La semaine dernière était publiée la première partie de l’entretien avec Michel Maffesoli et Hélène Strohl sur leur dernier ouvrage, Les nouveaux bien-pensants, qui livre une explication sociologique de la déconnexion entre le peuple et ses élites. L’entretien se poursuit avec Hélène Strohl, et aborde plus particulièrement la question de l’ENA et de la formation des cadres de la haute administration.
Entretien mené par PLG, pour Contrepoints
Quel est le rôle de l’ENA dans l’endogamie des élites ?
Hélène Strohl : L’ENA n’est que l’une des écoles d’où viennent les élites. On pourrait inclure dans ce lot l’ensemble des grandes écoles, publiques ou privées, dont elles sont issues. Ce qui a changé, c’est que même lors des oraux d’entrée d’écoles comme Normale Sup’, on demande aux élèves d’être sûrs de ce qu’ils vont répondre, plutôt que de connaître l’étendue de leur non savoir. Une vraie formation intellectuelle est d’apprendre en même temps l’étendue du non savoir et l’utilisation du savoir. Mais l’ENA est paradigmatique. C’est l’ENA qui a le plus poussé le modèle de cette efficacité, de cette rapidité. D’autre part, c’est aux yeux du peuple la quintessence de l’élite.
Vous affirmez que le peuple fait montre d’une réelle défiance vis-à-vis de ses élites, et des écoles qui les ont formées. Pourtant, n’y a-t-il pas encore un respect même inconscient des cadres issus des grandes écoles républicaines ?
Hélène Strohl : Au-delà de la zone parisienne, je ne crois pas que beaucoup connaissent réellement les grandes écoles. Pour ceux de ma génération, il y a en effet un certain respect pour les élèves qui ont réussi ces concours difficiles. Ce n’est pas le cas de la jeune génération. Les grandes écoles voient leur image associée à la faillite du politique.
Michel Maffesoli : Je crois que le respect de façade relève davantage de la politesse et du jeu. On fait semblant d’avoir du respect, mais plus par habitude que par réelle croyance dans la compétence des personnes concernées.
Du fait de l’égalité homme/femme, il est mal vu de dire qu’on ne fera pas un certain nombre de choses parce qu’on a des enfants
Vous qualifiez les énarques de tribu des tribus. D’après vous, la nouvelle génération se vit avant tout comme jeune, puis énarque. Ne pensez-vous pas qu’une partie des jeunes énarques continue de penser qu’ils sont un peu à part ?
Hélène Strohl : Bien sûr, certains peuvent le croire. Mais depuis plusieurs années, les jeunes énarques qui entrent à l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) me semblent plus ouverts sur les autres, et moins dans l’entre-soi. Par exemple, ils ont des activités parallèles très différentes : certains sont DJ, d’autres très voyageurs, etc. Certains ont même un peu honte de cette appartenance à une caste. Cela étant, il s’agit peut-être un peu d’un jeu.
Le terme « tribu des tribus » est une manière amicale de me moquer d’eux. Les hauts fonctionnaires en France sont anticommunautaristes, et anti-décentralisation. Ils ont une très haute opinion de l’État, garant du droit, des libertés, etc., donc la notion même de tribu les hérisse. Malgré tout, il s’agit quand même d’une société de castes, ce qui est un paradoxe amusant. Ils fonctionnent de la manière qu’ils n’acceptent pas des autres. Cela étant, c’est surtout vrai lorsqu’ils entrent à l’ENA, mais cela disparait après, car ils sont séparés en différents corps.
Vous mettez en avant des différences de profil homme/femme à la sortie de cette école. Y a-t-il encore aujourd’hui une définition nette des rôles masculins et féminins ?
Je ne suis pas particulièrement féministe. Cela étant, je pense qu’il y a des différences, même s’il y a une part de masculin et de féminin en chacun de nous. Jusqu’à présent, les carrières administratives offertes par l’ENA privilégiaient clairement les profils masculins, étant donné l’incompatibilité partielle entre progression et vie de famille d’une part, mais aussi de la faible part laissée à l’intuition, à l’émotion, qui sont davantage des valeurs féminines.
