Le mythe de Gorgon Gekko

Invariablement, quand les gens mettent un visage sur le monde de la finance, le mythe de Gordon Gekko refait surface.

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Le mythe de Gorgon Gekko

Publié le 7 février 2014
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Par Guillaume Nicoulaud.

Michael Douglas

Gorgon Gekko, c’est l’espèce de psychopathe incarné par Michael Douglas dans le Wall Street (1987) d’Oliver Stone1. C’est celui qui dit « greed is good » avec ce sourire carnassier, un type sans foi ni loi qui non seulement ne semble vivre que pour amasser des fortunes mais de surcroît prend manifestement du plaisir à le faire aux dépens des autres. Gekko est un archétype ; le visage de ce monde de la finance qui n’en a pas ; il est l’incarnation même de ce que combattent tous les anticapitalistes de l’extrême-droite à l’extrême gauche. C’est l’ennemi de classe, l’ennemi du peuple par excellence.

À ceci près que Gordon Gekko est un personnage de fiction.

Quand Oliver Stone et Stanley Weiser ont écrit le scénario de Wall Street, ils ont utilisé une vieille ficelle narrative qui consiste créer un personnage qui ressemble jusqu’à la caricature à l’idée que se font les spectateurs de ce type de personnage. Le personnage de Gekko ne doit rien à la réalité concrète de Wall Street mais tout à l’idée que Main Street s’en fait. En l’occurrence, la mayonnaise a si bien pris que vingt ans plus tard, certains journalistes avaient encore du mal à distinguer le Gordon Gekko fictif du Michael Douglas réel.

Parce qu’au risque d’en surprendre quelques-uns, les gens qui travaillent dans ce fameux monde de la finance — dans le vrai monde de la finance — ne sont pas des Gordon Gekko. Entendez-moi bien : il y a là, comme dans tous les métiers, une proportion incompressible de salopards mais il n’y en a pas plus que, par exemple, dans le monde médical ou chez les boulangers. S’il est si difficile de mettre un visage sur ce fameux monde de la finance — et si le personnage de Gekko a eu tant de succès — ce n’est pas parce qu’ils se cachent, c’est tout simplement parce que ce sont des gens normaux.

Mais le mythe de Gordon Gekko, parce qu’il satisfait si bien les aprioris d’un certain nombre d’entre nous, a la peau particulièrement dure.

J’en sais quelque chose. À chaque fois que la question fatidique du « qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » revient dans une conversation, je suis partagé entre l’envie de noyer ma réponse dans un jargon incompréhensible pour évacuer le sujet et dire la vérité au risque de voir, dans les yeux de mon interlocuteur, la tête d’un Michael Douglas avec trente ans de moins remplacer la mienne.

« Ah ! » dit-il avec une pointe de dégoût, « tu es trader ? » Non, je ne suis pas trader et de toute manière tu ne sais pas ce qu’est un trader et tout ce que tu crois savoir des traders relève du mythe, du Gordon Gekko de fiction.

Invariablement, quand les gens mettent — souvent pour la première fois — un visage sur le monde de la finance et que ce visage se trouve être le vôtre, le mythe de Gordon Gekko refait surface. En substance :

1 — Vous êtes naturellement très riche et votre interlocuteur cherche déjà du coin de l’œil la Porsche flambant neuve que vous vous êtes payé avec votre dernier bonus. Eh bien non, désolé de vous décevoir, je n’ai pas les moyens de me payer une Porsche — et de toute manière, j’ai trois enfants. Ce n’est pas parce qu’un certain nombre de gens, dans nos métiers, gagnent effectivement des fortunes que c’est un lot commun : loin de là, la plupart des « financiers » gagnent des salaires tout à fait normaux et mènent des vies tout aussi normales. Il faudra bien un jour que vous compreniez que ces millions que nous manipulons ne sont pas à nous, c’est l’argent de nos clients.

2 — Évidemment, vous avez un tuyau. Dans l’esprit des gens, si vous travaillez dans la finance — surtout la finance de marché — vous avez accès à des informations privilégiées ; ces mêmes informations privilégiés qui vous permettent de gagner à tous les coups tandis que le boursicoteur lambda se fait avoir. Reconnaissons ici que nous sommes les premiers à entretenir ce mythe pour les besoins marketing de la boutique mais non, désolé encore une fois, je n’ai pas ça en rayon. Ces informations, tout le monde les a ; ce qui fait la différence c’est la manière dont vous les traitez. Par ailleurs, le mythe du « trader-qui-gagne-à-tous-les-coups » n’est précisément que ça : un mythe — avoir raison dans 55% des cas, c’est déjà beaucoup.

