Par Guillaume Nicoulaud.
Dans un épisode précédent, nous avons vu que Top 10 des plus grandes fortunes mondiales, comme n’importe quel autre classement ou découpage de la population par tranches de revenus, n’est pas stable dans le temps. C’est-à-dire que sa composition change d’année en année ; les ultra-riches de l’année dernière ne sont pas nécessairement les ultra-riches de cette année : il peuvent avoir été – et sont souvent – remplacés par des nouveaux venus.
Voici une illustration du phénomène issue du Global Wealth Report 2013 de Crédit Suisse (page 29) cette fois-ci sur la base du Top 100 des plus grandes fortunes mondiales selon Forbes :
Lecture : si vous faisiez partie du Top 100 en 2003 (la courbe verte), vous aviez 82% de chances d’y être encore en 2004 – c’est-à-dire que vous aviez 18% de chances d’être remplacé par un autre qui a gagné plus que vous ou perdu moins. En 2005, ce « taux de survie » passe à 72% puis à 64% en 2007 et ainsi de suite jusqu’en 2013, dix ans plus tard, où seuls 44% des membres originels du club sont encore là. En moyenne, cinq ans après avoir été classé dans le Top 100, le taux de survie était de 57,25%.
Les données sont ici, page 115.
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Je connaissais pas ces chiffres, c’est intéressant. Malheureusement si on prend la France je suis pas sur que le résultat soit très positif.
En effet. La présentation en taux de survie fait d’ailleurs oublier l’essentiel : combien, non pas de survivants, mais de nouveaux venus chaque année ?
Au contraire, si on prend la France ça doit être très stable. C’est un pays où les plus riches le sont majoritairement par héritage, contrairement aux anglo-saxons où ce sont plutôt des entrepreneurs.
C’est la France, quand même, pays des rentes.
Le problème de la France ce n’est pas «la rente» qui encourage l’accumulation de capital, je pense. Plutôt le fait que les rentes sont désormais liés à la proximité avec l’état plutôt qu’à un calcul économique judicieux comme jadis.
Le XIXe siècle à été le siècle des rentiers en France et en Angleterre… et aussi le siècle où la richesse de tous à le plus augmenté, où se sont créé les plus grandes entreprises, le monde moderne.
Ce n’est pas parce qu’on sort du Top100 qu’on cesse d’être très riche. Et puis franchement c’est assez malsain cette obsession du Top100 : cela n’a aucune pertinence économique particulière étant donné la taille de l’échantillon, et franchement on s’en fiche un peu.
Etonnant cette obsession de considérer que regarder les 100 maxima d’un échantillon de milliards de valeurs ne serait pas significatif en raison de la taille de l’échantillon. Vous pensez que se focaliser sur les 5 cyclones pour lesquels on a des données serait trompeur pour juger comment construire sa maison à la Guadeloupe ?
« Vous pensez que se focaliser sur les 5 cyclones pour lesquels on a des données serait trompeur pour juger comment construire sa maison à la Guadeloupe ? » J’avoue que le sens de votre analogie m’échappe complètement.
Quand on parle du vent en Guadeloupe pour construire son toit, on regarde les cyclones et pas les 364 jours où il fait beau. Quand on parle de réussite financière, on regarde les ultra-riches et pas les gens lambda. Le fait d’être un maximum d’un grand nombre de valeurs rend les résultats significatifs même si on ne considère que peu de ces échantillons sélectionnés. Tout statisticien sait cela.
« Quand on parle de réussite financière, on regarde les ultra-riches et pas les gens lambda. » Quand on s’intéresse au Top100, on regarde le Top100. Merci de cette grande analyse.
Une branche entière des mathématiques, liée directement aux statistiques, s’intéresse à cela. La théorie des valeurs extrêmes est à l’origine de plein d’avancées dans nombre de domaines et est, possiblement, un des moteurs principaux de la science en général ces dix dernières années.
Donc oui, s’intéresser aux maxima/minima est pertinent et très riche.
Une nouvelle fois, le concept farfelu de lutte des classes ne résiste pas à l’analyse objective de la réalité montrant que les classes n’existent pas en économie de marché. Les collectivismes, les divers socialismes, ne sont que des mensonges destinés aux faibles d’esprit.
Remarque subsidiaire, l’héritage privé n’est pas une rente. En effet, comme dans le cas des monopoles, les rentes ont nécessairement une origine étatique. Exemples de rente moderne : les retraites par répartition, les aides sociales, les salaires à vie des faux fonctionnaires (non régaliens)… Ces rentes modernes de la social-démocratie succèdent aux rentes d’Ancien Régime, en pire.
Mais voyons, Cavaignac… Pour un vrai marxiste, les individus de la classe ne comptent pas, mais seules les classes comptent.
Il se fout que les individus de la classe soient remplacés, ce qu’il veut c’est la fin de la classe…
Heureusement pour la démonstration de Guillaume, les marxistes idéologiques hardcores niant l’individu ne sont qu’une petite minorité…
J’avoue ne pas m’attarder à distinguer chez les socialistes leur degré de psychose idéologique. Comme en 48, tous déportés, et vite encore !
N’est peut-être comptabilisé que la partie visible de la richesse ? Ce qui expliquerait la « fonte » soudaine pour certains !
Je vois le mal partout, c’est une manie de socialo dégénéré désolé.
80% de ces « riches » le sont grace : au mensonge, la tromperie, l’exploitation de leur prochain a moindre coût, beaucoup ont des comportements déviants et n’ont pas grand chose d’intéressant.heureusement il reste les 20%
Ce qui prouve que les proportions sont assez semblables chez les « riches » qu’ailleurs.
Et en tuant des bébés chats aussi, je présume ?
Sinon, j’imagine que vous avez fait une étude analysant la carrière de chacune de ces personnes ?
ho!!! vous en êtes certain? je connais pas mal de » pauvres » qui ont aussi ces caractéristiques. Ils sont juste plus maladroits ou incompétents… ça nous laisse aussi, a vue de nez comme vous, 20% de pauvres agréables et humains…
Gabriel: « 80% de ces « riches » le sont grace : au mensonge, la tromperie, l’exploitation de leur prochain a moindre coût »
Et heureusement pour vous sieur Gabriel, parce que si vous ne considériez pas tous les gens qui ont infiniment mieux réussi que vous comme des ordures absolues vous n’auriez plus dans votre miroir qu’un minable gorgé d’ambitions mais sans aucun éclat ni talents pour les réaliser.
D’autres personnes s’en battent les couilles de la réussite financière, ils sont parfaitement heureux comme cela en s’étant réalisé dans la branche qu’ils souhaitent, mais ceux là ne tiennent pas des discours aussi puérils, vindicatifs et radicaux.
Le titre de votre article est mensonger. Vos données montrent seulement que le top 100 des ultra-riches se renouvelle partiellement avec le temps. Prenons le top 100 d’il y a treize ans (2001) : près de 40 % d’entre eux sont toujours au sommet de la richesse mondiale, et les autres ont été dépassés, ce qui ne les empêche absolument pas d’être toujours démesurément riches (eux ou leurs héritiers).
Rappelons que vos 100 « très riches » représentent moins de 0,00001 % des ménages mondiaux. J’imagine que les malheureux milliardaires qui ont été relégués dans le top 0,0001 % n’en souffrent pas trop.
Le titre est en effet maladroit, mais les données restent très intéressantes.
Il y a une idée parfaitement fausse qui traine dans les médias, c’est que ceux qui sont au sommet n’ont pas de mal à s’y maintenir. On voit ici qu’il y a bel et bien une grande variabilité. Il est possible de monter et aucune position n’est acquise.
Heureusement d’ailleurs que les très riches restent riches un moment. C’est le signe que leur fortune n’est pas une pure question de chance. Les qualités qui leur ont permis de s’élever au sommet ne disparaissent pas du jour au lendemain.
Le fait que certains individus aient quitté le classement ne signifie pas qu’ils se soient nécessairement appauvris. C’est juste que d’autres sont devenus plus riches qu’eux.
Fornost : de fait, certains se sont appauvris (surtout parce que leur entreprise a périclité. Allez donc voir les données.
Bien sûr, en termes relatifs.
Cela montre surtout que 60% de ces ultra riches ne l’étaient pas il y a peu. Cela montre une mobilité extraordinaire et pas du tout ce qu’on nous raconte de riches de plus en plus riches quand les pauvres sont de plus en plus pauvres.
Même si le groupe des riches est toujours plus riche «collectivement» et celui des pauvres reste pauvre itou, cela correspond au niveau des individus à une réduction de la distance, les pauvres s’enrichissent en grande part, les riches s’appauvrissant en grande nombre.
Bill Gates ou Carlos Slim étaient dans les classes moyennes à 20 ans.
« Le fait que certains individus aient quitté le classement ne signifie pas qu’ils se soient nécessairement appauvris. C’est juste que d’autres sont devenus plus riches qu’eux. »
Mais on s’en fout de savoir s’ils sont appauvris ! La question est de savoir s’il existe ou non une « classe de riches », un groupe immuable dominant comme les idéologues essayent de le faire croire. L’analyse objective des faits montre que cette affirmation est mensongère.