Je pensais que la féminisation du recrutement allait apporter une vision nouvelle du management public. En réalité, les femmes qui réussissent l’ENA et s’investissent dans leur carrière ont une part masculine forte. En plus, du fait de l’égalité homme/femme, il est mal vu de dire qu’on ne fera pas un certain nombre de choses parce qu’on a des enfants. J’ai moi-même beaucoup subi ce reproche. Cela crée une frustration pour les jeunes, qui ont envie de changer un peu d’univers. Le mode de management, le mode de compétition, sont des modes d’organisation masculins, de moins en moins adaptés au monde actuel qui s’est beaucoup féminisé. Cela participe, je crois, de la rupture entre la vision de l’élite et celle du peuple.
Je suis même un peu effrayée par le mode de vie actuel des jeunes cadres.
La carrière administrative est une décillassion progressive des yeux
Pourquoi effrayée ?
Les jeunes cadres, hommes ou femmes, partent à 8 heures, reviennent à 20 heures, voient leurs enfants en pyjama juste avant qu’ils aillent au lit… Le week-end, ils se rattrapent en ne s’occupant que de leurs enfants. Dix ans plus tard, ils se rendent compte qu’ils n’ont rien fait d’autre. Je trouve idiot qu’en France on considère que plus on a un poste important, plus il faut rentrer tard chez soi. En Allemagne ou aux États-Unis, les choses sont très différentes.
Mais n’est-ce pas justement une position défendue par les féministes que celle de vouloir donner aux parents davantage de congé maternité ?
Je suis tout à fait favorable à cela. Je défends même l’idée d’un congé de six mois pour le premier enfant. La différence est que je trouve absurde de vouloir l’appliquer de manière identique, égalitaire, entre hommes et femmes. Il faut ajouter le fait qu’en France, on considère à tort que la carrière se joue entre 30 et 45 ans. Il y a un jeunisme ambiant qui conduit à nommer à des postes très importants des jeunes de 35 ou 40 ans, comme s’il fallait forcément des jeunes pour lancer de nouvelles idées. C’est absurde, car sauf exception, on n’a pas à cet âge le recul et l’expérience nécessaires pour faire le tri entre les bonnes idées et les mauvaises, et cela fait en réalité perdre beaucoup de temps.
Vous ne pensez donc pas que cela permet de rendre l’administration moins conservatrice ?
Non, je crois qu’il s’agit davantage d’une question d’intelligence que d’une question d’âge. Et je me suis rendue compte que les jeunes étaient beaucoup plus conformistes, parce qu’ils n’osaient pas entrer en contradiction avec leurs supérieurs, de peur de ralentir leur progression. En plus, ils croient encore à des mirages, comme aux procédures, à l’État central ; j’ai coutume de dire que la carrière administrative est une décillassion progressive des yeux.
Quelle conséquence cela a d’après vous ?
Une conséquence directe est le méli-mélo absurde de ce que l’on appelle le mille-feuille administratif de la décentralisation. Une sorte de mécano fait, défait, refait par des gens qui croient que ce sont les organisations qui déterminent la manière de travailler, et non l’inverse.
Considérez-vous qu’un bon fonctionnaire est plutôt un généraliste ou un spécialiste ? L’un des reproches fait à l’ENA est justement l’aspect généraliste de sa formation.
Si l’on doit conserver des juridictions et des corps de contrôle, il faudrait qu’il s’agisse de corps plus indépendants, plus spécialisés. Les frontières trop poreuses entre les fonctions opérationnelles et juridictionnelles nuisent à l’indépendance des contrôleurs. Ils excusent énormément, sont très précautionneux. Par exemple, lorsque le rapport ELF de la Cour des comptes a été fait en 1995, deux rapports avaient déjà été faits, mais avait été très édulcorés parce que certains des rédacteurs attendaient (plus ou moins consciemment) des postes…
Faire appel au privé, est-ce une bonne chose ?
Oui, je trouve cela bien, cela permet d’apporter des visions nouvelles, de confronter différentes logiques pour faire émerger les meilleures pratiques. Mais l’administration est encore très réticente. Je prends pour exemple le dernier travail que j’ai rendu pour l’Igas, qui était un guide d’audit des services territoriaux, élaboré en collaboration avec un cabinet privé, et qui a été jeté dès que je suis partie, par rejet des nouvelles méthodes. On soupçonne toujours le privé de n’appliquer que des critères étrangers à l’intérêt général qui serait le monopole des fonctionnaires.
En quoi consiste concrètement le fait de proposer une vision nouvelle ?
Supposons par exemple que l’on veuille évaluer la qualité de l’accueil des enfants dans des familles d’accueil. (les enfants placés du fait de mauvais traitements de leurs familles d’origine sont confiés soit à des institutions, soit à des familles d’accueil, dont un parent est « assistant familial » rémunéré par le Conseil général.) Nous proposions d’élaborer des indicateurs concrets comme le nombre de fois où on doit changer l’enfant de famille, le taux de licenciements des assistantes familiales etc. Ceci pour évaluer la qualité et la stabilité de l’accueil. Au contraire, la seule problématique du guide traditionnel est de savoir si les normes en vigueur sont respectées, en clair si par exemple les assistances familiales ont bien effectué leurs 120 heures de formation. La bonne logique aurait été de voir si l’accueil était bon, et si ce n’était pas le cas de voir si les assistantes avaient bien suivi leur formation, pour ensuite en tirer des conclusions…
D’après vous, les énarques se vivent-ils comme au service du public ou au service de l’État ?
Clairement, au service de l’État. Imaginez qu’il y a vingt ans, j’ai été la seule dans mon domaine à mettre en place des commissions d’évaluation dans lesquelles on faisait parler des usagers ! Par exemple, travailler avec des malades mentaux sur l’hospitalisation sans consentement était extrêmement intéressant. C’était beaucoup plus efficace que de travailler avec une association dite représentative des usagers qui a bien souvent une position dogmatique ou politique. C’est la différence entre le consensus et la négociation.
La loi incantatoire, la loi-communication, a pris la place du faire
Le devoir de réserve est-il nécessaire ou obsolète ?
Je crois qu’un fonctionnaire n’a pas à discuter la politique suivie par son ministre, qui est son chef. En revanche, je pense qu’il est nécessaire que des fonctionnaires avec une certaine expérience fassent part publiquement des dysfonctionnements internes de l’administration. Gérard Filoche, inspecteur du travail, critiquait, avec une visée politique, la ministre du Travail (pourtant du même parti). Il est clair que la circulaire prise alors par Martine Aubry, tentant de limiter le droit d’expression des fonctionnaires a été annulée à bon droit par le Conseil d’État. Il n’empêche qu’il ne faut pas à mon avis se situer dans l’arène politicienne quand on exprime des critiques sur la politique suivie, mais à un niveau plus fondamental de débat public.
Il y a une nuance subtile entre le débat et la polémique politique, que les fonctionnaires doivent respecter. De même l’indépendance par exemple des corps de contrôle n’est pas le fait d’exercer sa profession de manière indépendante individuellement, tout fonctionnaire a un devoir d’obéissance, et doit faire le travail qu’on lui confie. En revanche, il doit être indépendant, notamment de ses supérieurs et de son ministre en particulier, dans ses conclusions.
D’où vient l’inflation normative ?
La loi incantatoire, la loi-communication, a pris la place du faire. Il est devenu aujourd’hui pratiquement impossible d’élaborer une grande réforme. Nous ne sommes plus dans une société homogène nationale, dans laquelle une même loi pourrait s’appliquer à tous. Les besoins ne sont pas les mêmes partout, de même que les ressources, financières et humaines. Je ne crois pas, comme cela est parfois avancé, que le problème vienne du cadre européen.
J’observe aussi qu’il existe une quantité innombrable de lois qui visent à protéger les individus, jusqu’à l’absurde. On peut le voir dans tous les aspects de la vie quotidienne, à commencer par les médicaments. On fait comme si les médicaments n’avaient pas toujours des effets bénéfiques et des effets secondaires, plus ou moins prononcés. La prescription, c’est justement l’équilibre entre les deux. La responsabilité des doses et des prescriptions devraient être dévolue au médecin, en dialogue avec son malade. Par exemple pour le baclofène, l’AFSSAPS a édicté une norme définissant les doses à prescrire, très basses. Or, ces doses doivent être adaptées à chaque personne.
