Les entrepreneurs sortent-ils des grandes écoles ?

Contrairement aux idées reçues, les entrepreneurs sortent très peu des grandes écoles.

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Les entrepreneurs sortent-ils des grandes écoles ?

Publié le 12 décembre 2017
- A +

Par Valérie d’Emploi-2017.

Article paru initialement en 2014.

Devenir entrepreneur rime souvent avec devenir riche. Ceci est un ascenseur social accessible à tout le monde. Mais notre société dirigée par les égalitaristes a su créer un mythe, que l’accès à cet ascenseur est désespérément bloqué par l’inégalité des chances et que le coût des études supérieures, notamment dans les grandes écoles, empêche les enfants issus des familles modestes de s’en sortir. Contrairement aux idées reçues, les entrepreneurs sortent très peu des grandes écoles.

Commençons par les États-Unis. L’histoire de Mark Zuckerberg, qui s’ennuyait tellement sur le campus de Harvard qu’il y avait créé une entreprise (qui quelques années plus tard valait quelque 60 milliards de dollars), a déjà fait le tour du monde. L’entrepreneur a quitté son alma mater après n’y être resté que quelques années, pour pouvoir s’occuper de son entreprise.

Si l’on regarde le classement Fortune des 500 plus grandes entreprises américaines, parmi ceux qui ont réussi en créant une entreprise après avoir abandonné leurs études universitaires, on retrouve Bill Gates (Microsoft), Michael Dell (Dell), Larry Ellison (Oracle), Steve Jobs (Apple), Richard Branson (Virgin), Ralph Lauren (Ralph Lauren) et Mark Zuckerberg que nous venons d’évoquer.

Sans surprise, la plupart des personnes de cette liste se sont contentées de quelques années d’études supérieures, souvent dans des universités et des collèges médiocres, pour pouvoir finalement répondre à leur vraie vocation, l’entreprise.

Comme Zuckerberg, Bill Gates est allé à Harvard et n’y est resté que deux ans. Steve Jobs n’a passé qu’un semestre au Reed College à Portland en Orégon. Dell a abandonné l’Université du Texas à l’âge de 19 ans. Lauren a été inscrit dans un peu connu Baruch College de New York mais a aussi abandonné au bout de deux ans. Branson, étant enfant dyslexique, a mené des études secondaires si médiocres que son professeur lui aurait dit « Tu finiras en prison ou milliardaire ». Quant à Henry Ford, il n’a jamais été plus qu’un apprenti dans un atelier d’usinage de fer.

Alors, des années d’études supérieures, souvent très coûteuses et nécessitant l’endettement de leur bénéficiaire, sont-elles vraiment indispensables pour quelqu’un qui souhaite poursuivre son rêve et devenir entrepreneur ? Comme le remarque Catrine Fake, créatrice de Flickr et de Hunch, entreprise spécialisée dans les algorithmes de recommandation rachetée en 2011 par eBay pour quelque 80 millions de dollars, elle aussi a abandonné ses études universitaires : « College works on the factory model, and is in many ways not suited to training entrepreneurs. You put in a student and out comes a scholar. Entrepreneurship works on the apprenticeship model ».

Ceci est aussi le cas en France. Toutes les grandes écoles, que ce soient celles de commerce ou d’ingénieurs, préparent essentiellement des cadres supérieurs pour les grandes entreprises. Elles forment des personnes à des postes précis demandés par les entreprises et, par conséquent, ont pour but d’assurer des emplois à leurs diplômés. Les grandes écoles ne visent pas à former à l’entrepreneuriat. Pour créer une entreprise, il faut souvent être autodidacte et savoir franchir des règles et des cadres imposés par l’enseignement général, ce qui n’est pas vraiment le profil des classes préparatoires et des grandes écoles.

Une enquête menée auprès des jeunes diplômés des grandes écoles montre que seulement 0,5% d’entre eux se lancent dans la création d’entreprise après avoir fini leurs études. La grande majorité poursuit une carrière traditionnelle en tant que cadre salarié, probablement en grande partie pour rentabiliser les années de formation.

