Par Stanislas Kowalski.
C’est avec une grande inquiétude que je vois les partisans de la liberté réclamer des contrôles de qualité dans nos écoles.
Je conçois leur démarche. Les résultats réels de l’école publique sont lamentables. Je ne parle pas des résultats au bac ou à PISA, ni même de ces élèves qui partent sans diplôme, car le diplôme est trompeur. Il y aura toujours des gamins pour rater les épreuves, car on ajuste toujours son effort aux besoins. Et il y a forcément des gens qui visent trop court, même lorsque les sujets sont grotesques de facilité. Mais si les épreuves présentent un minimum d’exigence, tous ceux qui auront tenté sérieusement auront appris quelque chose. Il pourrait exister une école dont tous les élèves ne seraient pas destinés à faire des études, mais où tous sauraient lire, calculer et rédiger correctement. Mais ils n’ont pas de certificat à présenter à un employeur ? La belle affaire! Ils savent écrire. Ont-ils besoin d’un papier tamponné pour en faire la preuve ? Qu’ils écrivent et c’est assez ! Méfions-nous des garanties qui n’en sont pas. Aujourd’hui nous avons des centaines de milliers de collégiens qui, ne sachant pas lire, ne comprennent rien à ce qui se passe en classe et mettent le désordre pour s’occuper.
L’angoisse des parents est légitime. Mais établir une politique exige du sang-froid. Si elle doit être inspirée par la colère, que ce soit la colère froide du pédagogue qui pose sa voix pour lui donner plus de puissance, pas celle d’un père emporté qui explique avec ses poings. Il y a tout lieu de craindre, en effet, que la demande d’un contrôle de qualité ne se retourne à la fois contre la liberté et contre l’efficacité scolaires. Sans précision sur les méthodes d’évaluation, cette revendication pourrait être utilisée par les inspections d’académie pour renforcer les pratiques qui nous inquiètent et la mainmise des pédagogues de salon. Ces gens-là ne demandent qu’une occasion d’accroître leur pouvoir ou, si vous préférez, de faire reconnaître un peu plus leur indéniable utilité, selon que vous les jugez sincères ou non. Un ministre pourrait se targuer de notre demande, pour mettre en place le contrôle de qualité sur des critères formels et méthodologiques auxquels nous n’avons pas pensé. Pire encore, comme les résultats scolaires sont censés dépendre de facteurs externes (familiaux, sociaux, etc.) les critères seront presque inévitablement formels. Il sera fait grand usage de la formule de Meirieu sur « l’obligation de moyens, mais pas de résultats ». Cette formule comporte certes une dose de mauvaise foi, parce qu’elle sert de prétexte pour nier la crise de l’école. Mais elle repose sur une idée assez juste au niveau individuel. L’élève est le premier responsable de son succès ou de son échec. Les professeurs ne font que créer des conditions plus ou moins favorables. Quoi qu’il en soit, il est probable qu’une telle demande de transparence n’aboutisse qu’à un flicage accru des enseignants, sans effet réel sur les performances scolaires.
Mais supposons un instant qu’on essaie vraiment d’évaluer les établissements sur la base des résultats des élèves. Autrement dit, supposons que la note de l’établissement découle des notes des élèves et pas seulement des impressions d’un inspecteur. Les effets pervers ne se feraient pas attendre : passage en force des élèves dans la classe supérieure pour « coller aux normes », trucage de statistiques à tous les niveaux, déni de réalité. Il faudrait à tout le moins un organisme indépendant, pour juger de l’efficacité des écoles. Mais où trouver des organismes indépendants dans une administration centralisée? Si les écoles s’auto-évaluent, nous courons à la catastrophe. Les examens pourraient à la rigueur remplir cette fonction. Cela supposerait qu’on réussisse déjà à remettre en place l’examen d’entrée en sixième. Mais ça ne suffit pas. Nous savons très bien que l’administration joue sa réputation sur les résultats aux examens et qu’elle a déjà l’habitude d’en truquer les exigences pour augmenter artificiellement les taux de réussite. À une époque où l’on prétend rechercher la réussite de tous les élèves, aucun ministre ne pourrait tolérer un certificat d’études qui recalerait 20% des candidats. Très vite on fixerait des objectifs chiffrés, et l’examen ne serait plus qu’une comédie. Au demeurant, je ne sais même pas pourquoi je m’obstine à présenter tout cela comme des hypothèses. Toutes les pratiques que j’ai exposées sont déjà à l’Å“uvre dans notre brillante institution.
