Affaire Dieudonné : peut-on rire de tout ?

Quand la politique se fait juge et partie sur la liberté d’expression accordant aux uns ce qu’elle refuse à d’autres, la République n’est plus qu’une dictature déguisée et la démocratie une mascarade.

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Dieudonné (Crédits : Alexandre Hervaud, licence Creative Commons)

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Affaire Dieudonné : peut-on rire de tout ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 11 janvier 2014
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Par T. Matique.

 

En septembre 1982, Pierre Desproges avait déclaré sur France Inter :

« Premièrement, peut-on rire de tout ? Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ? À la première question, je répondrai oui sans hésiter. À la deuxième question, c’est dur… »

Il n’a pas hésité à faire un sketch « On me dit que des juifs se sont glissés dans la salle ? »

Puis dans son sketch « Que choisir ? » à affirmer « Eh bien, pour être tout à fait franc, en 1940, j’ai longtemps hésité entre la Résistance et la collaboration ».

Aucun scandale. Aucun procès. Pas d’intervention censurée. Pourtant, les propos étaient clairs et sans ambiguïté. Même son sketch « Rachid- Les rues de Paris ne sont pas sûres » n’a pas fait l’objet d’un lien de cause à effet voire d’une riposte de patriotisme. Être la coqueluche des médias ça aide, ça vous donne du talent ou ça l’intensifie, ça vous donne le droit de dénigrer une communauté, de faire de la dérision sur des atrocités et de faire l’apologie d’une autre communauté.

Même Gainsbourg n’était pas en reste avec ses deux citations : « Qui a coulé le Titanic ? Iceberg, encore un juif » et « Juif : ce n’est pas une religion. Aucune religion ne fait pousser un nez comme ça ». Mais lui était issu d’une famille russe juive et était un provocateur reconnu.

Force est de constater qu’en France les propos inqualifiables sont condamnables en fonction de ceux qui les prononcent au gré des valeurs collectives imposées par la politique de l’État et non par une décision personnelle propre à chaque individu, ni même en application de la loi.

Au lieu de laisser faire la justice, nous avons à l’heure actuelle un gouvernement qui mobilise tout le pouvoir législatif et les médias, puis fait politiquement pression sur un Conseil d’État qui est saisi et prend une décision en référé en à peine 4 h 30 en accord avec lui ; un délai record pour une décision sur des « risques » de trouble à l’ordre public. Une décision qui vient d’être confirmée à Tours et laisse augurer un maintien de la pression politique au détriment d’une justice sur le fond.

La liberté d’expression condamnée, censurée, sans pouvoir se défendre, sans avoir été réellement jugée et sur le fondement d’un hypothétique risque. Nous avons assisté au rouleau compresseur du pouvoir exécutif et à ses effets sur le Conseil d’État. Un rouleau compresseur à la carte, qui était en panne pour Charlie Hebdo et ses caricatures de Mahomet, pour le site « Résistance républicaine » et les propos tenus par Christine Tasin : « L’islam est une saloperie et c’est un danger pour la France », etc.

imgscan contrepoints 2013-2562Quand la politique se fait juge et partie sur la liberté d’expression accordant aux uns ce qu’elle refuse à d’autres, la République n’est plus qu’une dictature déguisée et la démocratie une mascarade. Dans cette volonté d’ordre républicain et de respect de la dignité pourquoi ne pas avoir aussi interdit les derniers spectacles de Guy Bedos, lui qui dans son sketch « Paul Henri n’est pas méchant » avait dit :

« C’est pour ça que j’ai été très heurté par ce Thierry Paulin, là, le nègre homosexuel, qui en avait ratiboisé une vingtaine… Vu ses origines, il les aurait mangées encore… On aurait pu plaider l’alibi culturel… Mais là… Indéfendable… Quelle société absurde !… »

Lui aussi qui, dans son dernier spectacle inénarrable insulte Nadine Morano ?

Parce qu’il ne pense pas ce qu’il dit ? L’État et les journalistes sont-ils aussi dans la tête des gens pour savoir si ils pensent ou non ce qu’ils disent ? Le fait est qu’il l’a dit et qu’il a toujours revendiqué son attachement à la gauche.Tout comme son fils, Nicolas Bedos dans sa publication « Indolence insulaire » sur le site de Marianne, où non seulement il est à la limite de l’insulte envers les militants de l’UMP, tant la parodie est grossière mais de plus il finit sont récit par « Enculé de nègre » puis persiste dans le dénigrement ciblé dans « Un voyage en Chirac » en évoquant des autochtones oisifs.

Là, le rouleau compresseur du pouvoir exécutif ne bouge pas. En fait, il faut être sympathisant socialiste pour avoir le droit de faire de l’humour noir et être publié par un nom républicain pour être forcement dans son droit. Un spectacle ou un écrit d’un sympathisant de gauche n’est pas du militantisme ni de l’apologie de la haine. Ce sont des artistes, voyons. Et puis, comme l’a affirmé Guy Bedos pour se justifier de l’insulte faite à Nadine Morano : « On a fait une loi de jurisprudence qui s’appelle le droit à l’humour et normalement je suis protégé par ça…»

Une façon de blanchir, par la même occasion, l’utilisation du mot nègre.

À deux poids deux mesures et quand la liberté d’expression est mise sous tutelle par un pouvoir exécutif, pour ces représentants d’un ordre moral socialiste, s’opposer à la censure d’un spectacle revientà cautionner le fond de certains propos, à contester l’ordre républicain ou à être ignorant et inconscient de l’ampleur de la barbarie de la Seconde Guerre mondiale.

