Cruel dilemme : comment décider entre ce qu’il faudrait faire et ce qu’on peut faire ?

Les Français sont arrivés aujourd’hui à un niveau avancé de léthargie. Peuvent-ils encore être des citoyens responsables ?

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Vote élection (présidentielle 2007 en France) (Crédits : Rama, licence Creative Commons)

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Cruel dilemme : comment décider entre ce qu’il faudrait faire et ce qu’on peut faire ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 5 février 2014
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Par Jacques Gautron.

Election_MG_3455-1024x682Les Français interrogés dans la rue ou au café du commerce savent presque tous expliquer ce qu’il faudrait faire. Ils le savent et le disent d’autant mieux, plus et fort, qu’ils n’ont aucun pouvoir pour le faire. Qui aurait le pouvoir selon eux ? Les politiques, bien évidemment, ceux qui ne font rien depuis plus de 35 ans, sinon aggraver la situation.

Cette attitude profondément défaitiste ne s’explique que par le niveau avancé de léthargie auquel les Français sont arrivés aujourd’hui.

Cependant, si nous posions le problème d’une autre manière, si nous décidions, nous citoyens de ce pays, d’agir chacun de notre côté, ou groupés selon des intérêts communs, uniquement par rapport à ce que nous pouvons et savons faire ? C’est bête, c’est tellement bête que nous n’osons pas favoriser la création de la structure qui le permettrait.

Existe-t-il une profession, une fonction qui interdisent de s’investir au bénéfice de personnes et de situations de proximité ? Un exemple : l’action “Voisins Vigilants” que je viens de découvrir et que beaucoup ne connaissent peut-être pas. Imaginons que presque partout cela soit réalisé, ne serait-ce pas plus efficace que la police et la gendarmerie même dites de proximité, auxquelles nous demandons toujours de faire mieux et plus avec moins de moyens ?

Ce mouvement a été créé pour éviter les cambriolages, mais ne pourrait-il pas être étendu à la vigilance quotidienne de chacun, à tout instant, par exemple au moment de la sortie des écoles ?

Un policier qui ne connait pas l’environnement est-il plus à même d’identifier l’enfant qui semble partir avec un inconnu, ou qui s’aventure seul et traverse la rue ? En entreprise est-il nécessaire de faire des lois pour éviter le harcèlement sur le lieu de travail ? Bizarrement, lorsque cela arrive, on trouve toujours des témoins pour dire : oui bien sûr, nous le savions depuis longtemps !

En cette période de campagne électorale pour désigner celles et ceux qui dirigeront nos communes et arrondissements pendant six années, n’y a-t-il pas des actions citoyennes à mettre en place pour dénoncer et prévenir des situations dangereuses avant qu’elles ne dégénèrent et coûtent une fortune à corriger ?

Qui est venu expliquer à son Maire que tel carrefour est dangereux ? Mieux qui dénonce et propose des solutions ? Qui constate et ne dit rien alors qu’il doit chaque jour respecter un stop en s’arrêtant à un endroit d’où il n’a aucune visibilité ?

Chaque jour, il s’élance et traverse en espérant qu’une voiture ne surgira pas et ne le renversera pas “dans son bon droit” ! Les décharges sauvages, les déjections canines, les murs d’immeubles qui menacent de tomber sur les passants, tout cela ne peut-il pas être dénoncé et même parfois réparé sur-le-champ par des artisans locaux ou seulement des personnes plus compétentes que d’autres à le faire ?

Devenons des citoyens responsables, aidons les personnes âgées à traverser la rue, protégeons nos enfants, participons à l’embellissement de nos villes et villages, favorisons le commerce de proximité, faisons travailler nos artisans locaux ! Devons-nous pour cela élire les 23 et 30 mars prochains des personnes qui vont s’engager à vie dans une carrière politique ?

Devons-nous faire confiance à des personnes qui sont essentiellement motivées par la soif d’un pouvoir teinté de l’idéologie du moment et sans aucun souci du simple bien-être des administrés contribuables ? Profitons des élections municipales pour exiger, par l’exemple, que la démocratie participative, sinon directe, s’impose dans les urnes !

J’ai eu l’énorme chance de vivre en Suisse. Les Français se moquent d’eux bien évidemment. Qu’est-ce que ce pays dans lequel on peut dénoncer un automobiliste qui commet des infractions graves et dangereuses ? Oui, en Suisse, il existe un annuaire qui permet de connaître le propriétaire d’une voiture par sa plaque minéralogique. Et bien, croyez-moi quand on sait ça, on fait attention.

Le Maire et son conseil municipal y sont responsables de l’éducation et en un mot de tout ce qui regarde la commune, jusqu’à son budget. La subsidiarité ascendante assortie du système de référendum d’origine populaire fait de la Suisse le seul pays réellement libre de la planète. Les Français n’aiment pas cette liberté-là, elle rend responsable, y compris le personnel politique.

Profitons des prochaines élections pour élire des candidats qui mettent le bien-être de leurs concitoyens au-dessus de leur carrière politique.


Initialement publié sur Le Cercle Les Échos.

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  • Je suis très sceptique à l’ambiance engendrée par la surveillance généralisée entre citoyens, et l’encouragement à la délation, un sport très apprécié dans notre pays.

    Mais oui, notre pays possède un gisement de bien être et de bonheur, rien qu’en développant la courtoisie, la bienveillance, la politesse et la tolérance.

    courtoisie dans nos comportements routiers par exemple…
    bienveillance envers les erreurs, faiblesses, la non connaissances, le manque d’expérience, etc… des autres…
    politesse basique en société : bonjour, s’il vous plait, merci, au revoir..
    la tolérance envers la différence…

    et cela ne coute pas un centime… et cela rend heureux la personne qui choisit de vivre ainsi… de s’en approcher en tout cas.

    en France, il y a du chemin… Jamais nous n’avions vu autant de manifestants lutter contre quelque chose qui ne change absolument rien à leur vie… qui ne les oblige à rien.. qui ne les prive de rien…

  • Je ne sais pas s’il y a un dilemme entre ce qu’il faudrait faire et ce qu’on peut faire.

    Le choix est entre cigale et fourmi.

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