Par Jean-Luc Ginder.
Deux données sont fondamentales en économie : les données de l’activité économique et les données démographiques. Leur observation indique que le chômage ne peut pas baisser et ne baissera pas en 2014, mais continuera à augmenter.
Les Français ont bien compris que la dynamique économique n’est pas au rendez-vous en ce début d’année. La croissance de 0,2% de la fin 2013 place le PIB au même niveau que celui de 2008 : le chômage continuera à augmenter.
Toutes les institutions sérieuses dont l’OCDE annoncent que la courbe du chômage ne s’est pas inversée en 2013 mais qu’elle continuera à croître cette année.
Pour amorcer une inversion de la courbe du taux de chômage, un taux de croissance de 1,5% au moins est nécessaire. Ce taux ne sera jamais atteint cette année, il atteindra 1% dans le meilleur des cas, donc pas de baisse de chômage en vue. Pour infléchir la courbe du chômage et dans un cadre général réduire le déficit de la France de manière efficace, il est urgent d’entreprendre des réformes structurelles (telle une réforme des retraites audacieuse ou encore la réforme du mille-feuille territorial entre autre).
Pour l’heure, les mesures prises ne sont pas à la mesure du problème économique de la France. Des réformes drastiques sont à espérer car l’effondrement de la compétitivité française est dramatique. Les moteurs économiques restent bloqués. Pour les relancer, il est maintenant nécessaire de pousser la croissance nationale en profitant de la croissance internationale (par exemple + 4% aux USA) qui favorise la demande extérieure à la France. Mais dans un même temps, les Français doivent être moins ponctionnés pour que l’effet déflationniste soit réduit et pour soutenir l’élévation des revenus. En effet, l’inflation est très faible et donc des progressions minimes de revenus ont pour conséquence des gains de pouvoir d’achat qui viendront soutenir la consommation.
Si on aligne tous les indicateurs, la meilleure des prévisions est une croissance à 1% fin 2014. Cela signifie sans équivoque que les moteurs économiques resteront en panne cette année. Et si on pousse plus loin l’analyse, sur cette même base, les nouvelles réformes fiscales de ce début d’année n’apporteront strictement rien.
On se doit d’expliquer aux Français la fiscalité en place sous peine de risquer une interprétation des plus distordues. En effet, trois croyances sont erronées. La première est de penser qu’en France on ne taxe pas assez le capital alors que c’est en France que le capital est le plus taxé au monde : il faudrait faire le contraire. La deuxième idée est de penser que l’impôt sur la consommation est particulièrement élevé alors que ce n’est pas le cas au regard des pays nordiques qui sont à 25% de TVA. La troisième est que les Français ne savent pas ou ne comprennent pas que les charges patronales payées sur le travail représentent le principal impôt en France, et par conséquence qu’il alourdit considérablement le coût du travail.
Les nouvelles mesures fiscales 2014 liées à ces croyances pour des raisons strictement politiques et non économiques ne serviront à rien et au contraire freineront notre croissance annuelle.
Personnellement je ne peux qu’en vouloir à tous ceux qui persistent à clamer que l’urgence est de taxer le capital. Ce discours démagogique est poison pour notre économie. Nous subissons déjà l’impôt sur le bénéfice le plus élevé. Nous avons des impôts sur le cycle de production qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde. Le capital est taxé sous toutes ses formes, au moment de sa formation, de sa transmission ou de sa redistribution et pourtant certains économistes trouvent judicieux de prétendre que l’on ne prélève pas encore assez… Je persiste à penser et à dire que cela est une source de risques sérieux pour la France. Si on opte réellement pour une politique de relance, il vaudra mieux s’attaquer fermement aux dépenses sous couvert de réformes sérieuses, et non par effet d’annonce de coups de rabot. Une vraie restructuration de l’État avec courage et raison.
Ce sont 20 milliards qu’il nous faudra trouver pour 2015 alors que déjà les rentrées fiscales de 2013 sont inférieures de 10 milliards à la prévision.
J’aimerais faire une petite digression : pourquoi parlez-vous de baisse d’impôts, de baisse des dépenses publiques et de croissance dans le même papier ?
Est-ce un voeu ? Ou une hypothèse de travail sérieuse, qui pourrait être mise en musique par Hollande ?
Vous n’allez malheureusement pas au fond de la mécanique.
Car enfin :
-le moindre milliard de dépenses publiques « économisé » pèserait directement sur la « croissance » du PIB, l’économie de la France étant largement collectivisée. Même l’objectif ridiculement faible de 50 milliards d’économies d’ici la fin du quinquennat est intenable.
Tout le monde le sait, alors pourquoi vous ne le factorisez pas ?
-Hollande NE PEUT PAS réduire les dépenses. Comme avant lui, la crapule Sarkozy, ne pouvait pas non plus les baisser, et les a au contraire fortement augmentées (pour combler le trou de la récession de 2008/2009).
Nous sommes face à une impossibilité arithmétique, liée à une impossibilité politique (je ne peux pas être réélu si la récession est officielle et forte).
