Par Emmanuel Bourgerie.
Quand il s’agit des problèmes de notre démocratie, le diagnostic qui vient à l’esprit est quasi unanime : oui, les élus prennent de mauvaises décisions, mais c’est parce que notre système ne serait pas assez démocratique et ne représenterait pas assez le peuple.
Apportons ici un point de vue contradictoire : si les politiques mènent de mauvaises réformes, c’est en partie parce que le peuple est mal informé et irrationnel. Si les électeurs étaient réellement informés sur les sujets débattus et les décisions que prennent nos politiques, les débats seraient certainement très différents.
Faites un simple test : qui connaît son député ? Probablement une bonne partie de mon lectorat. Maintenant, qui est capable d’identifier son dernier vote à l’Assemblée nationale ? Probablement très peu de monde. C’est ce que les économistes identifient comme étant le QI politique : le degré de connaissance politique des électeurs.
Malheureusement, non seulement les électeurs ont un faible degré de connaissance politique, mais ils ont aussi une faible compréhension des sujets qui sont débattus. Pour s’en rendre compte, on peut s’appuyer sur de nombreuses études où l’on interroge des individus lambda sur des questions particulières, puis des spécialistes (scientifiques, académiciens) sur les mêmes questions. Il est intéressant de noter que, dans de nombreux domaines, le public ne pense pas comme les experts. Prenez le libre-échange par exemple, qui est bien un des rares domaines sur lesquels tous les économistes sont d’accord.
Paul Krugman, que l’on peut difficilement qualifier d’apôtre de l’ultralibéralisme débridé, est d’ailleurs connu pour avoir dit à ce sujet :
S’il devait y avoir un credo parmi les économistes, il contiendrait certainement les affirmations « Je comprends les avantages comparatifs » et « Je soutiens le libre-échange ».
Affirmation qui provoqua l’agacement de bon nombre de ses supporteurs. Et pour cause, le libre-échange est largement rejeté par la population. Loin de moi l’idée de prendre cette acceptation comme argument d’autorité : ce n’est pas parce que la majorité des experts sur un sujet pense X que X est vrai pour autant. Cependant, comme le dit Michael Huemer, si vous pensez que la communauté d’experts a tort sur une question particulière, sans être capable d’identifier clairement ses arguments, il est probable que vous ayez tort.
À ce stade, il semblerait que c’est avant tout un problème d’accès à la connaissance. Les électeurs soutiennent de mauvaises mesures politiques parce qu’ils n’ont pas les informations nécessaires pour faire de meilleurs choix. Malheureusement, ils ne manquent pas d’information parce qu’elle est difficilement accessible, mais parce qu’il est de leur point de vue parfaitement rationnel de ne pas acquérir cette connaissance.
Si l’on part du principe que :
- L’information est coûteuse à acquérir, c’est-à-dire qu’il faut investir un temps considérable pour disposer d’informations complètes sur tous les sujets dont les élus ont la charge.
- Un individu rationnel n’effectue une action que si le coût est inférieur au bénéfice qu’il en attend.
Alors nous faisons face à un dilemme : le coût pour être politiquement informé est élevé mais le bénéfice attendu est quasi nul. Quel que soit le degré d’information d’un électeur, il ne sera jamais plus qu’une voix perdue parmi des millions à l’échelle d’une élection nationale. La probabilité que son vote individuel ait un impact concret sur les politiques menées étant extrêmement faible, un électeur rationnel n’ira pas consacrer d’innombrables heures à se documenter pour un résultat qu’il ne contrôle pas.
C’est un des enseignements principaux de l’école des choix publics : les électeurs souffrent d’ignorance rationnelle. Il est parfaitement logique de leur part de ne pas se renseigner.
Les mêmes sont pourtant parfaitement rationnels dans leurs décisions quotidiennes : quelqu’un qui veut faire un investissement important (comme l’achat d’une voiture par exemple) prendra le temps de se documenter et de peser le pour et le contre de chaque option. Quelle différence ? Dans le cas de la voiture, son action et elle seule a un impact direct sur le résultat final, puisqu’il est le seul à prendre la décision.
Comment remédier au problème ? Facile à dire, difficile à faire. Tant que chaque bulletin aura le même poids dans l’urne, le bénéfice attendu restera faible. La seule manière de rendre les électeurs mieux informés et plus rationnels est de réduire l’étendue de l’État. Plus le gouvernement est gros, plus il faut s’informer pour faire un choix rationnel, et plus l’incitation pour se documenter sera faible.
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Totalement trop pas d’accord avec vous.
1. L’information valide, fiable, intéressante, pertinente – y compris l’information libérale – est omniprésente et accessible en trois clics maximum, au prix d’une connexion via Google.
2. Les Français se passionnent pour la politique, pour la situation du pays, pour les crimes de l’État, pour les détournements de fond et pour les mensonges des partis. C’est même un trait particulier à cet étrange peuple, pour lequel causer politique est plus important que d’être heureux.
3. Simplement, une bonne moitié de la population est victime d’abrutissement idéologique. Le socialisme rend fou. Le socialisme est une maladie mentale. Le socialisme est viral, toxique, hypnotique, tétanisant. Et nous sommes un des pays les plus contaminés au monde, et ce depuis belle lurette.
4. Si bien que dire que les-gens-ne-sont-pas-rationnels n’a pas de sens. Pas plus que les-gens-sont-rationnels. L’obsession de la rationalité et de l’irrationalité mange le cerveau des libertariens. Ils confondent l’humanité et Tetris. Je n’en démords pas : le libertarianisme est le versant idéologique du libéralisme, tout comme Ayn Rand est son versant nihiliste.
1- Tout l’éducation des masses consistes justement à ne pas apprendre à apprendre, on commence ce processus en étude sup
2- Pour autant cette passion ne porte pas sur les éléments factuels, mais sur la com, c’est donc une passion comparable à celle pour les potins des stars plutôt que sur leurs performances artistiques réelles.
3- On pourrait dire de même du libéralisme : c’est une idéologie matérialiste qui repose sur l’hypothèse de la rationalité des acteurs économiques, sans prendre en compte leurs inclinaisons psychologiques. L’échec parallèle des deux systèmes s’explique la même raison.
4- Le problème du politicien c’est qu’il ne devrait pas s’occuper de nos vies personnelles et affectives, mais au contraire des conditions générales qui nous permettent ensuite de faire nos vies. Bonne santé économique, sécurité, souveraineté, santé, bien de production sociaux (électricité, infrastructure routière etc.). Ces tâches devraient être scrupuleusement assuré par l’état, le reste être libéralisé au maximum.
« c’est une idéologie »
Non. C’est une école de pensée. Certains libéraux veulent en faire une idéologie, mais il faut leur appliquer la Doctrine Balladur : « Je vous demande de vous arrêter ».
« c’est une idéologie »
What ?
« matérialiste »
What ?
« qui repose sur l’hypothèse de la rationalité des acteurs économiques »
What ?
« L’échec parallèle des deux systèmes s’explique la même raison. »
What ?
1- Fact
2- Le libéralisme vise la croissance via l’enrichissement, c’est l’idée communément admise et c’est ce qu’il se passe en pratique (on peut discuter des détails, mais en général ça marche)
3- Main invisible tout ça
4- Ignorance de la psychologie des masses: le communisme repose sur la solidarité, le libéralisme sur la recherche de la maximisation du profit individuel.
1/ votre conviction, aussi forte soit-elle, ne détermine pas les faits.
2/ Non. Le libéralisme vise la liberté individuelle. L’enrichissement est une conséquence découlant d’un système garantissant la propriété et l’entreprise, peu couteux car ne nécessitant pas une administration éclairée. Bien que l’enrichissement soit désirable, ce n’est pas la fin.
3/ Non. C’est le principe de l’homo-oeconomicus néoclassique. La théorie autrichienne n’a pas cette vision.
4/ Non. D’abord opposer libéralisme et communisme est un non-sens en soi. Le libéralisme est une philosophie du droit, le communisme un mode de production concurrent au capitalisme et l’économie de marché est contraire à l’économie planifiée.
Les différences entre économie planifiée et économie de marché vient déjà de l’échelle du risque : le premier est systémique alors que le second est individualisé. Quelles sont les conséquences de ces 2 sortes de risques si les structures sont inadaptées ? L’un cause l’effondrement systémique, le second ne s’effondre pas. Question de fragilité et d’antifragilité.
L’économie de marché, bien sur, connait des maladies de temps, en temps, un rhume, une fièvre, (aggravées par certaines politiques qui tendent à systémiser le risque) mais une maladie n’est pas la mort pour autant.
Les autres problèmes de l’économie planifiée viennent du fait qu’il n’y a rien pour éclairer sur comment allouer efficacement les ressources (Cf Mises), le conflit d’intérêt qui empêche toute adaptation de ce système, les problèmes d’influences des structures collectivistes sur le comportement des individus (banalisation du mal, etc), des politiques arbitraires aboutissant inéluctablement à de l’autoritarisme, nécessite en plus une connaissance de la mécanique économique, une source d’information sans limites et une bureaucratie aux compétences inexistantes afin de tendre vers une certaine efficience là où un système d’économie de marché n’a même pas besoin d’être compris pour fonctionner…
L’économie de marché libérale, ce n’est pas parfait, n’y prétend même pas, ne prétend pas résoudre tous les problèmes de ce monde mais ça fonctionne.
Et pour cela, ce n’est pas une idéologie, théorie qui prétend apporter la perfection dans la société et résoudre les problèmes.
Voilà.
Bonjour Karg se
« Le libéralisme vise la croissance via l’enrichissement »
Hummm.. je pense que vous confondez libéralisme et capitalisme.
Le libéralisme ce n’est pas le capitalisme ( pas seulement pas que cela), c’est aussi les cooperatives etc..
Le libéralisme ne vise rien sauf la liberté.
@citoyen : Celui qui cherche que son intérêt personnel n’aura finalement pas intérêt à la liberté mais à dominer. La liberté finissant par lui limiter son intérêt.
Mais peu importe les raisons pour lesquelles les gens veulent la liberté. Le libéralisme n’est pas une pensée unique.
« 2- Le libéralisme vise la croissance via l’enrichissement, c’est l’idée communément admise et c’est ce qu’il se passe en pratique (on peut discuter des détails, mais en général ça marche) »
Juste ce point, je n’ai pas le temps pour le reste (Google est ton ami): le libéralisme vise la défense des droits naturels: liberté, propriété. Le fait que plus on respecte mes droits naturels, plus grande est la prospérité n’est qu’une conséquence.
« On pourrait dire de même du libéralisme : c’est une idéologie matérialiste qui repose sur l’hypothèse de la rationalité des acteurs économiques, sans prendre en compte leurs inclinaisons psychologiques. L’échec parallèle des deux systèmes s’explique la même raison. »
N’IM-POR-TE QUOI! Sincèrement. Documentez-vous sur ce qu’est le libéralisme, cela suffira à vous rendre compte de la fausseté de votre commentaire.
» Et pour cause, le libre-échange est largement rejeté par la population. Loin de moi l’idée de prendre cette acceptation comme argument d’autorité : ce n’est pas parce que la majorité des experts sur un sujet pense X que X est vrai pour autant. » Vous oubliez de préciser que le libre échange est accompagné, dans la théorie, de monnaies libres de varier entre elles au sein de zone monétaire optimale. Là ça change complètement la donne, puisqu’un mécanisme permet alors de compenser les différences de productivité. Autre problème: la théorie prend mal en compte la question énergétique, certains pays partent avec un handicap important, pour la France il se chiffre à 70Md, on serait à l’équilibre sans cette dépense.
« Alors nous faisons face à un dilemme : le coût pour être politiquement informé est élevé mais le bénéfice attendu est quasi nul. »
Cette analyse est une erreur:
– Vous supposez que l’électeur est rationnel, qu’il fait un calcul, c’est faux, il peut dépenser beaucoup d’énergie à défendre des causes absurdes et contre ses propres intérêts.
– C’est la domination de la propagande émotionnelle dans les médias, l’éducation et même dans le discours des « experts » qui rend inapte les masses à la démocratie.
L’électeur est rationnel de son point de vue, Il est très rare qu’une personne fasse consciemment des erreurs donc on doit supposer que ses actes son rationnel de son point de vue. Il fait des calcul même sans le savoir et sans y penser c’est le propre du cerveau de pouvoir prendre des décision automatiquement. On peut très bien faire des calcul et avoir une démarche cohérente (rationnelle) ET se planter complètement. Notre intelligence est en principe là là pour nous donner le possibilité d’apprendre de nos erreurs. Mais rien n’est sur, certaine personne agissent plus comme des mouche contre une fenêtre.
En France il n’y a aucun « marché » législatif parce que ce ne sont pas les gens qui décident des lois. Il est totalement inutile de s’informer sur un « produit-loi » sur lequel vous n’avez aucun pouvoir décisionnel.
Si les gens devaient voter directement les lois comme en suisse la recherche de vraies informations pertinente serait énorme. C’est la toute la vertu de la démocratie participative: créer un « marché ».
Et comme tout le monde veut limiter l’autre, mais pas lui-même, la plupart des lois liberticides échouent et on aboutit bien à une libéralisation confirmée par les faits: Les pays les plus démocratiques sont bien plus libéraux et bien mieux gérés.
Vous êtes encore dans le rêve si vous croyez qu’ajouter de la démocratie plus directe aurait une utilité. La plupart des « citoyens » sont incapables d’avoir une opinion avisé d’un sujet. Plus on met de démocratie directe, plus on donne de pouvoir aux démagogues. La problème est dans l’éducation des masses à la démocratie, pas dans la part de démocratie.
Karg se: « Plus on met de démocratie directe, plus on donne de pouvoir aux démagogues. »
Faux dans les faits, les meilleures démocraties vont infiniment mieux et sont plus libérales en moyenne que les autres pays:
Démocratie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9mocratie
Liberté économique : http://www.heritage.org/index/
Moins vous avez de démocratie plus vous avez de corporatisme oligarchique et de démagogie électoraliste, on discute perruque, courtisane et dernière livrée du prince et les informations et débats de fond sur les textes de lois et leurs effets passent complètement à la trappe.
Karg se: « La problème est dans l’éducation des masses à la démocratie, pas dans la part de démocratie. »
Tu as en partie raison mais c’est une spirale infernale que la DD peut casser. (Les canaux d’information étant phagocyté par les oligarques)
Tout d’abord ce serait les avantages des fonctionnaires et syndicats qui seraient sabrées par referendums ou initiatives: retraites, immuabilités, cumul des mandats, subvention, ce serait le grande déconstruction des avantages corporatiste. Ils auraient beau hurler aux heures sombre la coupe est pleine. Ce peu de « libéralisme » et de « marché » qui entrerait dans l’état entrainerait par effet cascade bien d’autres mesures.
L’alternative c’est de voter pour des hommes et la s’est étonnant: les libéraux français qui décrient le colbertisme en faveur du marché pense que concernant les lois le centralisme corporatiste est tout à coup plus souhaitable ou qu’un homme providentiel va arriver en haut d’une pyramide totalement verrouillée !??
En suisse le peuple à voté contre le status de fonctionnaire en 2002 à 67% des citoyens malgré une campagne violente et démagogique de la part des médias et des syndicats. Et je le répète ce n’est pas un hasard si les pays les plus démocratiques sont aussi les plus libéraux, les socialistes n’y sont pas moins actif et n’ont pas d’autres chantages que ceux de France. Simplement au lieu de voter une loi, un texte précis les gens s’informent et cherchent leur intérêt, et il coïncide rarement avec un merdier économique à la Française.
Je suis d’accord pour supprimer le statu de fonctionnaire, mais il faut aussi sabrer les professions protégées par la « droite ». Personne ne doit être à l’abris, la précarité est concentré sur une petite moitié de la population active qui subit le chômage, les licenciements et qui en prime paye pour le train de vie des autres.
