Un article de Baptiste Créteur et h16
En France, rien ne va plus. Notre ministre de l’Économie et des Finances est impuissant pour l’économie nationale, même s’il faut (selon ses dires) mettre à son crédit la reprise européenne. Sans doute un peu ; les entreprises qui veulent s’implanter en Europe le font, grâce à lui, plutôt chez nos voisins que chez nous. Le chômage augmente, les courbes s’inversant après quelques verres et dans les fantasmes présidentiels. La météo est peu clémente ; l’hiver s’est abattu sur le pays qui se retrouve soudainement noyé dans une tempête de quenelles et de facepalms, au point de crisper toute la population.
On sent les uns prêts à frapper sur les autres, ce qui n’est vraiment pas très bisou. Certes, pas autant que des contrôleurs URSSAF qui ont bu mangé après minuit, mais tout de même. Heureusement, le Ministère du Droit des Femmes À Ne Pas Se Faire Taper Dessus voit les choses en grand avec des méthodes qui évoquent des expériences grandeur nature de plusieurs décennies : c’est la lutte permanente pour savoir qui a la plus grosse … implication dans les objectifs du soviet Comité Interministériel aux Droits des Femmes. Un Haut Fonctionnaire en charge de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes a été désigné à la courte paille dans chaque ministère et supervise la mise en œuvre de la Feuille de Route pour l’égalité femmes – hommes, dans laquelle chaque ministre s’est impliqué personnellement.
Cette feuille de route, déclinée dans tous les parfums ministériels (vanille, Justice, fraise, Défense, pistache, Éducation Nationale, etc…) représente donc une somme de petits PDF à consulter à cette adresse avec la fébrilité qui sied lorsqu’une information capitale filtre enfin de ces tours d’ivoire où de si sages décisions sont prises quotidiennement et dégoulinent sur le peuple trop heureux de se faire ainsi oindre à gros bouillons tièdes. Tout ceci fait des tas d’occasions joyeuses de communiquer : une réunion de présentation par ministère, une synthèse, un bilan par le politburö comité central, et des tas de jolis rapports sur cette coopération genrée d’un troisième type au sein des organes (androgynes) de l’État.
On notera des actions d’une rare ampleur, comme le recensement de l’ensemble des commissions consultatives ou délibératives relevant de son autorité par le ministère du Commerce Extérieur qui veillera aussi à promouvoir les femmes Barbara Gould dont la réussite est exemplaire notamment dans le domaine de l’exportation. Le pipeau prend ici des ampleurs d’orchestre philharmonique.
Au ministère du Dressement Reproductif, on s’engage à aller bien plus loin en faisant vibrer les cœurs de l’armée rouge du ministère au son de l’Égalité tout au long de l’année, avec des actions emblématiques. Attention mesdames, Arnaud Montebourg veille sur vos droits :
- Création d’une rubrique Égalité dans l’intranet de la DGCIS en page d’accueil depuis novembre 2012. Oui. Toute une rubrique. Entière. Avec des paragraphes, plusieurs.
- Les informations relatives à l’Égalité seront également régulièrement relayées dans la palpitante lettre interne « Intermèdes », monument éditorial de référence qui soude tant de fonctionnaires consciencieux du ministère, tant en ce qui concerne les évènements ou évolutions introduites par les textes de la fonction publique ou les politiques publiques promouvant l’égalité professionnelle. La palpitance gagne ses lettres de noblesse.
Ça décoiffe, ça dépote, ça pousse de la mamie en déambulateur, ça, môssieu ! MalHeureusement, ce n’est pas tout : certains ministres limitent leurs ambitions à la publication de leur newsletter et au choix des rubriques de leur internet. Arnaud, lui, va bien plus loin et n’hésite pas, au nom de l’égalité, à raviver la discrimination :
- Le soutien à l’entrepreneuriat et notamment féminin constitue une action prioritaire.
- La lutte contre les stéréotypes en faveur de la mixité des métiers sera poursuivie
jusque dans les chiottes s’il le faut oh pardon. - La production de données sexuées dans le domaine économique sera continuée.
Le soutien à l’entrepreneuriat féminin, aussi appelé discrimination positive, est une discrimination. La discrimination, c’est mal, sauf quand c’est Najat qui pratique ou fait pratiquer. Et puis la mixité des métiers ravira vraiment celles qui pourront alors enfin concilier leur vie de famille avec leur profession de marin-pêcheur.
Mais au-delà de ces réjouissants projets, la production de données avec des petits zizis et des petites foufounes pardon sexuées est surprenante : en France, on se refuse à établir des statistiques distinguant l’appartenance à quelque groupe que ce soit, surtout s’il s’agit d’une minorité. Impossible de savoir qui remplit les prisons (Zemmour a payé pour avoir tenté), impossible de tracer les origines des uns et des autres, c’est parfaitement interdit, discriminatoire, attentatoire au vivre-ensemble, et pour tout dire, ça frôle le délit de quenellage. Mais alors, à quoi la production de statistiques sexuées pourra-t-elle bien servir ? À tout hasard et si certains veulent une réponse (ou simplement saluer l’action des ministères que vous payez avec vos impôts), sachez que tous seront représentés au Global Summit of Women à Paris en juin 2014.
