2013
«Par contre, les loyers des nouveaux baux sont en hausse constante depuis 2005.(…) L’immigration de l’étranger, principal moteur de la demande de surfaces locatives, est restée constante et à haut niveau pendant l’année 2012. Ces prochains mois, cette dynamique devrait rester inchangée.» — Wuest & Partner, 2013/2
«L’immigration en Suisse se concentre essentiellement sur les cantons du centre. Avec environ 15.000 personnes, Zurich enregistre le plus grand nombre d’immigrés, suivi par le canton de Vaud (10.000), celui de Genève (5.800) et celui de Berne (5.200). La pénurie de logements dans l’arc lémanique entraîne aussi un fort taux d’immigration dans les cantons de Fribourg et du Valais, essentiellement constitués d’agglomérations.» — Credit Suisse, Research News, 29 avril 2013
Les Suisses payent leur énergie, leurs déplacements, leur loyer, leurs déchets, leur assurance-maladie plus chers. Et fort logiquement ils partent moins souvent en vacances et s’inquiètent du chômage, et pendant ce temps la facture sociale explose.
Mais on vous expliquera que tout cela n’est que vue de l’esprit.
À la recherche d’une explication
Si les journalistes de France 2 sont à la recherche de solutions que la France en crise s’empressera d’ignorer, le point de vue idyllique posé par la classe politique et les médias suisses sur la situation du pays obéit selon moi à une toute autre logique : il s’agit de préserver la dynamique, c’est-à-dire la libre-circulation des personnes, la disparition des frontières et la dilution progressive de la Suisse au sein de l’Union Européenne.
Ainsi, la sous-enchère salariale, la pression sur les infrastructures, la criminalité galopante, la pénurie du marché du logement… Tous ces maux n’existent pas. Des illusions. Des « sentiments », tout au plus. Par tous les moyens, le grand public doit avoir l’impression que la Suisse s’en sort mieux que ses voisins, qu’elle est sur la bonne voie et qu’il faut donc continuer le long de cette voie.
En 2014 auront lieu de nombreuses échéances électorales cruciales : l’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse, l’initiative Ecopop, l’extension des accords de libre-circulation avec la Croatie, autant d’obstacles possibles sur la voie de la fusion dans l’Union Européenne.
Ces épreuves seront vraisemblablement les dernières. Une fois ces écueils passés, entre l’asservissement de la démocratie directe au droit international ou la suprématie du droit européen sur le droit suisse, on voit mal comment la Suisse pourrait revenir en arrière, même si la crise en Europe continue d’empirer. Il n’y aura plus qu’à briser quelques initiatives populaires gênantes (interdiction des minarets, renvoi des criminels étrangers) par la Cour Européenne des Droits de l’Homme et c’en sera fini du « miracle helvétique » : le petit pays au centre du continent sera un pays européen comme les autres, en proie aux mêmes problèmes et gouverné par les mêmes élites.
Le particularisme suisse se terminera dans l’indifférence générale et le soulagement de voisins peu enclins à goûter le succès d’un pays fonctionnant sur d’autres bases.
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Sur le web.
Bonjour,
Quel est le loyer d’un studio 2 chambres disons à Genève ou à Berne ?
A Genève, dans un quartier pas terrible il faut compter 1700.- francs.
Dans un quartier sympa c’est 2500.- pour un 3 pieces (la cuisine compte comme une pièce à Genève)
Ca peut bien entendu coûter bcp plus cher si vous avez la vue sur le lac ou si vous êtes en vieille ville.
Un article qui fait plaisir à lire. A force de se considérer comme « riche » on cède devant tout le monde, on soffre une medecine étatique, on augmente les impôts etc. On peut le faire puisqu’on est riche !
En vrac, les choses qui m’ulcerent :
La lex usa, la lex weber, la caisse unique (qui passera en 2015), evelyne, antonio, le gssa, l’impôt progressif
Liste bien évidement non exhaustive….
Il faudra à nouveau s’expatrier.