Plus encore, nous pouvons constater que les mots sont aisément pervertis par l’administration. C’est une tendance lourde de toute collectivité, indépendamment de la bonne foi des fonctionnaires. Par les jeux subtils du pouvoir, des règles et des textes, les mots prennent une signification qui n’était pas leur signification première. Il y a un grand décalage entre la liberté au sens de la déclaration des droits de l’homme et celle qui subsiste au sens de la dernière circulaire d’un ministère, sans que pour autant aucun des fonctionnaires ne soit un ennemi de la liberté. Chacun fait son travail, et seulement son travail, et le résultat est un monstre kafkaïen. On ne parlera bientôt plus de b.a.-ba, parce que vraiment c’est une description trop sommaire, on parlera de méthode analytique ou synthétique ou je ne sais quoi, et à partir de ces grands mots vagues, on arrivera à n’importe quoi. L’intention première du réformateur aura disparu, mais la contrainte, elle, sera toujours là . C’est pour cela que les grands slogans du passé, «enfant au centre du système», «fondamentaux», «socle commun», ont été si décevants. Tout le monde croyait savoir ce qu’ils signifiaient. Mais la loi écrit son propre dictionnaire. Et le bon sens s’enlise dans les bonnes intentions administratives.
Suggérez, informez, encouragez, mais ne cherchez pas à imposer.
Il serait bien plus sain de demander une vraie liberté pour tous les acteurs de l’éducation. Il ne s’agit pas seulement d’autoriser les directeurs à choisir leurs professeurs, mais aussi d’autoriser les équipes pédagogiques à choisir leurs méthodes d’enseignement, leurs manuels, leurs horaires etc. Il s’agit d’autoriser les enseignants à choisir leurs écoles, au lieu d’être des pions dans les mains de l’administration. Qu’un professeur refusé ou même licencié quelque part ait la possibilité de convaincre un autre directeur… Le chômage n’est un malheur que si l’on craint de ne pas retrouver d’emploi dans des délais raisonnables. Il s’agit aussi d’autoriser les familles à choisir leurs écoles, pour que le pouvoir du directeur ne soit pas une petite tyrannie locale. Il faut s’interroger sur le choix des directeurs eux-mêmes. On réclame volontiers le droit d’appliquer de vieilles méthodes éprouvées. C’est une question de bon sens. Sans être la meilleure, la fameuse méthode Boscher a obtenu des résultats honorables, qui sont reproductibles. Mais j’irai beaucoup plus loin. Il ne faut interdire aucune méthode a priori, pas même la méthode globale, qui de toute façon sait très bien se cacher derrière de nouveaux noms.
Mais évidemment, il faut qu’un tri s’opère. Ce tri se fera de lui-même, si deux conditions sont remplies : que les parents puissent voter avec leurs pieds, que les écoles puissent apparaître et disparaître selon la confiance que les gens leur accordent. L’abrogation de la carte scolaire et de la prétendue «éducation prioritaire» est certainement le premier objectif qu’il faut se fixer, car ces dispositifs ne favorisent pas la mixité sociale, ils ne parviennent qu’à créer des ghettos, ils entretiennent et concentrent la violence scolaire. Il est urgent de militer pour une liberté pédagogique réelle. Pas simplement pour la liberté de créer quelques écoles privées marginales, comme ces partis politiques fantoches que l’on trouve en Chine populaire et qui servent d’alibi à un pouvoir dictatorial. Nous avons un problème structurel très grave en France, parce qu’on a réussi à faire admettre un monopole public sur l’école. Au fond, la liberté des uns trouve sa limite dans la liberté des autres. Le professeur doit être modéré dans ses élucubrations par la possibilité qu’a le directeur de se défaire de lui. À l’inverse le pouvoir du directeur doit trouver sa limite dans la possibilité qu’ont les professeurs et les familles d’aller voir ailleurs. Les exigences des familles trouvent leurs limites dans l’offre de cours existante. Il est parfaitement faux de croire qu’on pourrait faire n’importe quoi en l’absence de contrôle ministériel. La concurrence et le principe de subsidiarité sont nos meilleures armes contre les abus de pouvoir. Il ne faut pas réclamer la liberté seulement quand ça nous arrange, pas seulement quand on se sent minoritaire. Il faut respecter soi-même la liberté, pour ne pas être responsable d’une nouvelle catastrophe.