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Comme dans chaque règle, il y a des exceptions. Certains entrepreneurs ont fait des études brillantes, certains même ont réussi le doctorat. Parmi eux, il y a les créateurs d’Adobe, Cisco, Sun, Google et Intel, toutes des entreprises de haute technologie.

Mais quant aux autres, y a-t-il vraiment une inégalité des chances pour ceux qui ont des idées et qui souhaitent les réaliser en tant qu’entrepreneurs ? Ou sont-ils simplement barrés par nos fonctionnaires qui ont eu de longues années d’études et se sont ainsi privés de la chance de devenir entrepreneurs et milliardaires, ces milliardaires qui fondent des empires et des emplois et non des réglementations ?

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  • Il y a une erreur dans votre article .
    Les grandes écoles ne  » forment » pas les élites … Elles les FORMATENT ….
    Et pensant, parlant, trichant de la même manière, cela évite aux élites d’avoir une intelligence situationnelle et relationnelle .

    • Même pas. On n’appartient pas à l’élite parce qu’on a fait une grande école, mais au contraire si on appartient à l’élite, on peut faire une grande école qui offrira une voie facile de réussite « ordinaire », grâce au copinage et à l’introduction dans des cursus standards. A 18 ans, on est déjà celui ou celle qu’on sera plus tard, ça n’est pas ce qu’on apprend ensuite qui compte, mais ce que l’on acquiert sans évoluer intrinsèquement. Les grandes écoles sont des lieux de rencontre avec ses semblables ou avec des connaissances scientifiques ou technologiques, pas des lieux de métamorphose de chenilles en papillons.

      • Bof, ce que vous ecrivez est un cliche. J’ai fait ce qu’on appelle une grande ecole. Jamais utilise l’annuaire des anciens eleves, jamais eu de contact professionel avec eux.
        Par contre cette ecole et la prepa m’ont botte les fesses a un age ou j’etais vraiment resistant a l’effort. Et si j’avais ete a l’universite je sais tres bien que j’aurais completement foire.
        Et cette ecole m’a donne acces a internet, a des labos, et m’a fait comprendre qu’il fallait aller checher l’argent soi-meme pour faire un projet au lieu d’attendre des subventions (c’est une ecole qui vit majoritairement d’argent prive et qui oblige tous les eleves a trouver eux-memes des financements prives pour leurs activites).
        Maintenant je suis entrepreneur, j’ai cree ma boite a partir des produits que j’ai crees grace a ce que j’ai appris en ecole. Forcement je n’apparais pas dans les 0.5% de votre tableau car en sortie d’ecole je souhaitais d’abord trouver un boulot pour epargner afin de pouvoir mettre en place mes projets personnels plus tard. C’est seulement apres quelques annees que je me suis lance.
        Les grandes ecoles donnent simplement la possibilite de realiser plus facilement ses projets, en inculquant une discipline de travail, enfoncant des conaissances dans la caboche. Apres, entrepreneur ou pas cela depend de votre moi profond. Il est fort possible que de nombreux diplomes, bien qu’attires par l’entreprenariat, ne sautent jamais le pas justement parce que des grandes entreprises leur offrent de jolis cheques. Les memes personnes auraient probablement tente l’aventure si elles n’avaient pas fait ces etudes. Le confort rend prudent. Pour etre entrepreneur il faut avoir faim.

    • Bonjour,
      Permettez mon humble intervention, je ne suis qu’un pauvre élève ingénieur en aéronautique (secteur néanmoins non négligeable de l’économie française), mais notez bien que je me flagelle tous les soirs à coups de grosses lanières de cuir.
      Mon cerveau en formatage éminemment accéléré depuis maintenant 4 ans (2 ans de classes préparatoires et actuellement dans la deuxième année de grandes écoles), reste quelque peu béat devant une aussi nauséabonde agressivité.
      Je vous invite donc à nuancer un peu vos propos ou vous enfoncer un peu plus aveuglément dans votre sombre croisade.

