Par Dominique, d’Emploi 2017.
La popularité déclinante des syndicats aux États-Unis se confirme à nouveau avec le cas emblématique de Volkswagen, survenu il y a quelques jours dans le Tennessee. Alors même que le management a favorisé la campagne du syndicat unique des ouvriers de l’automobile américain, celui-ci n’a pas obtenu la majorité nécessaire à sa prise de pouvoir.
L’enjeu de cette élection était lourd de conséquences pour cette usine de Chattanooga, puisqu’une victoire de l’United Auto Workers (UAW) en aurait fait une entreprise « unionized ». L’UAW aurait obtenu alors un pouvoir de négociation considérable dans les règles et conditions de travail des salariés. Or, par le passé, l’« unionization » des entreprises a abouti à une telle perte de compétitivité dans les États du Nord fortement syndiqués, qu’elle fit faire faillite à plusieurs industriels tels que General Motors et Chrysler. Elle entraina le déménagement de plusieurs autres, comme Caterpillar, et l’implantation dans le Sud des États-Unis des entreprises étrangères telle Toyota.
Le résultat du vote est d’autant plus marquant que Volkswagen n’a montré aucune opposition et a même coopéré à la campagne du syndicat. La direction désirait instaurer un comité d’entreprise à l’allemande afin de prendre en compte les avis des salariés, espérant booster la coopération et la flexibilité dans l’entreprise. L’UAW -voulant aller bien plus loin- profita de cette orientation pour prétendre que l’« unionization » était le pré-requis nécessaire à la formation d’un tel comité.
Dans la mise en œuvre, il essaya tout d’abord de contourner le vote à bulletins secrets par un vote sous « card check » : sous ce mode en effet le vote consiste simplement en la signature d’une carte par les salariés. Si une majorité accepte de signer le « card check », la direction peut alors estimer que cela dispense de la nécessité d’un vote secret. Huit salariés cependant portèrent plainte pour mensonges et intimidations perpétrés par l’UAW, et ils furent suffisamment appuyés par les autres salariés pour que la Direction refuse de valider le vote. Dans la foulée, l’élection fut cependant lancée de manière extraordinairement rapide, laissant peu de temps à l’opposition pour s’organiser. De surcroît, la direction de Volkswagen donna à l’UAW un accès libre à l’usine, aux tableaux d’affichage et mit à sa disposition une salle pour faire campagne. Elle lui fournit également la liste et les adresses des salariés de Volkswagen, alors que tout cela fut refusé aux opposants de l’« unionization ». Le syndicat reçut aussi l’appui du syndicat allemand de Volkswagen IG Metall. Les travailleurs allemands se sentent en effet menacés par la compétitivité de l’usine américaine, où les salaires sont inférieurs d’un tiers alors que le prix de l’énergie allemande ne cesse de monter.
En échange de tous les avantages donnés par la direction, le syndicat s’engagea seulement à ne pas diffamer Volkswagen ni faire grève pour une négociation collective. Il affirma également avoir retenu les leçons du passé, constaté le déclin de l’industrie et vouloir désormais le succès des affaires de l’entreprise. Mais les salariés eux aussi ont tiré les leçons du passé et n’ont pas voulu prendre de risque. Ils savent en effet que leur usine est en compétition avec le Mexique pour la création d’une nouvelle ligne de production. Par ailleurs, ils constatent la performance de l’usine, qui, sans syndicats, leur donne un salaire de 27 dollars de l’heure. Heureusement pour l’économie du Tennessee, le bon sens l’a une nouvelle fois emporté sur la manipulation.
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Les socialistes, qu’ils soient politiciens ou syndicalistes, ne peuvent s’empêcher de mentir, de menacer, de tricher, de voler, de falsifier les élections… Et les victimes du socialisme ne sont pas les riches, les patrons, les actionnaires ou les bourgeois mais bien les salariés, les ouvriers, les classes moyennes ou les pauvres. Les socialistes savent bien que les riches sont hors de portée de leurs coups mais ils s’en fichent pas mal car leur objectif prioritaire, c’est de soumettre la population à leurs fantasmes. L’idéologie socialiste est d’abord l’idéologie de la soumission des peuples et des nations.
Quand Hollande et les socialistes éructent qu’ils n’aiment pas les riches, c’est aux classes moyennes françaises que leur haine est destinée. Comment au XXIe siècle peut-on laisser les socialistes exercer librement leurs forfaits ? Le temps est venu de changer de siècle.
Alors les américains ont aussi leur CGT, si on cumule avec un président ultra gauchiste, on arrive à une pseudo démocratie gauchiste définitivement perdue pour la liberté.
Ils n’ont gagné la guerre contre l’URSS que pour mieux la copier, ils sont très mal.