L’auteur écrit: Depuis dix ans, le coût de la vie en Suisse a explosé. Pourrait-il nous donner les chiffres du changement du coût de la vie incluant les primes maladie et les baisses des prix hypothécaires? Les lecteurs apprécieraient la definition d’”exploser”.
« l’association fait clairement le lien entre la pression sur les loyers et l’immigration »
L’ASLOCA fait surtout le lien avec une politique fiscale favorisant l’accès à la propriété au détriment de la location. Des politiques identiques ont généré des bulles immobilières comparables à l’étranger.
Ce qui est logique : l’immigration n’impacterait pas durablement les loyers à la hausse, dans le cadre d’un marché libre. Tout au plus l’offre de logements s’adapterait-elle à la demande et la hausse serait provisoire. Le problème n’est pas migratoire, il est législatif puisque comme dans la plupart des pays développés, le marché immobilier suisse est très (trop) fortement réglementé.
Notez que les articles mentionnés par l’ASLOCA précisent que l’immigration en question, moteur de la demande locative en Suisse, est constituée d’immigrants qualifiés à hauts revenus, a priori plutôt utiles à l’économie suisse.
Autant votre dénonciation de la hausse du coût de la vie est pertinente, autant l’analyse des causes de cette hausse et vos conclusions sont parfois douteuses, quoique conformes aux idées nationalistes de l’UDC.
Je cherche encore le lien entre la pérennité du « miracle suisse » et l’interdiction des minarets. Votre remise en cause du libre-échange, en revanche, me paraît bien plus inquiétante de ce point de vue.
Même si l’immigration aurait pour effet d’augmenter le prix de l’immobilier ce ne serait pas un problème en soi. Depuis quand la régulation de l’offre et la demande justifie une intervention de l’Etat ?
Etant suisse, je ne peux que souscrire à cette article. Comme nous allons bientôt voter sur une initiative contre l’immigration massive, les médias et les milieux patronaux nous inondent jour et nuit de leur propagande utopiste où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Selon eux l’immigration n’a aucune influence négative sur le marché du travail et sur les salaires. Comme je l’ai déjà ici, je travaille dans l’informatique, et je suis effaré de voir que de plus en plus de sociétés informatique n’engage que de jeunes frontaliers, avec des salaires bien moins élevés qu’auparavant. Par contre tous les prix augmentent. Après on peut voir dans les médias, comme la tribune de Genève, des articles qui nous expliquent qu’AUCUNE étude n’a montré que l’immigration a une influence négatif sur les salaires. On prend vraiment les gens pour des cons.
Je ne suis pas un anti-libéral primaire. Si je viens sur ce site c’est parce que je trouve que les libéraux ont souvent des bonnes idées, mais la libre circulation sans aucune limite et sans aucune protection, je peux en voir les conséquences négatives chaque jour.
@ Floyd
je ne comprends pas comment des immigrés peuvent entrer en Suisse, dans le but de travailler, en acceptant des salaires inférieurs à ceux payés aux Suisses. La Suisse n’étant pas dans l’UE vous n’avez pas à obeir à Bruxellles .
D’ailleurs le choix de la Suisse de ne pas adhérer à l’UE était bien pour se garantir de pouvoir maitriser les flux migratoires.
Pour le tourisme, est-il vrai qu’un Français qui a le pouvoir d’achat de la classe moyenne en France, n’a plus, aujourd’hui, les moyens financiers pour venir faire du tourisme en Suisse en famille, s’il veut des hôtels confortables et des repas de qualité.
Riton:
On ne fait pas parti de l’union européenne, mais depuis un peu plus de dix ans on a un accord de libre circulation avec elle. Ce qui signifie que n’importe quel habitant de l’union européenne peut venir travailler en Suisse. Pour parler de la région ou j’habite, Genève, il y a toujours des savoyards qui venaient travailler en Suisse, et cela ne posait pas de grands problème. Mais depuis l’entrée en vigueur de la libre circulation, des français de toute la France viennent s’installer dans la région, dans la France voisine, pour venir travailler en Suisse. Et ceux là acceptent n’importe quelle condition. On ne peut pas leur reprocher vu la crise qu’il y a France. Mais cela signifie un nivellement pas le bas pour tous les habitants de la région.