Attention, cette indice de démocratie ne traduit pas uniquement la présence de démocratie directe , et d’autre part on ne peut que constater que la part de démocratie directe est fortement lié à l’aptitude de la population. Les scandinaves, les suisses, se sont des gens plus responsables et cultivés que les français, je n’ai pas de scrupule à l’écrire. Si on regarde cette liste en détail, certains pays très démocratique ne se démarque pas vraiment par une économie florissante: Uruguay, Costa Rica, Cap Vert etc.
Karg se: « Les scandinaves, les suisses, se sont des gens plus responsables et cultivés que les français, je n’ai pas de scrupule à l’écrire. »
Moi je pense que c’est l’absence de « marché » législatif qui infantilise les français car ils en sont réduit à tout demander au papa régulateur comme les enfants et ce ne sont pas eux qui prennent les décisions.
+1
Ça me rappelle une discussion avec des membres de ma famille sur la liberté d’éducation: j’expliquais le principe, ils trouvaient ça bien « pour eux », « pour les gens normaux », mais que « dans les cités » ils s’en foutent de l’école, qu’ils sont incapables de choisir. J’ai tenté de leur expliquer qu’ils s’en foutent justement parce-qu’ils n’ont aucune raison de s’en préoccuper, étant donné qu’on choisit à leur place. Cela est parfaitement rationnel.
Mais si on leur laisse le choix, ils s’intéresseront au sujet!
« En France il n’y a aucun « marché » législatif parce que ce ne sont pas les gens qui décident des lois. Il est totalement inutile de s’informer sur un « produit-loi » sur lequel vous n’avez aucun pouvoir décisionnel.
Si les gens devaient voter directement les lois comme en suisse la recherche de vraies informations pertinente serait énorme. C’est la toute la vertu de la démocratie participative: créer un « marché ». »
+1
Le problème c’est que ce n’est pas intuitif car les gens ont tendance à réfléchir dans le contexte du système actuel, et non pas dans le système alternatif proposé. Et ça donne « regardez comment ils votent aujourd’hui (n’importe comment), si on les laisse voter les mois directement ils voteront aussi n’importe comment »
« Un individu rationnel n’effectue une action que si le coût est inférieur au bénéfice qu’il en attend. »
Correction : le gain pas le bénéfice. S’il y a bénéfice, c’est que le gain est supérieur au cout.
Pas bon.
Le peuple sait. Et il est rationnel. Il vote, en toute connaissance de cause, pour le pillage de ses « ennemis de classe », maintenant, tout de suite, et après … le déluge. Il fait ça partout, tout le temps. Déjà bien heureux quand il se contente de bulletins de vote pour faire ce pillage, parce que l’action directe (la « reprise individuelle » dans le vocabulaire anarchiste) ne lui pose aucun problème moral (il suffit d’écouter Mélanchon).
On pourrait même en faire la définition du peuple : le peuple, c’est la fraction de la population qui
a) préfère 1 euro tout de suite à 2 euros le mois prochain,
b) n’a aucune morale, aucun scrupule, et est prête à tout pour obtenir cet euro ; piller ou même tuer ses voisins ne lui fait pas peur.
Ce peuple ignoble (au sens propre, par définition) n’est pas très nombreux, mais il l’est assez pour faire les résultats électoraux.
On peut aussi, face à cette minorité irresponsable et néfaste, poser la question du droit de vote pour tous…
Ouais. On peut. A peut près autant qu’on peut toujours se demander si ça ne serait pas mieux si la terre était plate.
Surtout, je rappelle que le droit de vote n’est rien d’autre que la forme pacifiée du rapport de force dans une bataille (et inversement : la guerre n’étant que la forme musclée du combat politique). Ainsi, il vaut mieux éviter un trop grand décalage entre les deux procédures, sans quoi la faction militairement supérieure mais électoralement dominée va être méchamment tentée de remettre les choses dans l’ordre naturel ; et c’est ainsi qu’on obtient des guerres comme celle d’Espagne. Or la « minorité irresponsable et néfaste » n’est pas de force militaire nulle, loin de là, ce sont même souvent des gens qui ne répugne pas à la violence.
On est d’accord la démocratie n’est d’un méthode d’organisation de la dictature de la majorité. La démocratie en soit n’est certainement pas un but. Pour les libéraux le droit est supérieur à la démocratie. il pourrait parfaitement exister une dictature présentant une légitimité plus grande que la plupart des démocratie en appliquant le droit de manière plus « intègre » c’est à dire sans céder aux caprices de la majorité toujours tenter d’abuser de son pouvoir (comme on le constate chaque jour).
Laurent: « Pour les libéraux le droit est supérieur à la démocratie. »
Oui mais il faut des hommes et au moins un appareil judiciaire pour l’appliquer.
Laurent: « il pourrait parfaitement exister une dictature présentant une légitimité plus grande »
En vrai ?
Laurent: « c’est à dire sans céder aux caprices de la majorité toujours tenter d’abuser de son pouvoir (comme on le constate chaque jour). »
La France est doté d’une oligarchie corporatiste, à l’opposé la suisse et d’autres pays en pointe de la démocratie et du libéralisme sont de parfait exemples de cette « dictature de la majorité ».
En vrai la démocratie participative est le moins mauvais des système pour le libéralisme, la démocratie représentative par contre est tout à fait médiocre et les autres systèmes sont des catastrophes.
+1
J’ajoute que plus un système politique est fragmenté plus il est sain. Hélas l’union et la discipline font la force…
Le socialisme est ne démarche parfaitement rationnelle et raisonnée. Une grande partie de la population profite de la force de l’état pour dépouiller l’autre partie. c’est très simple, parfaitement compréhensible même (et surtout) par les benêts sans faire de longue recherches et études… Maintenant il faut un tout petit peu de « travail » politique pour rendre le vol (par l’état) légitime, ça c’est le boulot de nos élus et ils sont assez forts dans ce domaine.
+1
Irrationalité est probablement erroné. En effet la redistribution est organisée de manière hyper-rationnelle pour le but poursuivi. Bercy est un modèle probablement indépassable à 58% de DP…
En revanche il me semble que l’évidence d’un retard cognitif acquis dès la sortie de l’ed nat est une hypothèse à tester.
PISA, effondrement des connaissances économiques de base, éviction de la pensée normée de l’entreprise… Il faudrait faire un benchmark!
Je propose donc que la démocratie socialiste (car c’est de cela qu’il s’agit ne nous trompons pas) très rationnellement organisée aboutisse à un retard cognitif qui interdit de penser out side the box.
Qu’en pensez vous?
Le socialisme n’est qu’un élément du système, dont il est autant un produit qu’une cause. Le monde moderne hyper spécialisé, avec une division du travail poussée à l’extrême, et organisé par et pour la fonction militaire (les conflits européens incessant ont laissé des traces profondes), n’a que faire de gens intelligents ayant une vision large, il n’a besoin que de dociles petits soldats dont l’intelligence éventuelle est tout entière orientée vers le but très étroit qui leur a été assigné et ce surtout sans réfléchir au résultat d’ensemble. Seul une poignée de gens auront l’occasion et les moyens de faire des choix structurants en toute connaissance de cause, les autres comme Hollande et Montebourg ne sont que des girouettes qui suivent le vent, choisies justement pour leur connerie.
+1
J’ai souvent pensé que la trop grande spécialisation favorisait la maladie socialiste, ayant peu de connaissance sur comment fonctionne les choses hors de son domaine, l’Homme moderne devient une proie facile pour les démagogues.
Et ce matin dans le Washington Post, la confirmation de votre propos par une étude édifiante: Moins un américain sait où est l’Ukraine, plus il pense que les USA devraient y intervenir. http://www.washingtonpost.com/blogs/monkey-cage/wp/2014/04/07/the-less-americans-know-about-ukraines-location-the-more-they-want-u-s-to-intervene/?tid=pm_politics_pop
Cela dit, le remède est assez simple: laisser les gens parier sur les résultats attendus (et mesurables) de telle ou telle politique. C’est le principe du « prédiction market ».