Hamon, éducation, hésitation

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Hamon, éducation, hésitation

Publié le 9 avril 2014
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Grosse grosse promotion pour le cancre des réformes Devaquet : lui qui défilait jadis en se battant pour garantir une université sans sélection, sans compétition, ni trop sucrée, ni trop salée, le voilà maintenant à cornaquer le Mammouth qu’il combattait. Bien plus facile à dire qu’à faire d’autant que les marges de manœuvres, déjà pas bien larges lorsqu’il battait le pavé en 1986, se sont encore considérablement réduites.

C’est Le Monde, organe flaccide et officiel du gouvernement, qui nous explique toute la morosité de la situation dans laquelle va devoir évoluer le petit Benoît. En effet, le nouveau stagiaire de la rue de Grenelle est confronté à un choix plus que délicat : d’un côté, il ne peut décemment pas marquer de rupture trop franche avec la politique qu’avait mené Peillon, son prédécesseur, et risque de froisser son fan club, cette frange mousseuse et réactive des réformistes et autres progressistes endiablés qui ont de grands projets pour nos petites têtes blondes. De l’autre, il a tout intérêt à faire comprendre qu’il n’y a pas besoin de se précipiter pour appliquer les rythmes scolaires et les peillonades qui, à bien y réfléchir, enquiquinent aussi une part importante tant des enseignants que des parents d’élèves. Tout ceci n’est pas simple.

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C’est même, à vrai dire, de la fine dentelle pour un type qui n’a jamais exercé la moindre responsabilité d’importance et dont le précédent ministère n’a laissé absolument aucune trace dans l’inconscient et le conscient collectif. Seuls quelques commentateurs de la vie politique française sont capables de se rappeler ce qu’il fabricolait à l’Économie Solidaire, ce ministère dont l’intitulé fleurait bon la blague du même tonneau que celui d’Arnaud Montebourg. Autrement dit, tout comme pour le ministre du Redressement Productif qui s’est essentiellement contenté de faire frétiller sa crinière dans les vents médiatiques et se sera retrouvé propulsé, pour le remercier de sa nullité servile, à la tête du ministère le plus décisif de ce quinquennat à la période la plus délicate, Hamon aura réussi ce tour de force douteux de n’avoir à peu près rien fait de bon à son ministère-croupion et se retrouve maintenant à la tête d’un véritable état dans l’État, au budget gargantuesque et aux luttes intestines dévastatrices. La encore, on supposera que c’est en gratification de son comportement général et non pour ses résultats transparents.

fuck it im going homeIl faut, véritablement, avoir la foi pour croire que notre gentil Benoît va tenter la moindre chose un peu périlleuse. S’il a une once de lucidité, il se contentera de pousser les affaires courantes en retenant l’ensemble de ses sphincters pour éviter le moindre chuintement inapproprié.

Malgré tout, cette immobilité est un pari osé sur l’égo mesuré, l’intelligence politique et l’instinct de préservation de Benoît Hamon…

Un autre, moins risqué, consiste à imaginer le locataire du Ministère en train de ménager la chèvre et le chou, pour faire avancer quelques petits dossiers histoire de dire « J’y étais » dans les réunions de familles, dans 20 ans, quand tout le monde aura oublié son nom, son travail et sa bobine en dehors du cercle familial. Partant, Hamon va donc probablement se retrouver à devoir appliquer la réforme Peillon, malgré tout, vaille que vaille, petit à petit.

Et c’est là que les choses vont devenir intéressantes.

Tout d’abord, l’application de cette réforme impose, de façon plus ou moins indirecte, des frais parfois significatifs pour les communes qui réclament donc des défraiements de la part de l’État. Ainsi, le coût des trois heures d’ateliers périscolaires (poterie, pâte-à-modeler, macramé, arts culinaires et autres bricolages citoyens) est partiellement compensé par un « fonds d’amorçage » versé par l’État (à hauteur de 370 millions d’euros en 2014, souriez, vous payez) et les aides des caisses d’allocations familiales (50 euros par enfant environ, souriez, c’est encore vous qui payez). Alors que Valls et Laurel & Hardy Montebourg & Sapin cherchent désespérément 50 milliards à économiser (enfin, 16 pour 2014), ces petites dépenses discrètes sont les bienvenues, ne trouvez-vous pas ?