      • En prépa, je veux bien qu’on évolue dans sa manière de raisonner, mais pas dans le sens d’une plus grande autonomie/initiative. Meilleure est la prépa, et plus on apprend les automatismes et modes de réflexion convenus nécessaires à réussir aux concours. Une fois l’école intégrée, on se relâche un peu. Ca ne veut pas dire qu’on soit embrigadé, privé de son libre-arbitre, transformé en robot de luxe, non, mais on ne cultive pas les qualités qui donnent la capacité de créer, d’innover, de sauter sur les opportunités de satisfaire à son profit les besoins ou les envies du futur client.
        Les chiffres de l’article regardent trop peu de temps après la sortie de l’école, mais combien, parmi vos camarades, ont dans l’idée de créer leur propre activité ? Et parmi ceux-là, combien n’avaient pas déjà cette intention à leur entrée en prépa ?

        • Effectivement, la prépa ne favorise pas l’initiative, quoique que l’adaptation personnelle à la charge de travail relève quand même déjà un peu de l’autonomie. Néanmoins, l’évolution dans la manière de raisonner entraîne aussi souvent une plus grande curiosité, une volonté de tout démontrer qui est certes sévèrement régulée par le temps disponible, mais demeure bien croissante.
          S’il est vrai que la prépa ne développe pas d’envie d’entreprendre (ni d’ailleurs aucune autre envie particulière), ces questions sont abordées ensuite, une fois l’école intégrée. Elles sont traitées au fur et à mesure de la scolarité, dans certains cours et par le dialogue avec les professeurs concernant leurs parcours professionnels, mais surtout par l’organisation de rencontre avec des entrepreneurs.
          Par ailleurs, les écoles emploient des enseignants chercheurs et obligent souvent les élèves à développer des projets de recherche plus ou moins conséquents, ce qui permet une nouvelle fois d’envisager un parcours différent.
          Dès lors, chaque individu choisit sa voie en fonction de ses envies personnelles. Je suis évidemment très favorable à la création d’entreprise par les jeunes diplômés, mais je ne comprends pas vraiment en quoi ne pas choisir cette option devrait être si détestable. En ce qui me concerne, je préférerais nettement commencer par acquérir de l’expérience comme cadre d’une grande société sans anticiper la possible création d’une entreprise au cours de ma vie, serais-je à blâmer pour le choix de ne pas être mon propre patron?

          • Vous ne faites que confirmer l’article et à michelO par vos propos !

            • Je suis un futur diplômé des grandes écoles qui ne sera pas entrepreneur dans l’année suivant l’obtention de mon diplôme, interprétez cela comme vous voulez. Essayez quand même de prendre en compte les commentaires d’Olivier et de Sarra plus bas.

              Quelle que soient vos conclusions, les termes employés par Cap2006 méritait une intervention.

            • de l’intérieur je conforme la vision modérée de ce qui est dit ici.
              Il y a bien une volonté dans les écoles de donner une envie d’entreprendre, mais c’est comme un cours de sexualité… c’est contredit par la forme même de l’enseignement.

              Les junior entreprise, les projets délirants (genre bataille de robots, microsatelites), gala sont plus efficace…

              Dans mes proches je connais 2 entrepreneur.
              l’un est un collègue d’école, dans un grand groupe et passe à la télé, syndicaliste mais aussi sur les marchés émergents (?!), … une anomalie dans notre école et loin d’être le plus bosseur, mais certainement le plus iconoclaste… n’étant pas une école du top top il a survécu…
              Un autre est un pote DUT, startup minitel, passé a l’internet,mentaliste amateur. ils s’est ennuyé dans les années 2000, vendu ses parts, passé en Ukraine faire du business, il a fini comme engrais dans la forêt près de l’aéroport de kiev.
              Sinon il y a moi, geek sérieux entre physique quantique et calculateurs parallèles… geek plombier dans une quasi-administration, passé de la R&D aux problèmes de sécurité/confiance, en cheville avec une startup de la fusion froide…

              ca me fait penser à ca
              http://www.theguardian.com/science/2014/mar/18/we-need-more-scientific-mavericks

              Nassim Taleb explique bien dans Antifragile que l’innovation arrive par les praticiens, pas les académiques.
              or quoi qu’ond ise nos élites sont académiques, même si l’université chez nous n’est qu’une facette de l’académisme.

              quand a savoir comment on remercie et reconnais les esprits libres
              http://amasci.com/weird/vindac.html
              http://invention.psychology.msstate.edu/inventors/i/Wrights/library/WrightSiAm1.html
              http://www.flogen.org/ShechtmanSymposium/

              j’ai presque l’impression qu’au moyen age on était plus libre.