-Plus largement, prenez du recul… ça fait exactement 30 ans que chaque gouvernement parle, évoque une « maitrise des dépenses », une « baisse des dépenses »… Or les dépenses ne cessent d’augmenter.
Trente ans… ça devrait nous interpeller non ?
Je reformule donc ma question : pourquoi les gens continuent-ils d’évoquer ces problématiques, l’air docte ?
Si vous voulez vraiment faire de la prospective, il faut sortir de ce carcan mental.
Et partir de ce fait : Hollande ne peut pas réduire les dépenses, donc…. il ne les réduira pas.
Mais confronté à une baisse (inéluctable) de la « base imposable », il va devoir s’appuyer sur l’endettement.
Est-on parvenu à une limite ? Comment réagiraient les marchés ?
Y’a t il encore un marché libre sur les obligations souveraines ?
Quelle forme prendrait l’alliance objective avec Merckel ?
Et le rôle de la BCE dans un tel plan de relance qui pourrait être à l’échelle européenne ?
L’objectif des politiciens n’est pas de faire revenir de la croissance, mais de maintenir non-négative l’évolution de la masse du PIB. Dans une boite privée, on chargerait la barque un exercice et on repartirait sur des bases saines. Ici on parle de plan de relance…
Un plan de relance à l’échelle européenne est-il souhaitable, du point de vue d’autres que la France ? Je ne pense pas. La BCE est-elle prête à s’y lancer, au risque de fragiliser l’équilibre instable du QE caché qui ne marche que parce que l’argent qu’elle émet n’est pas dépensé ? Je ne pense pas non plus. Hollande ne peut, dans son système, que continuer à augmenter les prélèvements, jusqu’à ce que BCE ou peuples disent stop. Les élections européennes sont en train de prendre de l’enjeu, et risquent de faire apparaître un front anti-hollandais en Europe. Il va avoir du mal à s’en dépatouiller.
Est-ce que le QE de l’Europe et des EU ne finance pas en définitive l’industrialisation de la Chine, de l’Inde et des pays émergeants ?
On peut triturer les chiffres comme on veux, réformer l’impôt, faire de grands discours, prendre dans la poche des uns pour donner aux autres …
La réalité est qu’on est endetté jusqu’au cou et que seul un facteur externe qui boosterait l’économie peut nous permettre de nous en tirer.
Exploitons les gaz de schistes comme les US avant de faire faillite. Je ne vois vraiment pas quoi d’autre peut expliquer la reprise des US et pourrait nous permettre de rembourser nos dettes et donner une valeur réelle à toute la fausse monnaie que l’on a imprimée.
Le temps presse, toutes les mesures prises en Europe ont permis de gagner du temps sans régler les problêmes : on a dépensé des richesses qu’on n’avait pas et qu’il faut maintenant trouver d’urgence.
Tous les « commentateurs » précédents ont raison. Chacun avec ces arguments.
Mais , est-ce que vous pensez, ne serait-ce qu’un petit peu a la probabilité que Flanby puisse aller dans votre sens. ??
C’est combien 0,01% , 0,0001%.. Combien ?
Sans l’écroulement du système (que je ne souhaite pas, mais pense inéluctable), aucune chance de réforme.
Ce ne sont pas des politique devant , mais des ambitieux carriéristes. Rien a faire des gens !!
OUCH la faute dans le dessin
Excellente nouvelle ! Les ventes de cigarettes, en volume, ont baissé de 7,6 % en 2013.
http://tinyurl.com/lgpwr7k
Rappel : les taxes représentent 80 % du prix d’un paquet…
Le total des taxes sur le tabac représentent… 10 milliards d’euros !
Alors bien entendu, le lobby crie au meurtre et… « à la lutte contre le marché clandestin ».
Mais la satisfaction n’est pas là : plutôt dans le fait que cela assèche la rapine de l’Etat mafieux.
Effet ciseau… Va falloir « compenser »… Hausse d’impôts ? Endettement ?
Voilà notre arme à l’oeuvre. C’est visible, c’est factuel, c’est simple, immédiat, et ça fait très mal aux mafieux.
Imaginez ensuite le reste : TVA, impôts sur le revenu…
-expatriez-vous
-réduisez votre temps de travail (indépendants, commerçants)
-réduisez votre consommation, vos investissements
Nous les tenons ! On va leur faire rendre gorge.
le nombre de mes amis qui achetent leurs cigarettes à l’etranger….
Je crois tout simplement que le système est à l’agonie…Combien de temps durera t-elle et quelle sera sa dureté la est la question…
Bonjour, pour ceux qui sont intéressés par une étude exhaustive et technique sur le pouvoir de nuisance des syndicats et le chômage structurel français, je vous invite à consulter le lien suivant :
http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/displayArticle.php?articleId=760
Vous y trouverez tout ce dont on a besoin pour défaire tous les présupposés et les arrières-pensées machiavéliques qui sont à l’oeuvrent en France (et ailleurs).