La mode féminine ou la paix des ménages !

Une réponse à un article publié il y a peu : « De la nécessité de feindre un intérêt pour la mode féminine ».

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Julie Gayet (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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La mode féminine ou la paix des ménages !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 février 2014
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Par Bénédicte Cart.

img contrepoints053 JulieDe la nécessité de feindre un intérêt pour la mode féminine que j’ai lu, avec attention, un sourire en coin, je l’avoue, m’a interrogé sur les rapports homme / femme, sur ce leitmotiv : « Est-ce que je suis bien habillée ainsi ? »

Où est le sens de cette question ? C’est ce que j’ai cherché à comprendre, l’habillement étant un art complexe et le casse-tête commençant parfois, très tôt le matin, devant un dressing bien rempli pour se terminer par un « je n’ai décidément rien à me mettre ».

Voilà quelque temps déjà, pour être précise, au cours d’une charmante ballade, avec un non moins charmant congénère du sexe opposé, un incident aurait pu se transformer en guerre des tranchées. Elle fut évitée de peu par l’exposé d’une étude sur le trottoir à privilégier si nous souhaitions éviter la foule d’une avenue très fréquentée de Paris.

L’incident en question était le suivant : nous croisons une jeune femme… et mon interlocuteur me dit : « une vie » et moi je lui rétorque spontanément : « non, un style ».

Pourquoi ce décalage entre nos deux visions ? Pourquoi lorsque nous demandons si la manière dont nous nous habillons signifie conflits, risques, prises de positions dangereuses, compromis, diplomatie ? J’ai comme l’impression que chaque camp prépare la bataille qui sera décisive dans la guerre des sexes. L’homme cherchant à fuir et madame, prête à ne rien lâcher !

Pour comprendre cette guerre, j’ai commencé par observer le comportement de mes semblables. Si prise d’information il y a, il s’agit de se demander si les vêtements en question valent l’investissement, la valeur ajoutée qu’ils peuvent nous apporter, en somme.

Il y a d’abord celles qui sont en quête d’un avis « pratique », il ne faut pas chercher les femmes compliquées où elles ne le sont parfois pas, il s’agit juste d’une question de couleur, de forme, de motif… Loin du « j’aime / je n’aime pas ».

Une situation idiote mais vécue par certaines… : au restaurant, madame revient des toilettes et interroge du regard son compagnon sur son apparence, lui acquiesce rapidement, par habitude, mais madame se balade pendant 5 minutes, avec la jupe coincée dans son collant avant qu’une âme charitable le lui fasse remarquer, dans la rue. L’avis du compagnon ayant été sollicité quelques minutes auparavant sans que rien d’anormal ait été signalé, la guerre reprenait de plus belle.

Demander un avis, non dans les termes « tu aimes ma tenue » ? Mais précisément sur les détails, je trouve qu’il s’agit d’un échange banal ne nécessitant pas toute une armada de conseillers pour tenter une réponse qui ne sera pas celle attendue (si réponse attendue il y a), mais de la franchise.

Si le doute nous envahit, il s’agit peut-être d’une question plus profonde : est-ce que je m’aime ?

J’avais une petite robe rouge en dentelle, j’ai réfléchi plus longuement qu’à l’habituel avant de me décider (soit 5 min au lieu de 2) à la porter, une robe rouge j’ai, des robes en dentelle aussi, mais rouge et en dentelle, est-ce que cela n’est pas trop ?

La fameuse question était posée : qu’est-ce qu’on va penser de moi habillée ainsi ? Et j’ai demandé un avis plus averti et mûr en matière de mode. Réponse: ‘‘Non, ce n’est pas vulgaire, tout est une question d’attitude’’.

Me voilà rassurée, le premier obstacle passé, il me fallait me confronter à un regard d’homme, j’enfilais la robe et me promenais, sans finalement que je ne sois déstabilisée (hormis du fait de la hauteur de mes chaussures). Oui j’avais suffisamment confiance en moi pour porter cette robe et finalement je n’essayais pas de deviner ce que les autres pensaient de moi mais mon esprit était libre de vagabonder où bon lui semblait.

