Les racines chrétiennes du libéralisme

Les chrétiens sont souvent accusés d’être des anti-libéraux, parce qu’ils s’opposeraient à l’argent et à la richesse. À tort.

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Saint Pierre de Rome (Crédit : WolfgangStuck, Creative Commons)

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Les racines chrétiennes du libéralisme

Publié le 13 janvier 2014
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Par Jean-Baptiste Noé.

Saint Pierre de Rome (Crédit : WolfgangStuck, Creative Commons)
Saint Pierre de Rome

Dans la réflexion générale sur l’économie, les chrétiens sont souvent accusés d’être des anti-libéraux, parce qu’ils s’opposeraient à l’argent et à la richesse.

Cette pensée est erronée. Nombreux sont les théologiens chrétiens qui ont réfléchi à la question du développement économique, permettant de fonder le capitalisme, et d’assurer ainsi à l’Europe son développement économique.

Les quelques articles mis en lien ci-dessous permettent d’approfondir cette question.

1/ Une présentation de l’incontournable école de Salamanque, qui a fait beaucoup pour l’approfondissement de la réflexion économique.

Bien loin d’être de simples économistes, les membres de l’École de Salamanque étaient d’abord et avant tout des moralistes. Dans leurs écrits, les problèmes économiques sont traités non pas d’un point de vue strictement économique, mais bien à la lumière de la théologie morale. Leur propos fondamental était de guider les consciences. Tous leurs travaux avaient une claire intention pastorale, indépendamment du public auxquels ils étaient destinés. Leurs idées économiques peuvent ainsi être considérées comme un programme éthique de recherche. Car pour tous les auteurs de l’école, la justice était la question fondamentale et la principale question que se posèrent ces scolastiques était de connaître ce qui est juste. C’est de ce point de vue qu’ils analysèrent les problèmes économiques, sociaux et politiques. Et ils prétendaient par leurs œuvres aider à la prise de décision. Et pour ce faire, ces disciples de Thomas d’Aquin plaidaient pour que l’être humain ait recours au droit naturel et à la droite raison.

2/ L’analyse de la pensée de Juan Mariana, jésuite espagnol, qui est un théoricien de l’économie.

Cet ouvrage est avant tout une charge contre la cupidité fiscale des rois et spécialement contre la politique visant à obtenir des ressources en diminuant la valeur et en créant, par conséquent, l’inflation dans l’économie. Son caractère critique et quelques références au duc de Lerma [favori et ministre de Philippe III d’Espagne] firent que le livre fut pris comme cible en Espagne dès que l’on eût connaissance de sa publication. Mariana fut accusé de crime de lèse-majesté et on demanda au pape l’autorisation de le poursuivre. Le pape délégua au nonce, qui intervint directement dans l’affaire dans le tribunal du roi. Le déjà âgé jésuite fut arrêté et emprisonné dans un couvent franciscain de Madrid. Heureusement, les choses finirent par s’arranger grâce au sens commun. Les théologiens ne trouvèrent pas d’erreur dans le livre ; et le pape ne semblait pas très disposé à accepter une condamnation pour crime de lèse-majesté à l’encontre d’un jésuite prestigieux, qui avait alors soixante treize ans.

3/ Une réflexion sur les racines chrétiennes du libéralisme.

La théologie de Thomas d’Aquin porte en elle les germes du libéralisme politique et philosophique en ce qu’elle ouvre à la philosophie, à l’action individuelle et à la raison « pure » un champ parallèle à la théologie. Cette « libération » anthropologique des déterminants théologiques provient, in fine, du moment culminant de cette conjonction historique entre la pensée de l’antiquité gréco-romaine et de l’exégèse biblique.  Ce « passage » conceptuel considérable a été opéré en soutenant, contre de nombreux théologiens, le fait qu’« il y a des vérités auxquelles peut atteindre la raison naturelle »(Somme contre les Gentils, I, 3). Une affirmation théologique d’un poids considérable qui a ouvert la raison humaine à la possibilité de se développer de manière autonome en parallèle et complémentarité de la Révélation chrétienne, et qui donne à la raison humaine une consistance propre, détachée de son lien obligeant avec la Tradition et l’autorité dogmatique de l’Écriture.


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  • Merci Jean-Baptiste pour ces éléments qui nous permettent de recadrer le débat après la récente intervention du pape.
    Je profite de cet article pour lancer un appel sur le même sujet : savez-vous où l’on peut se procurer le livre de Charles Gave, « Jésus ce libéral » (je cite de mémoire) : je galère depuis plusieurs semaines pour dégoter un exemplaire…
    Merci d’avance 😉

  • encore un petit effort, et l’auteur va nous prouver que les communistes sont les cousins germains du libéralisme.
    encore que quand on observe l’évolution de la chine, on peut se poser la question ?