(Au passage et en aparté, on peut se demander ce qui se passerait si nos ministres avaient l’idée aussi sotte que grenue d’aller s’afficher à un hypothétique Global Summit Of Men… Comme quoi, l’égalité est finalement quelque chose d’extrêmement subjectif par les temps qui courent.)
Comme on le voit, la protection des femmes avance et les place de mieux en mieux à l’abri de la violence. Si quelqu’un est contre, qu’il le dise maintenant ou se taise à jamais. Oui, vous, là-bas, au fond ? Pardon ? Oui ? Ah… Comment ça, ça ne vous arrange pas ? Hum… D’accord : notons (et veillons à inclure dans les feuilles de route de l’année prochaine) que les femmes doivent être protégées de la violence, sauf si elles sont consentantes, et encore moins si elles sont volontaires : on découvre en effet l’histoire ahurissante de deux agents de la SNCF qui ont payé deux mineurs (tout effet pervers d’un système judiciaire en pleine déliquescence étant bien entendu à écarter) pour les agresser afin d’obtenir des congés.
Notons que si elles avaient fait partie d’un syndicat, nul doute que ces congés leur auraient été accordés ; leurs motifs étaient légitimes puisqu’on apprend de l’enquête relayée par les médias que :
L’une voulait se consacrer à la danse, l’autre rejoindre sa famille en Guadeloupe.
Mais tous n’ont pas la même chance. Certains, certes mal affûtés, oublient que l’agression doit être simulée ; à ce sujet, certaines femmes sont d’excellentes simulatrices et ont réussi le tour de force de faire croire qu’elles avaient un lien juridique avec la présidence de la république, voire qu’elles effectuaient un travail réel et mesurable dans l’un de ces innombrables ministères croupions que notre République s’enorgueillit de pouvoir payer avec ses fonds replets.
Et lorsque l’agression n’est pas simulée, cela devient comme un statut facebook trop genré : compliqué. Finalement, tout ceci est bien fait pour ces hommes qui, lorsqu’ils paient des syndicalistes pour les séquestrer, se font réellement séquestrer, et dans de mauvaises conditions en plus ! Pas de vacances aux frais du contribuable de la princesse au bout du compte, ni d’inquiétude pour les syndicalistes qui après tout ne faisaient que leur travail de nuisance.
On le voit bien, la France est entre de bonnes mains. La cohérence d’ensemble est garantie par l’égalité variable des uns et des autres devant la loi ; l’égalité hommes-femmes est assurée, puisqu’elle a été décidée en haut lieu et sera surveillée par un comité, ce qui constitue comme chacun sait un gage de réussite ; les travailleurs sont toujours honnêtes, en particulier lorsqu’ils se sentent investis d’une mission de service public ; les patrons, ces voyous, se font gentiment séquestrer par de sympathiques syndicalistes qui reconnaissent ici implicitement que la justice a toujours su être suffisamment égale pour eux et continuera, on en est sûr, à l’être dans l’avenir.
Dormez bien, braves gens ; grâce à vos dirigeants compétents et à leurs feuilles de sentiersroutes lumineuses, vous serez tous égaux dans la misère.
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Sur le web
Mais que combattez vous? Le féminisme? l’égalitarisme?l’état? Parce ce sont des problématique bien différentes. Et ne nécessite pas les même solutions.
Prenons l’exemple du Japon, il se lance dans un QE monstre une relance publique pharaonique, alors que l’entré des femmes sur le marché du travail aurai et la capacité d’améliorer les compte publique, et la croissance. Si le japon prenait des mesure contraignante pour imposer des salaires égale ect… cela aurai un effet positifs sur l’économie. La France n’est pas du tout dans cette position puisqu’elle a un taux d’activité des femmes assez bon.
Pour ce qui est de l’égalité, prenons l’Inde et des castes. C’est évident que l’abolition du système de caste et la mise en place d’une discrimination positive a amélioré la situation économique de l’Inde. C’est aussi évident qu’aujourd’hui c’est une énorme usine à gaz puisque l’essentiel de l’Inde faisait parti des basses castes.
Singapour est l’exemple même d’un état autoritaire et omniprésent qui a réussi. La Suisse est totalement différente. Quel voie voulez vous?
La nuances manque cruellement à votre éditorial.
Si vous avez raison, alors c’est que le Japon a bien changé. Le Japonais reste souvent au boulot la nuit, après avoir été dîner et boire avec ses collègues. Je vous souhaite bien du plaisir pour convaincre la thésarde japonaise que c’est un mode de vie plus agréable que celui de ménagère entre ménagères toute la journée, parce que celles que je connais ont justement préféré cette vie de ménagère. Les Japonaises ne sont pas demandeuses du tout de ce que voudriez leur imposer, ou alors elles émigrent. J’en connais plus mariées à des occidentaux que volontaires pour être autre chose que vendeuse de grand magasin au Japon…
J’impose rien il se trouve que cela fait parti des recommandations faites au japonnais depuis des années.