Si le rire est le propre de l’Homme, ce n’est plus sa propre conscience et sa propre morale qui déterminent le bien-fondé de son rire, mais l’État. En fait, chacun de nous est considéré comme trop crétin pour savoir faire la part des choses et les libertés individuelles trop déviantes, selon la conception socialiste, pour s’exprimer sans tuteur. Il est vrai qu’à présent nous avons un cortège de comiques et de moralisateurs à l’Élysée, capables de faire la part des choses ! Le sens de l’à-propos est si développé chez eux qu’ils savent comment faire rire des représentants du Crif en évoquant le retour d’Algérie « sain et sauf » de Manuel Valls en précisant « C’est déjà beaucoup ». Il y a de quoi rire jaune sans vouloir offenser les Asiatiques. Eh oui ! Il nous faut peser les mots au cas où ce qui était permis avant, ou du moins toléré, ne devienne une atteinte demain.

Au fond, ce rapport de force engagé par le pouvoir exécutif de l’État, avec l’accord du pouvoir législatif et le soutien de bien des journalistes, est non seulement une atteinte à la liberté d’expression car, implicitement, il hiérarchise la notion d’atteinte à la dignité, mais de plus il supplante le pouvoir judiciaire et le droit à la défense, il crée un clivage et des tensions entre communautés en intervenant politiquement et de façon combative en faveur de l’une d’entre elles, il condamne tout spectateur de leur cible et fustige tout détracteur à leur méthode. Tant de mobilisation du pouvoir exécutif pour un seul homme et tant d’exceptions face à d’autres personnes ayant des propos tout aussi condamnables selon les valeurs républicaines invoquées, et pour certains condamnés par la justice, c’est de l’épuration idéologique, du conditionnement à la pensée unique, la leur.

Quand le curseur socialiste permet aux humoristes sympathisants de porter atteinte à la dignité des Noirs et des musulmans, tant d’acharnement politique transforme malheureusement leur cible en une victime pour bien des épris de liberté et de justice, même tous ceux parmi eux qui désapprouvent ses idées et ses propos. L’expression de la désapprobation de propos haineux est fondée mais la violence politique du pouvoir exécutif, qui plus est sur une seule cible, avec l’aval du pouvoir législatif est contestable.

Les faits nous prouvent que, contrairement aux propos de Pierre Desproges, nous ne pouvons rire de tout, du moins 30 ans plus tard… Pas même des blagues de Hollande.

« … Bon ! Parlons d´autres choses ! Parlons de la situation, tenez ! Sans préciser laquelle ! Si vous le permettez, je vais faire brièvement l’historique de la situation, quelle qu’elle soit ! Il y a quelques mois, souvenez-vous la situation pour n’être pas pire que celle d’aujourd’hui n’en n’était pas meilleure non plus ! Déjà, nous allions vers la catastrophe nous le savions … Nous en étions conscients ! Alors, je vous pose la question, mesdames et messieurs : est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nous l’éviterons ? D’ailleurs je vous signale entre parenthèses que si le gouvernement actuel n’est pas capable d’assurer la catastrophe, il est possible que l’opposition s’en empare  »! – Extrait de Parler pour ne rien dire de Raymond Devos

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  • Merci de cette prise de position.Ce sont des jours graves pour la démocratie et la liberté d’expression

  • Merci
    Tout est dit mais pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font…

    • Justement ils savent ce qu’ils font, comme ils l’ont fait pour Cahuzac : traquer sans pitié les brebis noires de leur camp qui auraient laisser le naturel revenir au galop.

      Le « fasciste » qu’il ont découvert n’est pas conforme aux critères mis en place pour le définir, pas grave. C’est un fasciste quand même, faudra l’éliminer par tous les moyens.

  • bah ! une chose que n’avait pas prévu le sieur valls ; c’est que son intransigeance envers dieudonné a rapprocher les fans de celui ci , lesquels fans sont blancs , blacks, beurs, donc de toute origine et de toutes classes sociales ; j’espère pour valls que ceux ci ne vont pas se monter le bourriquot contre les juifs sionistes nottament , sinon bonjour les dégats ; encore que je suis un peu rassuré la dessus puisque hier un jeune des cités disait je cite  » valls et cie , ceux qu’ils veulent , c’est diviser pour mieux régner  » ;

  • L’auteur se borne à cette affaire, et l’opinion y est très bien exprimée.

    Si l’on ajoute à cette interdiction arbitraire l’affaire des sympathisants Manif pour tous arrêtés pour port de t-shirt non conforme, ou l’embastillement de l’opposant « Hollande-Demission » ; et que l’on pose en face, la tolérance vis-à-vis de syndicalistes preneurs d’otages, la tolérance vis-à-vis de chanteurs incitants à tuer des flics ou bien encore la bienveillance médiatique vis-à-vis d’un Bertrant Cantat qui lui ne fait pas que parler mais agir, et bien nous sommes effectivement en dictature Montagnarde ou Bolchévique.

    Fuyez!

  • « une décision sur des « risques » de trouble à l’ordre public. »

    Cela me fait penser à un certain article du code pénal soviétique qui prévoyait une peine de prison (et de camps) « pour idées antisoviétiques en gestation. »

    «[…] les libertés individuelles trop déviantes, selon la conception socialiste,  pour s’exprimer sans tuteur. »

    Est-ce bien de E. Zamiatine ? (je peux faire une erreur…) :
    « Le seul moyen de délivrer les hommes du mal, c’est de les délivrer de la liberté. »

  • Je ne vois rien de choquant, c’est dans la tradition jacobine de choisir les spectacles pour le peuple. Cf. le théâtre en 1793.

  • Je confirme cet article et je confirme même que l’humour, de gauche, en France est autorisé, sur tous les sujets et sur tous les tons, car bienséant, car la sociologie politique et médiatique, artistique, est de gauche, alors que dès qu’on franchit les Pyrénées du centre, tout dérapage est interdit. c’est a démocratie populaire à la Française, matinée RDA, avec un fondamental URSS quand il s’agit de l’ENA et de la SS, avec les procureurs de type Béria, Vichinsky et Lyssenko, mais sans la balle dans le canon pour l’instant. Par contre, les fosses (à chômage) sont déjà bien ouvertes et remplies pour les récalcitrants, les déviants, les impurs, les opposants à la cause et à la doxa. Evidemment que l’on peut rire de tout ! Même les juifs rient de la shoahs et leurs blagues sont atroces et tout le monde rigole bien, même les goys… tant que c’est eux qui les font. La dernière blague que devrait faire Dieudonné et que tout le monde trouverait drôle : dire et affirmer, prouver qu’il est de confession juive. Alors, évidemment, tout lui serait pardonné. Dernière question. Y-a-t-il des juifs au Front National ? Cela ne m’étonnerait pas. En tout cas, y’en a un paquet dans la communauté qui se sont mis derrière Staline et que ça n’a pas gênés de soutenir quand le communisme a envoyé 100 millions de personnes en voyage de noces avec la faucheuse en première classe sans procès. Oui, l’humour comme l’indignation collective est bien sélective, même chez les juifs mes amis. Et puis là, utiliser l’Etat et sa force de coercition pour les basses besognes communautaires, est-ce digne de vous ? Commencez par faire le ménage chez vous ! Mais a-t-on encore le droit de dire cela en France ? On verra si la censure s’applique aussi aux propos francs, directs et étayés par des faits historiques que l’on doit aussi dénoncer. Il n’y a pas une communauté (du « bien » ou « le peuple élu », de « race supérieure ») qui a tout les droits d’un côté, et de l’autre toute la communauté des français qui devrait se plier à ses oukases et ses exigences. La démocratie est à ce prix, sinon, la France n’est plus une démocratie, ce qu’ont prouvé les dernières exactions de notre Etat envers la liberté d’expression cette semaine. Moi je crois et je vos depuis longtemps que la France et malheureusement une des dernières républiques socialistes soviétiformes.

  • Allons encore un petit effort de « mémoire »:
    J’ai choisi la liberté ….par Krawchenko
    L’Aveu de Kosta Gravas
    Au fait, quand allons- nous bénéficier un traitement de faveur pour l’enseignement de l’histoire?
    Toutes les pages droites des manuels sont bien renseignées sur l’atrocité des crimes nazis, Pinochet, Franco etc…et c’est heureux !
    Diable, on cherche, en vain, les pages gauches!
    L’abomination Et la honte de ces régimes Lénine Staline Mao n’a donc pas droit à être connue et enseignée à nos enfants ?
    Quelle complicité et duplicité de notre « élite » autoproclamée !…
    Et pourtant régulièrement élue depuis plus de 40 ans ?
    Voilà où nous conduit la confiscation sournoise de la démocratie par une caste à qui notre peuple confie son destin …ayant abdiqué tout esprit critique
    Merci à E. Plenel et Mediapart pour sa Leçon et sa clairvoyance

  • Tout comme il est possible de faire de l' »humour » noir à l’encontre des cathos, etc…. Et oui, certains sont plus égaux que d’autres en ce pays, qui est devenu une véritable cocotte minute prête à exploser….

  • – La carte n’est pas le territoire.
    – La carte ne représente pas tout le territoire.
    – La carte est auto-réflexive

    Autrement dit :

    – Les mots NE SONT PAS ce qu’ils représentent ou symbolisent.
    – Les mots NE SONT PAS TOUT ce qu’ils représentent, PAS TOUT.
    – Le langage est auto-réflexif, on peut parler à propos du langage.

    Alfred Korsibsky

    Tant que les mots et les faits seront confondus, des gens auront peur en entendant le mot « requin », ils souffriront en entendant le mot « torture », ils ressentiront amour, haine ou indifférence au mot « juif », etc…

  • Bilan socialiste:
    Des associations “d’extrême droites” dissoutes;
    Une loi permettant le flicage sur internet et la géolocalisation sans l’aval d’un juge;
    l’Interdiction à un humoriste de se produire;
    L’endoctrinement dès l’âge scolaire prôné comme méthode normale pour changer les gens sur bien des sujet (genre, égalité homme femme)
    Un jeune manifestant en prison pour opposition à un projet de loi

    Je n’aime pas bien ce “Dieudonné”, surtout à le voir adoré par un tel public. Je ne suis pas sur qu’il soit opportun de lui offrir une tribune de martyr.

    Quand un ministre parle “d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel”, cela sonne comme une “ambition prométhéenne [de] créer un homme nouveau”, un retour aux discours anciens de dictateurs avec lesquels l’intelligentsia française n’a jamais réellement rompue (pour ce qui concerne les rouges).
    Cette ambition partagée par le national-socialisme du Reich et par le « parti » en URSS est en soit un totalitarisme, en ce qu’elle prétends transformer tous les hommes quoi qu’ils en aient. Si la France socialiste partage cette ambition, il est inévitable qu’elle partagera tôt ou tard les méthodes.

    Aujourd’hui, je crains que ne tombent des tabous, que sous le masque des valeurs républicaines invoquées sans cesses mais jamais définies ne s’avance la fin des libertés formelles.

    Un humoriste interdit pour des mots scandaleux
    Deux lycéens virés pour un geste connoté
    Demain, des sanctions pour l’ambigu ? Pour le choquant ? Pour l’amoral ? Pour le blasphématoire ?