    • Si je vous comprends vous considérez que tout dogme est antinomique de la liberté.

      Je pense le contraire: La liberté est une anthropologie comme une autre, assise sur des dogmes.
      Toute vision de ce qui convient à l’homme est subjective. L’objet de la religion est d’en formaliser une et de la propager afin qu’il devienne possible de fonder une société.

      Le christianisme innove en rendant cet objectif compatible avec l’absence de contrainte, et la laïcité et le libéralisme découlent de cela. On ne peut pas en dire autant du communisme.

      La question brûlante actuellement est celle de savoir si le libéralisme peut subsister sans la pensée chrétienne, et prévaloir dans une société déchristianiser.
      Vincent Peillon et ses maîtres sont d’avis qu’il faut déchristianiser pour vaincre le libéralisme, et les faits semblent leur donner raison.

    • Mais Staline a fait beaucoup pour la promotion de la liberté d’enfermer ou de tuer….

  • Le pape, il est infaillible ou pas ?

    • L’infaillibilité papale ne s’applique pas partout. Elle n’est valable que pour les dogmes. Elle consiste à dire que l’inspiration véritablement divine est derrière le pape lorsque celui-ci prononce un dogme. Cette infaillibilité ne s’applique donc pas à tout ce qu’il dit ou pense. Par exemple, s’il trouve les oignons mauvais, il est évidemment inconcevable de se mettre à ne plus manger d’oignons pour ce motif là. L’appréciation des oignons est de l’ordre du libre-arbitre/
      En bref, infaillibilité papale = pour les dogmes

    • En matière économique, le pape est même très modeste quant à ses compétences (à juste titre).
      Le clergé n’est pas toujours meilleur, et il serait temps qu’il apprenne à considérer cette discipline avec le sérieux qu’elle mérite (à plusieurs exceptions notables près, comme l’excellent père Sirico).
      Cela leur éviterait de se laisser embobiner par les constructivistes, alors même que

      Un dogme chrétien (trinité, immaculée conception etc.) ne saurait porter sur le monde matériel et ne peut donc avoir d’implication pratique qu’au travers de l’anthropologie qu’on peut en déduire – laquelle est résolument libérale, même dans sa version catholique.
      La religion est donc, dans le cas du christianisme, un rempart contre le dogmatisme (croyance contraire à la réalité), ce que l’athéisme n’est absolument pas, comme le socialisme le démontre jour après jour.

      Evangelii Gaudium est une exhortation apostolique, de haute tenue intellectuelle comme tous les textes catholiques, mais sans aucune .

  • Peut-être même les souscriptions pour construire les édifices religieux, et aussi les ordres religieux adossés à des activités qu’on nommerait aujourd’hui industrielles (moulins, défrichements, assèchements de marais).

    Les marchands et le Temple ne sont pas ennemis.

  • J’avoue être un des premiers à être faire grief au chrétien d’être antilibéraux, mais alors ce n’est PAS DU TOUT, mais PAS DU TOUT, mais vraiment PAS DU TOUT parce que je cite l’auteur « ils s’opposeraient à l’argent et à la richesse ».

    Et d’ailleurs, hormis depuis que le pape François s’est clairement affiché anti-libéral et anti-économie de marché, je n’avais jamais entendu ce postulat selon lequel les libéraux taxeraient les chrétiens d’anti richesse.

    Les points sur lesquels les chrétiens sont antilibéraux c’est plutôt sur l’euthanasie, la prostitution, la drogue.
    Généralement le raisonnement est le suivant : « C’est mal dans la religion, c’est contre la volonté de Dieu, la dignité humaine toussa toussa blablablabla… »
    Alors que les libéraux érigent en principe fondamental : « L’individu est le mieux à même de savoir ce qui est bon pour lui »
    Donc sont en principe assez souvent pro liberté de vivre/mourir, de fumer/pas fumer, etc.
    Remarquez le : « pro liberté de … » que j’emploie, non pas « pro euthanasie, pro drogue »

    Un Libertarian peut être pro liberté drogue/euthanasie, tandis qu’un chrétien voudra imposer par la contrainte légale ses valeurs, et sera donc liberticide.

    • Le christianisme n’incite pas du tout à imposer ses valeurs par la contrainte, bien au contraire.
      On ne peut pas se prétendre continuateur de l’oeuvre de Jésus si on contraint autrui.

      Le problème de la liberté face à un choix irrévocable (se donner la mort, drogue à forte accoutumance…) n’est pas une invention du christianisme, il est objectif.
      Dont-on être libre de perdre toute liberté ?

