Le féminisme de Ludwig von Mises et des libéraux

Ludwig von Mises s’est battu pour les droits des femmes avant que le phénomène se popularise, d’une façon qui devrait inspirer les libéraux aujourd’hui.

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Ludwig von Mises et Bettina Bien Greaves.

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Le féminisme de Ludwig von Mises et des libéraux

Publié le 19 janvier 2014
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Par Jeffrey A. Tucker et Cathy Reisenwith, depuis les États-Unis.
Un article de la FEE.

Ludwig von Mises et Bettina Bien Greaves.
Ludwig von Mises et Bettina Bien Greaves.

 

Alors que Ludwig von Mises est bien connu pour son travail novateur en économie, ses efforts pour révolutionner la nature des économistes ne sont pas aussi familiers de ses fans. Alors que les femmes étaient rabaissées et poussées hors des milieux universitaires, il a contribué à aider le monde à comprendre que, si elles étaient acceptées, elles pouvaient offrir un atout inestimable pour l’étude des phénomènes de rareté.

Mises appartenait au monde académique de l’entre-deux-guerre viennois, l’un des moments les plus vibrants et riches de notre histoire. Durant cette brillante envolée culturelle naquirent certains des plus brillants esprits du XXe siècle et des mouvements intellectuels qui secouent toujours le monde actuellement. Freud, Mahler, Spann, Machlup, Wittgenstein, Neurath, Schumpeter, Morgenstern, Mises, Hayek, Weber, Weiser, Popper… leurs noms et héritages nous frappent encore de nos jours.

Le mélange interdisciplinaire d’idées et d’influences nous a donné le marginalisme en économie, les mathématiques dans les sciences humaines, le modernisme en musique, le positivisme comme méthodologie, la psychothérapie pour l’étude du psychisme, et la préservation de l’esprit général du libéralisme au moment où il perdait de l’influence partout ailleurs. Le libéralisme était central dans tous les domaines : économie, art, science, politique et relations entre sexes. Aucune champs n’a été négligé, et une avancée dans un domaine avait aussitôt un effet sur une autre discipline.

Mais un fait notable se distingue durant ces années d’effervescence : les femmes n’étaient pas les bienvenues dans la sphère intellectuelle. Ce n’est qu’en 1897 qu’elles furent admises comme étudiantes en philosophie à l’université de Vienne. La médecine et le droit vinrent après. Toutefois, il ne s’agissait que d’être de simples étudiantes. Décrocher un diplôme d’études supérieures était encore tabou. Devenir professeur impossible.

Tandis que leur travail était florissant en littérature, dans les écrits populaires et en musique, les femmes rencontraient des obstacles importants à l’accès aux institutions officielles. Puis, comme aujourd’hui, le marché a favorisé l’émergence d’une société inclusive, alors que le monde académique était à la traîne des évolutions culturelles. Ceci signifiait que les femmes ne pouvaient ni obtenir la moindre qualification, ni être considérées comme sérieuses contributrices au monde des idées.

L’éminent entrepreneur intellectuel Ludwig von Mises s’est appliqué à changer cette donne. Il savait ce que c’était que de vivre l’exclusion. Malgré ses contributions intellectuelles significatives et sa place parmi les grands esprits de son temps, Mises n’avait jamais pu obtenir un poste universitaire, et il n’était pas le seul dans cette situation. Il a fallu l’achèvement d’un traité complet sur ​​l’argent en 1912 pour obtenir un poste non rémunéré à l’université. Pendant ce temps, il devait régler ses factures : il a d’abord travaillé dans un cabinet d’avocats, puis à la chambre de commerce.

Bien avant que les femmes ne soient autorisées dans les programmes en 1919, Mises enseignait un cours sur le système bancaire à l’université, dans lequel la majorité du public était constitué d’étudiantes du département de philosophie. C’était un professeur exclu qui instruisait des étudiantes marginalisées. Cette expérience a dû avoir un impact important sur lui : il a commencé à écrire son livre Le socialisme à cette époque, dans lequel il abordait notamment la façon dont le capitalisme est devenu la force historique majeure pour libérer les femmes de la violence, et aussi l’argument des socialistes qui prétendaient arriver aux mêmes fins par le biais du collectivisme.

Au lieu de céder à l’argumentation collectiviste sur la façon de remédier au sexisme culturel et institutionnel, Mises appréhendait le problème avec sérieux et offrait ses propres solutions. Et les arguments développés par Mises sur l’égalité des sexes semblent révolutionnaires encore aujourd’hui.