    Le problème des décisions de restriction des libertés fondamentales, ce n’est pas leur point de départ. Il doit, nécessairement, être le plus consensuel possible. La possibilité étant désormais ouverte, nombreuses seront désormais les demandes de nouvelles censures. Sur quels points, jusqu’à quel point leur sera t-il donné satisfaction ? L’étape ultime est la censure de la contestation de la censure.

    Nous n’y somme pas encore. Quoi que si le pouvoir appartenait à certains éditorialistes…

  • D’accord sur un point : ce n’est pas à l’exécutif de juger des limites de la liberté d’expression. C’est à la justice, que dis-je, aux juges qui in fine tranchent avec leur lirbre-arbitre et ne sont pas les executants froids de la loi. Surtout dans ce cas : l’antisemitisme politique et l’appel a la haine ne sont pas des delits d’opinion, ce sont des delits. Ne tombez pas dans le dieudonnisme qui voudrait vous faire passer la haine des juifs, comme un droit, une liberté, comme on peut etre ecolo, liberal, socialio, etc. Faire passer un discours de xenophobie quel qu’il soit comme une opinion comme une autre, un horizon politique comme un autre, voila l’abjecte quenelle que DD et ses ideologues professionnels qui spamment discretement tous les commentaires de vos articles essayent sournoisement de nous glisser dans la tete. J’espere que vos lecteurs innocents lisent casqués.

    • Je pense que donner aux juges le pouvoir de censurer, ou réprimer, tel personne ou tel propos, c’est déjà le doigt à l’engrenage. Pour preuve, c’est déjà le cas pour ce qui concerne Dieudonné.
      La seule exception qui me paraît acceptable, c’est l’incitation, et je dirais plutôt l’exortation, directe et sans ambiguïté à la violence, que ce soit contre telle groupe ou telle personne.
      Mais même en se limitant à ce seul cas, peu de rappeurs, et peu d’ultra-gauchistes, auraient encore le droit de s’exprimer.
      Non, la vrai limite au droit d’expression, c’est la liberté de chacun de transformer les propos en actions ou pas, et sous sa propre responsabilité. Ou, plus simplement, la liberté d’écouter ou pas les propos tenus.

      Interdire Dieudonné, ce n’est pas seulement priver un individu de sa liberté d’expression, c’est aussi priver des milliers de personnes de la liberté de l’écouter, en postulant qu’ils ne sont pas assez responsables pour rester dans le cadre de la loi. Notez aussi qu’en les considérant comme irresponsable sur ce plan, on les exonère aussi de leur responsabilité face à leurs actions. C’est de cette logique que découle la tendance à définir chaque délinquant comme victime de la société.

    • Faire intervenir la justice dans l’éthique c’est déjà une atteinte aggravée aux libertés.

    • Bien sur qu’on le droit naturel de tenir des propos antisémites ou racistes. On a le droit d’haïr qui on veut pour les raisons que l’on veut et on a le droit de le crier haut et fort : c’est complètement idiot, mais c’est un droit.

      Si on doit interdire une opinion parce qu’elle est contraire à la dignité humaine ou politiquement dangereuse pourquoi ne pas pas interdire l’expression des opinions socialistes ?

    • Il n’y a a pas de limite a la liberté d’expression. Elle est une et indivisible.
      Dès qu’on la divise, on va la diviser ensuite infiniment .

      • Aux articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :
        « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
        « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

        Le spectacle  » le mur »constitue en soit un trouble a l’ordre public

  • http://www.youtube.com/watch?v=44GcXnrr5Aw

    Un petit récap des ennuis de Dieudo depuis 2001. Il est clair qu’il existe une justice à deux vitesses, le racisme anti noir ou arabe (qui sont des fait biologiques indépassables) ne « bénéficie » pas des mêmes faveurs qu’un critique des juifs ou du sionismes (qui sont des choix religieux ou politiques).

    •  » le racisme anti noir ou arabe (qui sont des fait biologiques indépassables) »

      Vision de blanc, sans aucun recul. Par ce propos, on peut comprendre que le racisme anti-blanc n’existerait pas et que les noirs ou les arabes seraient exempts de ce genre d’évaluation.
      Ensuite, dire qu’il existerait un fait biologique est totalement ridicule. On pourrait, à la rigueur, parler de fait culturel et on serait encore loin de la réalité.

  • Le PS veut s’attribuer le monopole de la haine. Il veut pouvoir nous dire qui détester et veut pouvoir détester ceux qui ne détestent pas les bonnes personnes.

    • Les socialistes ont tout bêtement un complexe de supériorité évident.

      – pour les uns c’est du au fait de ne jamais se confronter à la réalité. Il n’ont pas l’expérience de la limite en toute chose, de l’inexistance de la perfection ou de la vérité absolue.
      – pour les autres, la sensibilité de gauche est une auo-justification : ce sont des gens aisés qui compensent par une pensée bobo-socialiste. Il va de soi qu’ils ne se sentent encore plus authentiques et supérieurs aux autres de faire un choix contraire à leur condition. (Enfin choix à appliquer surtout aux autres bien entendu).

  • Le combat de Dieudonné contre les sionistes agressifs et racistes , alors qu’il y eut des sionistes admirables, tel Buber et Magnes, qui ne voulaient pas d’un état juif et qui prédirent la catastrophe qui continue, ce combat il faut le poursuivre

    Mais lui Dieudonné doit d’urgence aller se reposer : il débloque totalement.

    Même s’il a des excuses face à la puissance de pressions de certains Juifs, et absolument pas de tous.

    Hélas Hollande fait la carpette devant le CRIF comme dans son discours au dernier dîner

  • Dès que l’humoriste se donne pour mission de « faire passer un message » il cesse d’être drôle.
    Il faut ajouter une troisième question aux deux posées en début d’article: est-ce drôle à tous les coups?

    • Doit-on demander au Conseil d’Etat d’interdire les humoristes que la majorité ne trouve pas drôles ? L’état nie la capacité du spectateur à se faire une opinion par lui-même, et prétend qu’en lui interdisant d’écouter celles qui ne sont pas approuvées, il les éradiquera. Il me semble que l’on s’engage dans la dictature !

      • Réponse à MichelO: »L’état nie la capacité du spectateur à se faire une opinion par lui-même ».
        Je crois plutôt qu’ il tente d’ empêcher ou de brider la capacité de se faire sa propre opinion, vous savez, surtout pas une tête qui dépasse. Et mon petit doigt me dit tout de même qu’ un lobby travaille dans ce sens très directement. Bonjour le courage politique.
        Donc oui, clairement on s’ engage ( un peu plus) dans la dictature, bientôt nous n’ aurons plus besoin de nous déplacer pour choisir ceux qui nous donnent des ordres.
        En attendant, la publicité gratuite ET internationale a été faite pour le compte de Dieudonné. J’ ai regardé par curiosité quelques sketches dur Youtube, et certains sont fabuleux, son président africain est un vrai bijou de comédie et de maitrise sur scène.

  • Ce qui est agaçant, stupide inquiétant, c’est que la censure est à géométrie variable : il est presque de bon ton de se moquer des asiatiques, mal vu de se moquer des noirs ou des arabes, interdit de se moquer des juifs.

    Par ailleurs, le simple fait de plaisanter de près ou de loin et sans arrière-pensée sur un sujet d’actualité comme la prostitution ou bien d’autres sur certains forums vous fait censurer pa la modération : pas politiquement correct. Il faut peut-être avoir une carte d’humoriste en poche (comme une carte de journaliste dans d’autres domaines) pour avoir le droit de faire une blague ?

    Peu importe où se situe la limite. Ce qui est évident, c’est que même un humoriste reconnu ne peut plus se permettre à la télévision ce qui était banal il y a 20 ans. Alors que le pouvoir et sa cohorte de « bien-pensants » sont totalement incapables de contrer les pires dérives sur Internet. Et le verrouillage de la pensée et la bien-séance officielle dans les medias historiques et officiels pousse de plus en plus le public à se tourner vers le web. Bref, ils brassent du vent ou le combat est perdu d’avance ; Ou plus inquiétant ils cherchent simplement à détourner l’attention du public d’autres problêmes, plutôt que de chercher à les résoudre.

    • « Votre commentaire est en attente de validation. »

      Même sur contrepoints, le système de « bien-séance assité par ordinateur » bloque les messages : il faut éviter l’accumulation des mots tabous.

  • Les socialistes sont marxistes , et ils pensent donc qu’il existe une pensée juste au-dessus de la liberté d’expression, que tout le monde doit adopter. Ceux qui ne sont pas dans le dogme ont un conscience fausse de la réalité et c’est au moyen de la force qu’il faudra les contraindre à bien penser. Lorsqu’ils viennent sur les plateaux de télévision , ils disent qui est humoriste ou pas , qui est écrivain ou pas, qui est bon ou pas et ce depuis des lustres. Ils ont imposé dans notre société le politiquement correct , et ils sont tout surpris de voir fleurir les pires idéologies. La liberté d’expression est piétinée en France depuis belle lurette avec la loi Pleven, les lois mémorielles initiées par les esprits totalitaires comme Gayssot ( eux continuent, en dépit des crimes contre l’humanité perpétrés par le communisme de jouir d’une parfaite impunité et d’avoir un groupe à l’Assemblée, alors qu’ils ne représentent rien), ou autoritaires comme Taubira , lois qui interdisent la recherche historique. La droite ( sous la présidence Sarkosy) n’est pas en reste , elle qui voulait légiférer sur les bienfaits de la colonisation et qui a fait voter une loi pénalisant la négation du génocide arménien.
    C’est par la loi que la classe politique et une grande partie de la classe médiatique veut former les esprits . On l’a encore vu avec l’affaire du « mariage pour tous ».
    Pour donner un exemple récent, hier soir dans l’émission de Taddeï , celui-ci s’est vu reprocher par une invitée qui était indignée ( à la manière de Stéphane Hessel), qu’il puisse inviter des gens qui ne pensaient pas comme elle. On voit l’intérêt d’un débat où tout le monde pense la même chose. Sur une chaine du service public , le tri des invités devait être fait selon elle. C’est la position de Ruquier, de Patrice Cohen, de Clark etc…, qui ont le droit eux, de dire tout ce qu’ils veulent puisqu’ils sont le camp du Bien, et ainsi prêcher à longueur de temps…pour leur chapelle. Et nous on paye pour les faire vivre!!!
    Ce qu’ils ne comprennent pas , c’est que leur idéologie fait partie du passé et qu’avec le développement des techniques de l’information (Internet) les gouvernements, les journalistes, n’ont plus le monopole de l’information, et que les citoyens ont désormais la possibilité de « surveiller » Big Brother.
    Cependant ne crions pas victoire, car Big Brother n’est pas mort, et il pense déjà à la façon dont il va « contrôler » internet.
    Il ne faut jamais oublier que le marxisme constitue l’ADN de ces « élites ». Le pire est peut-être à venir…

    • Pour les socialistes la liberté n’est qu’un accessoires, un hochet que l’état accorde généreusement au peuple lorsque toutes les autres « exigences » de l’état on été satisfaites… Au final vous avez la liberté de choisir votre marque de camembert du moment qu’il est Français et viens de la ville de camembert…Il faudrait songer à faire transférer les dépouilles de Lénine et Staline en France pour qu’il repose dans la terre promise…

  • Il faut arrêter de mettre la démocratise sur un piédestal, jamais la loi du plus grand nombre n’a été une garantis de justice, de probité ou même de justesse. La démocrassie n’est que la dictature de la majorité point. La vrai mesure de la valeur d’une société c’est sa faculté à préserver les droits fondamentaux : liberté (dont liberté d’expression), propriétés et responsabilité. Si ces droits sont respecter peux importe le régime politique administratif en place.