      Si par « libertarien » vous entendez un choix radical de la liberté individuelle au mépris de toute considération, y compris la survie de la société qui permet ce choix, vous êtes en contradiction avec vous-même.

      Autrement dit pour que les individus soient aussi libres que possible, il faut qu’ils vivent dans une société qui permette cette liberté maximale et que cette société soit pérenne, ce qui entraîne des contraintes.
      Il ne faut donc pas refuser toutes les contraintes, mais toutes celles qui ne sont pas objectivement indispensables.

      • « Le christianisme n’incite pas du tout à imposer ses valeurs par la contrainte, bien au contraire. »
        Ah bon ? Ah j’ai rarement vu des cathos militer pour la dépénaliser des drogues et ni même pour la légalisation du suicide assisté.

        La liberté c’est pouvoir se mettre autant de rails de coke dans le nez, ne vous en déplaise. Mais la liberté c’est aussi son corollaire : la responsabilité, c’est à dire que vous n’emmerdez pas les autres avec votre coke, et vous payez vous même pour vos propres conneries.

        Concrètement, vous dîtes qu’il faut contraindre pour arriver à une société harmonieuse c’est ça ?

        Imposer l’harmonie par la coercition ? Comment ça s’appelle déjà ?

        Les libertariens ne vous diront jamais « la drogue c’est bon pour la santé ».
        Ils vous diront : « Vous êtes le mieux à même de savoir ce qui est bon pour vous. Si vous vous trompez : vous êtes responsable »

        Ne faites pas payer aux autres votre absence d’autonomie et de responsabilité en imposant des contraintes légales.
        Et surtout en tant que catho, un peu d’espérance ! Ayez un peu foi en l’homme quand même ! Autorisez-vous à penser que les individus soient capables de se rendre compte que la mort/la drogue, c’est assez grave

        • Percent, soyez aimable de laisser aux catholiques la liberté de prévenir son prochain des risques qu’ il encourt.
          Ne confondez pas prévenir et juger. Nous sommes dans une société malhonnête où les pouvoirs en place prétendent de manière mensongère que l’ Eglise juge l’ Homme.Or ,l’ Eglise dénonce la cause de la perdition, pas le perdu (la prostitution, par ex.).

          Je vous cite:
          « Les libertariens ne vous diront jamais « la drogue c’est bon pour la santé ».
          Ils vous diront : « Vous êtes le mieux à même de savoir ce qui est bon pour vous. Si vous vous trompez : vous êtes responsable » »
          Si vous savez ce qui est bon, c’ est que vous avez été renseigné.
          Plusieurs moyens de renseignement s’ offrent à vous, entre autres le vécu (je mets les doigts dans la prise…),le dogme (papa affirme qu’ il n’ est pas bon de mettre les doigts dans la prise)
          Lt’ Eglise (Papa) ne vous empêchera jamais de mettre vos doigts dans la prise si vous le voulez, mais elle sera attristée de ce qui vous attend.

          Je vous cite: »Et surtout en tant que catho, un peu d’ espérance !Ayez un peu foi en l’ homme quand même! »
          Au delà de votre mépris,vous avez apporté votre méconnaissance au sujet du catholicisme. Mais de grâce, sachez vous arrêter!

        • « Concrètement, vous dîtes qu’il faut contraindre pour arriver à une société harmonieuse c’est ça ? »
          Non, je ne reconnais que deux motifs légitimes à la contrainte étatique
          1 – Empêcher les uns de contraindre les autres (notamment protéger la propriété)
          2 – Préserver la société libérale dans la durée

          Le second point n’a rien à voir avec l’harmonie, égalitariste ou autre, et tout avec le pragmatisme.
          Une décision étatique prise au titre de la préservation de la société libérale doit être objectivement indispensable de ce point de vue, et le débat politique a pour fonction de l’établir.

          Je ne prétends pas que l’interdiction des drogues dures soit indispensable, mais vous n’avez pas répondu à la question: Peut-on permettre à un individu de choisir librement de perdre définitivement sa liberté ?
          Je tendrais à répondre négativement …

          « Et surtout en tant que catho, un peu d’espérance ! Ayez un peu foi en l’homme quand même ! »
          J’essaie de l’accueillir 😉
          Je ne serais pas un fieffé ultralibéral, ennemi de l’État-providence et de toute loi anti-discrimination, partisan d’un État le plus réduit possible, si je n’avais pas foi en l’homme.

  • Bah tiens, avec 3 exemples, les racines du libéralisme deviennent chrétiennes…

    Les religieux n’ont de cesse de mettre leur croyance partout. La chrétienté a été IMPOSÉE durant 1500 ans à toute l’Europe sous peine de mort. Donc, on trouvera sûrement des illuminés pour penser que les fusées et les micro-ondes ont pour racines la doctrine chrétienne.