« La lutte des femmes pour préserver leur personnalité dans le mariage fait partie du combat pour l’intégrité personnelle qui caractérise la société rationnelle de l’ordre économique fondée sur la propriété privée des moyens de production… Toute l’humanité souffrirait si la femme ne pouvait développer son ego et être capable de s’unir à l’homme en tant qu’égale, partenaire et conjointe née libre. »

Sa reconstruction de l’histoire des relations sexuées insistait sur ce que signifiait le principe de violence pour le statut des femmes dans l’histoire. Dans ce passage, il se montrait positivement Friedanien (cf. l’ouvrage de 1963 de Betty Friedan, La Femme mystifiée, écrit il y a un demi siècle) :

« Des règles masculines sans mesure s’imposent dans les relations familiales où le principe de la violence prédomine. L’agressivité masculine, qui est implicite dans la nature même des relations sexuelles, est ici poussée à l’extrême. L’homme s’empare de la femme et retient cet objet sexuel comme il le fait avec d’autres biens du monde extérieur. Ici la femme devient purement une chose. Elle est volée et achetée, elle est donnée, vendue, commandée, bref, elle est comme une esclave dans sa maison. Au cours de sa vie, l’homme est son juge, quand il meurt, elle est enterrée dans sa tombe avec ses possessions. La quasi-unanimité des sources juridiques anciennes de presque toutes les nations indiquent que ce fut autrefois l’état légal des affaires. »

Quand la violence est la règle, écrit Mises, le résultat en est l’assujettissement.

« Le principe de violence ne reconnait que le mâle. Lui seul possède le pouvoir, et s’accapare des droits. La femme n’est qu’un objet de plaisir. Aucune femme ne vit sans maître, qu’il soit père ou tuteur, mari ou employeur. Même les prostituées ne sont pas libres ; elles appartiennent au propriétaire du bordel. Les clients contractent avec lui, et non avec elles. La femme vagabonde est un plaisir gratuit, que chacun peut utiliser à son gré. Le droit de choisir son partenaire ne revient pas à la femme. Celle-ci est donnée à son mari et prise par lui. L’aimer est son devoir, peut-être aussi sa vertu ; ce sentiment aiguisera le plaisir que l’homme tirera du mariage. Mais la femme n’a pas à donner son avis. L’homme peut la répudier ou se séparer d’elle ; elle n’a pas ces droits.»

Ceci conduit à une critique radicale de toute forme de pouvoir étatique, et du socialisme en particulier. En pratique, le socialisme ne signifie pas l’émancipation des travailleurs ou la propriété collective des moyens de production. Il implique le rôle central de l’État dans l’organisation de toutes les sphères économiques et sociales de la société. Et comme Mises l’explique à de nombreuses reprises, l’État n’a qu’un seul moyen à sa disposition : la violence envers les personnes et leurs propriétés. Par conséquent, faire avancer le socialisme en tant que politique revient à faire de la violence un principe et donc, indirectement, restaurer les relations entre hommes et femmes au stade pré-capitaliste où la violence (et non le contrat) est la base de l’association.

En d’autres termes, c’est précisément parce que le capitalisme a libéré les femmes des relations de violences en tant que norme sociale qu’il est préféré par Mises comme système économique. Concrètement, le capitalisme est la façon de réaliser la vision du féminisme dans la pratique. En ce sens, Mises disait :

« Aussi longtemps que le féminisme cherchera à régler la situation juridique des femmes par rapport à celle des hommes, aussi longtemps qu’il visera à leur offrir la liberté juridique et économique pour s’émanciper et agir en accord avec leurs inclinations, désirs et circonstances économiques, il ne sera rien d’autre qu’un axe du grand mouvement libéral qui plaide pour une évolution paisible et libre. »

Pour Mises, cette profonde conviction n’était pas simplement une théorie, mais quelque chose à mettre en pratique. Par conséquent, quand il était en mesure de le faire, Mises promouvait activement les intérêts des femmes dans les milieux universitaires, dans la mesure de ses moyens. En effet, comme le rappelle son biographe Jorg Guido Hulsmann :

« Mises a été l’un des rares hommes à un poste influent à avoir soutenu activement les jeunes intellectuelles. Lene Lieser, Marianne Herzfeld et d’autres ont rédigé leurs thèses de doctorat sous sa direction. Lieser, Herzfeld, Ilse Mintz, Martha Stephanie Braun, Elisabeth Ephrussi et d’autres étaient régulièrement présentes à ses séminaires privés. Il est vrai qu’il ne pouvait obtenir pour aucune d’elles un poste d’enseignante – de même qu’il ne pouvait le faire pour ses étudiants de sexe masculin, ou pour lui même d’ailleurs. Mais il pouvait aider certaines d’entre elles à obtenir un poste convoité, qui leur permettait de gagner leur vie tout en poursuivant leurs recherches. Ce fut le cas pour Herzfeld et Lieser, qui toutes deux ont été employées par l’Association of Austrian Banks and Bankers. »

Chacune de ces femmes s’est accomplie dans un domaine d’étude – économie, traduction, histoire de l’art – leur valeur en tant que professionnelle étant suivie et cultivée par Mises lui-même au mépris des profondes traditions qui empêchaient les femmes de poursuivre ce genre de carrière.

