Par Richard North, depuis le Royaume-Uni.
D’une certaine façon, les médias traditionnels font un vrai compliment à UKIP. Il n’y a pas si longtemps, ce que ce parti mettait dans son programme n’aurait pas eu la moindre sorte d’importance. Ils ne voulaient simplement pas savoir.
Ainsi, avoir le Guardian qui nous informe que Nigel Farage renie la totalité du programme électoral de 2010 de son parti, est une mesure du chemin parcouru. Quand il est ensuite suivi par le Mail, le Financial Times, le Telegraph, le Spectator, et même le Times, UKIP devrait avoir toutes les raisons de penser qu’il est arrivé.
Néanmoins, Farage ne s’est pas bien tiré de ce « démantèlement des familles » par Andrew Neil dans « Politique au Quotidien ». Les conservateurs se sont jetés sur le clip Youtube comme preuve que le chef de UKIP n’est « simplement pas crédible ».
Mais peut-être que le commentaire le plus cruel de tous vient du New Statesman, qui juge douteux que de tels incidents lui fassent du tort.
C’est précisément la désinvolture et le manque de formalisme de Farage (« quand il s’agit de sites webs, je ne suis pas l’expert ») que ses électeurs trouvent sympathiques, nous dit le New Statesman :
Tout ce dont a besoin de savoir le public, qui accorde bien moins d’attention aux propositions des partis que beaucoup se l’imaginent, c’est que UKIP se dresse contre l’establishment de Westminster, contre l’immigration, contre les « droits de l’homme », contre l’aide extérieure, et contre l’UE. En l’absence de tout espoir qu’il détiendra un pouvoir significatif après 2015, les électeurs s’intéressent peu à ses positions sur la politique fiscale ou la défense.
« Si Farage veut que UKIP devienne à terme quelque chose de plus grand qu’un parti de protestation, il ne pourra pas se permettre de telles gaffes », conclut le New Statesman. « Mais pour le moment, elles ajoutent simplement à son lustre ».
Un compliment à double tranchant, et qui en dit long. UKIP, nous dit-il, est un parti loufouque avec des politiques loufoques. Mais le point le plus révélateur, c’est que Farage informe Andrew Neil qu’il ne s’engagera pas sur un nouveau programme jusqu’à après les élections européennes. Quelle sorte de parti politique se présente à des élections où, supposément, « ça passe ou ça casse », sans programme électoral ?
Et puis, quelle sorte de gens votent pour un tel parti ?
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Sur le web – Traduction : Contrepoints.
Mais on connait le programme de l’UKIP : sortir de l’UE.
Après ça les jours heureux…
Ceci-dit, c’est la sortie de l’UE de l’UK se défend, l’Europe n’apportant pas grand chose à ce pays (à part des problèmes).
L’UK est très bien représenté à l’UE et à même plusieurs dérogations rien que pour elle. C’est probablement le pays qui reçoit le plus d’indulgence vis-à -vis de ces partenaires européens. Au lieu d’accuser l’UE, qu’elle s’accuse elle-même de ses propres politiques et votes européens.
Cette idée que l’UE est une espèce de règne impériale sur les pays membres (surtout pour les grands pays comme l’UK) relève du fantasme pur et simple. A moins de vouloir refuser tout compromis et là oui, il vaut mieux en sortir.
A Davos personne n’a bronché quand aux conclusions de plusieurs intervenants. En résumé pour l’Europe il ne pas avoir peur de l’inflation qui diminue la dette, de grands investissements publics relatifs aux infrastructures et pour les pays les plus touchés une sortie de l’Euro raisonnablement négociée.
L’inflation ne diminue pas vraiment la dette, elle la reporte. Les grands investissements publiques nuisent à l’économie. La solution réellement viable à la crise monétaire est l’abandon du monopole par les états et la concurrence monétaire sans régulation (les cas de fraude étant de toutes façon déjà condamnables).