Tranches de vie ordinaires en République Démocratique (et Populaire) Française, imaginées mais pas dénuées de réalité – Épisode 1 : « Pour Michel, ça sent le sapin. »
Par h16 et Baptiste Créteur.
Si, pour certains, notamment en hauts lieux, la Crise est une notion floue cantonnée à des chiffres négatifs sur des présentations Powerpoint colorées, pour d’autres, c’est un fait tangible qu’ils peuvent constater chaque jour.
Prenez Michel.
Une dizaine d’années de cela, l’entreprise où il travaille, spécialisée dans la confection textile, commence à connaître des difficultés, ellipse pudique pour dire que les ventes décrochent et les recettes peinent à équilibrer les dépenses. L’augmentation continue du nombre de petites lignes illisibles sur les fiches de paie, symptômes purulents d’un mal profond sur les paies aux charges tumescentes, rend la tâche encore plus complexe en accroissant toujours un peu plus les difficultés administratives et pratiques pour rendre le travail compétitif. Et l’inflation vigoureuse des impôts sur le bénéfice achève le tableau en empêchant d’investir pour se moderniser et innover.
Après des années de tracasseries, de mesures d’économies pénibles, d’aménagements plus ou moins heureux des conditions de travail, des contrats et des méthodes mêmes de production, l’inéluctable arrive : il faut licencier. Sur 500 personnes, la direction estime que 30 départs sauveront l’entreprise, au moins pour un temps.
Bien évidemment, la nouvelle connue, les syndicats entrent en lutte, avec cet acharnement et cette humanité musclée qui les caractérisent, pour éviter toute perte d’emploi, toute modification dans les statuts et ces droits acquis jadis à la force du poignet. So- So- Solidaires avec les salariés, et évidemment intraitables avec les salauds de patrons, ils tiennent tête pendant 6 ans, en ce compris la séquestration rituelle de la famille du directeur pour bien montrer qu’ils sont prêts à aller jusqu’au bout, d’autant plus facilement que les médias, maintenant alertés, et les caméras rivées sur eux, jouent largement en leur faveur si jamais, par un sort franchement coquin, cette séquestration les amenait malencontreusement devant la justice…
Les licenciements n’ont finalement pas lieu. Bien sûr, l’entreprise fait faillite, mais les syndicalistes ont tout prévu. D’une part, Roger, le leader syndical et longtemps sous les feux médiatiques pendant les âpres années de combat, a été amené à occuper un poste politique important. Au moins, lui est tiré d’affaire. D’autre part, un dossier a été monté pour que ses camarades syndiqués puissent racheter l’entreprise pour une bouchée de pain sous la forme d’une coopérative. Michel a assisté aux présentations et pris sa décision : il investira ses indemnités contre une part de la coopérative, et sera ainsi son propre employeur. La plupart des salariés ont fait de même, et la production reprend donc.
Les médias locaux s’enflamment, les nationaux suivent, et rapidement, les hommes politiques de tous bords viennent saluer le maintien en activité d’une entreprise industrielle dans le Bouchonnois, cette région autrefois prospère qui rayonnait jadis par ses industries métallurgiques et textiles mais dont la prospérité ne laissait guère de trace que dans les yeux nostalgiques des anciens.
Las.
De petits nuages persistent pourtant à s’accumuler sur Michel et ses camarades coopératifs : le carnet de commandes bien rempli ne suffit pas à dégager de réelles marges, et bientôt l’entreprise fait à nouveau des pertes. Et lorsqu’on est son propre patron, c’est avec anxiété qu’on voit les déficits se creuser.
Pour faire bonne mesure, une chef d’entreprise enthousiaste vient leur donner des cours de gestion. Jadis honni des syndicats à grands coups de slogans, le capital retrouve une place essentielle dans les cours des actionnaires. Avant la reprise de la boîte par la coopérative, les syndicalistes n’oubliaient jamais de rappeler que le profit mène le monde à sa perte ; à présent, ils se gardent de tous commentaires oiseux et attendent avec impatience de pouvoir en faire, même un peu…
Tout comme ils n’évoquent pas la notion de trésorerie, de concurrence et de coût du travail. La chef d’entreprise, elle, le fait et ce n’est pas si compliqué : sans profits, point de salut ; les salariés coûtent cher et doivent produire plus qu’ils ne coûtent ; et si les salaires sont toujours payés avec une semaine de retard, c’est parce que la trésorerie ne permet pas de les payer en temps et en heure.
La situation est un peu tendue. Mais on a l’habitude (on est en France, hein !), on ne se laisse pas démonter. On fait appel à des spécialistes de l’organisation pour améliorer la productivité. Moyennant quelques ajustements d’horaires, on améliore les rendements ; la flexibilité, c’est important, surtout quand on est son propre patron, n’est-ce pas.
Bien évidemment, tout le monde y va de sa bonne idée. C’est ainsi que la mairie de Grenouilly, commune du Bouchonnois dans laquelle est implantée la coopérative de Michel, décidera d’une subvention exceptionnelle (qui impactera modestement les impôts locaux que le même Michel aura à payer un peu plus tard pour renflouer les caisses de la municipalité). Et c’est comme ça que le Conseil Général se mobilisera pour que les commandes de maillots des équipes locales de football soient passées dans le département. Michel sourit quand son fils, qui joue chez les minimes, lui annonce que le maillot coutera 2€ plus cher cette année, et le fiston est fier de savoir qu’il portera, en plus de ses couleurs, un peu d’amour paternel.
Mais malgré deux recapitalisations, l’entreprise ne parvient pas à sortir vraiment la tête de l’eau. La chef d’entreprise qui les aide bénévolement leur apporte la triste nouvelle un mardi après-midi : la faillite de l’entreprise sera déclarée au tribunal dans les 48 heures. Le Ministre de la Vigueur Entrepreneuriale sera injoignable pendant le reste de la semaine. Les rédactions de presse, informées, ne trouveront pas le temps de déléguer plus qu’un pigiste : le pays palpite sur les histoires de cœur du président et n’a plus d’oreille pour les coopératives en déroute…
Pour Michel, ça sent le sapin.
Vous vous reconnaissez dans cette histoire ? Vous pensez qu’elle ressemble à des douzaines de cas relatés par la presse ? Vous lui trouvez une résonance particulière dans votre vie ? N’hésitez pas à en faire part dans les commentaires ci-dessous !
Dites-moi, messieurs H16 et Créteur á l’humour chafouin, ne croyez-vous pas que nous devrions fonder une sorte de colonie, semblable au fameux village gaulois?
Entre les vices cachés des desseins
gouvernementaux et les excès présidentiels de Zizi Rider, on se prend à confondre platane et vulgaire ignorant; peut-être une question de défonse nationale…
Ha zut alors !
On dirait que la scop a pas bien écopé….
Ou qu’elle a trop écopé, c’est selon….
Que faire ?
On se demande s’il faudra faire revenir le syndicaliste politrouk de son job d’hommpolitrouk, ou si le petit marquis de Florange viendra prêter la main…..
Ni l’un ni l’autre, dirait on…..
Il y a bien un Édouard Martin, future tête de liste aux européennes dans l’est sous la bannière des escrocs, ci devant gueulard en chef chez arcellormittal, mais on est trop polis pour lui poser des questions….
C’est pour cette raison que l’investissement international a baissé de 77% depuis un an en France.
Seul un fou (ou un coquin du pouvoir – Bouygues, Pinault, etc ) investirait.
On attend la fin.
Il y a toujours des nouvelles niches….en ce moment il faut aller sur le vice. L’homme socialiste concentre toutes les ignominies: il faut donc vendre de l’ignominie !
Une petite faute de frappe à la fin: la chef d’entreprise.
Je retrouve Atlas Shrugged. On avance, lentement, mais sûrement, vers la grosse gamelle !
Elle ne s’appelle pas DAGNY? par hasard
absolument!
Non pas Dagny: « La chef d’entreprise qui les aide bénévolement », imaginez Dagny faire du bénévolat !!!
Surtout que dans ce cas, c’est visiblement du temps de perdu…..mais bon, chacun voit la misère à sa porte, et essaye de la garder chez les autres.
Tiens, au fait ça me fait penser à une ex (non) dame de France qui va justement chez les autres pour apporter son aide précieuse avec l’argent des autres…..A c’est beau la socialie ! ça me met la larme à l’oeil.
Car l’autre à servi à payer la dîme et la « gamelle » de la dame?
Désolé, j’avais considéré le « bénévolement » comme accessoire dans la démarche de cette dame car par ailleurs elle essayait de leur inculquer les principes de bonne gestion qui font qu’une entreprise s’en sort si elle a du capital, des compétences, des marges , une production réelle répondant aux attentes d’un marché. C’est parfois insuffisant quand les syndicats, les fonctionnaires et les politiques se liguent contre elle pour lui mettre des bâtons dans les roues à coups de taxes, normes, et autres interventions pittoresques. Tout ça prétendent-ils avec les meilleures intentions du monde!
Bon, je m’excuse.
C’est juste que Dagny se fait briser en voulant aider. Elle porte sur elle l’echec de cette société socialo-communiste. Pourtant elle a bien un bon fond, surement des capacités etc….
Mais ça illustre parfaitement le concept de l’objectivité.
Perso, j’ai compris: de venez pas me demander de l’aide, c’est NON. Que cette Frôance crève étouffée sous l’avalanche de taxes, lois et politique moisie. Car l’aider, c’est pas se rendre service. (On souffrira juste plus longtemps)
@Golum,
Tu n’as pas besoin d’excuse, ton commentaire était tout à fait pertinent. je lis et relis ATLAS SHRUGGED souvent depuis qu’il est paru en France, ça me donne le moral quand les clowns gouvernementaux ne me font plus rire.
Juste un petit bémol à ton commentaire, DAGNY ne se fait pas briser, elle perd une bataille ( ou plutôt elle bat en retraite ) pour mieux gagner la guerre quand elle constate que seule, même avec toute son énergie, ses compétences, et son expérience, elle ne vaincra qu’avec les armes ( psychologiques) fournies par John GALT.
J’aime bien la fin du livre qui ouvre sur l’espoir de la reconstruction d’un monde meilleur. La leçon c’est que ça ne se produit que quand l’économie mondiale est au fond du trou. C’est effrayant de penser que la même situation arrivera si nous ne réagissons pas.
« J’aime bien la fin du livre…La leçon c’est que ça ne se produit que quand l’économie mondiale est au fond du trou »
spoiler alarm
Selon les auteurs:
« Et l’inflation vigoureuse des impôts sur le bénéfice achève le tableau en empêchant d’investir pour se moderniser et innover »
Ce n »est pas l’ IS (impôt sur les sociétés) donc sur les bénéfices nets, qui pénalise les investissements puisque ces derniers sont avant IS.
C’est les faibles EBE (excédent brut d’exploitation) des entreprises françaises qui limitent l’investissement.
L’is n’est qu’un des impôts parmi d’autres! l’is n’est pas toujours réglé sur les bénéfices! Il y a aussi l’impôts sur le déficit des entreprises: l’IFA (impôt forfaitaire annuel) qui se paye par tranche de chiffre d’affaire si malheureusement, l’entreprise ne fait pas de bénéfices…Mais pour certains indépendants, il y aussi le régime de la TVA sur les bénéfices, dont l’assiette est constituée du chiffre d’affaire moins certaines charges et pas d’autres! un pauv’gars qui vend sur les marchés « des objets mobiliers » par exemple, n’aura pas le droit de déduire de son chiffre d’affaire le prix de sa place de marché et d’autres charges comme son carburant pour transporter sa marchandise…. Ceci peut mener un indépendant à payer de la TVA sur du déficit! Ils ne sont pas cools avec les petits entrepreneurs?
Le fisc qui en France à défini le plan comptable, ou presque, considère qu’il s’agit de charges externes!
C’est donc une taxe sur la valeur ajoutée, euhh non retranchée , mais parce qu’ils le valent bien sans doute!
Que ce soit une SCOP, une SA ou une association d’amis, si ces sociétés sont gérées en tenant compte du marché, elles peuvent très bien fonctionner. Tout le reste n’est qu’actions inutiles et couteuses surtout lorsque des politiques veulent se refaire une santé sur la boite qui va fermer en se servant de l’argent publique.