        • « Meilleure est la prépa, et plus on apprend les automatismes et modes de réflexion convenus nécessaires à réussir aux concours »
          Avez-vous fait une classe préparatoire avant de sortir ce genre d’affirmation ?
          Connaissant bien ce milieu, je peux vous affirmer que c’est le contraire. Plus vous visez des concours faciles (E3A, CCP), plus le bachotage est récompensé. Par contre, si vous voulez rentrer à Polytechnique, il faut savoir sortir des sentiers battus.

  • D’accord avec MichelO. Faire une grande école n’est pas la garantie de faire partie de l’élite. Mais les élites raffolent des grandes écoles et des grandes entreprises. Ceux qui n’ont pas d’ambition ou qui ont déjà un gros patrimoine ne cherchent qu’à avoir une vie sociale agréable. Quoi de mieux dans les dîners en ville dire le nom de votre école et le poste pompeux d’une grande entreprise?

  • Une question s impose, avec une sorte de sondage : qui est entrepreneur ici ? Au sens anglosaxon du terme. Qui a entrepris ( par effectuation ou autre) quelque chose sortant des sentiers battus. ? Qui s est crée un way of life relativement indépendant ? Qui a innové ici ? Qui a disrupté quelque chose ? Qui a fondé une startup.

    Y a t il des Tim ferriss ici ?
    Y a t il des Business Angel ?
    Y a t il des chercheurs créateurs de spin off ?

    Ou juste quelques salariés du privé remonté contre des fonctionnaires.
    Et des artisans d un ancien monde économique se prenant pour des entrepreneurs.

    Un peu provoc mais j ai ce pressentiment qu en France nous avons que du vent et de la théorie

    • C’est plus compliqué que ça en France.
      Peut-on, en France, être à la fois business angel et invité sur les plateaux télé ?
      Peut-on, en France, être business angel et conserver plus sur ses succès après le passage du fisc que ce que l’on perd sur ses échecs ?
      Peut-on, en France, créer une spin-off sur une idée sans susciter l’ire de l’employeur qui se sent volé ?

      Ce serait merveilleux s’il n’y avait pas ici de Tim Ferris, de Business Angels, ou de chercheurs créateurs potentiels, parce que ça voudrait dire qu’ils n’auraient pas été empêchés de se réaliser par un contexte général hostile.

    • ben y’a moi !!
      il y a 10 ans ( j’en ai 55 ) , j’ai créé une première boite (SSII ) avec d’anciens collègues, on s’est planté 🙂
      après j’ai investi dans une autre boite au bord de la faillite que j’ai redressé et que je développe, avec des associés anglais ( ça forme bien !! )
      mon parcours ? ben … un bac ( mention passable ) , 2 – 3 ans à glander en fac et ensuite une formation sur la tas en informatique ( j’ai eu de la chance à cette époque on recrutait n’importe qui en informatique pour peu que vous ayez les neurones qui tournent vite 🙂 )
      bon , après j’ai quand même passé quelques diplômes en cours du soir, faut pas déconner non plus.

    • J’ en suis.
      Il y acertaines questions qui mériteraient d’ être posées.
      Prenez le secteur de la manufacture joaillière.
      Le secteur se porte mieux que des secteurs regorgeant de surdiplômés en France et ceci malgré une concurrence internationale bénéficiant de main d’ oeuvre bon marché. Pourtant la grande majorité des gérants de PME et PDG sont partis d’ un CAP, soit presque rien.
      Ce sont les qualités intrinsèques des dirigeants qui ont gommé les absences de diplômes:menurs d’ hommes, pragmatiques, non-formatés, inventifs, travailleurs acharnés, opportunistes.
      Généralement, les qualités techniques du gérant sont indispensables durant la première phase de développement de l’ entreprise.
      Dans une seconde phase , la technique n’ est plus indispensable car le gérant délègue ce poste. Il doit avoir une bonne intuition (à défaut de connaissances )pour s’ entourer des diplômés nécéssaires au développement de son entreprise.