    • Et peut-on rire des « préférences » du Catalan ?

      ****************

      Le ministre de l’intérieur a attribué, en avril 2011, le marché « d’élaboration du projet de territoire » de l’agglomération d’Évry à une urbaniste qui n’est autre que son ex-compagne. Parmi les candidats non retenus, l’architecte Michel Cantal-Dupart, moins-disant, s’étonne des modalités de l’appel d’offres.

  • Enfin, enfin Tmatique, quel plaisir de vous lire d’autant plus que votre article exprime avec justesse et talent comme toujours, mon ressenti. Dans cette affaire de Dieudonné que je connaissais pas n’étant pas du tout intéressée par son humour (chacun ses gouts) grâce à Valls, il est connu de tous. Qu’elle pub!…Alors qu’il aurait du être inquiété depuis longtemps aussi bien sur le plan judiciaire que fiscal, Valls a mis tout en oeuvre pour le faire taire. Il a pris un risque mais a réussi son coup politique, très médiatisé et le Conseil d’Etat lui a sauvé la mise. Une décision éclair prise en urgence par un seul juge (B.Stirn) une ordonnance rédigée dans un temps record ? On peut préjuger que tout été réfléchi et préparé à l’avance.
    Ce qui laisse le doute sur l’impartialité et l’indépendance de ce juge.
    Derrière tout ce tumulte, ce qui m’inquiète au plus au point c’est cette circulaire de Valls et cette décision lourde de conséquence qui renverse toute une jurisprudence sur la liberté d’expression. Une censure à priori et plus à posteriori. Valls a ouvert une porte pour toutes interdictions au nom du « Trouble à l’ordre public » à savoir toutes contestations, manifestions qu’il pourra juger non conformes au politiquement correct, à la morale bien pensante socialiste. C’est grave et dangereux, non seulement il est question de porter atteinte à la liberté d’expression mais aussi nous allons vers une restriction de nos libertés publiques. Avec les socialistes et leurs indignations sélectives, le deux poids, deux mesure est devenu la norme. Les Bedos peuvent se permettre d’injurier, insulter c’est de l’humour, les rappeurs avec leurs textes infâmes sur notre pays ainsi que les sulfureuses Fermens qui blasphèment dans nos églises ne sont pas inquiétés. Ce qui fait peur c’est que insidieusement et progressivement, nous glissons vers l’arbitraire et le totalitaire. Je crains peut-être le pire, mais dans l’état actuel des choses tout est possible. Pendant ce temps la France s’enfonce dans un marasme dont elle aura de plus en plus de mal en s’en sortir. Tmatique, permettez-moi de vous souhaiter malgré tout, le meilleur pour 2014 et j’espère avoir le plaisir de vous lire plus souvent. Bien à vous.

    • « il aurait du être inquiété depuis longtemps aussi bien sur le plan judiciaire que fiscal »

      ça c’est ce qu’on rabache dans les journaux et sur les télés. Pour moi c’est loin d’être évident.

      • Pour l’aspect fiscal, que ses sociétés organisent le 0 fiscal, ou qu’il l’organise au travers de ses sociétés quel problème ! C’est se que font toutes les sociétés quand elles le peuvent ça s’appelle l’optimisation… Je suis d’accord pour aller chercher l’argent de dieudonné mais alors des autres aussi … bref ils ne le feront jamais.
        Pour mémoire l’affaire cahuzac part d’un tel système dépassant les limites par une entreprise de sa circonscription pour laquelle un inspecteur des impots avait eu l’outrecuidance de lever le lièvre. Cahuzac vs un inspecteur des impots ; terre contre fer, mais au bout aprés de multiples rebonds, c’est revenu par la bande sur cahuzac. Je pense qu’ils sont assez échaudés et que si les journalistes ne poussaient pas à la roue, ils n’en parleraient même pas.

    • Les Femens ne sont pas sulfureuses (c’est leur faire trop d’honneur) : elles sont hystérico-histrioniques.

    • Merci pour vos vœux Mia et je profite de l’occasion pour vous adresser en retour tous mes vœux de bonheur, de réussite, et de santé, ainsi qu’à tous les auteurs, les lecteurs, et les commentateurs de Contrepoints. Il est vrai que même si les vœux viennent du fond du cœur, les exprimer à l’heure actuelle requière de prendre au préalable du recul, tant la période est propice aux condoléances pour la perte de tant de libertés individuelles.

      Je rejoins tout à fait vos précisions de même que je tiens à préciser que j’ai aussi énormément apprécié les interventions des commentateurs. Que du bonheur pour les neurones. Alors, merci à tous.

      Dans cette affaire, quand j’entends Taubira affirmer «La justice suit son cours mais le sujet n’est pas que judiciaire et nous devons prendre notre part dans la lutte politique…» je me dis qu’il est effarant et surtout dangereux pour la liberté de chacun d’avoir une ministre de la Justice qui confond la haute fonction de l’Etat qu’est la sienne où elle est censée «veiller au bon fonctionnement du système judiciaire» au militantisme politique qui, lui, permet la «lutte politique». Quand en plus nous avons un ministre de l’Intérieur qui sous entend vouloir étendre le régime de censure par précaution sur internet pour Dieudonné, alors qu’il est impuissant face aux réseaux criminels malheureusement existants sur net., nous atteignons le paroxysme de l’idéologie socialiste et de ses méthodes coercitives (et encore c’est un euphémisme!).