Il est évident que gouvernement actuel ne fera jamais le choix de réduire son pouvoir sur l’école. Le ticket scolaire n’est évidemment pas à notre portée au cours de ce quinquennat. Mais quelles que soient les actions qu’on se propose en attendant des jours meilleurs, il ne faut pas perdre de vue les problèmes de fond. Méfions-nous des gains temporaires et illusoires. Une déclaration sur les méthodes de lecture ne suffit plus. Le plus important est de rendre aux acteurs de terrain les moyens d’agir, en particulier de rétablir l’autorité des enseignants. Il n’est pas forcément nécessaire d’embaucher un grand nombre de surveillants pour la discipline, car les professeurs se mettent en difficulté, quand ils sont obligés de chercher les solutions à l’extérieur. Ce qui importe, c’est que leurs décisions soient respectées. Que les sanctions soient effectives et ne soient pas désavouées par un supérieur démagogue et irresponsable. Quand un directeur laxiste détruit les conditions de travail, qu’il en subisse les conséquences. Si un élève est renvoyé d’un établissement, que sa famille prenne ses responsabilités et fasse elle-même la démarche de solliciter sa réintégration dans une autre école. (Aujourd’hui plus personne ne veut prendre une décision de renvoi, parce que le chef d’établissement doit marchander avec un collègue et on ne procède qu’à des échanges de perturbateurs). D’une manière générale, il faut soutenir tout ce qui peut faire descendre le pouvoir de décision au plus près du terrain, là où se trouvent déjà la responsabilité et l’expertise véritables.
Et s’il faut militer auprès d’une catégorie de population, je crois que c’est auprès des professeurs. Il n’est plus vraiment indispensable d’alerter la population sur l’état de l’école. Je crois qu’aujourd’hui tout le monde sent bien que quelque chose ne va pas. Il faut maintenant travailler avec les vrais pédagogues, et leur faire comprendre que la liberté est dans leur intérêt.
Je pense que les enseignants gagneraient à se faire évaluer par les élèves eux mêmes, sur quelques questions de bases :
1- Avez vous appris quelques chose au cours de l’année ?
2- Avec quel plaisir veniez vous assister au cours ?
3- Souhaiteriez vous avoir cet enseignant l’année prochaine ?
Toutefois, dès lors que la qualité devient un objectif , la technostructure déborde d’énergie et de créativité pour en détourner l’esprit.
Vous pensez que des gamins et autres enfants rois puissent répondre objectivement à ce genre de question ?
C’est la note globale qui ressort, pas les jugements individuels. Disons que si un prof cumul des mauvaises appréciation et que les élèves n’ont pas un niveau satisfaisant à la sortie, il faut se pauser des questions sur son aptitude à faire ce métier.
oui, votre raisonnement serait valable dans un monde assidu.
le prof est la bete a abattre. si l’élève ne réussi pas, c’est la faute au prof, jamais de l’enfant roi qui ne veut rien branler et juste jouer avec sa DS.
Beaucoup de profs sont devenus « mauvais » et suivent les horaires par dépit du comportement des enfants, soutenus par les parents.
Si les profs étaient respectés, ça irait peut etre mieux.
Bien sûr je ne nierai pas le manque d’effectif, la politique du chiffre ; obtenue souvent par la baisse du niveau requis, et les référentiels à la cons adaptés aux rares robots qui rentrent dans le moule.
C’est une idée intéressante, mais risquée.
Elle suppose que l’autorité du professeur soit acquise.
Le professeur évalue lui-même en permanence ses élèves. La note mise au professeur pourrait être une façon de se venger. Dans les collèges d’aujourd’hui, les professeurs ont à gérer beaucoup de problèmes qui ne sont pas de leur fait: laxisme de la direction, concentration d’un public difficile à cause de la carte scolaire, mauvaises incitations légales. Il y a beaucoup de classes, voire d’établissements, où l’ambiance est délétère d’entrée de jeu, avant même que le professeur ait pu ouvrir la bouche pour se présenter. Dans ces conditions, il serait injuste de le faire évaluer par les élèves.
J’ai pourtant vu deux cas où les professeurs faisaient passer un questionnaire. On m’avait fait évaluer mes professeurs de prépa, et j’ai moi-même demandé l’avis de mes étudiants chinois. Voyez si c’est comparable! Je précise que la rémunération n’était pas en jeu et qu’il s’agissait simplement d’améliorer les cours.
Exactement !
En lisant l’article précédent sur une démarche qualité à l’école, j’envisageai cette démarche comme une évaluation de la qualité des cours par les élèves et absolument pas comme un contrôle accru de l’administration.
La première étape d’une démarche qualité dans les entreprises est toujours de mettre en place des indicateurs qui permettent de mesurer les attentes et la satisfaction des clients.