  • Les grandes écoles apportent en France une bonne instruction, appréciée semble-t-il par les recruteurs. C’est tout et c’est déjà beaucoup.

    De ce fait il est relativement simple de trouver un emploi salarié un minimum confortable et on n’a pas à subir une pression sociale pour construire soi même sa source de revenu.

    C’est effectivement, et c’est dommage, une sorte de prison dorée.

    Maintenant, pour parler du côté des ingénieurs puisque j’en suis, vous êtes en production, en R&D, en qualité, c’est compliqué de créer quelque chose de nouveau sans un apport de capital conséquent malheureusement de nos jours. Il ya bien entendu encore quelques génies mais bon.

    C’est déjà un peu plus envisageable en économie numérique cependant.

  • Une récente enquête menée par TNS Sofres et Atelier BNP sur Paris et la région parisienne laisse entendre le contraire. Ils trouvent que les entrepreneurs parisiens sont diplômes du superieur a 93%. Cette étude, intitulée « Inventeur, conquerant ou bâtisseur, le startuper est heureux!  » Elle était présentée en décembre dernier chez Silicon Sentier , haut lieu de la culture entrepreneur bobo parisien.. Est-ce une vraie tendance ou bien est-ce que la région parisienne produit des entrepreneurs bobo? Pourquoi, comment et pour quelles raisons?

    • Dans cette étude il s’agit d’entrepreneurs en économie numérique.
      Je vois que le profil type c’est un professionnel très instruit et expérimenté qui fonde sa boîte après avoir engrangé de l’expérience.

      Ce ne me semble pas contredire l’article qui insiste sur le manque d’entreprenariat chez les jeunes diplômés.

  • Et encore, on parle ici des USA, en France c’est encore pire, vu les imbéciles profonds que l’on forme au « management », des crétins qui ne sont ni plus ni moins que des fossoyeurs d’entreprise, a qui on apprend une seule et unique chose: baiser tout le monde et se tirer avec le magot sans se faire gauler. Je me souviendrai toujours des cours d’un ami qui a eu justement quelques leçons de management… Rien sur « comment bien géré son entreprise » que des combines pour magouiller.

    Après on s’étonne d’avoir des traines patins et des entreprises gérées n’importe comment…

    La vérité c’est qu’on ne devient pas patron, on l’est ou on ne l’est pas.

  • Vous laissez entendre que lorsque l’on travaille en entreprise en tant que cadre nous sommes incapables de créer et d’innover. C’est complètement faux. Des « entrepreneurs/employés » il en existe des tas sans que ceux-ci ne créent leur entreprise. Mener un projet, diriger une équipe et gérer un budget afin de lancer un nouveau produit à l’intérieur d’une société déjà structurée n’est pas bien différent sur le fond que de monter son entreprise, même si les emmerdes ne sont pas les mêmes. Imaginez par exemple L’Oréal il y a 30 ans et L’Oréal aujourd’hui et prouvez moi que personne n’a fait preuve d’audace dans cette boite…
    Cet article est une lapalissade, vous montrez juste que des génies sont des êtres exceptionnels et qui, certes je vous l’accorde, peuvent tout aussi bien être des personnes non diplômées. Vos statistiques sont complètement biaisées par un « diplôme-bashing » à la limite du constructivisme.

  • On ne trouve pas, en nombre, d’entrepreneurs ayant fait histoire de l’art ou autres amuseries du genre.