3 — Enfin, bien sûr, vient la question morale, celle que votre interlocuteur n’ose pas vous poser mais qui, de toute évidence, lui brûle les lèvres. Je vous aide : « mais comment peux-tu faire un métier si immoral ? » Eh bien, voyez-vous, il se trouve que, comme c’est notre métier et que, par voie de conséquence, nous savons en quoi il consiste, nous n’avons aucune raison de penser qu’il est immoral. Typiquement et pour ne prendre que cet exemple, quand vous croyez que les actionnaires mettent la pression aux directions pour qu’elles licencient, nous savons que, sauf cas très spécifiques, c’est faux.

Toute la force du mythe de Gekko, c’est que, quoi que vous disiez, un nombre appréciable de vos interlocuteurs penseront soit que vous mentez, soit que vous êtes une exception là où Gekko est la règle. C’est assez désespérant et je dois dire que je comprends assez ceux de mes petits camarades qui, de guerre lasse, finissent par envoyer paître leurs interlocuteurs ou qui, par dérision, s’amusent à endosser le rôle de Gekko en forçant le trait pour mieux satisfaire cet exigent public.


Sur le web.

  1. Il a remis ça dans une suite, Wall Street: Money Never Sleeps (2010).
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  • Wow, je n’avais jamais imaginé ça comme ça. En fait, moi qui suis commercial, le nombre de fois que les gens me posent des questions qui me font comprendre que je fais un métier de salaud, que j’aime l’argent (mais pas eux bien-sûr, qui pourtant jouent aux jeux de grattage ou à l’euro millions) que j’escroque les gens, alors que justement, je propose à des gens un produit dont ils ont besoin, en échange de leur argent.
    Ps: pareil oui, je force le trait maintenant aussi

    • même chose pour moi avec mes appartements et mes locataires : j’aime l’argent, je profite de mes locataires pour leur louer trop cher, j’escroque les vendeurs en leur achetant à vil prix, j’escroque les acheteurs en leur vendant à des prix surfaits…
      à la base de ça, il y a la méconnaissance, mais surtout la jalousie

      • Ainsi que des siècles de catholicisme suivi de nombreuses années de socialisme de droite et de socialisme de gauche. Et il doit y avoir autre chose encore car bien des pays voisins nous sont similaires mais n’ont pourtant pas ce complexe français vis-à-vis de l’argent (des autres).

  • Il en va de même pour d’autres archétypes…
    L’année de sortie du film « Midnight Express » d’Alan Parker, je suis allé voir le film au cinéma avec une bande de copains en vacances. Nous étions ressortis un peu scandalisés par ce qu’il arrivait à ce jeune américain dans cette prison turque. Mais, il y avait justement un turc dans la bande, qui passait ses vacances en France.
    Il m’avait expliqué que la consommation de haschich était culturelle en Turquie depuis des siècles, mais que le gouvernement américain avait fait pression sur son allié turc pour l’interdire et réprimer sévèrement les contrevenants après la seconde moitié du 20e siècle. Cette politique devait préserver l’Amérique de l’exportation de ce produit. Dès lors, le trafic était sévèrement puni pour les turcs… et pour les autres…
    Cette réalité était passé sous silence dans le film où il n’était question que d’un pauvre américain enfermé dans ces « horribles » prisons turcs juste pour avoir voulu ramener 2kg d’herbe chez lui.
    Le scénario de « Midnight Express » est signé Oliver Stone…

    • oh le mechant oliver stone qui comme tous les scenaristes ecrit des films mensongers, use des stereotypes juste pour se faire un max de ble !

      bon vous n avez pas l impression de tourner en ronds la ?

      moi au moins j avoue et je n ai pas peur. j aime l argent, je travaille dans la finance, j aime en accumuler et peu importe les consequences tant qu elles ne m affectent pas. c est la liberte.

  • Le mythe de Gorgon Gekko n est il pas inspiré par le bien réel carl Icahn ??

    • Oui mais tu sais, il y a 81 ans, un petit moustachu prenait le pouvoir, et déclenchait quelques années plus tard une guerre mondiale qui fit beaucoup de morts. Dans le même un temps, un autre petit moustachu a fait tout autant de dégât en Russie, tandis qu’en Espagne, un troisième petit moustachu faisait une guerre civile en Espagne. Et l’Empereur Hirohito fut lui même petit et moustachu! Coïncidence?

      Doit on pour autant exterminer les petits moustachus? Mon propre père, petit moustachu, bien que parfois tyrannique il est vrai, n’a heureusement jamais causé la mort de qui que ce soit! Ouf!

      Bref,le simple fait qu’on prenne une ou deux personnes en exemple pour en faire des films (aussi le Loup de Wall Street) prouve bien que ce sont des exceptions, et non la règle. S’ils étaient la règle, jamais leur personnalité ne serait sortie du lot. Pour que ces individus soient considérés de la sorte, il faut qu’ils soient exceptionnels, et on ne saurait etre à la fois exceptionnel et la règle.

  • Il n’y a pas que Gekko,on entend perpétuellement les montants des bonus de fin d’année ça fait fantasmer…
    Vous n’avez peut être pas de porsche mais parlez nous de votre chalet à Courch et de votre villa en Corse

    • « on entend perpétuellement les montants des bonus de fin d’année ça fait fantasmer » On entends celui du CEO. Il n’y a pas que des CEO dans l’entreprise, hein 😉

      « Vous n’avez peut être pas de porsche mais parlez nous de votre chalet à Courch et de votre villa en Corse »
      Un chalet à Courch ou une villa en Corse coûtent BEAUCOUP plus chers qu’une Porsche donc c’est un peu con-con comme remarque 😐

  • Moi aussi j’ai un boulot incompris du grand public, ça m’amuse plus qu’autre chose de troller ceux qui cataloguent mon métier, je les laisse dans leur ignorance crasse, j’ai arrêté de me battre depuis longtemps 🙂

  • Pas seulement la finance de marché, moi je suis contrôleur de gestion, donc je travaille à la direction financière d’une boîte qui n’a rien à voir avec les marchés financiers, tout de suite on dit que je suis financier….on m’associe à la crise financière, aux mesures d’austérité, les financiers qui empêcheraient les gens de dépenser comme ils veulent (c’est pas juste!), qui licencient pour économiser des coûts (ce ne sont jamais les directeurs financiers qui prennent cette décision sinon le DG en consultation avec ses directeurs).

  • Gordon Gekko c’est « Fabulous Fab » ou bien d’autres mais ça ne veut pas dire que l’on a pas besoin de finance. Et puis quand on regarde l’évolution des firmes pétrolières tout n’et pas perdu.

  • Y a une p’tite faute:
    « l’idée que Se font les spectateurs de ce type de personnage. »

    Contrepoints >> corrigée.

  • Ce qui me fait marrer aussi c’est de voir comment on reprend pitié des pauvres entreprises rachetées par les financiers puis démantelées… Une bonne manière de ne pas se rendre victime des financiers est de ne rien leur demander ou de faire très attention a ce qu’on leur demande. Faire appel à l’épargne privée signifie aussi donner du pouvoir à ces créanciers. Si on veut se prémunir de leur pouvoir de nuisance, le mieux est encore de miser sur l’autofinancement ou d’encadrer très précisément ses emprunts.

    • Je n’ai jamais vu un financier, un fonds international venir « casser » une entreprise, la CGT oui ! Par contre une fois qu’elle est à terre on voit des vautours tournoyer, mais qui a créé la situation ?

      • Non mais sans rentrer dans le mythe du financier justement. Ca existes les grosses entreprises qui rachetent des petites boites pour en virer tout le monde garder les brevets et apporter de l’activité à leurs structures en surcapacités qu’ils n’arrivent pas à rentabiliser avec des produits vieillissants. Watts industries fait ca par exemple. C’est pas mal à mon sens, c’est juste stupide comme strategie, mais quand les gens qui leur ont vendu les entreprises se plaignent que celles cis se font démanteler, elles se trompent de cible. C’est ca que je voulais dire. Quand on vend, on vend. Et trop de gens oublient ca. Ils accusent les acheteurs de faire comme chez eux. C’est chez eux ils achètent…