Avec tous les accords que nous avons conclu avec l’union européenne, nous sommes de moins en libres. Pour donner un exemple qui parlera aux libéraux, dans plusieurs cantons, les sociétés étrangères qui s’installent chez nous, ont le droit a des déductions fiscales très importantes (je ne sais pas les chiffres exacts). L’union européenne a décidé que c’était une concurrence déloyale pour les autres pays, et nous a obligé à remettre en cause ces avantages fiscaux. Alors concrètement je ne sais pas si cela change grand chose qu’on fasse partie ou pas de l’union européenne.
Floys écrit: Par contre tous les prix augmentent. FAUX. Les prix des telecommunications, équipement ménager, habillement et chaussures, loisirs et culture ont baissé ces dix dernières années.
Lars Pluss:
C’est vrai que je me suis un peu emporté en écrivant TOUS les prix. Mais ce qui est sûr qu’en moyenne la vie est de plus en chère, et si vous vivez dans la région vous ne pourrez que le constater.
Il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, en l’occurrence les bienfaits pour l’économie suisse d’une main d’oeuvre « bon marché ».
Au nom de quoi auriez-vous le droit d’interdire à votre employeur d’embaucher un étranger si il le souhaite ? Si vous pensez que vous avez le « droit » à un certain niveau de salaire cela fait simplement de vous un autre socialiste.
Si un étranger travaille aussi bien que vous pour moins cher et bien tant pis pour vous. La concurrence cela vaut pour tout le monde.
Arn0:
Ce n’est pas une question de droit ou pas, c’est une question de choix de société. Et heureusement le peuple va bientôt se prononcer sur cette question.
J’ai aussi une question pour vous : moi, en tant qu’employé pourquoi je devrais voter libéral ? Pour l’instant je vois surtout les cotés négatifs. Les réponses que j’ai ici c’est surtout (en résumant,et en caricaturant à peine) : ben c’est la vie mon grand, les plus forts et les plus compétitifs survivent et les autres dégagent. Soi tu t’adaptes soi tu sors du système. Après les libéraux s’étonnent que leur discours n’ait pas plus de succès…
Mais ce système n’existerait pas si les consommateurs arrêtaient de mettre en concurrence les produits qu’ils achètent en prenant systématiquement le moins cher. Rien ne les empêche de choisir un produit plus cher parce que fabriqué en Suisse et par des suisses. Maintenant il faut voir deux choses :
– le fait d’acheter un produit moins cher, permet d’avoir plus d’argent pour acheter d’autres produits qui aideront du coup d’autres industries et donc de salariés.
– l’objet de la concurrence économique est d’adapter la production aux choix des consommateurs. Il ne s’agit pas de déterminer qui est le plus beau producteur ou le plus méritant. Les imprimeurs -même négligents- de Gutenberg ont mis sur la paille le plus méticuleux et le plus talentueux des moines copistes. L’objet de la concurrence économique n’est pas de récompenser le mérite, elle a simplement pour but de favoriser les producteurs capables de répondre à la demande. C’est pareil pour les fabricants de diligences lors de l’arrivée des voitures à moteur. Ils ont dû « dégager » comme vous le dites. On pouvait certes forcer les citoyens à continuer d’acheter ces diligences pour aider leurs fabricants mais je pense que vous auriez été le premier à vous y opposer.
Voter libéral c’est avant tout voter pour une société non coercitive qui ne prend pas les citoyens en otage, en les forçant à acheter des produits plus chers parce que produits par une certaine communauté. Le libéralisme laisse la liberté à chaque citoyen d’acheter le produit qu’il désire en fonction de sa conscience et si sa conscience le pousse à n’acheter que des produits fabriqués par des suisses, le libéralisme n’y trouvera rien à y redire.
Qu’on reproche aux étrangers d’être délinquant ou de vivre au crochet du contribuable c’est une chose. Mais qu’on leur reproche de bosser aussi bien pour moins cher c’est vraiment absurde : c’est là une qualité et non un défaut !
