Responsabilité et libéralisme : des notions galvaudées par le gouvernement

Ne laissons pas diffuser une définition erronée du libéralisme, qui ne désigne absolument pas la politique d’un gouvernement socialiste. Libéralisme et responsabilité sont deux notions intimement liées que le gouvernement actuel semble ne pas connaître.

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Responsabilité et libéralisme : des notions galvaudées par le gouvernement

Publié le 5 avril 2014
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Par Phoebe Ann Mo$e$.

Il est de bon ton, ces temps-ci, de dire aux Français qu’on les a compris, que le message qu’ils ont fait passer aux élections municipales a été reçu « personnellement » par le Président de la République. Qui l’a tellement bien reçu « personnellement » que c’est quelqu’un d’autre qui paie pour lui. Nous touchons là, sans doute, au cœur de la définition du mot « responsabilité » telle que la conçoit François Hollande : j’échoue, mais c’est toi qui pars. Dans ces conditions, l’idée d’un pacte de responsabilité qui engagerait les entreprises, est à prendre avec des précautions infinies : le Président vient de donner le cap. Si François Hollande échoue, ce seront probablement les chefs d’entreprises qui seront désignés coupables.

Quant au mot libéralisme, à la mode depuis la nomination de Manuel Valls, il semble aussi que ce sont ceux qui en mangent le moins qui en parlent le plus. Jamais on n’a autant entendu ce mot employé à tort et à travers ! « Manuel Valls libéral », « social libéral », « le plus libéral de la gauche ». Les journalistes ont-ils la moindre idée de ce que signifie ce mot ? Ont-ils ne serait-ce qu’un instant, considéré les décisions de Manuel Valls sous l’angle du libéralisme, juste pour vérifier si cela correspondait ? Manuel Valls représente à peu près tout ce que rejette un libéral. Il a obtenu la censure d’un humoriste avant même la diffusion de son spectacle. Contribué au vote de l’article 13 de la loi de programmation militaire autorisant la collecte de données personnelles transitant par internet sans contrôle ni autorisation d’un juge au préalable.

Mais juste sous prétexte que ce socialiste a défendu quelques mesures attribuées généralement à la droite, on le qualifie un peu rapidement de « libéral ». Certes quelques- unes de ses idées (révision des 35 heures, hausse de la TVA, sans compter les quelques « White » et les « Blancos » qu’il fallait lui parsemer sur son chemin, un jour de brocante à Evry ; ou ses décisions d’évacuation de Roms) n’ont généralement pas les faveurs des socialistes. Cela ne fait pas pour autant de lui un « libéral ». Le libéral ne demande pas que l’État vienne s’immiscer dans sa vie privée, ni dans sa vie professionnelle. Des idées qui ne sont pas prioritaires dans la politique de Manuel Valls.

Les medias confondent le libéralisme et le capitalisme. Si Manuel Valls accepte l’économie de marché (progrès notable il faut reconnaître, au sein d’un parti gangrené par les idées marxistes) cela ne fait pas de lui un libéral. La Chine aussi est capitaliste. Et pour autant, pas libérale. Ces notions amalgamées que les journalistes ne prennent même pas la peine de réviser, même lorsqu’ils présentent un 20 heures où leurs compétences supposées les ont propulsés, sont éructées tous les soirs, encore et encore. Le téléspectateur aura vite fait d’assimiler le libéralisme à un mouvement-de droite-conservateur-étatiste-autoritaire. Tout le contraire de ce concept.

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Il est urgent que le message passe clairement, surtout auprès de ceux qui commentent la politique au quotidien sans savoir finalement de quoi ils parlent.

Il est vrai que le libéralisme est déroutant : les Français ne savent plus ce que c’est qu’être libre et responsable de ses actes. Il est tellement plus commode de caser le concept à droite, ou « DVD » pour divers droite, ou UDI, dans le nuancier politique, autre idée très libérale de Manuel Valls, qui s’acharne à faire rentrer dans les cases le peu d’individus qui auraient aimé justement sortir du lot. Attention, car si Manuel Valls échoue, il entraînera avec lui la ruine d’une idée politique, morte avant même qu’on l’ait essayée.

Nuancier politique

 

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  • La mention de la Chine est intéressante. Je suis sûr qu’en poussant un peu on pourra trouver des gens pour la qualifier de « dictature ultra libérale »… Sans entendre la contradiction fondamentale une seconde !
    Article très juste, le problème étant qu’en France aujourd’hui seule une minorité connaît les théories libérales. Seule une minorité sait qu’elles ne sont pas anglo-saxonnes, qu’elles ont apporté beaucoup au pays au XIXe siècle (avec notamment l’école obligatoire pour les enfants). Pour les autres le « libéral » est une sorte de monstre mangeur d’enfants et tueur de chatons…

  • « Quant au mot libéralisme, à la mode depuis la nomination de Manuel Valls… »

    Depuis bien plus longtemps, depuis toujours ! c’est leur façon de le combattre, le jeter à tort et à travers dans leur discours, pour désigner au peuple l’ennemi n°1 : parce qu’il est clair que si le libéralisme était entendu par ce même peuple et compris, je ne donnerais pas cher de leurs peaux !

    « Les journalistes ont-ils la moindre idée de ce que signifie ce mot ? »

    Bien sûr que oui ! mais les subventions qui sont accordées aux médias leur clouent le bec !

  • Et donc, les politiciens ont donné des ordres : INTERDICTION TOTALE DE PAROLE aux libéraux dans les débats publics !!!!!

  • AMA, Hollande pense la chose ainsi : la politique d’Hollande ne fonctionne pas, il dit qu’il change de cap en faisant la même chose tout en répétant qu’il fait du libéralisme. Ça ne marche toujours pas, il a convaincu que le libéralisme ne fonctionne pas et peut donc tenter un 2e mandat pour faire la même chose…
    Il cherche juste à faire du libéralisme son fusible.

    • @ph11
      Peut-etre bien, mais si apres 2 ans d’echecs, il tente l’approche « sociale liberale » pour la discrediter, ca va faire beaucoup d’echecs sur son CV de president et ducoup il se tirerait une belle balle dans le pied pour 2017 non?

  • « Seulement les solutions simples ont vite des limites quand le ou les problèmes sont complexes, comme peut l’être une société moderne. »

    Toi, t’as encore tout compris…

    • Tu poses la question à l’envers. En réalité, ça devrait être « Tu peux nous expliquer comment le socialisme le fait ? »

      Si les Français sont si cons au point d’inverser la charge de la preuve, il n’est pas étonnant qu’il y ait des problèmes…

      • Toujours est-il que les pays qui ont réparé une situation compromise par l’étatisme et ont appliqué des solutions plus libérales (Suède, Suisse, Nouvelle-Zélande, Canada) ont vu leur situation s’améliorer. Ceux qui les abandonnent voient leur situation se dégrader. Les entreprises en France qui appliquent des solutions libérales dans ce fouillis socialisant s’en sortent mieux. Comme quoi même pour les situations complexes…

      • Qu’est-ce que tu appelles quelque chose de précis ? Remplacer des politiques inutiles par des politiques inutiles ?
        Supprimer les politiques inutiles est une alternative valable.

      • « Parce que les exemples que vous citez pratiquent le libéralisme avec les mêmes doses. »

        Et voilà la tactique habituelle qui consiste à dire que le libéralisme n’existe pas lorsqu’on présente des pays libéraux…
        J’adore le dénis du réel des zozos.

      • Niez-vous les libéralisations de la NZ ?

        http://www.contrepoints.org/2011/07/06/33825-reduire-letat-a-ses-justes-proportions-la-nouvelle-zelande

        Ah oui, comparativement à la France, ce ne sont que des détails.

  • Si Valls était libéral, il ne serait pas au PS , et il aurait comme Jean-Marie Bockel déserté ses rangs. Non lui est bien socialiste, il vit de son activité politique depuis toujours, n’a aucune vision particulière et n’est là que pour réaliser ses ambitions. Si a un moment donné on l’a affublé de l’étiquette libérale, c’est parce qu’il avait été séduit par le blairisme et qu’il pensait que ça pouvait l’aider à devenir influent au PS. Ce ne fut pas le cas, mais il continue son bonhomme de chemin et il est désormais 1er ministre « d’un gouvernement de combat ». Un ambitieux donc, rien de plus.

  • Hollande, libéral… C’est la meilleure…

    Va-t-il :
    -assouplir le code du travail ?
    -dégraisser les lois qui n’ont pas fait leurs preuves, n’ont pas démontré d’utilité ?
    -mettre fin aux réglementations bancaires et fiscales inutiles, créant en plus des distorsions dans le marché ?
    -réduire les impôts et les simplifier ?
    -libéraliser des pans entiers de l’État : la sécu, la santé, l’enseignement ?
    -imposer l’obligation de résultats aux fonctionnaires ?
    -supprimer leurs privilèges et régimes spéciaux ?
    -faire des évaluations selon leur utilité ?
    -supprimer les postes doublons ?
    -raboter les salaires des politiciens et leur nombre ?
    -supprimer les privilèges corporatistes et autres lois anticoncurrentielles ?
    -rétablir le droit de propriété, de droit à la vie privée et d’association ?
    -rétablir la séparation des pouvoirs en supprimant les pouvoirs juridiques des administrations ?
    -stopper tout contrôle des prix ?
    -…

  • Normal que les mots soient corrompus par ex libéral ou démocratie puisque une bonne partie de l’oligarchie politiq et leurs médias cette nouvelle pretrise le sont .

    Notez d’ ailleurs que Bastiat est méconnu et méprisé par ces memes !
    je n’ ai appris son existence que sur le tard et encore après visites de l’ ancien Cri de Contribuabl Associés !

    Lorsqu ‘ils disent social libéral ils ne s’ adresse pas au peuple qui est le joli coté de la médaille mais à son revers la masse le crétinisme aussi ça s’ entretient .

  • Caché derrière le mot  » social  » il y a socialisme et c’ est très confortable , le mot  » libéral  » est un faire valoir si ils le bousillent volontairement ou non il est fort possible qu’ ils créent un parti PSAL parti social anti libéral situé entre PS et PC . qui vivra verra …..

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Pourquoi pas les deux ? Il fut répondu [ par l’auteur de ces lignes] par la négative dans deux articles parus en 2018 à la suite de la lecture de The Rise of the Fourth Political Theory de l’idéologue et politologue russe Alexandre Douguine, lequel, émule de Heidegger et de Carl Schmitt, rejette explicitement ce qu’il appelle la démocratie libérale et le libéral-capitalisme au nom d’une forme de conservatisme basée sur les notions d’identité nationale, de sécurité, d’ordre, d’autorité, d’héritage religieux, de famille, de traditions.

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