France, qu’as-tu fait de tes valeurs de liberté et de démocratie ?

Tant que nous mettrons des « oui mais… » derrière nos principes nous n’en aurons aucun : ni sur papier ni en pratique

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France, qu’as-tu fait de tes valeurs de liberté et de démocratie ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 janvier 2014
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Par Aster.

democratie-participative

Il est bon parfois de savoir se ressourcer, de regarder ses valeurs, et, éventuellement, de les comprendre, de voir son engagement, de se représenter. Les valeurs de liberté et de démocratie sont souvent mises en avant par les cultures occidentales mais la France ne supporte pas bien longtemps une réflexion sur ce sujet.

Une liberté d’expression inexistante

L’affaire Dieudonné est le symptôme récent du problème. L’opinion publique importe peu, c’est venu d’en haut. Dieudonné doit se taire et ne plus se donner en spectacle. Il s’agirait d’une incitation à la haine et à la violence. Disons surtout que les idées qu’il exprime passent mal. J’ai eu le plaisir de voir des arguments percutants comme « Racisme et antisémitisme sont punis par la loi. Ce ne sont pas des opinions ». Ça aurait pu sortir d’un cours d’éducation civique (période France 2014 ou Mussolini 1937), mais non, des adultes éduqués ont ça en tête. Que ne doit-on pas entendre pour venir expliquer qu’il ne s’agit pas là d’une privation de liberté. J’ai l’impression d’entendre des Témoins de Jéhovah me citer la Bible comme source de vérité universellement admise. Je n’accroche pas sur la Bible, ce n’est pas pour me taper en substitut ce qui sort de l’Assemblée, et laisser ma raison au placard.

Qu’il s’agisse d’être raciste, d’être révisionniste, d’insulter ou d’être créationniste, désolé, mais il s’agit de liberté d’expression et de penser.

Pour la blague, je noterai que je ne voyais pas les mêmes sensibilités au sein de ce gouvernement quand il s’agissait de chasser à courre quelques roms qui braconnaient sur les terres du Royaume de France.

Des principes, quels principes ?

Au-delà  du muselage en règle de Dieudonné, la manière est également très élégante. Je ne suis pas franchement au fait des règles de droit mais, à ma connaissance, l’exécutif, dont M. Manuel « Ferme-ta-gueule » Valls fait partie, a un rôle clé vis-à-vis de la Justice : ne pas y toucher. Or, décider de la position de Dieudonné par rapport à la loi, c’est, à mon sens, une décision de Justice.

Grosso modo l’UMP faisait revoter les lois jusqu’à les voir passer, le PS revient à la lettre de cachet.

Et le pouvoir ?

Le mec qui faisait péniblement 22% des inscrits au premier tour d’une présidentielle a aujourd’hui une majorité quasi absolue pour diriger le pays. La démocratie en France se manifeste davantage dans les médias, dans la rue, dans les manifestations que dans les discussions de l’Assemblée. Pourquoi ? Parce que nous avons un mode de scrutin qui fournit un organe législatif tellement édulcoré qu’il est dépourvu de toute contradiction.

Heureusement, ils doivent rendre des comptes

Non contents de nous arrêter là, nous avons acté la justice à plusieurs vitesses, des syndicats aux élus en passant par les fonctionnaires, tout le monde s’est aménagé ses petits passe-droits.

Je ne parle pas de différences d’impositions qui me sont déjà incompréhensibles, mais de différences dans le traitement de délits violents par exemple. Frapper un élu ou un fonctionnaire, ce n’est pas frapper un citoyen. Un syndicaliste qui détruit du matériel lors une action syndicale est protégé, nous avons même su élever la nouvelle génération qui prend des gens en otage. On traite plus mal un humoriste non consensuel qu’un élu pseudo mafieux qui reste planqué au chaud dans l’espace gériatrico-législatif qu’est le sénat, ou que des syndicalistes qui donnent dans la séquestration.

  • imgscan  contrepoints 2014609 socialismeLa liberté d’expression : « oui mais… »
  • La démocratie : « oui mais… »
  • L’égalité des droits : « oui mais… »
  • Le droit de propriété : « oui mais… »

Tant que nous mettrons des « oui mais… » derrière nos principes nous n’en aurons aucun : ni sur papier ni en pratique. Et si l’on souhaite avoir ces principes, ce n’est pas parce que « ça fait bien », c’est parce qu’ils ont une contribution positive à notre société, parce qu’ils sont les garants de ce que nous souhaitons et voulons obtenir, de notre richesse, de notre capacité d’adaptation et de nos avancées.


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  • Qui a dit que la démocrassie était une bonne chose ? Il n’y a pas de quoi se vanter du tout de l’avoir pour valoir. Je ne ferai l’affront à personne de rappeler le mot de Rand à ce sujet : « ‘Democratic’ in its original meaning unlimited majority rule, a social system in which one’s work, one’s property, one’s mind, and one’s life are at the mercy of any gang that may muster the vote of a majority at any moment for any purpose. » Et comme c’est le matin, je ne citerai pas encore H.H.H. Ce que vous déplorez dans cet article est inhérent à la démocratie, et n’est pas dû au fait que cette dernière, pure à la base, ait été pervertie par qui ou quoi que ce soit.

