Denis Champart, Responsable de la Qualité à la Fondation pour l’école.
L’étude PISA 2012 de l’OCDE qui vient de sortir a donné lieu à beaucoup d’analyses commentant doctement des évolutions de quelques points ou de quelques places.
Mais paradoxalement, deux de ses résultats statistiquement les plus significatifs sont passés complètement inaperçus, tellement ils sont éloignés de notre culture éducative nationale :
- Sur la démarche Qualité de l’enseignement : « En France, seuls 13% des élèves sont scolarisés dans un établissement leur demandant un retour écrit sur ce qu’ils pensent de leurs leçons, de leurs enseignants et des ressources de leur établissement (soit le plus faible pourcentage de tous les pays et économies participant à PISA 2012). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 61% des élèves sont scolarisés dans des établissements leur demandant de donner leur avis. »
- Sur la démarche Qualité de la formation des enseignants : « les systèmes de tutorat à l’intérieur des établissements sont très peu développés en France et seuls 17% des élèves sont dans des établissements où les enseignants en bénéficient (soit le plus faible pourcentage de tous les pays et économies participant à PISA 2012), contre 72%, en moyenne, dans les pays de l’OCDE. »
En clair : la France délivre un enseignement en boucle ouverte, par des enseignants laissés à eux-mêmes…
Comment s’étonner alors de l’incroyable disparité de la qualité des cours en fonction des professeurs du secondaire, quel que soit l’établissement ? Et de la baisse continue des performances ?
C’est bien évidemment là tout le contraire de la Qualité, qui consiste à auto-évaluer son enseignement et mettre en place les moyens pour l’améliorer là où il pèche, garantissant ainsi à terme d’excellents résultats dans toutes les matières.
Au lieu de se plaindre de ses contraintes pour s’affranchir de toute obligation de performance, le système éducatif français ne devrait-il pas se redonner des marges dans ses méthodes comme dans ses programmes pour se permettre enfin d’être comptable de ses résultats ?
Pour les écoles hors contrat, il y a là un gisement majeur d’amélioration. La Fondation pour l’école a déjà répondu à cet enseignement récurrent de PISA en développant une démarche Qualité adaptée aux écoles libres même petites, le référentiel GABRIEL1. Rappelons ici que son Institut Libre de Formation des Maîtres (ILFM) veille à la formation de ses maîtres d’école tant sur la Qualité de l’enseignement (cahier GABRIEL) que sur le tutorat.
Ainsi, les écoles hors contrat, qui sont en quelque sorte « condamnées » à la performance académique si elles veulent survivre, mettent souvent en place un tutorat des élèves et se soumettent à la vigilante surveillance des parents. Aussi un nombre croissant d’entre elles s’engagent-elles aujourd’hui dans leur démarche Qualité.
- Pour en savoir sur la démarche Qualité. ↩
Il est impossible de noter des profs, cela provoque une hystérie hallucinante chaque fois que l’on essaie.
On se souviendra des sites permettant de noter son professeur, et des débats hallucinants qu’ils avaient provoqué chez ceux-ci.
De la même manière qu’un seul concours réussi UNE fois, suffit à leur assurer un train de vie sans accroc
pendant toute une vie, il suffit d’être présentable UNE fois, le jour de l’inspection, pour pouvoir continuer à végéter le reste de l’année.
Un salarié du privé, non seulement il est « noté » tous les jours, mais en plus, il doit être dans une dynamique de progrès constante.
En France, on trouve normal d’enseigner sur la base de matériaux vieux au mieux de 4 ou 5 ans. La plupart du temps, les profs font leur cours sur des programmes qui étaient encore en vigueur le siècle dernier.
Un consultant dans mon métier, s’il n’effectue pas une veille QUOTIDIENNE, il est complètement dépassé. Même pas besoin de régulation étatique, le marché se charge de l’isoler, il perd sa crédibilité, sa réputation, et donc ses clients.
A l’école, les français trouvent cela normal d’être abreuvés de cours inutiles et dépassés.
Sans compter les ravages de l’idéologie…
Bref, qui est un minimum intéressé par la réussite de ses enfants ne peut les laisser avec comme seule source d’instruction l’école à la française.
c’est d’ailleurs étonnant qu’ils ne se posent pas la question de savoir pourquoi le privé est tant plébiscité ?
j’avoue avoir du mal à concevoir comment un élève aurait les compétences pour juger du travail d’un enseignant et encore plus sur leurs leçons (puisqu’ils faudraient déjà qu’ils les maîtrisent) et encore moins sur les ressources puisqu’ils les ignorent.
un enseignant digne de ce nom n’a nullement besoin d’un retour des élèves, il suffit qu’il regarde le résultat de ses évaluations !