    Si le libéralisme doit être adopté par le Monde dans quelques décennies ou siècles, ce ne sera qu’affaire d’Evolution.

    « Jesus ce libéral » quelle blague ! Et personne n’aurait compris le message depuis 2000 ans ? Vite un conseiller en com et en marketing pour le messie…

    • Et paf, un culbuto de la rhétorique.
      C’ est le même qui me répondra qu’ on est au XXIè sièèecleuh! quand j’ argumenterai sur le passif de la révolution française ou de la loi de 1905.
      C ‘est le même qui confondra encore les hommes imparfaits et les dogmes.
      Fatiguant.

    • 1) « La chrétienté a été IMPOSÉE durant 1500 ans à toute l’Europe sous peine de mort. » Sources ? Ou plutôt lisez quelques livres de Heers, Le Goff ou « mythes et polémiques de l’Histoire » les deux tomes vues vos lacunes…
      2) 14-18 c’est le roi ou les cathos ? Non, c’est la république qui a bien de la chance de pouvoir faire tirer sur le peuple….

      ps : le chouchou de walls est clémenceau, le débile responsable du traité de Versailles, vous savez, signé dans le wagon, et qui a abouti au moustachu… Comme quoi vous êtes pas le seul à être nul en Histoire…

  • Parce qu’il en reste qui ne sont pas au courant que le libéralisme est un dogme protestant?
    La main invisible qui est censé tout contrôler c’est qui à votre avis?! Le principe même de remettre le sort de toute l’humanité dans un phénomène aussi abstrait que le « marché » témoigne d’une démarche mystique.

  • Je suis l’auteur dans sa démonstration quant au rapport christianisme/ richesse… mais j ‘ai un peu mal avec la généralisation de la démonstration et donc le titre de l’article…
    Comment une religion avec toute une brouette d’interdits et d’obligations (en tout cas dans ses textes fondateurs) pourrait être a l’origine du libéralisme, si ce n’est peut être par contre-reaction?
    Doit on forcement chercher un lien christianisme/libéralisme parce que les fondateurs du libéralisme étaient par la force des choses (contexte historique et culturel) de culture chrétienne? Quid « des racines chrétiennes du communisme »? Je suis sur qu’ il a de quoi creuser aussi de ce cote…

    • Une brouette d’interdits et d’obligations dans les textes fondateurs ?
      Mais il n’y en a pas une seule dans les Évangiles: Bien au contraire, le Christ enseigne et illustre par tout son ministère qu’on peut prétendre guider les hommes dans la vie sans jamais les contraindre.

      Le corollaire de cela, c’est que l’État et ceux qui en ont la charge ne doit pas prétendre guider les hommes, d’où la laïcité et le libéralisme, et d’où l’anticléricalisme radical du socialisme. Ne vous laissez pas prendre à sa propagande et à son révisionnisme: Constatez que les sociétés chrétiennes ont effectivement été celles où le libéralisme a été formalisé et a le plus prévalu.

      Il n’y a pas de contradiction entre le libéralisme et l’existence de dogme: Les principes libéraux sont de l’ordre du dogme.
      Pouvez-vous prouver qu’il faut maximiser la liberté individuelle ?

      • s’il n’y a pas une seule interdiction dans les évangiles, l’église catholique romaine s’est bien ratrappée par la suite:
        interdiction du pret à gage aux catholiques, vu qu’il faut parfoi emprunter, la vie est ainsi faite, on trouve un non catholique, un juif, par exemple, pour faire le boulot. si on ne peut pas le rembourser, un bon pogrom et la dette est effacée…

  • Bonjour
    La religion chrétienne à ses débuts lol

  • Un gros bemol: pendant des siecles les intellectuels ont ete majoritairement des religieux chretiens. La plupart des idees modernes ont ete a un moment ou a un autre exprimees par un religieux non pas parce qu’elles venaient du christianisme mais plutot parce que c’etait le canal emprunte par toutes les idees humaines publiees. Les ecritures sont assez floues pour nourrir le liberalisme et son contraire. Vous avez vu la theologie de la liberation, interpretation marxiste des evangiles?

  • Euh Max Weber comme source…ça vous va?

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Pourquoi pas les deux ? Il fut répondu [ par l’auteur de ces lignes] par la négative dans deux articles parus en 2018 à la suite de la lecture de The Rise of the Fourth Political Theory de l’idéologue et politologue russe Alexandre Douguine, lequel, émule de Heidegger et de Carl Schmitt, rejette explicitement ce qu’il appelle la démocratie libérale et le libéral-capitalisme au nom d’une forme de conservatisme basée sur les notions d’identité nationale, de sécurité, d’ordre, d’autorité, d’héritage religieux, de famille, de traditions.

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