Qu’est-ce qui maintient l’Afrique dans l’obscurité ?

L’Afrique a besoin d’une société avancée technologiquement et la solution réside de plus en plus dans l’éducation.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
filles Afrique credits Rod Waddington (licence creative commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Qu’est-ce qui maintient l’Afrique dans l’obscurité ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 février 2014
- A +

Par Lanre Olagunju [*]
Un article de Libre Afrique.

filles Afrique credits Rod Waddington (licence creative commons)

L’éducation est la clé du développement et si un pays veut avancer, il doit se préparer à y investir massivement. Certaines sociétés développées et d’autres en cours de développement ont non seulement mis au point un cadre pour une éducation cohérente et saine mais ils se sont aussi taillés une niche pour eux-mêmes dans des domaines spécifiques. Et cela contribue largement à la réputation et la richesse d’un pays. Les Éthiopiens par exemple, sont toujours fiers de dire que l’école éthiopienne de formation des pilotes est sans doute la meilleure en Afrique. Inutile de dire que la compagnie aérienne éthiopienne enregistre la croissance la plus rapide et qu’elle est la compagnie africaine la plus rentable. Quand on parle de certains domaines, on pense automatiquement à certaines parties du monde, et c’est le cas essentiellement parce qu’ils ont investi massivement dans l’éducation.

Bien que de plus en plus d’Africains soient instruits dans la difficulté et que le taux d’alphabétisation soit effectivement en amélioration, compte tenu de notre vitesse d’escargot, le chemin est encore long. En 1990, le taux d’alphabétisation des adultes dans toute l’Afrique était de 52% avec plus de 177 millions d’analphabètes. En 2008, il était de 63% avec plus de 200 millions d’analphabètes. L’Afrique a besoin d’une société avancée technologiquement et la solution réside de plus en plus dans l’éducation.

La performance remarquable et le progrès économique que les pays africains ont réalisé auraient été impossibles sans l’éducation du peuple. Un des avantages de l’éducation et de la technologie est qu’elles apportent l’émancipation. Les citoyens sont libérés des chaînes de l’esclavage mental, ils deviennent confiants et audacieux pour poser des questions sur leur bien-être, et parcourir un long chemin qui leur permettra d’oser demander des comptes à leur gouvernement. L’incapacité à remettre en question l’autorité provient d’un manque de confiance, en raison du manque de connaissances et du manque d’analyse correcte des questions nationales.

Je sens encore fortement que les dirigeants africains veulent volontairement garder leurs citoyens sous contrôle en rendant l’éducation hors de portée. Pourquoi un gouvernement maintiendrait des étudiants à la maison pendant plusieurs mois, tout comme le gouvernement nigérian est en train de faire ? Il est honteux que ce continent ait le plus grand nombre d’enfants non scolarisés. Quand nous gardons ces jeunes dans l’obscurité et que nous gardons le silence sur ce sujet, nous hypothéquons notre avenir. Nous réduisons nos chances pour un avenir meilleur, et alors nous devenons désespérés !

Le fait que l’impact de l’éducation des jeunes pourrait ne pas se faire sentir immédiatement ne signifie pas que le continent africain peut s’en tirer en refusant d’investir dans le capital humain. Devons-nous attendre pour les dix ou vingt prochaines années avant de nous réveiller de notre sommeil ? C’est tellement horrible à voir certaines écoles à Lagos, au Nigeria, où les élèves s’assoient toujours sur le plancher parce qu’il n’y a pas de chaises.

Quelques amis et moi-même étions dans une école à Lagos, il y a quelques années, lors de la réalisation d’un projet communautaire qui consistait en la distribution de livres aux écoles. Je ne pouvais pas supporter la chaleur dans certaines des classes et je me demandais comment ces enfants étaient en mesure de comprendre ce qui leur a été enseigné. Même quand ils arrivent à apprendre, qu’en est-il de leur estime et leur niveau de confiance ? Ne traitons pas les enfants comme des animaux si nous souhaitons qu’ils soient en mesure de tenir tête à leurs homologues dans d’autres régions du monde.

Si l’Afrique veut devenir puissante un jour, il faut d’abord qu’elle trouve sa place dans l’économie mondiale fondée sur le savoir. Elle doit être en mesure de présenter une masse critique de lettrés qui sont innovateurs, doués dans la résolution de problèmes et dédiés à un mode de vie orienté vers l’apprentissage, et cela doit être achevé dans un délai accéléré. Comment pouvons-nous y parvenir avec un matériel pédagogique médiocre, des bibliothèques et des livres inutiles, et le pire de tous, des programmes obsolètes ? Comment pouvons-nous attendre d’élèves apprenant par cœur au 21e siècle qu’ils deviennent des entrepreneurs ayant des compétences en pensée critique ?

Le développement vient avec l’éducation supérieure et l’acquisition de connaissances. S’il est vrai qu’une chaîne est aussi forte que son maillon le plus faible, il peut aussi être dit que la nation est aussi faible que son groupe le moins instruit. Nous devenons faibles, archaïques et sous-développés quand nous acceptons avec résignation l’ignorance.


Sur le web.

[*] Lanre Olagunju est journaliste indépendant.

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  •  » qu’est ce qui maintient l’afrique dans l’obscurité ?  »

    ben la nuit !

  • Je vais faire comme si le post au dessus du miens n’existait pas…

    Généralement, quand on dit que l’on veut investir dans l’éducation on se précipité pour nationaliser l’éducation et ce n’est vraiment pas le sens que l’Afrique doit prendre. Construire une infrastructure privé d’éducation prend beaucoup plus de temps qu’avec des fonctionnaires mais rapportera beaucoup plus sur le long terme.

  • je pense qu’il faudra bien faire la différence entre l’éducation et l’instruction. car ce qu’il faut en Afrique c’est plus l’instruction approprié et non l’éducation. des lors que les peuples des pays dits développés se livrent sans vergogne aux pillages de l’Afrique et à homosexualité, pouvons nous dire qu’ils sont mieux éduqués que l es Africains? Nous ne croyons pas.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

À l’occasion de la neuvième séance de l’école du libéralisme, nous avons eu le plaisir d’accueillir Lisa Kamen-Hirsig, enseignante et essayiste franco-suisse, au sujet de la formation des enseignants dans une société libre.

https://youtu.be/wMZuDi2pQWo?si=TxKArbE-_0R3Xy-K

Retrouvez d’autres vidéos sur notre chaine YouTube.

... Poursuivre la lecture
Si j’étais ministre de l’Éducation nationale, de surcroît un jeune ministre pouvant aspirer à devenir, un jour, président de la République, je déclarerais vouloir supprimer le ministère de l’Éducation nationale dans sa forme actuelle, et vouloir lui substituer une autre organisation qui relève le niveau des élèves français dans les comparaisons internationales, mais surtout qui permette de réduire de manière drastique les inégalités sociales en matière d’éducation. La légitimité d’une telle décision est affichée au fronton de nos bâtiments publi... Poursuivre la lecture

Jeudi 5 décembre 2023. L’ange Gabriel (Attal) descend sur la France, porteur d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle.

Commençons par la mauvaise : les conclusions de la dernière étude PISA pointent les résultats catastrophiques des petits Français, en particulier en mathématiques. Une « baisse historique » des performances, peut-on lire çà et là. Rien de surprenant pourtant : l’enseignement public est en piteux état depuis des décennies. Il ne se relèvera pas spontanément de cette longue maladie.

Heureusement – et voilà la bonne ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles