Arrestation politique en Grande-Bretagne. Mais que font les libéraux ?

Le week-end dernier au Royaume-Uni, un candidat a été arrêté pour la simple raison qu’il s’adressait à ses électeurs potentiels.

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Arrestation politique en Grande-Bretagne. Mais que font les libéraux ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 mai 2014
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Par Daniel Hannan, depuis le Royaume-Uni.

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Le week-end dernier, un candidat a été arrêté pour la simple raison qu’il s’adressait à ses électeurs potentiels. Mettez de côté les détails imprévus, grattez les circonstances atténuantes, et pondérez les faits élémentaires. Paul Weston, en course à l’élection pour le Parlement Européen (contre moi, semblerait-il, dans le Sud-Est), a été arrêté au beau milieu d’un de ses discours sur les marches de la Winchester Guildhall.

Lorsqu’un événement de la sorte arrive au Myanmar, en Biélorussie ou au Bahreïn, on en parle avec le ton choqué approprié. Et pourtant, cela arrive aujourd’hui en Angleterre, sans explications dans le Today Programme, sans vigile d’Amnesty International, sans protestations de Liberty. Je répète, un candidat a été arrêté pour avoir fait un discours de campagne électorale.

Il est parfaitement exact que le candidat cherchait à provoquer. Il a même certainement lancé cette démarche dans l’intention de s’attirer des ennuis, et de fait faire un peu de publicité à son message et gagner les votes de sympathie. Il citait, via un mégaphone, un passage écrit par le jeune Winston Churchill en 1899, qui tenait des propos controversés au sujet des Musulmans. Bien sûr, tout comme Weston devait l’espérer, les quelques gros titres présents ont fait le focus sur cet aspect de l’histoire : « Un homme arrêté pour avoir cité Winston Churchill ».

Il ne s’agit pas tant de la provenance du discours pourtant. Les mots de Churchill ne sont pas parole d’évangile. Il était un auteur extrêmement prolifique, et était tout aussi capable d’écrire des billevesées que n’importe qui. Pas plus qu’il ne s’agit de savoir si vous êtes d’accord avec Weston. Certaines personnes le sont – certains d’entre eux semblent même troller mon blog depuis la cave de leurs parents – mais, comme j’espère que nous pourrons le constater le jour des élections, leur nombre est négligeable.

De même qu’il ne s’agit pas de la bienséance du comportement de Weston. La plupart des citoyens britanniques se montrent réservés lorsque le sujet de la religion est abordé, et considèrent qu’insulter une croyance dans son ensemble comme le comble de la rustrerie. Weston aime se poser comme le défenseur des valeurs britanniques ; mais la pluralité religieuse est l’une de ces valeurs qui est, honnêtement, comme la courtoisie.

Rien de cela n’est pertinent. Dans une société libre, nous tolérons l’excentricité jusqu’au point de folie, la grossièreté jusqu’au point d’intimidation, l’hostilité jusqu’au point d’incitation à la violence. Même en admettant que le comportement de Weston était narcissique, on ne peut estimer qu’il incitait à la violence.

Pourquoi me mets-je à le défendre ? Où sont passés les libéraux au cœur de lion qui sont si prompts à dénoncer les arrestations politiques dans les dictatures lointaines ? Je réalise bien qu’ « arrestation politique » est un terme fort, mais il est difficile d’imaginer une autre façon de décrire un candidat en lice pour une élection publique, emmené par la police en garde à vue à cause d’oppositions au contenu de son discours.

Ce n’est pas la première fois que la police a inventé un droit à ne pas se sentir offensé et a choisi de le placer au-dessus des libertés fondamentales que nous prenions pour acquises. Je me pose régulièrement la question, en tant que contribuable du Hampshire, si les forces de l’ordre locales ne devaient pas passer pas moins de temps en politique et plus à attraper des criminels (On a atteint le fond quand durant la période de Noël, ils ont choisis d’enquêter sur le supposé racisme de l’homme qui avait étendu cette banderole).

Le but d’avoir élu des commissaires de police est de donner des priorités aux agents de l’ordre locaux en ligne avec la communauté qu’ils servent. Je n’ai constaté aucune réaction de la part du Commissaire du Wight et Hampshire, Simon Hayes, à ce sujet, malgré le fait que je lui ai demandé via Twitter. Vous souhaiterez peut-être lui demander vous-même.

——-
Sur le net. Traduction: Virginie Ngo.

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  • « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire. »
    Ce serait de Voltaire.

  • De Gaulle n’était pas mal non plus sur le sujet :
    « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent en minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.
    Qu’on ne se raconte pas d’histoire ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français. Ceux qui prônent l’intégration ont des cervelles de colibri, même s’ils sont très savants.
    Asseyez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyiez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherez-vous de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées. » C’était de Gaulle, tome 1, Alain Peyrefitte, éd. éditions de Fallois/Fayard, 1994 p. 52

  • Le Royaume-Uni suit une mauvaise pente en matière de liberté d’expression.

  • En Belgique, un député a été violemment arrêté par la police du socialiste Elio Di Rupo (Mons est « sa » ville, et tous les recrutements y sont effectués sur des critères idéologiques), simplement parce qu’il récoltait les signatures nécessaires pour pouvoir se présenter aux élections. La loi belge prévoit en effet que pour avoir l’autorisation de se présenter aux élections, certains candidats doivent obligatoirement obtenir au préalable des parrainages (signatures) de citoyens. Mais dans sa ville, Elio Di Rupo a inventé en plus une loi privée supplémentaire, qui dit qu’il est interdit à tout candidat (sauf à lui-même, bien entendu) de récolter les signatures en question sans… une autorisation délivrée par Elio di Rupo lui-même. Ce n’est donc pas inscrit dans la loi électorale, mais en Belgique, qu’on se le dise, sans autorisation expresse de Di Rupo, il est donc strictement interdit de se présenter aux élections ! Par ailleurs, il semble qu’une autre loi privée de la bonne ville de Mons semble interdire aux citoyens de filmer les interventions de la police privée de M. Di Rupo, vu que c’est suite au refus d’arrêter de filmer que des renforts ont été appelés pour arrêter le député…

    http://www.7sur7.be/7s7/fr/18101/Elections-2014/article/detail/1807751/2014/03/08/Laurent-Louis-arrete-a-Mons.dhtml

  • J’hésite à me prononcer. J’approuve entièrement le principe cité par M. Hannan, mais son commentaire trop laconique me dérange ici …
    Au risque de me prendre un point Godwin, je trouve que M. Hannan devrait mieux expliquer l’immense danger que quelques tribuns nationalistes font courir au libéralisme, par noyautage du système démocratique parlementaire, avant de souligner notre impossibilité relative de les priver de leur liberté individuelle.
    Plus le crime est organisé et morcelé, plus il est difficile à cerner et à combattre… si bien qu’il a été possible après le « triomphe » des gouvernements criminels totalitaires hitlérien et stalinien, de parler très justement, de la « banalité du mal ».

    • Je doute fort qu’il y ait au Royaume-Uni plus qu’en France un danger nationaliste.
      La question des conséquences politiques de l’islam ne peut pas être criminalisée.

      Si vous admettez la liberté de conscience, vous devez admettre qu’on critique l’islam et que personne n’est prisonnier de cette religion par hérédité. Cela suffit à vous mettre en conflit avec l’islam, dont toutes les écoles d’interprétation ont toujours puni de mort des deux faits.

      En assimilant l’islamophobie à du racisme, on affirme que l’appartenance à l’islam est aussi indépendante du choix que peut l’être un gène, on prend se range donc au côté des islamistes contre la liberté de consicence.

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