  • Permettez moi de relever quelques éléments que je trouve un peu douteux :
    – Zuckerberg a comme vous l’avez mentionné étudié à Harvard qui reste une des meilleures universités au monde et qui peut s’apparenter aux grandes écoles en France vu le coût de la formation. En quoi est ce que le fait d’utiliser Zuckerberg comme exemple est donc censé nous montré qu’il y’a une égalité des chances ?
    – Ensuite pourquoi appuyer la moitié de l’article sur le cas des Etats Unis ou le concept de grande école n’existe meme pas ?
    – Enfin, je trouve que votre analyse sur la formation des entrepreneurs en France est insuffisante. Certes, peu d’étudiants de grandes écoles se tournent vers l’entreprenariat mais est ce que cela suffit réellement à montrer que les entrepreneurs ne viennent pas des grandes écoles ?

  • Les surdiplômés gèrent la Complexité.
    Les entrepreneurs gèrent l’Incertitude.

    • @Lib30
      Faux les surdiplômés ne gèrent absolument pas la complexité.
      le surdiplômé développe et maintient le paradigme principal, qui est souvent compliqué mais pas complexe, mais il éjecte la complexité qui souvent met en difficulté la structure du paradigme ambiant.
      Je le vis tous les jours avec mes collègues médecins et chercheurs ( c’est pas argument popperien certes)
      Compliqué et Complexe est une parabole de distinction entre Science Normale et Science extraordinaire au sens « Khunien » du terme.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Structure_des_r%C3%A9volutions_scientifiques

      Oui l’entrepreneur gère l’incertitude par effectuation consciente ou pas.

      • bonne remarque

        nos élites adorement la complication mais sont incapables de comprendre des composantes céls de la complexité.

        par example ils comprennent mal les rétroactions, genre la courbe de lafer, quand on déprime le contribuable, ou la transformations des lois protectrices en barrière a l’entrée.

        je ne parle même pas de théorie du chaos, mais simplement d’automatique…
        un Francais pense en « boucle ouverte » (terme d’automatique, système sans rétroaction), même s’il imagine une boucle ouverte très compliquée… il ne comprend pas que le plus important c’est la rétroaction…

        une des forces du libéralisme c’est de comprendre que c’est sur les incitations, des rétroactions, que ce joue le résultat final, pas sur les actions directes.

        sur Kuhn quelques résumés
        http://www.uky.edu/~eushe2/Pajares/Kuhn.html
        http://mip-ms.cnam.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1295877018064

        un auteur fondamenta en philisophie, au même titre que Nassim Nicholas taleb.
        Largement réprimandé comme taleb pour sa critique de l’esprit académique.

        avec Roland Benabou, ces 3 auteurs expliquent le délire du monde actuel.

        • I agree
          Excellent le Nicolas Nassim Taleb sauf peut-être son dernier livre anti-fragile ou il tombe dans son propre piège cognitif trop de théorie et tendance a minimiser la complexité pour soutenir sa vision quitte a verser dans l anti-technique au sens large du terme.

          Mais ça reste éclairant

        • @twitter_alain_co:
          Les entrepreneurs osent, foncent, se plantent et recommencent et c’est parce que quelques-uns s’en sortent plus ou moins fortuitement que nous ne sommes plus à l’âge de pierre.
          S’ils comprenaient l’optimum de Laffer, les rétroactions, les processus chaotiques, ils feraient de la science ou de l’ingénierie et c’est plutôt à cela que servent les grandes écoles scientifiques.
          Et l’un n’empêche pas l’autre:
          J’ai connu un des plus formidables entrepreneurs français X-Mines-Stanford, Académie des Sciences, patron de SAGEM (dont le cours de bourse a crevé tous les plafonds).

  • Et l’interet d’un tel article c quoi? D’evoquer en une seule page tous les stereotypes possibles sur le monde des grandes ecoles et de l’entrepreunariat?

    Les entrepreneurs sortent de partout par definition. Des grandes ecoles et d’ailleurs. Votre article contient d’ailleurs une enorme contradiction comme le relevent certains lecteurs: vous prenez en exemple des gens qui ont abandonne les etudes pour demontrer que les entrepreneurs ne viennent pas des grandes ecoles. Mais ces exemples sont justement ceux de quasi genies dans leurs domaines qui ont ete admis a Harvard!! Certes ils ne sont pas alles au bout mais leurs cerveaux etaient deja plus puissant que les ordinateurs sur lesquels ils ont travaille!