Michel Maffesoli : On en revient à l’un des principaux thèmes de notre livre, la socialisation rampante de la France. Cette marxisation qui ne dit pas son nom conduit à protéger les gens d’autrui, mais aussi d’eux-mêmes. Cette dérive est clairement totalitaire.
— Michel Maffesoli, Hélène Strohl, Les nouveaux bien-pensants, éditions du moment, 2014, 211 pages.
Bonjour
Je ne sais pas quoi trop qu »en penser.
Les questionnements d’un fonctionnaire sur son travail sans remettre en cause toute l’utilité de son travail.
M’enfin on va pas lui demander de se tirer une balle dans le pied.
Bin, comme la plupart des libéraux qui vivent en France, payent une TVA importante, des impôts superflus et en respectant une réglementation administrative inique : « A Rome, fais comme les Romains », dit-on…
Dans « Isolation », roman de science-fiction de Greg Egan, le protagoniste se retrouve asservi par l’organisation criminelle sur laquelle il enquête, au moyen d’un implant cérébral qui oblige son cerveau à considérer l’organisation en question comme sa plus haute référence morale. Il devient donc absolument, perpétuellement et irréversiblement « adepte », « adorateur » et serviteur garanti à 100% de cette organisation.
Au bout d’un certain temps cependant, le fait d’être tellement à 100% au service de cette organisation fait qu’il finit par considérer tous ceux qui n’ont pas le même implant que lui comme de potentiels traîtres (seule explication logique que son cerveau peut formuler au fait de ne pas forcément être d’accord avec ses chefs), et donc, avec d’autres implantés et toujours au nom de l’organisation elle-même, finit par noyauter et prendre le contrôle de l’organisation de l’intérieur en se débarrassant des, cette fois en suivant leur propre intérêt: en effet, étant par définition parfaitement loyaux à l’organisation, ils en sont donc « forcément » les seuls représentants dignes.
Je pense qu’une illusion similaire touche fatalement tous ceux qui se présentent ou se croient sincérement serviteurs de l’état.
L’État reste d’une certaine manière une maffia qui a réussi.
Et bien il y a deux choses à faire :
concernant l’ENA : Imposer un fort quota de femmes (entre 60 et 70 % pour féminiser rapidement les effectifs) dans ce type de concours afin que celles qui choisissent en parallèle de mener une vie de famille ne se sentent pas ostracisées.
Le quotas minimum de femme lors du recrutement des fonctionnaires est de 20 % depuis le 1er janvier, sera porté à 30 % à partir de 2015, puis à 40 % au 1er janvier 2017 et bien …. ça ne changera pas grand chose tant que 60 % des autres (les hommes) montrerons du doigt celles qui partent s’occuper des enfants. Par contre quand celles qui partent avant 20h représenteront 70 % des effectifs le problème n’en sera plus un.
concernant le congé pour enfant : créer des crèches dans les entreprises et administrations et interdire le licenciement des femmes (sauf faute grave biensur) ayant un enfant de moins de 10 ans tout en garantissant l’évolution de carrière pendant ce temps.
C’est un peu dirigiste je le conçois mais le libéralisme n’a pas de solutions donc…
Bonjour Adele.
« C’est un peu dirigiste » Ahh bon!
tenez lisez ceci : http://lebulletindamerique.com/2013/12/12/camille-paglia-une-feministe-qui-defend-les-hommes/
Tout ça financé par votre argent, Adèle ? Parce que ça va couter cher, et perso je suis déjà réticent à l’idée de payer un fonctionnaire juste parce qu’il a réussi un concours (c’est déjà quelque chose), je ne payerai pas un centime pour une fonctionnaire qui l’est juste parce qu’elle a les « bons gènes ». Et je pense que même les tentatives de lavage de cerveau constructivistes répétés depuis des années n’empêcheront pas beaucoup de gens de penser de même.
Remarquez, c’est une bonne façon de s’assurer qu’il n’y ait plus du tout de fonctionnaire : mettre un système tellement fasciste que tout le monde fera la grêve de l’impôt et que plus aucun fonctionnaire ne puisse être payé !
@ Tout ça financé par votre argent, Adèle ?