C’est pratiquement de l’abus de biens sociaux, se servir de l’argent publique pour assure son élection sous prétexte d’aider un canard boiteux.
J’ai commencé à travailler en 1978, à 17 ans et me suis formé sur le tas, en cours particuliers, en sessions du soir… etc. Je peux vous assurer que l’histoire racontée ci-dessus est vraiment une version aspartamée de la réallté, car h16 et Baptiste créteur, dans leur bienveillance encore juvénile ne veulent pas encore éructer violemment contre la Connerie Institutionnalisée Française AOC. Après 35 ans de travail et que vous avez vu ces nomenklatursistes à 3, 72 neurones de jugeote économique détruire tout ce que vous avez réussi à obtenir par le travail, famille, maison, entreprise(s) multiples, efforts ruinés et réduits à néant après des années à 2500 à 3000 heures de travail (calculez, les profs sont à 1100, les fonctionnaires à 1250), vous n’avez plus qu’une envie, bien que vous ayez été pacifique(iste), respectueux des lois, attentif à vos fournisseurs, à vos employés et à vos clients, ayant respecté même les règles de travail les plus (abs)connes, vous n’avez plus qu’une envie : prendre les armes et dégager ces cons par la force, ou partir, définitivement, pour ne pas donner cet horrible cadeau empoisonné qu’est devenu la France, à vos enfants. Quand je ne peux pas partir, je veux prendre les armes pour détruire cette assemblée de cons d’étage supérieur au pouvoir. Si je ne peux plus partir d’ici peu, c’est ce que je ferai, pour ne pas finir enseveli sous la connerie majuscule qu’est devenue ce pays, comme tous les français qui en ont marre, depuis 1981, de manger de la connerie matin, midi et soir. J’essaie de partir de toutes mes forces, sinon, je vais partir en guerre, physiquement. Nous sommes tous à quelques mois ou années avant 1789 versus 2014. Quand pendant 35 ans, malgré tous vos efforts, vous n’avez rien vu changer, plutôt tout empirer sous l’empire de la plus grosse connerie marxiste-léniniste-socialiste-communiste-syndicaliste-administrative qu’on a jamais vu sauf à Cuba, dans les pays de l’Est et en Corée du Nord (encore qu’on commence à détruire ici les opposants par le fisc, le cancer par ostracisation et vilipendage, par les médias et la prison (ce qui revient au même), vous êtes prêt à tout, surtout si vous avez tout perdu, et que vous voyez cette nomenklatura immorale et corrompue se goberger de vos efforts. Oui, ça ira, ça ira ça ira… Ca rira moins demain quand la chasse à courre va commencer.
Comme je vous comprends! Mais avec un peu moins d’expérience!
J’aurais envie d’écrire la même chose…..mais il y a des yeux et des oreilles qui snifent les ip….
Internet n’est pas la bonne place pour ça.
Par contre je vous rejoints dans l’idée (pas dans l’acte), et cette violence se concentre chez nos compatriotes Français. J’étais dans le nord de l’Europe qqs années et je peux dire que l’ambiance grésillante est palpable ici. De fier, en forme et les yeux vifs, l’on passe à: la tête qui tombe, le regard fuyant, l’angoisse permanente. Ce pays est réellement corrosif, la société est malade….. Fuir semble donc l’attitude la plus saine et intelligente. Même pauvre, c’est toujours mieux que la survie et l’angoisse. (Ou la guerre, contre qui d’ailleurs…une armée de zombie ?)
WIFI
Toute guerre, qu’elle soit civile ou internationale est le fait de l’idéologie et des appartenances communautaires.
Après ce constat, vous voyez désormais tous les germes en France rassemblés pour le bouquet final. Qui sont les responsables ? : « ceux qui ont allumé la mèche ». Inutile de nier que la mèche a été allumée par des petits malins sous Mitterrand entre 1981 et 1985, que tous les ingrédients nécessaires au climax du feu d’artifice prochain viennent des manipulations multiples (économiques, sociales, idéologiques, racistes, politiques, syndicales…) orchestrées à cette époque et qui n’ont jamais vraiment cessées depuis, puisque les acteurs successifs de ces premières manipulations ont eu le pouvoir successivement jusqu’à aujourd’hui et ont à leur tour remis une couche d’absurdité au modèle kafkaïen primitif.