Ensuite, il faudra bien tenir compte de ces communes qui sont, définitivement, trop pauvres ou trop têtues pour appliquer la réforme. Bricolage et procrastination, Hamon devra donc aménager des dérogations et aménager des délais, sachant qu’il y en a déjà eu fin 2012 alors que la grogne des maires se faisait lourdement sentir. Là encore, on se demande comment tout ceci ne va pas simplement rendre le message gouvernemental encore plus confus : d’un côté, il faut cette réforme, de l’autre, pas trop vite, et surtout, pas pour tout le monde, attendez, on va trouver à s’arranger, et puis zut.

confiance

Non, décidément, placer le petit Benoît à cette place-là sent un peu l’erreur de casting, ou, disons, l’absence de choix. Toutes proportions gardées, Hamon à l’Education Nationale, c’est un peu comme le garagiste de Trifouilly qui débarque en bleu de travail dans un rallye de Neuilly-sur-Seine ou de Paris XVIème, sur un gros malentendu. Forcément, ça détonne.

Pourtant, la solution qui ravirait plus d’un maire, plus d’un directeur d’établissement, et certainement plus d’un parent d’élève, est connue. Elle est appliquée dans d’autres pays, et permet une excellente adaptation aux besoins du marché de l’emploi de l’instruction dispensée aux élèves. Cette solution, c’est l’autonomie maximale des établissements : dans leurs horaires, dans leurs programmes, dans leurs recrutements et dans l’organisation de leurs cursus. C’est, finalement, la fin du collège unique qui aura tué l’éducation en France en la baignant dans un premier bain de formol centralisateur, avant de la plonger dans un second bain de normes toujours plus strictes et d’objectifs toujours plus mouvants.

Entre la carte scolaire (toujours d’application malgré les dénégations ridicules de syndicats et de l’appareil administratif), la méthode globale (toujours d’application malgré les dénégations têtues de certains enseignants, des académies et des pédagogos), le collège unique, la culture de l’excuse, le combat permanent contre la professionnalisation des enseignements, le biais anti-capitaliste consternant des manuels, il est particulièrement symptomatique que le précédent minustre ait choisi la réforme des horaires (que personne ne demandait) pour laisser une marque (grasse, colorée et fétide) dans l’histoire : c’est, véritablement, une loi subtile d’emmerdement maximal et d’efficacité minimale qui a été appliquée.

Dès lors, devant l’ampleur des réformes possibles, des tâches à mener et des plaies à refermer, et devant la veulerie dont font preuve les ministres qui se sont succédés à ce poste, ne comptez surtout pas sur Hamon pour changer quoi que ce soit.

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  • Mère de famille, je suis très inquiète quand à l’application de la réforme peillon, vous évoquez l’aspect financier, il y a aussi l’aspect humain, qui va prendre en charge nos enfants? Des animateurs non formés?
    Mais je suis surtout inquiète pour mon dernier, rentrant en petite section en septembre qui dort beaucoup l’après-midi, comme tous d’ailleurs. Comme cela va se passer? À 3h tout le monde se lève, l’école est finie, atelier poterie??? Il va être complètement déboussolé, on ne respecte même plus le rythme biologique des enfants…

    • Bah, les animateurs non formés, on a utilisé des homo sapiens bruts pendant deux à trois cent mille ans et la situation ne s’est vraiment dégradée que depuis qu’on les forme.
      Le second problème est lui bien plus sérieux, il y a une aberration à vouloir apprendre la même chose à la même heure à tous, comme si on fabriquait des saucisses ou qu’on imprimait des livres. Là, vous n’êtes pas mieux partie avec Hamon qu’avec Peillon, mais n’oubliez pas quand même que les petits sont résilients et que vous pouvez compenser, et au delà, les dégâts de l’EN dans le temps que vous passez avec eux.