La qualité ne peut être définie que par le client donc dans le cas de l’éducation par les élèves et leurs parents.
Tout à fait d’accord avec les problèmes posés par cette administration et ses dérives.
Un bémol cependant pour l’autonomie du « directeur », comment s’assurer que cela ne devienne un petit chef ayant ses têtes, ou bien un arriviste qui n’aura d’autre ambition que d’aller dans le sens de sa hiérarchie ?
– et dans ce cas, qui de la liberté pédagogique des enseignants…
C’est dit « À l’inverse le pouvoir du directeur doit trouver sa limite dans la possibilité qu’ont les professeurs et les familles d’aller voir ailleurs. »
Un mauvais directeur n’aura plus personne qui veuille travailler avec lui, et aucun parent ne mettra son enfant dans une école avec un directeur pareil s’il a le choix.
Aller voir ailleurs, c’est assez théorique quand les établissements sont rares : cela ne vaut que si il y a libre concurrence entre établissements et libre possibilité de créer un établissement !
J’ai lu ailleurs la prposition de faire évaluer les directeurs ou chefs d’ets par les enseignants…
Vous remarquerez que c’est aussi ce que demande l’article.
D’accord aussi pour cibler le message sur les enseignants.
Accrocher leur attention est facile : plus leur métier est étatisé, moins leur rémunération est élevée.
Il suffit de le rappeler pour au moins avoir un peu d’écoute. (Ce n’est pas gagné pour autant, beaucoup préfèrent un bunker sécurisé même si gagne-petit.)
Ensuite dans le détail sur l’autonomie des écoles, attention, aujourd’hui les chefs d’établissement sont des relais purs et simples de l’administration, veules et flagorneurs.
Je pense que ce que l’auteur ne voit pas c’est que parmi les tenant de la libéralisation de l’école il y a deux points de vue. Les un son pour la gratuité et la sélection, les autre sont pour la l’école payante et non sélectives(en tous les cas sans concours officiels).
Personnellement je penche pour la deuxième option. Quand on laisse le privé s’organisé on voit bien que le problème n’est pas un problème de sélection. Si l’on prend un le cas d’un centre de formation de football ce qui est moins polémique. Il ne recrutera qu’un nombre très faible d’élève année après année. Cependant existe toujours un niveau inférieur qui permettra au joueur de continuer à jouer au foot et à progresser si il n’est pas choisit. Et cela n’aura pas un impact aussi décisif sur sa carrière que l’on peut le croire. Puisque parmi les joueurs de l’équipe de France des moins de 18 ans seul une minorité deviendront des joueurs pros, malgré leurs parcours d’excellences. Donc des joueurs ayant des parcours moins brillant sont devenu joueurs pro. Difficile d’en dire autant pour un grand nombre de postes dans l’administration ou les entreprise para publique en France.
Finalement la sélection n’est plus une barrière indiquant une incapacité d’un élève mais bien un manque de disponibilité de l’école à pouvoir accueillir plus d’étudiants.
Comme le dit l’auteur, plutôt que le contrôle et le flicage, le « vote avec ses pieds », et donc par l’économie libre, est le plus efficace et le plus juste. Il n’y a besoin de rien d’autre sinon la liberté.
Le problème du diplôme est lié au droit du travail : Si les chefs d’entreprises pouvaient librement embaucher et licencier, ils ne demanderaient pas l’arbre généalogique sur quinze générations, une analyse graphologique, le ciel astrologique et un bac + 15 pour un emploi d’homme à tout faire ! Toutes choses parfaitement inutiles et sans signification.
Salut
Moi perso, je me suis ennuyé grave à l’école.
En fait l’école c’est une garderie d’enfants, les parents font des enfants toussa et puis ils sont bien contents de trouver l’EN (en maternelles dès 2 ans le grand n’importe quoi).
Un gamin, ça apprend tout seul, il suffit de lui mettre un bouquin entre les mains.
Lire ivan Illich, Deschooling Society, attention ça pique les yeux.
Les élèves des ZEPs savent qu’ils peuvent mener une vie d’assistés; pour quelle raison devraient-ils apprendre? L’État leur donne le stricte minimum, peu importe qu’ils travaillent ou pas.
Au-delà du classement, ce qui est ressorti du dernier rapport PISA est une société où les inégalités scolaires par rapport au milieu socio-économique sont énormes. Par exemple en math, les élèves issus de l’enseignement publique ont une moyenne de 490 points, tandis que ceux du privé arrivent à 520 points.