    De plus, etre entrepreneur ca veut dire quoi? vous en avez une definition precise vous? on peut etre entrepreneur de bien des facons, sans necessairement monter sa boite. Et parmi ces autres facons (intra-prenariat ou tout simplement entreprendre sa vie en s’expatriant ou en changeant de metier), figurez vous que les diplomes des grandes ecoles s’en sortent bcp mieux que ceux qui n’ont aucun bagage.

    Et pour cause: si la question de votre article est en fait « le fait d’avoir fait des hautes etudes est il un avantage ou un inconvenient pour devenir entrepreneur » je reponds sans hesiter « un avantage » malgre les qq contre exemples de gens qui ont tres bien reussi sans avoir fait d’etude. Le fait d’avoir un cerveau bien fait, un reseau, une methode et un diplome avec un beau nom tout joli dessus (tout ce qu’apporte les grandes ecoles) est un avantage certain en particulier lorsqu’il s’agit de convaincre un banquier de vous pretez de l’argent!! Seuls les gens qui n’ont jamais entrepris quoique ce soit peuvent ignorer cela. Ainsi donc, l’argent que vous ne metez pas dans le cout de votre formation, vous devrez le mettre dans votre projet d’entreprise avec vos fonds propres.

    Alors certes, il est vrai que les diplomes des grandes ecoles, souvent parcequ’ils sont plus conscients des risques qu’il y a a entreprendre mais aussi parcequ’ils ont tout simplement le choix avec une carriere prometeuse, entreprennent moins qu’ils ne le pourraient (et devraient). La faute a notre satane « echec=sanction » francais.

    Enfin je terminerai par un constat qui rend toute votre soi disant etude caduque: la vie n’est pas UNE. ON peut commencer salarie, devenir entrepreneur et puis retourner dans le salariat. Ou inversement. On peut devenir entrepreneur a 20 ans comme a 50….et la, aucune etude ne dit d’ou viennent ses entrepreneurs qui ont attendu parfois 15 ans qu’un projet murisse ou qu’une opportunite se presente. Une seule chose est sure: un salarie provenant d’une grande ecole possedera normalement bcp plus de fonds propres que qq’un qui a abandonne ses etudes.

    Signe: un diplome de PLUSIEURS grandes ecoles (ne frappez pas) mais dont la specialite est la creation d’entreprise (et qui l’a fait) mais qui est aujourd’hui salarie (et tres content de l’etre) mais qui entreprend (presque) chaque jour de sa vie.

  • Un des articles les plus crétins du jours. Bravo Contrepoints d’ouvrir votre tribune à ces tristes clowns qui n’ont même pas le courage de signer leur torchon. Rien qu’en voyant « emploi 2017 » je me suis gaussé. Un petit coups d’œil à droite et là formule magique « un groupe de réflexion animé par un économiste ». J’espère qu’il y a aussi des artistes et des femmes à barbes.
    Ensuite, premier exemple d’un entrepreneur qui n’a pas fait d’étude: Zuckerberg à Harvard ???
    Bon j’ai pas eu le force de lire le reste…

    • plus que l’absence d’étude, de moins en moins vraie, c’est le fait que les entrepreuners ont un profil très atypique.

      autre chose que je pratique en france, c’est que les entrepreneurs sont souvent des gens qui n’ont pas accès aux postes comfortables, soit comme on l’avance ici par manque de l’éducation parfaite pas top école, école étrangères, immigration avec diplome étranger), soit comme souvent par discrimination raciale, sexuelle, comportementale (geek, dingue).

      Quand on est bien formaté, bien éduqué, bien accepté, il y a des job plus confortables et quand même très passionant (comme dit ici les patrons d’unité business dans les grands groupes sont une version sécurisée de l’entrepreneur), que celui d’entrepreneur.

      on sous estime la toxicité de notre marché immobilier, et des emprunts non hypothécaires à la francaise, qui font que si ca va mal on est ruiné à vie.
      On sous estime aussi la toxicité des tribunals de commerce qui ignoren de facto la notion des responsabilité limitée pour ruiner les entrepreneurs, et la pétochardises des banquier francais qui traitent un entrepreneur en faillite comme un chat noir à vie.

      • Très juste. Je rajouterais plus simplement que pour pouvoir être locataire, être en CDI est bien plus préférable que la situation précaire d’un entrepreneur.

    • Mauvais exemple, il a piqué l’idée de deux collègues qui lui avaient demandé de créer le site qu’ils n’étaient pas assez férus en informatique pour le faire eux-mêmes.

      • Comme pour les grandes écoles, la sélection se fait à Harvard à l’entrée bien plus qu’à la sortie. Une fois entré, l’important c’est les amis qu’on s’y fait, le classement de sortie n’a d’importance que pour les carrières dans l’establishment.

  • Ce qui est amusant, vous avez tous raison . Mais votre argument sur « la faim » nécessaire est juste( la formation et les connaissances aussi) . Il va en parallèle avec l’argument des clercs(fonctionnaire jaloux) anti entrepreneur. Les gens du bourg qui s’enrichissent sans avoir les « lettres ».
    Les facs et les grandes écoles ne sont pas un empêchement en soi d’entreprendre, elles coupent l’appétit. comme dans la fable du loup et du chien, le chien bien gras bien dorloté renonce à sa liberté et devient sensiblement servile . L’ entreprise, comme toute activité créative nécessite de la liberté et d’être transgressif

  • La situation que vous décrivez est un mélange de considérations sur ce qui se passe aux US et en France. La religion du diplôme n’est pas du tout la même aux US et n’importe qui de dynamique et intelligent peur créer une entreprise. En France, les diplômés des grandes écoles préfèrent se planquer pour garantir leur statut. La plupart des start-up sont fondées par des jeunes docteurs issus de nos laboratoires de recherche parce qu’ils se trouvent sur des secteurs en pleine éclosion et parce que nos troisièmes cycles les y conduisent naturellement ; leur enthousiasme aidant, cela montre bien que la formation universitaire remplit sa mission finale. Dans les autres pays sans grandes écoles (à la française), tout marche bien et les universités sont entourées de nombreuses entreprises fondées par les anciens étudiants. Concluez vous-mêmes.

    • Oui les différences culturelles rendent difficiles les comparaisons . Il faudrait de la subtilité. Ce n’est pas l’époque.
      Le système contradictoire dans cette suite de commentaires a permis(pour une fois) de mettre en valeur tous les points de vues assez riches(je trouve).
      D’ailleurs j’ai trouvé le débat plus intéressant que l’article . Merci à tous!

    • Les labos de recherche permettent aussi de se lancer sans se heurter à une clause de non-concurrence de son employeur et avec une bonne chance de retour en cas d’échec, à supposer même qu’on n’ait pas conservé son activité principale.

  • Tout le monde s’en doutait. Certains ont trop tendance à confondre intelligence et mémoire. Pour être bon élève il faut avoir une bonne mémoire et travailler. Un idiot peut avoir une excellente mémoire, j’en ai connu beaucoup. L’intelligence ce n’est pas ça, c’est la capacité de réflexion, la créativité, tout un tas de capacités que l’on n’acquière pas dans les grandes écoles.

  • En tout cas on ne peut dire qu’ils se soient distingués dans la gestion de la France, ni dans la compréhension des changements dans la civilisation et les solutions à adopter pour sortir la France du déclin!

    • J’ai plutôt remarqué que le bateau France a commencé à couler quand on a remplacé aux commandes les anciens des Grandes Ecoles par des énarques.
      C’est ce qui arrive quand on préfère l’apparence à la substance, le bavardage à la raison.

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Sept conseils de lecture pour découvrir et approfondir l'économie autrichienne. 

 

1) Big Players and The Economic Theory of Expectations, de Roger Koppl (2002)

J’ai terminé récemment la lecture de cet ouvrage, que je conseille ardemment à tout un chacun.

Méthodologiquement, Koppl part de deux fondements qu'il qualifie de misésiens, inspirés de Friedrich Hayek et Alfred Schultz. Il construit par la suite une théorie des anticipations cognitives (subjectives) et a-cognitives (objectives), plus ou moins fiables ... Poursuivre la lecture

Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

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