      Tout deux ont oublié que la République française est un régime politique (=organisation du pouvoir donc des instituions) reposant sur la séparation des pouvoirs aux fonctions bien définies. Il n’y a pas de respect de la République française sans respect de la séparation des pouvoirs et sans le respect par chaque représentant institutionnel de la fonction qui leur est impartie. L’idéologie est du ressort du militantisme. De plus, les valeurs de la République française sont: liberté, égalité, fraternité. Ces valeurs se traduisent par des droits qui dans la République française sont fixées par des lois. Or, c’est au pouvoir judiciaire de contrôler l’application de la loi et d’en sanctionner son non-respect. Pas au pouvoir exécutif. Nous n’aurions pas ce genre de dérive idéologique avec la stricte application des droits fondamentaux et l’apogée des libertés individuelles.

      Bref, nous avons droit à une campagne politique de militants, et à de la com., au lieu d’avoir des ministres se limitant à leur fiche de poste. Mais dans cette trilogie chacun a un objectif. Taubira n’aura aucun mal dorénavant à calmer ses détracteurs au moindre mot et d’éviter les débordements pour sa réforme judiciaire qui s’annonce particulièrement impopulaire. Au passage, elle pourrait même se charger de Zemmour et certains de ses collègues. Lui qui depuis mai 2012 n’a cessé de lui vouer une attention toute particulière. Quant à Valls, il prépare le terrain pour être premier ministrable. Rien de neuf. Et enfin Dieudonné s’est vu offert un publicitaire institutionnel. Face aux journalistes, il a endossé aujourd’hui une tenue camerounaise pour renoncer à son spectacle le Mur, comme si une communauté devait s’incliner face à une autre, face à l’idéologie politique. Message subliminale. Toujours de la com.

      La République française a bien un comique qui joue les Don Juan, alors nous n’en sommes plus à quelques rôles improvisés près. La France se meurt mais que le spectacle continue!

      J’espère aussi avoir le bonheur de vous lire plus souvent.

      • « Tout deux ont oublié que la République française est un régime politique (=organisation du pouvoir donc des instituions) reposant sur la séparation des pouvoirs aux fonctions bien définies.  »

        Ils ont oublié que la République est un régime politique ou alors, ils ont PROUVé qu’on n’était pas en République et qu’ils faisaient exactement ce qu’ils voulaient de nos institutions, incluant le conseil d’état que nous devrions sanctuariser pour laisser une vague impression d’impartialité qui sauverait la mise.

        Très franchement, je commence à me poser de réelles questions quant à la vraie nature de notre régime politique.
        J’ai de plus en plus l’impression qu’on nous ballade avec nos soient-disant libertés, nos institutions impartiales, nos élections « libres », le pluralisme politique qui applique toujours la même politique, des décisions de justice incompréhensibles, l’ascenseur social qui sait descendre mais jamais monter, une école irréprochable qui ne forme que des cancres hormis celles réservées à la caste.

        Je crois que nous sommes beaucoup trop naïfs avec nos maîtres.

        Pourquoi n’est-il toujours pas possible, 220 ans après la révolution, de savoir (information disponible à la BNF mais inaccessible) qui était franc-maçon parmi les jansénistes qui ont contribué à virer les jésuites en 1763 sous Louis XV?

        • Nous sommes nombreux à nous poser des questions sur le concept de «République française», JJP. Du moins sur les amalgames qui sont faits et les interprétations idéologiques. Une République étant une organisation des pouvoirs, elle peut très bien être une dictature et c’est d’ailleurs pour cette raison que la constitution françaises précise dans sont article premier qu’elle est «démocratique». Une précision qui permet de distinguer la République française avec la République populaire de Chine et autres. Reste à poser comme question «qu’est-ce que la démocratie en France?». Est-ce l’expression de chaque individu ou l’expression politique de quelques mandatés par une partie de a population? Dès lors, que la République (donc l’organisation des pouvoirs) est aux mains d’idéologues politiques gouvernant au nom d’un parti politique et non dans l’intérêt d’un pays et de chaque individu, dès lors que les libertés individuelles sont censurées au nom de l’idéologie d’un parti gouvernant, la limite entre démocratie et dictature d’un parti est particulièrement difficile à aborder dans un pays où les amalgames entretenus font légion. Pourtant à l’heure actuelle, nous sommes en droit de nous poser des questions, du moins nous avons encore cette liberté de pouvoir y penser. Si l’une des différences entre dictature et démocratie doit se résumer à «Ferme là!» ou «Cause toujours!», il n’y a aucune différence dans les faits sur les libertés individuelles même si les méthodes sont différentes: elles demeurent aliénées au bon vouloir d’une classe dirigeante. Quand la démocratie est au service des partis politiques pour imposer à 49,99% et moins de la population les choix d’au moins 50,01% de celle-ci au lieu d’être l’expression des droits fondamentaux de chaque individu, le mot démocratie ne devient qu’un faire valoir aux mains de certains.

          Nous sommes bel et bien gouverner par les fondements institutionnels propre à une république mais cette gouvernance est-elle en accord avec la République française au sens propre des termes dès lors que l’idéologie du parti socialiste l’emporte sur l’organisation institutionnel? République française ou République populaire? À chacun sa conception… avant que la censure ne s’abatte aussi sur nos neurones.