Vous n’êtes pas simplement employé, vous êtes aussi nécessairement consommateur (et peut-être aussi propriétaire d’un capital immobilier, d’un compte épargne, d’action…). Et même en tant qu’employé votre salaire dépend indirectement aussi de la bonne santé de l’économie Suisse, bonne santé qui dépend de son ouverture à la concurrence.
et si la suisse libérait son foncier et réduirait la voilure sur l’écologie ?
les prix ne baisserait t’il pas ?
réduisait!
Ce qui est très dommage, c’est que l’article n’explique absolument pas cette inflation. Du coup, je ne vois pas quoi en tirer.
Je l’avais bien dit que ce parti était anti frontaliers! Ces post anti immigrés sont redondants. Disons une bonne fois pour toute, LES TRAVAILLEURS FRANCAIS SONT PLUS COMPETITIFS, c’est pourquoi ils battent les suisses sur le marché du travail. Mais rien empêche les suisses de….travailler et de devenir plus compétitif que les français!
Eh oui ! C’est bien connu dans le monde entier que les français sont les meilleurs dans tous les domaines ( un petit chauvin aussi ? 😉 )
Votre remarque me rappelle aussi que j’ai un ami français qui travaillait dans une boîte informatique à Genève. La direction a décidé de virer tous les gens à Genève et de délocaliser en Tunisie. Comme quoi ! On peut toujours trouver plus compétitif que soi. 🙂
Faut pas travailler dans les boites informatiques.
Faut faire autre chose
Le miroir aux alouettes, l’age d’or c’est terminé.
zorblug:
C’est ‘drôle’ mais les médias suisses et les patrons n’arrêtent pas de nous dire qu’il y a pénurie d’informaticiens. Mais de toute façon l’informatique n’est pas un domaine spécifique qui est touché par la mondialisation, pratiquement tous les domaines sont touchés.
Oui ça s’appelle un gain de compétitivité c’est juste le but d’une entreprise lambda.
Non, les français ne sont pas plus compétitifs, il y a des plaintes d’employeurs suisses qui estiment qu’ils ont un absentéisme et des arrêts maladies en plus grand nombre que les espagnols ou italiens.
Concernant ces français moins payés que les suisses ce n’est que dans un 1er temps, après avoir eu une certaine expérience et ancienneté ils réclameront des hausses de salaires, il faut éviter les visions à court terme façon politiciens.
je n’ai lu que le début, la mauvaise foi des premières lignes m’a suffit. Justement, le reportage « le miracle suisse » ne disait pas que le succès de la Suisse tombe du ciel, il montrait clairement un système liberal et de bon sens, couplé à de la décentralisation/démocratie directe, et écoles non-marxistes.
Cela vient aussi que depuis 2000 le Franc-suisse n’est plus adossé à de l’or…
Voici des documents qui aident à comprendre l’enjeu de cette votation, afin d’assurer un futur indépendant pour la Confédération suisse.
Et tout d’abord un texte relatif à l’initiative à lire, à faire lire et… aussi à redistribuer ! :
VOTATIONS DU 9 FEVRIER 2014
INITIATIVE CONTRE L’IMMIGRATION MASSIVE
1 Les pays industrialisés reconnus (Canada, USA, Japon, Inde, etc.) disposent tous d’une politique d’immigration. Elle leur permet de lutter contre l’immigration illégale, le travail au noir, le dumping salarial, la précarisation des conditions de vie dans le pays, la criminalité et le chômage montants. Invoquer la libre circulation UE comme principe fondamental pour refuser ce droit de contrôle aux Suisses est irrespectueux de la part de nos élus politiques. Aujourd’hui, les accords bilatéraux privent la Suisse d’une capacité de mise en œuvre d’une politique d’immigration autonome, non conforme à la volonté de Bruxelles.
2 Sur recommandation du Grand Capital, l’EU fédérale a édité la directive concernant le détachement des travailleurs étrangers sur un modèle ultralibéral permettant la mise en concurrence des peuples à l’intérieur des frontières européennes (salaires pratiqués selon le niveau dans le pays du lieu de travail additionné des charges sociales pratiquées dans le pays d’origine). En 2005, lors des votations sur les accords bilatéraux, notre classe dirigeante ne nous a pas expliqué les conséquences de ces dispositions européennes. Elle a préféré mettre l’accent sur des mesures soi-disant accompagnatrices qui se sont révélées finalement inappliquées, (cf. motion de la Conseillère nationale Viola AMHERD qui n’a pas été reçue).