Le florentin connaissait son ZunTsu et son Machiavel par coeur, et son disciple élu en mai 2012 a dépassé le maître dans sa parabole des 15 reniements, déjà dans les manuels d’histoire puisqu’on l’enseignera encore dans les écoles en 2100, voire pour des siècles. Même le roi Soleil qui voulait culminer au zénith de l’histoire de France sera dépassé par la diatribe des 15 « Moi Président, je ».
Le problème quand on joue un peu trop longtemps avec une grenade dégoupillée, c’est qu’elle finit par vous péter dans les mains. En relisant h16 et Baptiste, vous vous dites : ces mecs sont bons, ils ont une super imagination. Ils pourraient faire un film ou écrire un roman avec un scénario si puissant. Et puis vous savez pertinemment que ce ne serait qu’un documentaire.
3§… J’aurais pu en faire plus !
et les cours particuliers pour apprendre à faire des chapitres ? passé à l’as ?
Bon ça va le redresseur de tords es-chapitrement ! Si vous voulez que je relève toutes vos fautes d’orthographe dans toutes vos interventions, on peut s’amuser longtemps. J’écris des livres. Je connais la pagination et la mise en page. Avez-vous déjà lu des romans ou même le Capital de KM ? C’est autre chose comme style imbuvable, en dehors des théories développées. Vous semblez être étranger à la lecture de Dostoïevski ou même sans aller si loin de Proust chez nous. Là j’ai écris 1500 à 2000 signes et vous me la ressortez encore une fois. Je fais quelques fautes dans mes interventions, car j’écris beaucoup et partout et je n’ai pas le temps de me relire toujours. Surtout quand on écrit 10 pages par jour. Je suis aussi éditeur alors permettez-moi de vous encourager à me faire d’autres commentaires plus intelligents que ceux d’un général d’une armée mexicaine en déroute.
Au fait, la phrase « et les cours particuliers pour apprendre à faire des chapitres ? passé à l’as ? » s’écrivent en Français correct (et non français post-SMS), dans le mode interjectif de type interpellation : « Et les cours particuliers pour apprendre à faire des chapitres ? Passés à l’as ? »
Non, la réalité orthographique et syntaxique est pire que cela : « Et les cours particuliers pour apprendre à faire des chapitres ! Passés à l’as ? »
yeneralalcazar a raison dans le sens où ce que vous avez écrit est illisible.
Je pense qu’en rédigeant votre texte vous souhaitiez être lu, non ? (A priori c’est le but..)
(Il faut avouer que je n’y ait même pas jeter un œil …)
Il est vrai que « Ray » qui jette un œil n’a pas beaucoup d’incidence, ça ne change pas sa vision du monde.
A priori nous avons tous des compétences et un vécu différent, par contre nous avons tous un lien: Contrepoints. C’est un espace de liberté qui est utile à tous (et toutes, égalité des sexes obligé). Au début, je focalisais sur un truc con, un commentaire, un argument, un nom, une couleur…..et puis maintenant je prends les habitués pour une grande famille. Avec des défauts, des fois des remarques utiles. Mais dans l’ensemble le nivellement par le haut, ça marche ! (Et ce qui doit rester en bas, on le laisse)
« (Il faut avouer que je n’y ait même pas jeter un œil …) »
Il faut avouer que je n’y ai même pas jeté un oeil.
Génération Goldman : 12 mots, 2 fautes de français…
Un ami agrégé correcteur du baccalauréat me rappelait récemment, c’est de notoriété publique, que s’il fallait corriger les copies sur la base de la seule langue française, à peine 1% des impétrants obtiendraient le diplôme. Est-ce mon vocabulaire recherché qui vous gêne, sont-ce les phrases proustiennes qui font que votre cerveau déconnecte au delà de la formule ASV. Il y a peut-être un peu de tout cela quand on connaît le mode de communication syllabique actuel avec les smartphones.