Voyez l’ironie sur ce point. Si vous aviez interrogé n’importe lequel des contemporains de gauche de Ludwig von Mises, il aurait eu une réponse assez rapide à son sujet. C’était ce vieil homme réactionnaire de Vienne qui a importé l’idéologie capitaliste aux États-Unis après la guerre, un homme rétrograde ayant pour désir de restaurer les institutions et la culture du XIXe siècle. Mais la réalité est différente.

Dans ce centre mondial des idées progressistes qu’était la Vienne des années 1920, il se distinguait en qualité de progressiste par ses vues sur le droit des femmes : « l’un des rares hommes à un poste influent à avoir soutenu activement les jeunes intellectuelles ».

Bien entendu, les membres de la FEE (Foundation for Economic Education) comprennent l’engagement de Mises envers ses étudiantes. Bettina Bien Greaves, l’une de ses meilleures relations à la suite de ses directions de thèses, a écrit et édité beaucoup de livres révolutionnaires, y compris de multiples éditions du livre de Mises L’Action humaine, et a travaillé au sein du personnel de la FEE durant la majeure partie de sa longue carrière.

Maintenant, observons les controverses actuelles sur les lois anti-discriminations et ce que l’on nomme discrimination positive, qui semblent pousser les intérêts des femmes devant ceux des hommes – une source croissante de réactions contre le féminisme de la part des conservateurs. Mises lui même pratiquait-il une forme de discrimination positive comme on la comprend ordinairement ? Non, parce qu’il ne militait pas en faveur des femmes uniquement pour une question de sexe. Il voyait plutôt les intellectuelles à Vienne comme une ressource humaine sous-évaluée. Ceci n’est pas un traitement préférentiel, mais un acte d’entrepreneur : reconnaître la valeur là ou la société n’a pas porté son regard. C’est ce que font les entrepreneurs chaque jour dans le domaine des ressources physiques. Mises appliquait la même sagesse et le même jugement à celui des idées.

Ici nous voyons un exemple contemporain de ce que signifie être féministe : renverser les préjugés historiques émanant des périodes de violence et procéder à l’avancée de la liberté d’association et de contractualisation comme principe d’ordre social. Est-ce que cela requiert un esprit d’entreprise – c’est à dire en prenant en compte la valeur là où elle était auparavant négligée ? Oui, et pas seulement vis-à-vis des ressources naturelles, mais également auprès d’une frange de la population qui a été traditionnellement écartée comme ressource – c’est-à-dire en les considérant comme des collègues pouvant travailler dans des partenariats productifs visant des objectifs communs.

Que Mises se soit véritablement intéressé à la façon dont la société s’est privée de la contribution essentielle des femmes en raison du sexisme est un vibrant appel pour les individualistes d’aujourd’hui. Mises critiquait non seulement la réduction étatique des libertés des femmes, mais aussi celle émanant de la culture. À juste titre, il désignait comme obstacle à la libération des femmes les formes d’action privées et non-parrainées par l’État qui s’infiltraient dans les présupposés culturels, ainsi que les lois et pratiques traditionnelles.

Son exemple montre la voie vers une compréhension correcte du féminisme de nos jours. Comment pouvons-nous, en tant que partisans du libre échange, estimer que le marché est source de prospérité grâce à l’innovation, et rester les bras croisés lorsque ses effets bénéfiques sont restreints par des actes sexistes, notamment ceux liés à la violence de la loi et ceux qui émanent des préjugés culturels et sociaux ?

Comment pouvons-nous ignorer la violation des droits de l’Homme inscrite dans les règlementations qui interdisent la rémunération des services d’accouchement, interdisent par la violence des échanges sexuels paisibles, et bannissent ou réduisent certaines vocations comme celle de sage-femme ? En laissant de côté les désaccords moraux sur l’avortement, comment pouvons-nous prétendre soutenir la liberté individuelle tout en encourageant des politiciens qui cherchent un avantage politique en menaçant cyniquement la naturalisation d’enfants, les relations sexuelles et, en particulier, la décision de certaines femmes d’en faire davantage avec leur propre fonctionnement biologique ?

L’âge de la contractualisation n’est pas encore arrivé, pas pour tout le monde. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Quelles vertus reste-t-il encore à découvrir en balayant les obstacles de la libre association et en dépassant les préjugés historiques ? Et qui est le plus susceptible d’accomplir ce grand dessein, les bureaucrates ou les entrepreneurs ?