L’article ne dit pas quel pourcentage était nécessaire à l’UAW pour pouvoir représenter les salariés, mais je pense que c’est bien plus que ce qui est nécessaire en France, c’est peut-être la raison pour laquelle on n’arrive pas à se débarrasser de la CGT?!?!
J’imagine que la seule solution pour Obama sera de baisser ce taux afin que les salariés puissent profiter de ce formidable outil démocratique qu’est le syndicalisme.
C’est n’importe quoi ce commentaire, à vous lire le syndicat à gagner.
Pire encore, vous parlez des USA qui se socialisent alors qu’en 2013 le taux de syndiqués a atteint 6,4% soit le chiffre le plus bas jamais atteint, en baisse constante (même dans le secteur public).
Non, les Etats-Unis sont sur la bonne voie, et les américains l’ont bien compris. Bravo aux ouvriers de Chattanooga 🙂
Je suis d’accord que certains syndicats n’ont pas bonne presse et ont commis des erreurs. La question que je me pose est de savoir quel est le contre-pouvoir opposable s’il n’y a pas de syndicats?
Ben je croyais qu’on avait en France un taux proche et pourtant ils n’ont jamais été aussi puissants ni aussi nuisibles.
Je suis surpris que VW n’ait pas fait de résistance, comme Nissan ou Toyota, à la création d’un syndicat car je parie que c’est justement l’hostilité des Etats du sud à ce genre de structure qui a motivé la construction d’une usine dans le Tennessee. S’ils voulaient un site « unionized » alors il suffisait de s’installer dans le Michigan, l’Ohio ou l’Indiana. Quant à IG Metall, il fallait qu’il montre les crocs plus tôt, maintenant c’est un peu tard.
La « Manufacturing Belt » a bougé du nord au sud des USA mais comme la nature a horreur du vide, le nord a hérité de la « Rusty Belt » et un syndicat comme l’UAW a une lourde responsabilité dans ce déclin. Les Américains ne s’y trompent d’ailleurs pas, le syndicat avait 1,5 millions d’adhérents en 1979, il en a aujourd’hui 383000.
Au moins ce vote aura permis à certains gouverneurs de la région de clarifier leur position. Ainsi en Caroline du Sud, Nikki Haley a profité d’un sommet sur l’automobile qui se déroulait mercredi pour afficher son hostilité à la venue d’usines syndiquées. Elle a expliqué que son Etat ne voulait pas (économiquement) boire la tasse et qu’elle découragera tout candidat de ce genre de venir chez elle.
Maintenant, GM et Chrysler n’ont pas coulé qu’à cause de l’UAW, qui certes les a pris pour des vaches à lait, mais aussi pour les raisons suivantes.
– les normes CAFE qui imposent des limites aux consommations moyennes d’une gamme d’un constructeur ont favorisé les Nippons. Il a fallu que les Big Three passent de l’architecture V8 longitudinal et propulsion à l’architecture V6 en position transversal. De colossaux investissements en ingénierie ont donc été effectués, investissements que les japonais n’ont pas eu à faire, eux!
– Le taux de change : au début des années 60 et 70, l’Amérique a favorisé le Japon en laissant celui-ci dévaluer son Yen sans rien dire, il s’agissait de ne pas le pousser dans les bras des Soviétiques en pleine guerre froide. Conclusion, ça procurait à l’industrie automobile japonaise un avantage concurrentiel situé dans une fourchette de 3000 à 4000 $ par voiture.
– Le management des Big Three qui a privilégié les résultats financiers au détriment de la qualité et, par ricochet, de la satisfaction clientèle. La gestion de GM par Rick Wagoner est une caricature sur ce point.
L’UAW a déposé un recours à la National Labor Relations Board pour faire annuler ce vote, il accuse les politiciens locaux d’avoir « interféré » dans une affaire qui ne les concerne pas. Cela étant dit, il devrait normalement être débouté puisque le droit du travail US ne fixe aucune limite à ce qui peut être dit par chaque partie dans les débats qui précèdent un tel vote.
De son côté, IG Metall a fait savoir qu’il s’opposera à tout investissement dans le sud des USA tant que Chattanooga n’aura pas accepté l’UAW. Il devrait surtout se rappeler que VW n’est pas un gros acteur dans le pays (deuxième marché automobile mondial) et que se fâcher avec lui est moins embêtant pour un politicien que de se fâcher avec Toyota par exemple.
» chooo choooo…. «
Juste pour ouvrir des idées,
avez vous lu ce livre (discutable, mais pas tant que ca) de Yona Friedmann , au moins l’introduction sur la pathologie.