Un fait avéré scientifiquement : le smartphone rend con et détruit le cerveau. Car plus le langage est pauvre, plus la connectique du cortex, les synapses, se détériorent. Si vous voulez que votre cerveau comprenne des plus gros concepts que le prémastiqué publicitaire où le format de message dure au maximum 30″ pour ne pas trop fatiguer les méninges de la ménagère de 17 à 77 ans, il va falloir que vous vous coltiniez du dur, pardon du « hard ». Je ne vous recommande pas tout de suite Dostoïevski, c’est l’extrême, un des 8000. Commencez par du Dale Carnegie traduit ou dans le texte, ou du Reader’s Digest. Allez de même lire certains académiciens ou cours du Collège de France. Je doute que vous dépassiez la première page ! Mais prendre des risques, physiques ou intellectuels, c’est comme tenter un 8000. Un alpiniste se doit de le faire. Une intelligence ne peut rester au seuil de la connaissance télévisuelle ou Internet. Ce que j’aime dans le Point et Contrepoints, c’est que leurs auteurs ont du coffre et du style, de l’honnêteté et du fond philosophique, de la culture et de la conscience millénaire, malgré la domination d’un modèle dont une majorité ne se cache plus qu’il est moribond et irrécupérable, voue le peuple à devenir idiot et inculte – drogues, Panem et circenses, références culturelles médiocres ou illisibles au commun – car ainsi plus contrôlable, tel un troupeau de moutons.
Et puis lisez aussi ce qu’ont découvert les neuro-biologistes sur la lecture complexe : « elle créée de la connexion neuronale, comme les études supérieures ». En gros, plus on lit et plus on lit complexe, plu on se cultive, plus le cerveau se créée des connections et devient lui-même de plus en plus rapide et intelligent. La musique, c’est mon métier, créée encore plus de connexions, des étages de compréhension supplémentaires, ce qui fait que mon cerveau navigue en permanence de l’abstrait au concret, de la métaphore à la référence historique. Peut-être suis-je incompréhensible ? Vous m’en voyez désolé. J’en suis à mon deuxième livre. J’ai écrit près de 20 heures de musique, de la musique complexe mais sans jamais oublier de vue le plaisir de l’auditeur. Mon premier livre a conquis un public universitaire. Mes musiques ont fait le tour du monde. Mais je ne suis pas Marc Lévy. Je ne cherche pas à être compris par tout le monde, mais j’essaie de donner du plaisir au plus grand nombre sans tomber dans la facilité et l’indigence, ce qui me serait très facile. J’ai écrit beaucoup de chansons. Je ne suis pas élitiste. Je cherche à avoir une pensée qui embrasse exhaustivement le monde dans mes limites de compréhension, dont j’aspire en permanence à repousser les limites mais qui sont comme pour tout un chacun réduites à notre culture, à notre éducation et à notre environnement, notre Terre. Des abstractions actuelles sur les dimensions de l’Univers m’échappent, même si je travaille à les comprendre. Mais chaque génération en prend un coup dans la figure par rapport à la compréhension offerte par les nouvelles limites du savoir. Pensez donc ! Quand j’ai commencé l’informatique, en 1980 à la Fac, les disques durs n’existaient pas et la mémoire RAM des ordinateurs comme les floopy disks avaient 1Mo de mémoire. La génération de mon grand-père, qui était sorti d’une grande école d’ingénieurs du nord de la France – l’autre était chirurgien et pharmacien – a bâti son succès sur le remontage et la commercialisation des MacCormick importés des USA après la guerre. Les tracteurs arrivant en pièces détachées dans son atelier de montage. Il est mort en 1974 et n’a connu que les téléphones avec centre d’appel « Bonjour M’dame, j’voudrais le 223 à Saint-Ouen ».
En 1974… Ma génération (1961) a subi, construit et fait les frais de la première génération informatique grand public, de la mondialisation dont le mécanisme central fut la révolution informatique, ayant commencé à travailler sur Atari et synthés Mood et Korg dans les années 1980… Nous n’avions pas été formé à cette transformation radicale et n’avions pas du tout été mis face à cette transformation dans notre jeunesse, contrairement à la génération de mes enfants (27, 25, 10 et 4 ans) mais nous l’avons embrassé avec enthousiasme, malgré les aléas. Un des premiers graveurs de CD en 1990 coûtait… 200.000 francs. Mon premier graveur de CD audio acheté en 1993 m’a coûté 7500 francs. Le dernier acheté sur mon PC m’a coûté 10 Euros et il grave tous les formats… Révolutions multiples en terme de mentalité, d’organisation, de coûts de production, comme en terme de transformation des outils de production, de leur pérennité comme de leur rentabilisation dans le temps. Comment gérer de telles transformations multiples de front ?