    • « qui va prendre en charge nos enfants? Des animateurs non formés? »

      Oui, bien sûr.

      • En même temps ça vaut certainement mieux qu les « animateurs formés » qui sont surtout formés au formatage idéologique des gamins… Allez, hop, t’as 3 ans, on va faire une « session anti-racisme » pour lutter contre les préjugés ! « heu ça veut dire quoi préjugé ? ». Bon, alors session sur le réchauffement climatique, très très grave, il faut expliquer à vos parents. Et demain ça sera session sur les discriminations homme femme, puis sur le péril libéral qui veut faire travailler tous les petits enfants dans des mines de sel en Pologne… au moins !

    • Et si vous vous occupiez vous-même de votre enfant ? Rien ne vous oblige à mettre votre enfant à la Garderie nationale.

      • Heum. Quand on paye pour un « service » on attend qu’au moins le service soit décemment rendu.
        C’est pas comme si la scolarisation (obligatoire jusqu’à 16 ans, je rappelle) des enfants était gratuite.

      • Si vous tentez d’échapper à la grande secte, l’administration vous soupçonnera de vouloir mettre vos gosses dans une plus petite secte. Il demandera des inspections et à l’occasion exigera la réintégration de vos gosses dans la grande secte.

        L’Etat n’aime pas la concurrence.

  • Et donc ?

    Vous voulez encore une instance tutélaire de plus pour s occuper de votre descendance.
    Si possible financé par les autres ?

    • Non. Juste la possibilité de déterminer quelle éducation, à quel rythme, mes enfants reçoivent.

      Et pas financés par les autres. Mais qu’alors les autres n’attendent pas un centime pour leur retraites de ce que mes enfants gagneront, ni un centime de mes impôts.

      Et pour les « ânes » qui ont leurs enfants dans le privé, ce qu’il faudrait c’est qu’ils puissent choisir ce qu’ils payent déjà deux fois.

  • Dire qu’il n’a pas laissé de « traces » à son ministère de la solidarité est une erreur. Au contraire il a dépensé un demi-milliard (500 millions d’€) pour promouvoir une forme de société qui existait déjà et personne ne demandait à ce qu’elle soit favorisé par rapport aux autres(les SCOOP).
    Une sorte de réinvention des Kolkoses ou tout le monde et personne est patron.

    Ultra marxiste on imagine qu’après le Bac 2013 ou des questions d’examen jamais orientées comme « Que devons-nous à l’État ? », « montrez que les conflits sociaux peuvent être un facteur de cohésion sociale », et des analyses de texte en examen d’économie issus de personnalités gauchistes comme Patrick Fridenson ouvertement déclaré altermondialiste.

    Avec Hamon nous devrions passer à la vitesse supérieure!
    Un extrait médiumnique des futures questions en éco 2015. « Décrivez pourquoi le collectivisme est nécessaire? » ou alors « Que devons nous au totalitarisme », sans oublier les analyses de textes de Lénine. Ou en Histoire « décrivez les bienfaits positifs de l’arrivée de Staline pour les Ukrainiens »…..

  • Ce pays est foutu… pour longtemps !

    • si tu dis ça… c’est que tu n’es probablement jamais allé voir ailleurs ou quelques rares pays dans le monde qui seraient mieux (???) rappel : une société parfaite n’existe pas ! quand et où a-t-on mieux vécu ?

      • Juste parce qu’il n’y a pas de société parfaite, ça veut pas dire qu’il n’y en a pas qui s’en sortent mieux que d’autres. Et la France fait plus partie des secondes que des premières.

        « quand et où a-t-on mieux vécu ? »

        En Angleterre, aujourd’hui. A Hong Kong, aujourd’hui. En Allemagne, aujourd’hui. Au Canada, aujourd’hui (bon, au Quebec, moins). En Nouvelle-Zélande, aujourd’hui.

        Dois-je continuer?

        • Ton commentaire correspond assez à ce résultat : http://www.sanctius.net/blog/meilleur-pays-pour-vivre.html
          Si la France est dans les 15 pays sur 200 au monde où la qualité de vie est la meilleure, je crois que ça vaut le coup de modérer les propos. On peut faire mieux, et probablement il faut … mais je trouve dommage de cracher dans la soupe… Prenons un peu de recul !

          • « Si la France est dans les 15 pays sur 200 au monde où la qualité de vie est la meilleure »

            Ton article dit que la France est 16eme… 16eme, c’est pas dans les 15 premiers.

            Maintenant, quels sont ceux qui sont au dessus ? Ces « quelques rares pays dans le monde qui seraient mieux… »

            Les critères de ce classement, que valent-ils ? Tient-il compte des libertés économiques ? Il est intéressant de voir que tant de pays bien classés dans le classement des libertés économiques soient aussi au top de ce classement qui privilégie la santé, l’éducation…

            Quelle est l’évolution depuis ce classement qui date de 2010 ? La France ne suit clairement pas une bonne tendance…

            Une société libérale, ce n’est pas la prétention d’un système parfait comme le prétend le socialisme, mais un système qui, contrairement au socialisme – incapable de tenir compte de la complexité de la société -, fonctionne, sa simplicité fait qu’il ne sombre pas dans l’incohérence juridique et qu’il est possible pour le citoyen de connaitre la loi, son faible cout est tel qu’il est facile pour les gens de réaliser leurs buts.

          • S: « Si la France est dans les 15 pays sur 200 au monde où la qualité de vie est la meilleure »

            A crédit mon bon, à crédit…Chaque jour l’état Français emprunte 300 millions d’euro pour survivre.

            Si tu regarde ce classement tu y trouveras des pays ou les gens sont plus heureux, qui ne sont pas en faillite, ont une bien meilleurs démocratie, plus de liberté, moins d’impôts et un social aussi bon si ce n’est meilleurs.
            http://www.heritage.org/index/ranking

            • J’ai regardé ton site…. je n’y comprends pas tout … mais si je comprends Hong Kong sort en premier ? c’est vrai que ça donne envie : http://www.tuxboard.com/les-bidonvilles-de-hong-kong/
              J’arrête la provocation … mais dites moi : la france n’est elle pas dans le haut du panier ? oui, la dette faut s’en débarrasser, oui la complexité des lois, des organisations est préjudiciable et y’a du travail à faire pour améliorer notre société ! et sur certains points d’autres s’en sortent mieux. Mais je voulais inciter à relativiser, en prendre conscience de ce que l’on a et que de nombreux autres nous envient. Vous ne pensez pas ? alors il faut le maintenir, au moins, et faire mieux si possible. Vous pensez vraiment que notre société est si pourrie ?

            • S: « Vous pensez vraiment que notre société est si pourrie ? »

              Non, mais quand tu es en train de tomber ce n’est pas le moment de se dire que « pour l’instant, ça va » comme tu le fais parce que ça n’ira plus du tout une fois arrivé en bas.

              S:« J’ai regardé ton site…. je n’y comprends pas tout »

              Tu croises avec l’indice de démocratie et les libertés civiles et tu obtiens ce classement, celui qu’il faut voir :
              -Les pays les plus démocrates et les plus libéraux sont les mieux gérés, ceux où il fait le mieux-vivre et qui ont des systèmes parmi les plus pérennes.

              Indice de démocratie :
              http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9mocratie

              Mauvaise démocratie+liberté économique médiocre la France est sur une très mauvaise pente qui est confirmée par les données économique. 300 millions d’emprunt par jour. « pour l’instant ça va »…

            • « Chaque jour l’état Français emprunte 300 millions d’euro pour survivre. » C’est malheureusement beaucoup plus, plus d’un milliard par jour ouvrable, si on ajoute les dettes à CT (les dépenses précèdent les entrées fiscales) au déficit et à la cavalerie sur les dettes à LT.

          • La France jouit d’un patrimoine géographique, historique et culturelle (littérature, philosophie, architecture, gastronomie et même sport) exceptionnel. Voilà pourquoi il y fait bon vivre malgré l’acharnement de certains à vouloir intervenir partout, n’importe quand, n’importe comment.