Malgré mon amour aveugle pour ladite acquisition, revenons-en à « une vie »… Si je mets la robe en question, est-ce que les hommes vont penser cela de moi ? Est-ce qu’un écriteau va être affiché au dessus de ma tête avec « sexy », « vulgaire » ? Est-ce quelque chose va se passer ? Et pourquoi, moi j’y pense ?

Au fond, ce n’est pas mon problème, pourquoi nous résumons la vie à ce que nous portons ?

Si nous les femmes n’étions pas contrariées par ces regards qui se posent sur nous, essayant de deviner si on a juste ou non, peut-être que les stéréotypes évolueraient. Il s’agit d’avoir confiance en soi, ne pas se poser de question et finalement l’étiquette c’est nous qui nous la posons, l’homme nous regarde, mais ce qu’il pense à ce moment-là ne reste, a priori, qu’au stade du fantasme, de l’imaginaire, est-ce mal ?

Une femme vous demandant votre avis, messieurs, se pose la question à elle-même, il s’agit d’un moment de faiblesse, de doute plus prononcé qu’à l’accoutumée, où elle ne sait plus si oui elle s’aime suffisamment pour le montrer aux yeux de tous. Elle a besoin d’être rassurée, si elle perd la bataille, les conséquences ne seront pas si désastreuses. Finalement, il nous faudrait abandonner cette guerre, n’ayant aucun sens, et s’habiller pour soi, car la seule étiquette à afficher et celle de sa dignité, de son amour-propre.

Oui, nous pouvons faire face aux stéréotypes que nous avons nous-même intégrés et véhiculés, sans faire demi-tour une fois le pied posé dans la rue, pour courir nous réfugier dans notre dressing, en nous auto-flagellant d’avoir osé penser pouvoir s’habiller ainsi.

Et n’oublions pas, un avis sur une tenue qui semble superficiel ou ridicule peut parfois signifier autre chose pour la personne qui le reçoit.

La mode féminine n’est pas qu’une source de conflits qui alimente les différences et l’incompréhension entre les hommes et les femmes, elle peut aussi amener la paix, si nous l’utilisons à bon escient, en nivelant des bas vers le haut comme me l’a délicatement soufflé une rédaction bien informée !

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  • Un acte de la vie quotidienne abordé sous un angle nouveau. Très interessant.

  • Je n’ai rien compris. Trop féminin pour moi cet article.

  • L’homme sage renonce à comprendre les femmes

  • Je n’arrive pas a comprendre pourquoi les libéraux et libérertariens sont machistes. Un mystère…total.

  • Si je puis me permettre je ne suis pas plus enclin à défendre une quelconque cause des femmes ( si elle existe) que vous êtes machiste. J aspire à la sagesse et quand je n aurais plus rien à comprendre du monde qui m entoure, je serais apaisée. Yrokwa, j ai de l admiration pour vous.

    • Ironie mise à part…
      N’est il pas vain de subordonner sagesse et apaisement à l’épuisement des interrogations que nous offre ce monde ?
      Une connaissance plus approfondie de la foule, puis des foules, ne saurait résoudre un problème de garde robe. C’est en hiérarchisant vos interrogations que vous parvenez à ébaucher une solution.
      La femme qui demande un avis sur sa personne est séduisante car elle exprime une individualité ; elle devient terne si tout un chacun peut prendre le pas sur cette individualité.
      D’où il ressort que :
      Les plus aimables sont les « emmerdeuses » qui savent s’affranchir de l’opinion qu’elles ont sollicitées…
      Ce qui me pousse à conclure :
      Puisse vos grandes interrogations, ne pas vous détourner de vos petites robes rouges…

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Pierre Valentin est diplômé de philosophie et de science politique, ainsi que l'auteur de la première note en France sur l'idéologie woke en 2021 pour la Fondapol. Il publie en ce moment Comprendre la Révolution Woke chez Gallimard dans la collection Le Débat.

 

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