Pourquoi la Suisse a-t-elle imposé aux entreprises du gros-œuvre de la construction le modèle de « la responsabilité solidaire des entreprises face à l’immigration de masse due à la libre circulation » ?
Réponse : notre classe politique dogmatique, eu égard aux accords bilatéraux qu’elle ordonne en accord avec Bruxelles, applique la politique élaborée par cette dernière. Ainsi dès le milieu de l’année 2013, la Suisse a mis en pratique une nouvelle disposition de cette directive européenne, relative à la responsabilité solidaire aux seules entreprises de construction (plus tard ce sera le tour des autres branches économiques, en fonction du souhait de Bruxelles). Cela sans débat en Suisse et bien avant que cette responsabilité solidaire fasse l’objet d’un accord définitif et clair entre les 28 membres de l’UE… Elle n’entrera en vigueur probablement qu’en 2016, a souligné Mme Annick LEPETIT, porte-parole PS rapportant ces propos du groupe des députés socialistes français à Bruxelles !
En Suisse à travail égal on tend à donner un salaire égal. Or maintenant, en raison de la directive européenne, la concurrence est déloyale ; car il est possible de verser à un travailleur européen détaché en Suisse un salaire et des charges sociales inférieures de plus de 30% à ce qu’elles sont pour les travailleurs fixes. Dans ces conditions, comment les entreprises utilisant du personnel établit en Suisse peuvent-elles encore rester compétitives face à des concurrents cupides desserrant leurs responsabilités sociales et leurs devoirs économiques, en défaveur de la population de notre pays ?
Des modifications éventuelles de cette directive annoncées par l’UE fédérale ne règleront rien en Europe et en Suisse… en accord avec le Grand Capital. Ainsi en Suisse, le contrôle de l’immigration massive en votation constituera le moyen de rajustement uniforme du niveau de vie du pays, actuellement menacé par une pratique de concurrence déloyale d’origine européenne autorisée par les accords bilatéraux dans notre économie.
3 Avant nos accords bilatéraux avec l’UE fédérale, la Suisse disposait d’une économie qui fonctionnait déjà… clients et entreprises commerçants auparavant par-dessus les frontières, sans accords bilatéraux. Un bon produit s’impose de lui-même. N’ayons crainte d’abandonner ces accords bilatéraux, car les produits de qualité renverseront toujours toutes les barrières pour arriver vers une clientèle séduite et ainsi s’imposer. Pensons à reconstruire le goût du bien commun et soyons soucieux de protéger la solidarité nationale en danger, à travers la répartition de l’aisance, 1er rôle social des entreprises.
4 Etre contre l’immigration de masse, c’est surtout permettre l’entrée d’immigrants aidant à renforcer le bien-être du pays, face à une politique d’ouverture non maîtrisée par l’UE. Cela en répartissant mieux les revenus et par une lutte efficace contre : le travail au noir, l’immigration inégale, la criminalité, le dumping salarial, le chômage montant et la précarisation des conditions de travail en imposant aux travailleurs entrants en Suisse des salaires et des prestations sociales agréés par les partenaires sociaux suisses.
5 Le contrôle des immigrants ne compliquera pas le recrutement de main-d’œuvre étrangère. Au contraire, il va l’optimiser en permettant d’accueillir en nombre les travailleurs dont nous avons besoin, sans exhumer le statut de saisonnier dépassé. Cela contrairement aux affirmations des personnes favorables à l’UE fédérale.