          Quant aux données historiques, c’est comme les informations: pas besoin de remonter si loin pour s’apercevoir que bien des données sont distillées. Du secret des Templiers à JFK en passant par des faits plus récents, la vérité devient une quête du Graal, ou l’odyssée d’un WikiLeaks.

          • Tmatique, « dès lors que l’idéologie du parti socialiste l’emporte sur l’organisation institutionnel?  » Copé est le SG du PS ?

            • Il y a des points de convergence avec l’idéologie socialiste entre tous les partis existants à l’heure actuelle, sans exception, à partir du moment où les libertés individuelles sont sacrifiées au nom d’un intérêt général revendiqué par chacun d’eux. Dès que l’Etat devient l’instrument d’une collectivisation des droits fondamentaux et des libertés individuelles au nom d’un intérêt général, le socialisme atteint son apogée. Somme toute, ce sont les degrés de collectivisation de ces droits et libertés qui permettent à certains de faire la nuance entre étatisme et socialisme, une hiérarchie dans l’ingérence de l’Etat. Une nuance qui oscille entre le rôle régalien débordant à outrance et l’interventionnisme programmé de l’Etat où dans certains cas nous ne sommes pas loin du stalinisme, pas sur la forme, mais sur le fond, dans la mesure où au nom de la mère patrie certains préconisent de revoir la notion de frontière, d’intensifier les services publics et les nationalisations, de planifier la production industrielle, de réorganiser la distribution des richesses, etc. Rien de libéral dans tout ça. Ni dans le fond, ni dans la forme.

              Par ailleurs, en mathématique si votre question se transforme en «UMP=PS?» et si nous rajoutons le fait que certains affirment dans l’analyse des reports de voix que le FN=électeurs UMP+ électeurs PS + une majorité d’ouvriers (dont certains leur attribuent un vote à gauche), alors nous avons la formule finale simplifiée de FN=UMP+PS+PS=3PS (avec allusion UMP=PS). Donc trois plus de socialisme!!! Il faut avoir le sens de l’humour.

              Tant que le rôle de l’Etat ne sera pas réduit à son rôle strictement régalien et que l’idéologie collectiviste perdurera au détriment des droits fondamentaux et des libertés de chacun, nous demeurons enchaînés et assujettis à un Etat obèse et interventionniste. Si il nous faut choisir entre la peste, le choléra, ou le chaos, c’est que notre pays est «vraiment» foutu (pour reprendre l’excellente expression de h16: «Ce pays est foutu»).

            • Tmatique, (pour reprendre l’excellente expression de h16: «Ce pays est foutu»)

              Oui mais H16 n’a fait que reprendre le leitmotiv de ma grand-mère !

          • Ah Tmatique, vous ne pouvez imaginer comme il est appréciable et réconfortant de lire à nouveau votre article et vos commentaires, cela fait un bien fou, du baume au coeur dans ces temps obscurs et l’avenir incertain. C’est une chance que Contrepoint, site indépendant offre un espace de liberté, rare de nos jours, avec des auteurs et contributeurs de qualité. Il faut espérer que cela dure afin que des personnes telles que vous puissent intervenir souvent, sans censure pour vos neurones, ce serait trop dommage.
            Pour en revenir à l’actualité, avec nos institutions, nous élisons une personne démocratiquement comme Président pour 5 ans. C’est comme cela que FH a été élu pour le meilleur et pour le pire avec lui c’est pour le pire. Nous le constatons tous les jours et nous devrons le subir pendant tout son mandat sauf s’il démissionne (faut pas rêve). Et ce, malgré la politique désastreuse, dans tous les domaines, qu’il mène avec son gouvernement. Ils possèdent tous les leviers et les derniers événements ne peuvent qu’alarmer davantage lorsque par idéologie, ils peuvent mettre notre pays dans un système totalitaire.
            Nous sommes donc à leur merci, en trois ils ont le temps de faire des ravages irréversibles. Sont-ils conscients de ce qu’ils font ? Comme vous je crains que notre pays soit fichu. Bien à vous.

  • Merci pour cette analyse à laquelle je ne trouve rien à redire sauf peut être ajouter que le front national rigole …
    Mais entre valls et lepen il est vrai que …. de la peste ou du choléra un totalitarisme est un totalitarisme quel que soit sa couleur.

    • Ayant des origines juives les amis, je peux vous dire que la Talmud, c’est pas tout à fait pareil que le nouveau testament, le coran ou encore la philosophie de ce cher bouddha.

  • Dieudonné n’a porté atteinte ni à la vie, ni à la liberté, ni à la propriété de quiconque. Aucune justice n’a donc le « droit » de le sanctionner ou de le censurer.

    • aux articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

      « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
      « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

  • Pour répondre à la question posée dans le titre « peut-on rire de tout ? ».
    Bien sûr car le rire est le résultat d’un processus subjectif. Je vais rire de certaines choses que d’autres trouveront « à pleurer ».
    Certains rient des propos de Dieudonné ? Oui, ils en ont le droit le plus naturel et le plus fondamental. Ils expriment une émotion, si ça défrise certains, ce n’est pas une raison pour limiter la liberté de rire de ceux qui rient.

    • Et ce n’est pas une raison pour limiter la liberté de celui qui fait rire.

      • Dieudonné est un super humoriste devenu complètement parano. Alors avec lui c’ est certain qu’il est difficile de rire de tout. On retourne à Desproges. Ceci dit, c’ est bien le premier ( Desproges) à avoir enfoncé le clou: qui est le plus raciste? Anne Sinclair qui refuse d’ épouser un non juif ou Dieudonné?

  • Nicolas Bedos, samedi dernier chez Ruquier à la fin de sa chronique où il s’en prend à Dieudonné : »On peut rire de tout avec n’importe qui… à condition de ne pas être n’importe qui ».

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