    • C’est quoi « les financiers qui rachètent des entreprises » ? Parce qu’un trader, un gérant de portefeuille ou autre, il ne « rachète » pas d’entreprise, les démantèle et les vends par morceau. Et surtout chaque action qu’un raider (pas un « financier » ou « boursier » qui travaille dans une banque ou autre société de services financiers, plutôt un Bernard Tapie) lui est de toute façon vendue librement par l’actionnaire précédent qui est légitime propriétaire d’une part de l’entreprise et peut donc en faire ce qu’il veut (vous savez, le fructus, usus, abusus qui définit le droit de propriété). Pas de contrainte si l’Etat ne s’en mêle pas.
      Et autre point, toute entreprise aura toujours un ou des actionnaires, et sauf à ce que ça soit l’Etat (qui est un actionnaire particulièrement exigeant niveau dividendes) ce sera de l’épargne privée. Et l’autofinancement, c’est du financement implicitement apporté par les actionnaires. Ça ne change rien.

  • « ces millions que nous manipulons ne sont pas à nous, c’est l’argent de nos clients. »

    beaucoup de personnes se plaignent de cela sans savoir que c’est l’état qui nous oblige à nous servir d’une banque.

    • Je crois qu’il est fait reference a la gestion pour le compte de tiers ici. Qd je vais voir un gerant pour lui demander de me placer ma thune sur les marchés l’etat n’y est pas pour gd chose.

  • Moi c’est un peu pareil: d’humeur libérale, la plupart des ignares que je croisent se vautrant dans leur socialisme gluant et leur haine de l’économie, assorti il va s’en dire de la cohorte de clichés habituels, je me retrouve souvent a esquiver les débats pour éviter de me fâcher face a tant de bêtises…. Sauf la dernière fois, j’en ai converti un, grace me soit rendue! Mais il était prédisposé et non socialiste.

    Pour ne rien arranger, j’écoute BFM en allant travailler et je m’intéresse aux Marchés…. Inutile d’essayer d’expliquer qu’il ne s’agit pas là de curiosité morbide, on ne me croirait pas.

    Les uns déclarent tromper leur femme a tout bout de champs, les autres se vantent de se charger la tronche tous les week ends, et d’autres encore se prévalent fièrement de savoir voler avec dextérité et de couter cher au patron! Mais c’est moi qu’on prend pour un fou.
    Bah oui, les premiers sont seulement sujets à leur irrépressible nature fornicatrice, les autres sont des victimes du système néo-libérale, et les derniers sont les Robins des Bois des temps modernes. Quant à moi, je suis un voyeur malsain qui cherche a prendre l’argent des pauvres pour…. Bah on sait pas pour quoi au juste, mais je suis douteux.

    Un jour, oui, j’investirai en Bourse. Au moins juste un petit ordre. Pour etre marqué à tout jamais au fer rouge de l’ignominie. Je me transformerai peut etre en Venom, qui sait?!

  • Et même si des gekko existaient ! Il y a des requins dans la mer pour éliminer les poissons malades. Les guépards s’attaquent toujours aux antiloppes les plus faibles ou malades. Et le méchant jardinier qui arrache les mauvaises herbes pour laisser pousser les arbres… Les entreprises vivent naissent et meurrent ! Les moines copistes se plaignaient bien de l invention de l imprimerie. Le liquidateur est necessaire pour que de nouvelles entreprises voient le jour. C est la vie !

  • La  » banque d’ affaires  » et les requins dits capitalistes j’ ai en mémoire au moins 2 ex celle d’ une Sucrerie l’ cotée l’offre initiale étant faite par une sté écran et l’ autre une sté qui a fait faillite et là vraiment je n’ ai pas bien compris ou alors c’ était très habile , une faillite l’ actionnaire est le dernier servi donc il a tout perdu les obligataires peuvent espérer de toute façon quand un leader sur un marché disparait le n° 2 prend de la valeur ok ?

      • oui . normal . pas de nom
        Dans le 1er cas l’actionariat de la sté cotée en bourse est famillial majoritaire mais il y a des confits ce dont profite un prédateur qui achete leur part l’ actionariat est déstabilisé ensuite il y a une offre confidentielle d’ une sté écran pour les minoritaires ( le double du cours de bourse) finalement le prédateur gagne les vendeurs aussi mais pas sur le long terme en fait le prix d’ offre était inférieur à la valeur de la sté achetée ! ( c’est mon avis)
        L’autre c’ est une sté FR leader sur son marché ( distrib spécialisée ) mais dirigée par un mégalo très endettée elle disparait faillite donc le n° 2 FR fort bien gérée non coté reprend une partie de la clientèle et donc prend de la valeur , cette sté sera vendue quelq années après et a été revendue une nouvelle fois …
        une bqu d’ affaire US (qui a coulée dans cette fameuse  » crise » subprime) était obligataire de la sté qui a fait faillite .
        Pour donner la mesure du délire leur magasin qui avait ouvert proche de chez moi avait 5 ou 6 lignes de caisse en fait vu la clientèle une 1/2 aurait suffit .