Mises avait bien compris que laisser aux socialistes la façon de corriger les maux du sexisme était une erreur fatale pour les libéraux. Et ça l’est toujours. Mais il a été aussi affligé par la sous-représentation des femmes dans les milieux universitaires, tant et si bien que, à titre personnel, il s’est battu pour réparer ce tort autant qu’il pouvait.

Faisons nôtre cet appel à prendre au sérieux la situation des femmes, afin de découvrir la valeur là où elle a été ignorée. Mises était féministe avant que ce ne soit cool. Tous les libéraux devraient l’être aussi.


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  • L’article est très intéressant… Mais on va rire : il faut croire que sur Contrepoints, le féminisme ça donne de l’urticaire ! :-°

  • Intéressant. Pas surprenant en revanche.

    En tant que libéral j’aurai du mal cependant à me qualifier de féministe tant ce mot est dévoyé… Et c’est d’autant plus délicat qu’il y a une frange extrémiste assez tarée (qui voit des symboles phalliques partout).

    Les libéraux sont pour l’égalité devant la loi. Donc d’emblée ils sont féministes.

    Si « nous » nous revendiquons peu du féminisme, c’est peut-être tout simplement parce que nous ne considérons pas les individus selon leur sexe (ou leur religion, ou leur couleur de peau). Notre vocabulaire ne donne pas l’impression que nous combattions pour le féminisme, alors que dans la réalité c’est le cas puisque nous sommes opposés aux privilèges accordés par l’État et aux inégalités devant la loi.

    • Effectivement, on est féministe à partir du moment où l’on considère que des individus sont égaux quelque soit leur sexe. N’ayons donc pas peur des mots : les libéraux savent pertinemment comment certains termes sont déformés et détournés, cela pour les critiquer ou rabaisser. Évidemment, cela ne signifie pas qu’il n’y a qu’un féminisme et que tout doit être amalgamé dans ce sens !

      On pourrait d’ailleurs dire que les libéraux sont égalitaristes, dans le sens où ils reconnaissent et défendent ceci : « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » – Article I de la DDHC.

      • @Philiber : Le terme féministe est peut-être dévoyé mais je le trouve plutôt mal choisi dès le départ.

        Au départ un mouvement revendiquant une stricte égalité des sexes (et donc intégralement anti-sexiste) il s’est transformé assez majoritairement en mouvement politique défendant le « droit des femmes », le tout enrobé de théories sectaires faisant de la femme un être au fond supérieur à l’homme. Et pour grossir le trait on décide d’y rallier les homosexuels (toute la mouvance LGBT) et de prôner une sorte de d’anti-modèle à celui dominant… pour qu’il domine enfin à son tour. Bref, du Constructivisme.

        Inutile de dire qu’avec des féministes pareils et de l’autre côté d’authentiques réactionnaires misogynes, on a pas spécialement envie de prendre parti dans l’affaire. Surtout en Europe.

      • « Effectivement, on est féministe à partir du moment où l’on considère que des individus sont égaux quelque soit leur sexe. »

        Je ne crois pas. La plupart des féministes vont bien plus loin que ça. Je considère les individus égaux quelque soit leur sexe, mais je ne me considère pas féministe et ne souhaite pas l’être, quand je vois avec qui ça me ferait partager ce nom.

  • Au delà de la femme, c’est l’individu qu’il faut défendre. Et oui, il ne faut pas défendre un groupe social pour ce qu’il est (les femmes, les immigrés…) mais pour sa valeur et ce qu’il peut apporter à la société.

    • Et si ce groupe est volontairement défavorisé par les institutions ? Sans parler des comportements et des faits d’individus, qui ne regardent qu’eux (ou la justice), l’État perpétue certaines discriminations envers les femmes, certaines ethnies, certaines religions, etc… C’est bien là, l’intérêt de l’égalitarisme couplé à l’individualisme : considérer tous les individus comme égaux et uniques ! 😉

  • Article intéressant qui fait bien de rappeler que le féminisme doit ses principales victoires au libéralisme.

    On peut aussi mentionner John Stuart Mill, un peu avant Ludwig Von Mises, qui a fait énormément pour les droits des femmes avec son livre « L’asservissement des femmes » mais aussi avec son combat quotidien au Parlement Britannique en faveur de la reconnaissance du droit de vote des femmes.

  • Il y a deux problèmes:
    – les auteurs ne définissent pas « féminisme », on reste donc dans le vague et cela prête à grosse équivoque.
    – les auteurs citent de manière très sélective le texte de Mises en question (dans Socialisme). Il faut aller la lire ou déjà simplement lire les commentaires de l’article de Tucker et Reisenwitz en anglais, riches en citation et qui remettent les choses en perspective.

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