Dès qu’un groupe devien trop gros (nombre de dunbar, groupe crtique de friedmann) les représentant perdent le contact et deviennent une mafia qui ne représente plus ses membres.
les média n’informent plus mais font du théatre…
(alors peut être les ouvriers pensent ils que leur syndicat ne va pas les représenter, comme je l’observe dans les grandes boites – ils préfèrerons s’organiser pour un combat temporaire sur un point précis)
le livre est libre c’accès
http://www.esprit68.org/utopies.html
oublions ceux qui tente de s’en approprier le contenu, et regardons le contenu libéral de ce texte.
je crois en fait, que les libéraux, comme friedmann, comme taleb (et son affection pour la démocrations locale suisse, loin du too big to fail) possèdent une partie de la vérité qui est complexe.
même le communisme marche a l’échelle d’une tribu, c’est pour dire. même le marché dans un petit village assure la protection des faibles et la solidarité (je l’ai VU en indonésie). aucun de ce système ne survit a l’agrandissement. le capitalisme devien de copinage, le communisme devien dictature, le socialisme devient gabegies et rentes, l’anarchie devient hierarchie déguisée…
« Le phénomène de la dégradation de l’État et des médias ne résulte pas d’une
malveillance pure et simple des politiciens ou des journalistes; il découle de
certaines impossibilités fondamentales dont on ne parle jamais : les
«dirigeants» ne peuvent plus gouverner les États, ils ne peuvent plus «garder
le contact» avec des masses devenues trop grandes »
« Quant aux médias, ils ne fonctionnent qu’en tant que «critiques dramatiques»
des performances théâtrales des gouvernements, plus préoccupés de
l’«effet» à produire que d’informer les autres de faits qu’eux, les médias, ne
voient même plus : ils ne mentent pas, ils sont aveugles. La déformation du
journalisme est telle que le public, découragé, ne lit même plus les journaux :
il est sûr d’avance que ce qui lui sera présenté comme essentiel, ne sera,
pour lui, rien d’autre que des événements anodins. L’autocensure des médias
découle de leur manière d’observer les choses; en souscrivant au mythe
entretenu par les gouvernants. »
« Ce sont là des faits, ce n’est pas encore un acte d’accusation. L’acte
d’accusation suivra dans ce livre, où j’essaie de démontrer que les
professions de foi des gouvernants (arriver à une planification bénéfique pour
les grandes masses) et celles des médias (arriver à une communication et
une information globales) sont irréalisables. Les premières à cause du
phénomène que j’appelle le «groupe critique»; et les secondes à cause du
problème que j’appelle le «problème de l’accès». Aucune réorganisation,
aucune idéologie ne peuvent changer cette situation, caractéristique des
organisations sociales qui dépassent certaines dimensions. »
« Or, depuis des siècles, gouvernements et médias ont toujours rejeté
ceux qui entendaient essayer de réaliser leurs projets pour eux-mêmes, sans
experts et sans dirigeants. En effet, chacun est l’expert unique de ses
propres affaires et l’unique dirigeant qualifié pour ces affaires. Les six
milliards d’experts et de dirigeants d’aujourd’hui ne peuvent résoudre que
leurs propres crises et leurs propres problèmes – très limités »
« Cette introduction a été écrite en 1974. Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus
tard, elle n’a rien perdu de son actualité : partout dans le monde nous voyons
des sociétés immobilisées, des décideurs qui n’ont pas les moyens de
décider – autant de millions de victimes de cette «société» incapable de
trancher et de réagir. Nous sommes les victimes de notre incapacité à
connaître nos limites, de notre mégalomanie ridicule devant les moyens réels
(non techniques) dont nous disposons. »
mon avis est que ce livre pourrait être réanalysié non pas avec une vision anarchiste, mais libérale, voir libertarienne (qui n’est pas loin de l’anarchie sur certains points)
bon courage, mois j’ai un autre sujet, où j’ai validé scientifiquement la nécessité de la liberté d’expression e manière de science, chose qui déplait à nos experts et aux politique qui se cachent derrière.
un truc qui devrait plair aux libéraux
« Par contre, les petits groupes peuvent se défendre avec des moyens de fortune contre ces pénuries. Ils sont capables de réussir le sauvetage que la grande organisation ne peut réaliser. Les organisations parallèles, comme celles des marchés noirs (qui pallient les défections des marchés officiels), des organisations de quartiers (qui réalisent les service que les gouvernements ne sont plus capables de fournir), etc., représentent quelques exemples de l’autodéfense des petits groupes. Le troc qui remplace l’argent à l’époque des pénuries, l’isolation volontaire de petits groupes qui essaient de survivre dans des situations difficiles, sont des phénomènes sains. Nous devons encourager leur émergence, en expliquant l’impossibilité de la communication généralisée prônée par nos ancêtres, et en enlevant l’étiquette d’asociabilité aux tentatives d’autonomie des petits groupes, blackboulés par les dogmes sociaux courants. »