3 idées reçues sur le capitalisme

Les progrès en matière de niveau de vie ont eu lieu grâce au développement du capitalisme.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Capitalisme (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence CC-BY 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

3 idées reçues sur le capitalisme

Publié le 21 avril 2014
- A +

Par Jeff Miron [*], depuis les États-Unis.

img contrepoints145 capitalismeSi vous regardez l’histoire du monde, la majeure partie des progrès en matière de niveau de vie a eu lieu parce que des entreprises privées ont créé de nouveaux produits, proposé de nouveaux emplois et généré des profits qui ont sorti les gens de la pauvreté et leur ont donné un bon niveau de vie en étant plus productifs. Nous pouvons faire encore mieux, et cela aura des effets bénéfiques partout dans le monde, si nous revenons sur les réglementations excessives et développons un système bien plus capitaliste.

J’aimerais vous parler de trois mythes à propos du capitalisme.

1. Être en faveur du capitalisme revient à la même chose qu’être pro-business

Rien n’est plus faux. L’objectif du capitalisme est de s’assurer que les entreprises s’affrontent au sein d’un jeu concurrentiel féroce, ce qui bénéficie aux consommateurs. Ce n’est pas bon pour les entreprises à proprement parler car elles doivent travailler très dur. Beaucoup d’entre elles l’ont compris et détestent le capitalisme. Elles essaient constamment d’obtenir de l’État des normes, des restrictions ou des règlementations en leur faveur, mais qui ne sont pas dans l’intérêt du consommateur. Donc défendre le capitalisme est bon pour le consommateur. C’est lui que nous essayons d’aider au final.

2. Le capitalisme génère une répartition inéquitable des revenus

Ce que fait le véritable capitalisme, c’est de récompenser les personnes productives. Celles qui ne comptent pas leurs heures de travail, celles qui ont beaucoup de talent, celles qui ont de bonnes idées sont largement récompensées avec le capitalisme ; celles qui refusent ce genre de choses perçoivent moins.

L’aspect qui peut préoccuper est que certaines personnes ont très peu de compétences. Elles ne sont pas capables de gagner suffisamment par elles-mêmes, et donc nombre de gens raisonnables soutiennent les programmes de redistributions pour lutter contre la pauvreté. Mais cela n’est pas une raison pour interférer avec le capitalisme, règlementer les prix, imposer des quotas ou toutes sortes de restrictions à l’encontre des entreprises. Ces interventions rendent l’économie moins productive, réduisent la taille du gâteau et rendent la vie plus dure pour ceux qui essaient d’aider les moins chanceux et les moins fortunés.

3. Le capitalisme est responsable de la récente crise financière et de la récession

C’est, encore une fois, l’exact opposé de la réalité. Tout d’abord, aucune personne honnête intellectuellement ne peut prétendre que nous avions un capitalisme débridé avant la crise, avant l’explosion des subprimes, avant tous les problèmes immobiliers. Nous avions beaucoup d’interventions publiques qui ont contribué à subventionner le risque, beaucoup d’interventions publiques qui ont encouragé à sur-investir dans l’immobilier.

Si on devait en tirer des leçons, il faudrait clairement dire qu’interférer avec le capitalisme génère des crises financières, des récessions, parce que ce que nous avons vécu était directement lié aux incitations à la prise de risque excessive et au sur-investissement immobilier, qui ont été créées par l’État. Le secteur privé a répondu à ces incitations, donc bien sûr le privé n’est pas totalement blanc dans cette affaire. Mais si l’on recherche la cause, cette crise vient de mauvaises politiques et non du secteur privé ou du capitalisme lui-même.

Plus important encore, quand l’État renfloue ceux qui ont pris des risques excessifs, il les encourage à recommencer dans le futur, et nous avons malheureusement continué dans cette direction avec le TARP (plan Paulson) et les politiques de la Réserve fédérale, qui ont aidé Wall Street et les preneurs de risque à ne pas payer le prix de leurs excès.

Pour en savoir plus, visitez www.learnliberty.org un projet de l’Institut des Études Humaines (IHS)


Sur le web. Traduction : Emmanuel Bourgerie, Contrepoints.

[*] Libertarien, Jeffrey Miron est professeur et directeur des études du premier cycle au département d’Économie de l’Université Harvard, ainsi que Senior Fellow au Cato Institute.

Voir les commentaires (28)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (28)
  • À diffuser partout…

  • Je trouve qu’il y a autre une manière d’aborder le « capitalisme » assez intéressante :

    Le capital (de « capita », la tête) désigne le fait de « détentir de richesses ».

    Mais ces richesses ne sont pas matérielles de prime abord comme entendu usuellement.

    La première des richesses, ou le premier des capitaux, ainsi que la conditions sine qua non à la création d’autres richesses (biens, savoirs, etc.) sont les droits individuels.

    C’est de cette façon qu’il faut prendre la fameuse formule de J Bodin : « il n’y a de richesses que d’hommes ».

    Le capitalisme, c’est d’abord le capital de chaque homme, ie. ses droits individuels. C’est à dire : les droits sont du « capital », de la richesse.

    • La première richesse de l’homme se trouve entre ses oreilles.

      • Selon Rothbard, le capital est défini par:

        Les ressources matérielles + l’énergie de travail + la recette = résultat utile

        Les ressources matérielles, c’est autant les ressources naturelles que celles déjà transformées qui entrent dans un moyen de production.