        • Oui s il te plait. Ça me permet de cibler les pays potentiels. Et de croiser les données
          J aurais rajouté
          Les USA malgré l étatisme croissant
          La suisse
          L Australie
          L Uruguay

      • il y a des endroits ou l’on vit mieux qu’en fRance, et beaucoup.
        Puisqu’a chaque pays etranger il faut prendre en compte le fait qu’on y est debarasse des francais, ce qui fait une grosse amelioration en termes de qualite de vie…

  • Un attardé mental pour diriger la fabrique à décérébrés endoctrinés, tout est parfairement normal…

  • Je discutais il y a quelques jours avec ma fille, prof de math en math spé, filière ingénieurs, dans un grand lycée parisien à propos de cette réforme des horaires prévue par Peillon. Elle espérait que le nouveau ministre remettrait sine die cette réforme qui pénalise les profs de prépa, le seul joyau de l’éducation nationale française. Les profs de prépa, en dehors des cours, certes statutairement peu abondant, une vingtaine d’heures par semaine, doivent préparer les exercices et les devoirs, préparer leur cours, corriger les DM et les DS, faire passer des « colles » à tous leurs élèves au moins deux fois par mois et quand on est à la tête d’une classe de 45 élèves, le résultat est que le travail global fourni par un prof de math de math spé est d’environ 70 heures par semaine. Pour compenser financièrement cet énorme effort, les heures supplémentaires sont la seule possibilité offerte à ces professeurs très spéciaux. Or la réforme des horaires va pénaliser ces derniers beaucoup plus que les enseignants des collèges ou des lycées. C’est ce nivellement par la base qui est l’objectif final de ces ministres aussi marxistes les uns que les autres.
    Si la filière prépa aux grandes écoles d’ingénieurs est pénalisée de cette façon, que restera-t-il de bon à l’éducation nationale ? Pas grand chose !

    • Il arrivera à la prépa ce qui est arrivé à la fac (pour mémoire, à l’heure actuelle un prof de prépa en fin de carrière gagne nettement plus qu’un prof de fac en fin de carrière, grace à ces heures sup… Un peu choquant, non, malgré la qualité des profs de prépa : résultat ne restent à la fac que ceux qui n’ont pas pu migrer en grande école, ou au CNRS, ou à l’étranger : les médiocres -on va pas dire mauvais, il faut quand même être pas trop nul pour survivre à l’enchainement DEA/Thèse/concours de MCF/recrutement).

      • J’ai personnellement fait des études universitaires jusqu’au doctorat d’Etat, au total 12 ans d’études et de recherche après le bac (je crois que ce diplôme n’existe plus). Il faut travailler avec acharnement pour d’abord être accepté en DEA après la maîtrise sinon on est rejeté, ensuite il faut encore travailler comme un malade pour être accepté en thèse (à mon époque il y avait deux thèses à soutenir, le doctorat de spécialité puis le doctorat d’Etat), il faut un financement pour disposer d’un maigre salaire au début des études en recherche dès le DEA et tous les laboratoires ne proposent pas un salaire, sauf aux meilleurs éléments. Intégrer au CNRS ou à l’INRA ou l’INSERM ou encore le CEA est une autre affaire puisqu’il s’agit implicitement d’un concours vu le nombre limité de postes disponibles … Un vrai parcours du combattant surtout quand, les premières années il faut trouver des petits boulots pour survivre ! Les élèves de prépa sont chouchoutés par leurs professeurs et encadrés avec une pression constante durant les deux années d’études intensives. A l’Université on est tout simplement livré à soi-même, le professeur titulaire d’une chaire se moque complètement des étudiants et les maîtres de conférence et autres assistants ne prennent en considération que les meilleurs. Juste un dernier mot, je me souviens que l’amphithéâtre du premier certificat de maîtrise, tronc commun pour plusieurs filières (biologie), était rempli par 1000 étudiants. A peine 50 sont arrivés en DEA, toutes filières de la biologie confondues, et 5 ont terminé avec une thèse d’Etat. Je parle de ce qui se passait il y a 30 ans mais je suis prêt à parier qu’aujourd’hui la situation de l’université est beaucoup plus critique. Où sont passés les 995 autres étudiants ? Personne ne l’a jamais su !!!