6 Le contrôle de l’immigration ne demandera pas plus de travail administratif que la situation actuelle ne l’exige, puisque les travailleurs étrangers doivent déjà aujourd’hui régulariser leurs rapports de travail. Seuls les papiers échangés différeront de ceux actuellement. Dans un même temps une baisse des effectifs de police et un regain de respect du savoir-vivre et des mœurs suisses pourraient être appréciés par tous…
7 Etre contre l’immigration de masse ne permettrait-il pas de renégocier avec l’UE fédérale ? Et même si, en raison de la clause guillotine, tout l’édifice bilatéral s’écroulerait, cela constituerait-il vraiment une menace rédhibitoire pour notre économie ! Soyons pragmatiques : la Suisse est un petit hors-bord économique et non un pétrolier. Multiplions des accords économiques respectueux avec des pays d’Asie. Il y a là-bas un avenir pour notre Etat-nation.
8 Une politicienne a dit que le contrôle de l’immigration est un poison pour la Suisse. Elle ne considère pas la grande quantité de mauvais cholestérol que nos accords bilatéraux avec l’UE fédérale déversent dans notre économie, sang de notre pays : dumping salarial, risque de coûts accrus du chômage, démographie et insécurité ainsi qu’incivilité montantes, perte de notre culture et de nos valeurs, pollution grandissante, augmentation des fréquences d’expertises des véhicules, contraintes sans valeur ajoutée pour devenir « euro-compatible », etc. Le peuple suisse supporte beaucoup d’obligations jugées inutiles. Il souffre de la baisse de sa qualité de vie, de ses routes surchargées, de ses trains bondés, de ses écoles et de ses hôpitaux débordés !
9 Les politiciens suisses affirment que la paupérisation grandissante, résultant de la concentration du capital et du pouvoir en main d’un tout petit nombre, est causée par la crise économique. Aussi pour y voir plus clair, il y a lieu d’évoquer une suite vraisemblable :
En même temps que cette course effrénée à la concentration des richesses et du pouvoir, Economie Suisse nous propose d’engager les femmes pour lutter contre l’immigration de masse. A première vue, cette proposition séduisante permet aussi à certains ménages – de la classe moyenne – de rester à flot en envoyant épouses et mères de famille au travail. Certes, l’émancipation des femmes joue un rôle important, ainsi que l’offre croissante d’emplois dans le secteur des services où l’activité est moins pénible que dans l’industrie. Mais cette féminisation du travail est surtout dictée par la nécessité… d’atteindre les buts économiques visés. Grâce à cela, demain les salaires pourront à nouveau baisser et le supplément de revenu deviendra à terme insuffisant pour prendre en charge les frais de garde d’enfant(s) …, comme c’est d’ailleurs déjà le cas aujourd’hui en Espagne et au Portugal.
Puis, lorsque ce levier financier sera totalement exploité, il nous sera proposé un deuxième mécanisme d’adaptation : tous ceux qui le pourront allongeront leurs temps de travail. D’autres, de plus en plus nombreux, cumuleront deux ou trois emplois exigeant chacun au moins 20 ( ?) heures de présence. Le troisième mécanisme sera alors la ponction de l’épargne et le recours massif au crédit simple ou hypothécaire gagé sur la résidence principale, dont la valeur ne cesse(ra) d’augmenter… jusqu’à l’effondrement de l’immobilier et le rachat des plus beaux morceaux par…, devinez qui ?
C’est ainsi que le dépouillement et l’asservissement des peuples s’obtient pour le Grand Capital, au nez et à la barbe des honnêtes travailleurs, des bien-intentionnés, des ignorants et des simples d’esprit, tous collaborant à leur insu. Aujourd’hui, les armes sont essentiellement économiques : la pauvreté (réduction de la force du peuple) et la dette (asservissement du peuple)… Aussi il faut être conscient que, durant cette dernière décennie en Europe, les actions du Grand Capital, agissant à travers les organes de l’UE fédérale, ont été couvertes de succès retentissants : il dispose désormais d’une vaste zone territoriale et d’une population à coûts de production de plus en plus faibles, avec des systèmes sociaux différents aux services des populations qui seront finalement déclarés contraires aux règlements économiques européens que la Bruxelles fédérale développe…
Lire les « PRINCIPES DE RICARDO », chapitre 7, d’après l’essai de Robert TORRENS : (…) le taux de profit ne peut jamais hausser qu’en raison d’une baisse des salaires.
