L’économie norvégienne se porte bien et grâce à ses bonnes performances, la croissance est inclusive, la mobilité sociale est forte et le chômage faible. Toutefois, pour garantir sa prospérité future, la Norvège doit continuer à prendre des réformes propices à la croissance tout en veillant à assurer sa stabilité financière.
Selon la dernière Étude économique de la Norvège publiée par l’OCDE, le nouveau gouvernement norvégien a pris les commandes d’une économie prospère et bien gérée, dans un pays où la population se déclare généralement « heureuse » – les indicateurs de bien-être matériel et non matériel sont très élevés. Une utilisation intelligente des ressources pétrolières et une politique monétaire efficacement menée, dans le cadre du dispositif de ciblage flexible de l’inflation, ont protégé la Norvège du plus gros de la récession induite par la crise financière et soutenu la reprise. Le pays n’en est pas moins confronté à un certain nombre de difficultés.
Politique monétaire et stabilité financière
Le ciblage flexible de l’inflation a bien fonctionné face aux turbulences financières des dix dernières années. Les autorités se sont à juste titre inquiétées de la hausse des prix des logements et de la situation des ménages très endettés, raison pour laquelle les taux directeurs ont été un peu plus élevés que cela n’aurait été le cas autrement. Les signes de détente perceptibles sur le marché immobilier sont peut-être le reflet des directives sur les quotités de prêt ou de l’anticipation par les banques d’un durcissement des exigences de fonds propres. La Norvège est l’un des premiers pays à avoir adopté le principe du coussin de fonds propres contracycliques afin de renforcer le système bancaire en cas de choc de grande ampleur. Ce nouveau dispositif sera d’un maniement exigeant une certaine dose d’apprentissage par la pratique, mais il devrait donner à la banque centrale un peu plus de marge de manœuvre pour l’utilisation de ses taux directeurs, même si elle ne peut pas le mobiliser pour les opérations de réglage fin.
Politique budgétaire
Avec le soutien général des partis, le nouveau gouvernement continue d’appliquer la règle consistant à maintenir le déficit budgétaire structurel hors pétrole à 4% de la valeur du Fonds public pour les retraites sur la durée du cycle économique ; un déficit structurel hors pétrole de l’ordre de 3% est prévu pour 2014. Le rendement réel des actifs du Fonds public pour les retraites a souvent été inférieur à 4%. Malgré les recettes pétrolières, le niveau général des prélèvements obligatoires est assez élevé. Une réduction de la pression fiscale au-delà des mesures prévues dans le budget de 2014, en même temps qu’une hausse moins rapide des dépenses publiques, serait de nature à accroître le dynamisme de l’économie. Avec une attention accrue au choix des priorités et à l’efficience, il devrait encore être possible d’augmenter les dépenses publiques dans certains domaines. La transparence totale des finances publiques est indispensable pour le maintien du consensus et l’efficacité de la planification.
Promouvoir l’entrepreneuriat
La prospérité actuelle tend à masquer un ralentissement de la croissance sous-jacente de la productivité. Pour soutenir l’amélioration du niveau de vie à mesure que la production pétrolière diminue, une culture florissante de l’entrepreneuriat est indispensable à la fois pour repérer et saisir les opportunités et pour lever du capital-risque et d’autres ressources. Le soutien public à l’innovation doit s’appuyer sur des conditions-cadres solides dans le domaine de la réglementation et de la concurrence, ainsi que sur une gestion prudente des aides directes.
Éducation, compétences et marché du travail
Les politiques de l’éducation et du marché du travail sont fondamentales pour inciter chacun à acquérir les compétences nécessaires et à participer pleinement à l’activité économique, tout en préservant la coopération et la solidarité qui caractérisent la Norvège. La structure uniforme des salaires, les subventions élevées dont bénéficie l’enseignement supérieur et le recours important à la retraite anticipée via le régime d’invalidité ne sont peut-être pas les conditions les plus adaptées pour encourager l’acquisition et l’utilisation efficace de ces compétences.
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