        • Il n’y a plus qu’une thèse, qu’un doctorat dit « nouveau régime » (il me semble me souvenir que ça date de 1992). Mais effectivement la sélectivité reste forte, et beaucoup restent sur le bord du chemin. Mais une fois la thèse soutenue, la qualification aux fonctions de MCF obtenue (moins d’une thèse sur deux qualifiée), le poste de maitre de conférences obtenu (selon les disciplines ça peut aller jusqu’à moins d’un qualifié sur 2 ou 3), on rentre dans « les ordres ». Salaire de misère (il y a 8 ans c’était 1800€ nets par mois) charge de travail écrasante (les « vieux » collègues ne font plus rien, il « faut » donc assumer le double souvent de la charge de cours prévue, des tâches administratives en supplément, la recherche à mener… ). Seuls ceux qui restent fascinés par le « prestige » de l’université et « l’amour du pays » et le « service du public » restent… Les autres, comme moi, partent en Écoles (surtout de commerce, ça paye un peu mieux, mais ça n’est pas possible dans toutes les disciplines) ou à l’étranger (USA, Suisse, Australie, Canada… ) où les étudiants sont meilleurs, la charge de travail moins lourde et les salaires plus élevés).

          Ne restent à la fac que les « mauvais » de cette élite de survivants à la thèse/qualif’/recrutement…

        • faut vraiment etre bebete dans sa jeunesse pour choisir une carriere hyper dure et mal payee, plutot qu’une carriere facile et bien payee 🙂

  • Attention aux poncifs sur l’autonomie : pour cela, il faut des personnes compétentes qui ne soient pas les arrivistes carriéristes ou les professeurs ratés en fuite devant leurs élèves que l’on rencontre si souvent.

    Ensuite, les proviseurs par exemple restent en moyenne 5 ou 6 ans dans un établissement : de quoi leur permettre de gommer leur incompétence en changeant à temps…

    Enfin, la gestion de l’enseignement, c’est celle d’une bureaucratie professionnelle avec des experts, les enseignants, croire faire ce que l’on veut en leur marchant dessus, c’est assez suicidaire…

    Ce qui nous ramène à des compétence de manager négociateur, pas de chef d’entreprise qui, avec ses billes, décide de toutes les grandes orientations !

    Et donc laisser le recrutement aux petits chefs plutôt minables que l’on rencontre, habitués à avancer à 4 pattes et en reculant, comme leur hiérarchie, cela laisse franchement dubitatif…

    • Des personnes « compétentes » ? Où ça, dans l’EN ? Il y en a quelques rares dans le supérieur, prépas et fac, mais ils se cachent. Ailleurs, il y a parfois des gens de bonne volonté, mais compétents ça ne courre pas les rues, les écoles les collèges ou les lycées. En général on y trouve des gens qui sont
      1° mauvais dans leurs disciplines
      2° mauvais en pédagogie
      3° mauvais en organisation/administration
      4° idéologiquement marqués.
      Faut avouer qu’avec ça les performances de notre système éducatif seraient bonnes qu’on crierait au miracle.
      Mais tous ces braves gens sont des cuistres de première. Et dotés d’un « pouvoir d’inertie » totalement incroyable.
      Seule solution, exploser le système en laissant le choix à tous les acteurs, parents, profs (bien sûr, quand même) et administratifs. Le système qui émergerait serait surement varié mais surtout plus efficace à tous niveaux, grâce à la concurrence.

      Ce qui sauve le supérieur c’est justement ça : il y a concurrence, entre universités (un peu), entre filières courtes et longues, entre université et grandes écoles, entre français et étranger (les étudiants sont beaucoup plus mobiles, surtout les bons, que les élèves).

      • Enfin, la concurrence dans le supérieur n’est quand même pas énorme et elle est largement entravée (comme pratiquement toujours en France). Pire encore, pas mal de réformes et autres évolutions tendent à la détruire et à tout ramener à un monolithisme universitaire sentant bon son stalinisme…

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