Pourquoi vous expliquer tout cela ? Pour vous montrer que le progrès technique est un tsunami, que vous, comme moi et mon grand-père, y serez confronté. Que la seule chose qui vous permettra d’y résister est : la culture et la formation continue, tout au long de la vie. Plus celles-là seront profondes, amples, vastes et multiples – connaissance verticale et horizontale combinée, la plus difficile à acquérir – et plus elles vous permettront de ne pas être frappé obsolescence quand vous aurez atteint comme moi l’âge – plus de 50 ans – où l’on commence à être inutile dans ce type de société qui détruit de l’humain presque aussi rapidement que les dernières technologies. Ce que cet article avait plus ou moins suggéré dans l’incapacité française, philosophique, culturelle, organisationnelle, structurelle, à se remettre en question en permanence. Car c’est ce que font toutes les civilisations qui durent et survivent et que ne font pas celles qui meurent.
Je vous souhaite bon courage.
Un article connexe à ce sujet : http://www.esolem-production.com/20100901_BLOG_VousCrachezDansLaSoupeOuLaBoiteAIdeesIlFautChoisir.pdf
En faite c’est exactement le meme principe dans les grands groupes, sauf que les perfusions alimentent les pertes, et ça ne se voit pas.
Selon des conseillers de différents Ministres de l’économie européens, Mr.Sapin, à l’époque de Jospin, a laissé une impression, en tant que Ministre, de totale incompétence en économie.
Michel sent le sapin est une information qui me stresse. Comment qui vont faire les poux pour faire du patin ? Il faut interpeller le WWF pour éviter une espèce qui pourrait disparaître faute de loisirs.
Pourquoi le statut de SCOP ? Ils pourraient (théoriquement) faire la même chose en SA, et être libre de l’usage de leur capital. Le véritable pouvoir des petits actionnaires quand ca commence a sentir le roussi, c’est de vendre.
En fait, c’était une fausse question. J’imagine qu’ils ont trouvé un intérêt immédiat pour choisir ce statut. et c’est peut être ce choix qui à permis de sauver l’entreprise. Mais, ne pas rétribuer le capital appartenant aux salariés pour sauver l’entreprise est un présentation « politiquement correcte ». On peut le formuler autrement et dire : les salarié ont accepté une diminution de leur salaire pour que le capital (donc ils sont devenus propriétaire) soit rémunéré… C’est moins glamour.
Le problème c’est n’est pas les hommes, c’est le statut spécial qui conditionne la propriété et qui finira par générer des problèmes (Voir commentaire de Cavaignac plus bas).
Quand le « Hank Rearden » fera valoir ses droits à la retraite, comment évoluera la boite ?
Et d’ailleurs quand vous narrez l’historique de la Scop en précisant que « geignards et branleurs » avait été écarté, vous nous décrivez une dérive socialiste. Pour que le modèle marche, il faut sélectionner les « gentils » compatibles avec le système. Ici on applaudit, mais dans le cadre plus large de la société ???
Lorsque le tri est un choix contractuel, pas de problème. Je voulait juste souligner la notion de tri impliquée par le choix d’un statut « d’exception ». Ce qui est une marque des collectivismes.
Personne de bonne volonté me semble aussi plus idoine que « gentil ».
Donc revenons au point de départ.
Pour faire la Scop un tri a été fait.
Imaginons que la Scop est existé avant ce tri. La nature de la Scop aurait rendu ce tri encore plus compliqué qu’il ne l’est déjà pour une société « normale » (évoluant en socialie).
Tres bonne analyse ou plutôt constat d’une france qui avance en marche arrière.
Marche arrière ? C’est un demi tour et 6eme vitesse….dans le mur !
Et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfant(chômeurs)….. Je vais faire de beaux rêve ce soir! Vite la suite!
Le Ministre de la Vigueur Entrepreneuriale :-)))
Savoureux, bien qu’aigre-dur…