    • La démocratie est une chose pas trop mauvaise aussi longtemps qu’elle respecte cette définition de Constant: « Le despotisme n’a aucun droit. La majorité a celui de contraindre la minorité à respecter l’ordre : mais tout ce qui ne trouble pas l’ordre, tout ce qui n’est qu’intérieur, comme l’opinion ; tout ce qui, dans la manifestation de l’opinion, ne nuit pas à autrui, soit en provoquant des violences matérielles, soit en s’opposant à une manifestation contraire ; tout ce qui, en fait d’industrie, laisse l’industrie rivale s’exercer librement, est individuel, et ne saurait être légitimement soumis au pouvoir social. »

    • La social-démocratie, une variante du socialisme, n’est pas inhérente à la démocratie. Cousine du fascisme, mais identiques en matière de corruption, la social-démocratie est à terme incompatible avec la démocratie qu’elle dévoie.

      Confondre la social-démocratie et la démocratie, c’est confondre la rouille et la tôle.

    • MisesEnForce: « Qui a dit que la démocrassie était une bonne chose ? »

      Un français qui parle de démocratie c’est comme un aveugle qui discute des couleurs.
      au mieux vous avez une monarchie élective.

    • s’il y avait la démocratie en France, a 15% d’opinions positives, Flanby aurait du démissionner il y a quelques mois déjà. Or il est toujours la et tellement marqué par le manque de popularité et de réussite, qu’il courre les jupons tout autour de l’Elysée
      tu parle d’une démocratie…

  • Si les politiques avaient un projet qui satisfasse tout le monde , çà se saurait … face à la multitude de volontés , de choix de vie différents (et oui « entasser de la tune » ne passionne pas forcément ) , ils se contentent de gérer l’ensemble : logique dans ce cas qu’on nous parle de trucs comme de « croissance » à toutes les sauces pour palier à cette abscence de projet collectif .

    Tu ne sais pas quoi faire de notre liberté … à part peut-être entasser de la tune et/ou se tourner vers les religions pour attendre la suivante : branches-toi sur ta conscience cher ami et interroges la . Bon après il te faudra la volonté de la suivre … mais c’est une autre histoire …

    Sinon je suis plutôt en accord avec l’article

  • Ces débats récurrents ont pour origine l’emploi à outrance voire quelquefois simpliste du mot « liberté » sans que les auteurs aient véritablement réfléchi à sa signification qui a agité les penseurs de toutes époques.

    • La liberté c’est pouvoir faire ce qu’on veut limité par ses propres capacités tant. que ca n’empeche pas les autres de faire de même.

      • définition qui ne veut pas dire grand chose puisqu’elle s’autoréfère ! Autrement dit, elle laisse à chacun la possibilité d’estimer lui-même ce qui est du ressort de sa liberté, ce qui pose véritablement un problème logique.

    • Je rajouterais que la liberté est assez à définir mais beaucoup plus difficile lorsqu’il s’agit de la vivre en société.

      L’idée est que la démocratie est admise comme la structure politique limitant en theorie le moins possible la liberté.

      • G.L. : « L’idée est que la démocratie est admise comme la structure politique limitant en theorie le moins possible la liberté. »

        Pour autant qu’elle soit participative: Droit d’initiative et référendum qui laisse le peuple décider directement des lois, de la fiscalité, des aménagements etc. etc.

        La « démocratie » participative n’aboutit qu’a la formation d’une oligarchie consanguine ce qui revient au principe de monarchie élective liberticide. La raison pour laquelle tout une classe & leurs amis et clients peuvent se gaver sur le dos des autres depuis 40 ans.

        France, 29eme « Démocratie imparfaite »
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9mocratie

        Et on constate aussi une corrélation forte entre indice de démocratie et liberté économique (France, 70eme derrière le Ghana et le Rwanda)
        http://www.heritage.org/index/ranking

        • Ilmryn: « La « démocratie » participative n’aboutit qu’a la formation »

          Erratum, je voulais dire « démocratie » représentative, évidemment.

    • « Ces débats récurrents ont pour origine l’emploi à outrance voire quelquefois simpliste du mot « liberté » sans que les auteurs aient véritablement réfléchi à sa signification qui a agité les penseurs de toutes époques. »

      Extrait de « le libéralisme pour les nuls » : http://www.dantou.fr/

      Vous avez donc un droit à la liberté. Il ne s’agit pas de la liberté métaphysique (liberté par rapport à Dieu ou par rapport à la nature humaine), ni d’un droit d’être ou d’avoir ce que l’on rêve d’être ou d’avoir (liberté d’être célèbre lorsqu’on a envie d’être célèbre, liberté d’avoir des vacances à la plage au moment où on a envie de vacances à la plage etc…).

      Il s’agit de la seule liberté qui puisse être garantie par une loi humaine sans nuire à la liberté des autres : la liberté d’agir ou de penser sans limites autres que la jouissance des même libertés par les autres personnes.

      Le corollaire de ce droit pour un gentilhomme est le devoir de respecter la liberté des autres personnes.

      • ce qui ne veut pas dire grand chose. « La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui  » est bien joli mais seul autrui peut estimer ce qui ne lui nuit pas. Ce qui risque de poser des problèmes….

        Définir la liberté de manière récursive n’a aucun intérêt.

        ne parlons même pas de l’idée ‘propriétaire de soi » qui est très douteux, notamment du fait de l’auto-appartenance qui pose pas mal de problèmes logiques inconnus pour des philosophes du XVIIIème ou début XIXème mais qui surgit fin XIXème et au XXème.

  • Très bon article.

    Impossible d’allez sur votre site, blogsopt étant censure en Chine. ( bientôt la même censure en France)

  • dans ce pays , démocratie est synonyme de dictature .

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