Certainement pas. Je suis contre les fonctionnaires sf police, justice, santé et équipement. Mais tant qu’a en avoir autant que se soit paritaire. Je milite pour société libérale et non patriarcal c’est tout.
La compétence n’a pas de sexe. La parité n’a aucun sens si on ne tient pas compte des compétences et de l’intégrité. Si la résultat de la parité est un nombre semblable de mâles et femelles incompétents, je vois pas l’intérêt. Quant l’ENA, à voir ceux qui dirigent le pays qui, pour la majorité, en sortent (UMP comme PS), qu’elle disparaisse ne serait pas une grande perte.
bonjour Nadège Rivendel
Je croix qu’Adele a perdu tout credit ( en tout cas pour moi) avec cette prase :
« C’est un peu dirigiste je le conçois mais le libéralisme n’a pas de solutions donc… »
Une société libérale n’est ni patriarcale … NI matriarcale ! Une société libérale laisse les gens réussir par leur talent et leur travail, pas par des privilèges acquis. Et le choix de laisser sa carrière de côté pour avoir une vie de famille n’appartient pas qu’aux femmes, combien d’hommes restent célibataires toute leur vie pour « réussir » ? La différence, c’est que c’est mal vu pour les femmes, ou que les femmes veulent absolument les deux ? Dans ma famille ma mère gagne plus que mon père, la garde était alternée à part égale (pas juste les WE pour le père, ça c’est matriarcal pour le coup). Bref, beaucoup de contradictions dans ton discours à mon sens.
« Imposer un fort quota de femmes (entre 60 et 70 % pour féminiser rapidement les effectifs) dans ce type de concours afin que celles qui choisissent en parallèle de mener une vie de famille ne se sentent pas ostracisées. »
comme ça, ce sera ceux qui choisissent de s’impliquer dans leur boulot à temps plein qui se sentiront ostracisés. Brillante idée.
« interdire le licenciement des femmes (sauf faute grave biensur) ayant un enfant de moins de 10 ans tout en garantissant l’évolution de carrière pendant ce temps. »
Les bras m’en tombent. Sérieusement, cette remarque là c’est une blague ? Ce n’est pas simplement une mesure « dirigiste ». A ce stade, il faut un terme plus fort. Ce qui est clair c’est que sa conséquence directe serait le refus de toute embauche de jeune femme (sauf hysterectomie préalable) par toute entreprise un peu réaliste…
Ce serait pas plutôt « décillation » ?
J’avoue que je l’avais écrit comme vous au début… Puis j’ai été corrigé. Alors je ne sais plus quoi en penser ! A vrai dire je ne trouve ce mot nulle part. Un néologisme sans doute.
C’est pas plutôt « décillement » ?
…ou désillusion ?
Destinée ?
Il ne faut pas sans arrêt nier les évidences, c’est lassant. Personne ne peut oublier les progrès médicaux dont l’espérance de vie allongée est le reflet. L’organisation des soins réclame des responsables formes au mode de fonctionnement de l’administration, même si certains croient encore que le marche peut se réguler tout seul. Illusion !
Ah….
Donc l’espérance de vie en France est bien plus élevée qu’en Suisse ou qu’aux USA ??? Je pense que vous allez aussi nous expliquer que le marché du travail ne peut se réguler tout seul et que le plein emploi et la richesse que nous connaissons est du à notre système que le monde entier envie, à commencer par les Suisses, qui avec un chômage record (2.9%) et des salaires moyens et médians à faire pâlir un cadre sup’ français, nous montrent bien ce qu’il ne faut pas faire (laisser le marché libre) !
Faut arrêter de croire que les administrations et les élus peuvent réguler quoi que ce soit de façon efficace, ou même se réguler eux même. Vous pensez que le gus recruté par l’administration après avoir fait l’ENA est meilleur pour décider d’un problème qui ne le concerne pas, avec de l’argent qui n’est pas le sien, qu’un marché sur lequel il y a des centaines de polytechniciens, normaliens, etc. (et qui ne sont pas là par leurs diplômes, la réussite d’un concours une fois pour toute, mais parce que jour après jour ils prouvent qu’ils sont meilleurs que les autres ?)
Qui se berce d’illusions, ici ?