Mon problème n’est pas tant de savoir si les japonaises veulent travailler, que si les forcer rapporterai de l’argent(en prenant en compte que l’état est mal placé pour faire le job). Singapour est l’exemple même de pays ayant implémenté ce genre de réforme.
Je pense que beaucoup confondent le fait que le libéralisme n’ai pas pour but l’égalité, avec le fait laisser des anomalies de marcher perdurer. Le marché du travail dual est une anomalie comme tous les marchés duaux. Pour moi ce n’est rien de plus qu’un cartel s’organisant pour que la structure des prix du marché du travail avantages les hommes, comme en France les marché du travail avantage les salariés de grandes entreprises.
Le libéralisme est d’abord une affaire d’éviter d’imposer ses choix aux autres. Qu’on les appelle recommandations ou incitations plutôt qu’obligations ne les rend pas plus acceptables. Vous parlez d’anomalies à empêcher de perdurer, mais qu’est-ce qu’une anomalie ? Là, on s’aventure sur un terrain très dangereux, pour moi il n’y a pas d’anomalies, il y a des fautes graves et des originalités incompréhensibles au profane, mais pas de situation intermédiaire. En France, ce n’a pas toujours été le cas, mais sauf erreur à travail égal les femmes sont aussi bien payées que les hommes. Dans tout un tas d’endroits, notamment les administrations politiquement correctes, elles sont même mieux promues et payées qu’un homme qui travaillerait le même nombre d’heures, à la même tâche, et en interrompant sa carrière pour des paternités. Ca, oui, c’est une faute, parce que le principe « à travail égal salaire égal » ne doit pas subir d’exception. Mais des cartels pour instaurer et maintenir des systèmes à deux vitesses, laissez-moi rire. Dans le monde concurrentiel, on n’accepte pas de perdre de l’argent pour des principes de ségrégation. Ce sont aussi d’abord les règlements étatiques qui favorisent les salariés de grandes entreprises.
Pour moi une anomalie c’est deux prix différents pour le même bien. On est d’accord que normalement shorter l’un être long sur l’autre est suffisant. Même si c’est plus complexe dans l’économie réelle, la vérité des prix est pas trop loin.
Pour l’organisation du travail vous oubliez que cette organisation ne tombe pas du ciel, il y a notamment un certaines « force » syndical qui veille au grain.
Je ne suis pas pour passer en force ce n’était que des suppositions, mais l’autoritarisme peut rapporter plus que le QE et la relance de base.
Je voudrais également faire un commentaire à propos des Japonaises. Elles ont le choix entre faire des enfants et rester à la maison, l’école maternelle est hors de prix, ou ne pas avoir d’enfants et travailler. Je peux citer le cas de ma belle-fille japonaise qui a eu deux enfants, elle a subi une stagnation notoire dans son travail en raison de ses deux congés de maternité d’un an (les enfants ne sont pas admis à l’école maternelle avant l’âge d’un an) et la proximité de ses parents lui permet de disposer de leur aide pour la maison. Elle aime son métier et tente de concilier ce dernier avec son métier de mère de famille. Le système des « jeunes filles au pair » n’existe pratiquement pas au Japon et encore moins la domesticité. Tout cela fait d’ailleurs que le taux de natalité du pays est très faible. Le nouveau gouvernement n’a pas vraiment envie de bousculer les traditions séculaires du pays, ce serait mal venu et incongru ! Et pourtant, le Japon est un pays peut-être encore plus dirigiste que la France !
« Mais que combattez vous? Le féminisme? l’égalitarisme?l’état? Parce ce sont des problématique bien différentes. Et ne nécessite pas les même solutions. »
Le féminisme est imposé par l’état
L’égalitarisme est imposé par l’état
Tout reviens à un seul problème : la volonté de l’état de contrôler la vie des citoyens.
L’état devrait se limiter à garantir la liberté et la sécurité des citoyens. ( qu’ils soient homme ou femme, riches ou pauvres)
De nos jours, le féminisme, l’égalité… sont gérés par l’etat. D’ailleurs l’égalité qu’ils veulent n’est pas une égalité de droit. Ces notions sont instrumentalisés pout une clientèle qui n’acceptent pas que la nature fait que l’on est tous différents et qu’ils les veulent gommer. De ce gommage naît de nouvelles inégalités car si un reçoit des choses en plus un autre en aura en moins.
Je propose la parité dans:
-Les mines
-L’armée
-La sidérurgie (Enfin ce qu’il en reste …)
-Le BTP (Vous savez, les menus travaux dans le froid …)
-Le transport routier
-La pêche
-La maçonnerie
-…..
Pourquoi l’égalité H/F devrait-elle exister uniquement en politique ou dans le tertiaire?