10 Pour réduire un peuple en esclavage, on pénètre son territoire, on s’installe chez lui et on lui confisque ses droits, en particulier celui de battre monnaie. De façon inavouée, l’Europe fédérale poursuit la dissolution des Etats-nations en imposant des pratiques de coûts de main-d’œuvre inégaux, appauvrissant ainsi les Européens et permettant de dévaloriser les places de travail existantes en Suisse ! Cette misère montante est révoltante. Un oui le 9 février prochain en faveur de l’initiative contre l’immigration massive permettra à la Suisse de garder le contrôle des niveaux des salaires et des charges sociales pratiqués par les Suisses et les travailleurs européens détachés en Suisse.
11 Selon l’AFP, en France actuellement, un débat sur la limitation de l’immigration fait colère. Au-delà de ce thème récurrent inscrit au programme du Front National depuis longtemps, c’est maintenant l’UMP et son Président, M. Jean-François COPE, qui s’en emparent. Déclarant cette question « trop sérieuse pour être laissée à la gauche et aux démagogues de l’extrême droite », il dépose 41 propositions pour « reprendre le contrôle ». Dans un document de travail d’une trentaine de pages, le groupe de travail UMP coordonné par M. Hervé MARITON déroule des propositions qu’il veut « concrètes, fermes, et justes, inspirées des meilleures pratiques des grandes démocraties occidentales ». L’objectif, explique sans détour le député de la Drône au Journal Le Point, est de mettre en place une immigration non plus subie mais choisie. Un principe fondateur qui rappelle à s’y méprendre le projet porté par M. Nicolas SARKOZY en… 2006. « Nous ne voulons pas d’une immigration subie, nous voulons une immigration choisie », avait-il déclaré alors qu’il était ministre de l’Intérieur.
Cette thématique fait également l’objet d’un rapport que la gauche au pouvoir conduit non sans quelques fuites provoquant une situation facétieuse entre le Président Hollande et son Premier Ministre… Ces évènements peuvent être compris grâce à Internet. Observez l’évolution de la France, comprenez le lien intime entre immigration non contrôlée et insécurité montante, conséquence des volontés de l’Europe fédérale et de ses mécanismes révélés fin 2013 à un peuple de France impuissant face à Bruxelles.
12 …
• Comprendre les motivations de l’actuelle UE imposant une Europe fédérale. Etre conscient des volontés de dissolution des Etats-nations poursuivies par l’UE.
• Comprendre la différence entre l’Europe fédérale actuelle et une autre Europe, celle « des Etats-nations », respectueuse des peuples et de leurs différences.
• M. David CAMERON (Angleterre) veut réformer l’immigration légale …
• Volonté d’indépendance affichée par la Catalogne vis-à-vis de l’Espagne.
• Emeutes en Grèce… ; Trajectoire des Français et de la France…
• Révolte des fourches en Italie…
• Confiscation des dépôts bancaires (bail-in) à Chypres, et demain ailleurs …
• Consulter les sites Web européens concernés et leurs blogs… etc.
XII/2014.
Puis toujours au sujet de cette initiative, encore quelques documents permettant de mieux saisir les actions de l’Union Européenne actuelle et l’enjeu qui pend au nez des Suisses, en matière de souveraineté nationale :
http://www.lecontrarien.com/la-dissolution-de-letat-nation-18-12-2013-edito
http://www.contrepoints.org/2013/12/31/151797-suisse-une-prosperite-en-trompe-loeil
http://dessousdebruxelles.ellynn.fr/spip.php?article184
Enfin, pour savoir où en est la démocratie Suisse et son concept à travers la mise aux ordres demandée par L’UE à ses nombreux vassaux, voici deux articles instructifs. Notamment pour comprendre cette sorte de Grande Alliance de notre classe politique supérieure qui se trouvent légitimée par l’idéologie « économiste » et par la guerre économique :
http://leblogalupus.com/2013/12/31/la-democratie-suisse-a-lepreuve-de-la-mondialisation/
http://lilianeheldkhawam.wordpress.com/2013/09/05/la-democratie-suisse-devoyee/
Bonne lecture. Avec mes meilleures salutations.