Ainsi, lorsque l’on compare lors du cycle PISA 2012 uniquement les performances en mathématiques des élèves les plus favorisés (ceux du 1er quartile de l’indice), la France se classe en 13e position sur les 65 pays et économies participants, soit bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE et de son classement global aux évaluations PISA 2012. En revanche, si l’on compare uniquement les performances en mathématiques des élèves les plus défavorisés (ceux du dernier quartile de l’indice), la France n’arrive qu’en 33e position, soit 20 places de moins, ce qui représente l’écart le plus marqué de tous les pays et économies participant au cycle PISA 2012.
Croyez-vous vraiment que la libéralisation soit la bonne et unique clé pour améliorer l’EN? Que les profs iront volontairement où les élèves les insultent et leur montrent aucun respect?
Je pense qu’ils faudrait d’abord réduire les aides, afin de faire comprendre aux jeunes que s’ils ne s’appliquent pas, ils n’auront même pas de quoi manger. C’est en passant par ce changement culturel que l’école française peut enfin se préparer à aborder des réformes libérales.
« Les élèves des ZEPs savent qu’ils peuvent mener une vie d’assistés »
Les élèves de ZEP seraient ils des agent économique rationnels? Vous remarquerez qu’un faible nivaux scolaire n’est contradictoire avec des anticipation justes.
Comment alors expliquez-vous le manque de motivation des jeunes défavorisés qui ressort de l’analyse PISA? Quel est, selon vous, le facteur au cÅ“ur de l’écart entre les résultats?
Dans une France où on fait tout pour l’égalité des chances, où les mairies ont des contraintes des mixité (20% des logements sociaux), où les plus défavorisés ont accès à beaucoup de services gratuits ou quasi-gratuits (transports, médiathèques, piscines, etc.)
Mon raisonnement reste, bien sûr dans le domaine des hypothèses, mais il me semble tout à fait logique de croire les hommes (et les femmes) soient capables de repousser leurs limites et de s’améliorer (donc ce qui caractérise la motivation à réussir) exclusivement dans un contexte compétitif où certains privilèges ne sont pas acquis par naissance.
Dans tous ces « échecs », combien de jeunes issus de l’immigration africaine qui n’ont d’autre ambition que de se payer la tête des enseignants ? Pour lesquels on ne voit que très rarement des parents démissionnaires et qui cultivent le rejet de la culture française ?
C’est l’organisation de l’école publique qui crée le rejet du professeur, pas l’immigration. Il y a de très mauvaises incitations: redoublements discrédités, notes neutralisées ou carrément faussées, sanctions fictives. Il ne faut pas aller chercher plus loin.
Après, quand l’école est mauvaise, il n’est pas surprenant que les immigrés rejettent aussi la culture française, qu’elle est censée transmettre.
La chose est complexe et certainement systémique, aussi, désigner une cause principale n’a plus vraiment de sens.
du coup je me ravise, pourquoi pas des controles qualités, en faite oui.
Si c’est à l’image de ce qui se pratique dans l’industrie, pourquoi pas. La pertinence des audit est souvent nulle, ça devrait plaire car il en ressortira que tout va bien.
et ça créera du boulot pour toute ces commissions, audits, analyses, élaboration des rapports, groupes de travaux…
Je suis en tout point d’accord avec l’auteur.
Je précise que depuis quatre mois et demi, j’enseigne les mathématiques dans un collège public.
Je précise aussi que rarissimes sont en France les gens qui osent simplement imaginer ce que serait une école libre. Tout le monde ou presque raisonne dans le cadre très étriqué du système actuel extrêmement centralisé, et en réclamant même toujours plus de centralisation, comme si cette course sans fin à la centralisation pouvait résoudre le moindre problème.
Ce renforcement de la centralisation semble être réclamé par la plupart des acteurs :
enseignants, syndicats d’enseignants, administrations des établissements, inspections académiques, rectorats, parents d’élèves et syndicats de parents d’élèves.
Ce qu’on peut évaluer assez facilement, c’est un ensemble de connaissances formelles. Procédons à un CM bien pensé annuel et en ligne, vous verrez immédiatement qui quoi comment…
Je pensais QCM
Superbe article ! Un concentré de bon sens libéral.
Morceaux choisis :
« L’intention première du réformateur aura disparu, mais la contrainte, elle, sera toujours là  »
« Le bon sens s’enlise dans les bonnes intentions administratives. »
et surtout : « Il faut soutenir tout ce qui peut faire descendre le pouvoir de décision au plus près du terrain, là où se trouvent déjà la responsabilité et l’expertise véritables. »