  • il y a là, comme dans tous les métiers, une proportion incompressible de salopards mais il n’y en a pas plus que, par exemple, dans le monde médical ou chez les boulangers »

    Il ne faut pas se voiler la face. Si le monde de le finance est si decrie et si meprise, c’est avant tout parceque justement, contrairement aux boulangers ou au monde medical, les exces y sont plus possibles et plus « excessifs » qu’ailleurs. Aussi bien dans le cadre legal qu’en dehors. Un boulanger (et meme un medecin) finira rarement avec 15 millions de dollars sur son compte apres avoir realise des operations dont il n’a lui meme pas compris la nature (une des origines de la crise des subprimes a ete la confection de produits financiers tellement complexes que plus personne n’y comprennait rien y compris ceux qui les manipulaient tous les jours). Et ce en toute legalite.
    Je recommande a ce sujet l’excellent « loup de Wall Street », qui certes alimente le mythe mais qui est en meme temps base sur une histoire et un personnage reels! Qui certes a fini en prison mais qui a quand meme pu jouer et s’enrichir avec l’argent de ses clients pdt des annees! Et je vois mal le plus malhonnete des boulangers faire autant de degats avec ses baguettes et ses croissants.
    Il est cependant evident que tous les acteurs du monde de la finance ne sont pas a mettre dans le meme sac de la meme facon qu’un patron du CAC40 ne pourra jamais etre compare a un patron de PME.

    • Heu « plus personne n’y comprennait rien y compris ceux qui les manipulaient tous les jours » ça c’est un peu les salades que racontent les journalistes qui n’y comprennent effectivement rien. Sinon faut pas abuser, les produits « très complexes » ne le sont qu’en terme d’évaluation du prix et/ou de la couverture (et encore) et tout le monde savait très bien de quoi il retournait (retourne, les même instruments sont toujours négociés par les même agents).
      La crise n’a pas été causée, ni même aggravée par « la finance » ou autre mais causée par des réglementations idiotes sur l’immobilier et accentuée par d’autres réglementations idiotes sur les banques. Pour répondre à la crise on met de plus en plus de règles qui cause l’inverse exact de ce qu’elles voulaient éviter:
      la VaR et ses dérivées (Bâle) incite à prendre davantage de risque de queue (ce qu’il prétendait limiter)
      les transferts vers des marchés organisés avec chambre de compensation concentre les risque de défaut et augmentent le risque systémique (ce qu’il voulait éviter)
      etc. etc.

  • Très vrai. Le pire étant qu’il y a pas mal de socialistes qui bossent dans des société dont l’activité principale est la finance, et qui ont paradoxalement, cette vision archétypée du milieu dans lequel ils évoluent. (Et quelque part, je les plains).

  • J’en ai marre d’ailleurs ce cette manie qui consiste à nommer tous professionnels de la finance de marché trader.

  • Etant aussi issu du monde de la finance en Suisse, ce que vous dites est vrai sur le fait que nous sommes à 90% des personnes faisant un job normal et tout à fait moral. Cependant nous devons avouer que le monde financier, je parle ici des tops managers et de leur démesure ont mené le monde à cette crise de 2008. Lorsque certains CEO de grandes banques américaines savaient que l’effet de levier était de 97 fois les fonds propres ce qui correspondait à faire faillite avec une baisse du montant des avoirs de seulement 3%, il est évident que ce n’est pas pardonnable d’autant plus que aucun n’a été inquiétés ni n’a du restituer des bonus se comptant en dizaine de millions. Je suis pour la spéculation, pour la liberté d’entreprendre à partir du moment ou ceci n’impacte pas l’économie réelle ce qui reste un mythe nous sommes d’accord. Mais avoir des personnes dans des situations précaires à cause de spéculateur qui connaissaient parfaitement les conséquences de leur directives internes, je trouve ca difficile à digérer meme pour moi qui suis de droite.

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