        L’énergie de travail, c’est la main d’oeuvre humaine, animale ou toute autre source ou combinaison d’énergie mécanique, électrique, etc…

        La recette, c’est ce qui distingue de dépenser de l’énergie et des ressources matérielles pour empiler un tas de béton et d’acier n’importe comment, versus construire un bâtiment utile.

  • Merci pour cette traduction. Au sujet du premier mythe, j’avancerais que le libéral n’est pas « pro-business » mais « pro-market », les deux positions ne pouvant être confondues. À ce sujet, je ne comprends pas le quotidien français L’Opinion lorsqu’il déclare sur son site que sa « ligne éditoriale est engagée et ouverte : libérale, pro-européenne, pro-business. »

    • Qu’un quotidien s’affirme en premier lieu libéral, c’est déjà formidable.

    • Toute contrainte est illibérale, y compris « pro-business ».
      Toutefois comme notre réglementation donne la force de la contrainte aux syndicats d’employés contre les entreprises, la démanteler peut être vu comme « pro-business ».

      Pour vous et moi il s’agit de suppression de contraintes, donc de retour à la liberté, l’ordre naturel, qui est non seulement juste mais permet la prospérité par l’harmonie économique,
      Mais pour des socialistes, tout ordre est artificiel et la liberté n’a aucune valeur.
      Donc de leur point de vue supprimer ces lois, c’est « donner la force aux entreprises », baisser les impôts « donner aux riches » et spolier au profit de sa clientèle politique « redistribuer ».

      Vous avez raison de refuser de cautionner cette rhétorique perverse.

  • Faudrais expliquer ça aux politiciens du Québec avec la mafias légale agricole, acéricole. Avec son contrôle des prix et ses quotats.
    Pas le choix de vendre son sirop d’érable en dessous de la table pour éviter de se le faire voler.

    Vive le communisme.

  • « Le secteur privé a répondu à ces incitations, donc bien sûr le privé n’est pas totalement blanc dans cette affaire.  »

    Pas du tout d’accord.
    – Toute conséquence de ce qu’on impose par la menace incombe à l’auteur de la menace.
    – La morale du marché, c’est l’honnêteté, c’est-à-dire que chaque transaction soit libre et transparente pour les deux parties.

    Les socialistes prétendent par la planification et la contrainte éviter la succession de phases de croissance puis de consolidation; la réalité est que l’activité économique n’est pas déterministe, donc:
    1 – les récessions sont aussi essentielles à la prospérité que les phases d’expansion.
    2 – la réglementation produit le contraire de ce qu’elle vise – non seulement dans le cas évoqué, mais dans tous les cas, je vous en épargne la litanie.

    Ce n’est pas une récession que nous allons vivre mais une dépression, à cause de l’intervention étatique bouillonnante et envahissante. La paralysie totale de l’économie semble inévitable.

  • Vous avez tous écris des commentaires sorties tout droit de livre d’éco, c est rigolo 🙂

    Quelqu un d entre vous compare socialiste au capitaliste « fusius » je crois.
    J ai envi de demander si c est uniquement l un de ces 2 choix qui s offre à nous ?
    Je ne suis pas pour ou contre un partie ou un système économique ( je ne les connais pas tous 🙂 ), mais je pense qu ils ont tous leurs atouts mais surtout leurs défauts et leurs limites 🙁

    Pour en revenir sur l article, pour la première idée reçue :
    « Être en faveur du capitalisme revient à la même chose qu’être pro-business »
    La concurence entre les entreprises ok, mais à quel prix ?
    Quand nous voillons que nous vivons dans un monde de SUR consommation, a cause de cette concurence, qui demande au entreprises de fabriquer des produits de plus en plus éphémère pour vendre toujours plus de produits.
    Cela n influe t il pas sur notre environnement ? Je ne sui pas écolo 🙂 mais je m inquiete pour le monde de mes futur petits enfants.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Le comportement indigne des députés français d’extrême-gauche provient de leur vécu de militants et de leur rêve de révolution aux côtés de tous « les damnés de la terre ». L’occidental moyen et le capitalisme sont leurs ennemis. Mais ils n’ont rien compris au capitalisme.

L’examen du budget par l’Assemblée nationale permet d’apprécier une nouvelle fois le degré d’irresponsabilité des élus. Face à une situation des finances publiques très dégradée, les partis se positionnent en fonction de leur intérêt électoral. Il en résulte évidemment que ... Poursuivre la lecture

2
Sauvegarder cet article

Deux grandes entreprises de l’agroalimentaire, Danone et Nestlé, ont fait l’objet de changement de direction qui remettent en question leur management. Dans les deux cas on retrouve la même pression des marchés financiers insatisfaits de leurs performances. Ces deux grandes entreprises se croyaient à l’abri. Et pourtant, la dure loi des clients est venue leur rappeler que pour une entreprise privée, la satisfaction des clients est leur première mission. Dans la foulée, leurs administrateurs ont décidé de ne pas renouveler les mandats de leurs... Poursuivre la lecture

Je poursuis le récit de la vie de mon père Georges Montenay, dont le parcours d’entrepreneur me semble exemplaire et instructif. La guerre va priver son entreprise de ses deux raisons d’être : le charbon et le chemin de fer. Mais elle va continuer quand même.

 

À la rencontre d’autres milieux

Dans les années 1935, notre héros était financièrement plus à l’aise qu’à ses débuts, et il avait pu se payer une automobile pour démarcher les clients industriels. Il s’était intellectuellement dégrossi en discutant avec eux, à la foi... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles