Le relativisme roi : la contribution médiatique

Le laisser-aller propre à Internet contamine les médias et influence leur façon de traiter l’information.

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Le relativisme roi : la contribution médiatique

Publié le 23 mai 2014
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Par Claude Robert.

clavier ordinateur

Lorsqu’une évolution de la société se fait jour, il est toujours difficile de déterminer si celle-ci est tirée par la sphère médiatique, par la rue, par la classe politique, par certaines corporations, par une innovation technique ou par tout cela en même temps.

Ce qui semble certain, c’est l’existence d’une tendance à la chute de l’esprit critique, au recul de l’analyse froide et objective, à la perte d’influence de la culture dite humaniste c’est-à-dire celle qui, pour reprendre la définition mentionnée sur le portail de l’Éducation nationale « contribue à la formation du jugement, du goût et de la sensibilité. Elle repose principalement sur la littérature, l’histoire, la géographie, l’éducation civique, les arts plastiques, l’éducation musicale ou encore l’histoire des arts ».

Le fait que la société soit intellectuellement et culturellement tirée vers le bas ne semble plus faire de doute et plusieurs sociologues, historiens ou philosophes nous alertent à ce sujet, comme Marcel Gauchet et Alain Finkielkraut entre autres.

Pour autant, ce phénomène de déculturation est compliqué et multiforme car de nombreux facteurs semblent y contribuer.

Par exemple l’innovation numérique y participe fatalement, ne serait-ce que par le type de lecture, plus superficielle et moins critique, qu’Internet a induit auprès de ses utilisateurs. L’analyse faite par Christian Vandendorpe (« Bouleversement sur le front de la lecture » dans Le Debat N°160) fait froid dans le dos car elle relate un changement majeur. La toile permet aussi à n’importe qui de donner son avis sur n’importe quoi sans aucune garantie de sérieux, d’objectivité, d’indépendance ou de compétence. Diffuser des avis sur Twitter, sur les forums et autres sites internet, sur Facebook ou sur les réseaux sociaux est maintenant à la portée de chacun d’entre nous.

En revanche, là où il semble que les médias ont leur responsabilité et sont en avance sur le phénomène de déculturation, c’est dans la façon dont ils utilisent Internet.

On ne peut certes pas accuser les utilisateurs finaux de la toile de s’exprimer en toute liberté et de tirer vers le bas la culture d’autrui, car finalement c’est l’opinion publique elle-même qui s’exprime. Mais à l’inverse, on est en droit d’accuser les médias de diffuser sans filtrage et sans hiérarchisation ces mêmes informations, car ils ont pour métier d’informer, ce qui implique un minimum de règles de déontologie.

En effet, un journaliste est-il vraiment un citoyen comme un autre ? Ne fait-il pas plutôt partie des faiseurs d’opinions ? En conséquence, ne se doit-il pas d’obéir à certaines exigences morales ?

Or il semble que le laisser-aller propre à Internet a contaminé les médias et influence leur façon de traiter l’information en la filtrant de moins en moins et en la relatant de façon de plus en plus brute, à l’instar de l’information que l’on peut collecter par soi-même en allant directement sur la toile.

Ainsi, au moindre événement, au moindre discours, de nombreux sites d’information y compris parmi les plus respectables, servent en pâture à leurs lecteurs une synthèse de ce qui en a été dit sur la blogosphère. L’ensemble des avis, quels qu’ils soient, en provenance de n’importe qui, sont à cette occasion reproduits.

Ce type de synthèse est très dangereux car il implique plusieurs biais méthodologiques et comporte des risques déontologiques qui ne sont pas anodins.

Par un incroyable renversement de situation, le métier qui consistait à donner une information, la commenter pour la mettre en perspective et la rendre intelligible au-delà de ce que n’importe quel lecteur pourrait espérer, ce métier a laissé la place à une fonction particulièrement primaire qui consiste simplement à déballer ce qu’en pensent les gens. C’est donc l’inverse qui se produit et l’on peut ainsi déclarer que cette fonction de diffusion a-hiérarchisée de l’information est l’exact degré zéro du journalisme. C’en est tout simplement la négation puisque celui-ci se réduit au rôle de simple diffuseur physique de l’information, la valeur ajoutée d’intelligence et de compréhension qui faisait son intérêt ayant disparu.

En filigrane, diffuser les avis de tout le monde revient bien sûr à donner la même valeur à chacun d’entre eux. De fait, tous se valent, puisque tous méritent d’être publiés. C’est la parfaite définition du relativisme.

Même la valeur de représentativité de ces avis est biaisée puisque, à l’inverse d’une approche statistique selon des règles strictes, seuls les avis de ceux qui se sont exprimés sur le média observé sont pris en compte. Or tout le monde ne s’exprime pas sur les forums ou sur les comptes Twitter, tous les avis n’y sont donc pas recensables. Par conséquent, l’élaboration d’une synthèse de la blogosphère ne comporte aucune fiabilité en matière de représentativité. Et ceci d’ailleurs tout autant sur les différents avis exprimés, dont on ne peut savoir dans quelle proportion ils le sont véritablement, que sur les avis qui ne sont pas exprimés, et que l’on ne connaîtra donc jamais.

De ce fait, non seulement quelques avis très particuliers et certainement pas représentatifs, qui plus est choisis de façon quasiment déhiérarchisée, sont diffusés à plus grande échelle auprès de l’ensemble des lecteurs du média diffuseur, mais ils le sont au risque de faire illusion et d’influencer l’ensemble de ces opinions, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes. En fait, sous couvert d’une disponibilité technique immédiate, certains avis très personnels et sans supplément d’intelligence sont diffusés au plus grand nombre et peuvent influencer celui-ci…

Une version plus subtile mais tout aussi trompeuse consiste à lancer des pseudo-sondages quotidiennement sur presque tous les sujets à partir de ces mêmes portails d’information des grands médias. Une liste de choix est balancée aux lecteurs du site, liste dont on perçoit assez souvent le parti pris rédactionnel, quand elle n’est pas juste à côté d’un article qui suggère l’une des réponses du même quizz, ce qui finit de réduire à néant les résultats dudit sondage. Chacun vote puis le résultat apparaît, avec de fait les mêmes travers déontologiques que précédemment.

Cela fait certes du buzz mais ne constitue aucunement une source fiable d’analyse d’une tendance. N’oublions pas que l’opinion publique se mesure en dehors de tout biais méthodologique (par exemple le média de collecte, pourquoi internet et pas les autres ?) et d’échantillonnage (par exemple les seuls individus présents sur les blogs ou les tweets, pourquoi eux et pas d’autres ?). C’est pourtant une habitude que prennent de plus en plus souvent les médias. Ainsi l’opinion immédiate, non réfléchie, fatalement parcellaire mais numériquement disponible est déballée de façon continue au détriment des autres opinions plus réfléchies, non directement disponibles et pourtant majoritaires. C’est l’exact contraire de l’information et cela se situe bien sûr au nadir de la transparence exigée par l’idéal démocratique…

Mais ce n’est pas tout, car ce biais qui est propre au paradigme numérique, et qui a été déclenché par son avènement1 se trouve reproduit dans une sphère qui n’a plus rien à voir avec Internet. Ainsi en est-il de cette manie de consacrer de plus en plus d’importance et de surface aux résultats des sondages. Internet semble donc avoir contaminé les médias dans leur façon de choisir les informations et de les traiter, ou plutôt de ne pas le faire, en délivrant comme par effet de miroir l’opinion brute plutôt que d’analyser l’information qui contribue à la façonner.

Que les sondages effectués par les instituts spécialisés soient relativement fiables car réalisés selon les règles strictes de l’échantillonnage statistique et de la rédaction des questionnaires ne fait aucun doute. Mais servir régulièrement les résultats de ces sondages comme une information en tant que telle procède du même relativisme que celui précédemment évoqué. Au lieu de hiérarchiser l’information afin que l’opinion publique puisse s’en faire une idée la moins bête possible, le comble du journalisme revient à lui servir, comme le ferait un vulgaire miroir qui réfléchit (mais ne comprend pas) l’information telle qu’elle est perçue par elle.

En conclusion, même si l’essor du relativisme est un phénomène global et complexe dont il est difficile de déterminer les mécanismes générateurs, sur ces points ci-dessus analysés, il semble que les médias en soient un vecteur tout à fait actif : ils anticipent le phénomène de déculturation, le généralisent, et de ce fait l’accélèrent allègrement. Ce n’est certes pas le seul problème que soulève le métier journalistique actuel (a fortiori en France, au vu de sa représentativité politique fortement biaisée2) mais ce problème constitue une raison de plus pour réfléchir à une amélioration des règles déontologiques de la profession… Car on en revient toujours au même phénomène de boomerang : que peut bien devenir une démocratie, lorsque le peuple est de moins en moins averti, si ce n’est une dictature ?


Sur le web.

  1. On peut supposer qu’il est difficile pour les média de se priver de ce genre d’abus dès lors qu’il crée de l’audience, comme le laisse supposer les analyses du sociologue Pierre Bourdieu dans Sur la télévision, L’emprise du journalisme quant à la course effrénée que se livrent les média entre eux.
  2. Selon un sondage Harris Interactive pour Medias, 74% des journalistes ont voté du même côté lors de la présidentielle.
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  • Les nouvelles technologies de communications ne sont pas l’origine de la médiocritude mais le révélateur d’icelle.

    Les propos des cafés du commerce d’après l’apéro sont reportés sans vergogne par le net que la sphère médiatique, dans sa démagogie, amplifie sans scrupule.

    Probablement le niveau d'(in)culture des français a été mal estimé.

    • Vous oubliez les trolls…

      Aujourd’hui, il ne sont pas seulement sur Contrepoints. Dans un quotidien régional que j’ai assez souvent l’occasion de lire, il existe désormais une rubrique relatant « l’opinion » des lecteurs, et les mêmes noms y défendent sans cesse les mêmes idéologies. Ou plutôt, dénoncent, flattent l’envie, la médiocrité, etc…

    • Oui. Le média n’est pas le coupable, pas plus qu’un couteau ne commet un meurtre. Quelqu’un qui cherche des données précises, des analyses poussées peut les trouver sans problème sur internet. Le problème est que la majorité s’en tient à ce que d’autres leur prémâchent ou, et c’est d’ailleurs le plus fréquent et le plus dangereux, ils s’arrêtent à ce que dicte leur idéologie sans vérifier la véracité du raisonnement ou des faits rapportés.

  • Ce sujet est très bien traité par Gérald Bronner dans La démocratie des crédules.

  • « Que les sondages effectués par les instituts spécialisés soient relativement fiables (blablabla) ne fait aucun doute. » Précisément, le doute devient de plus en plus important à leur sujet. Notamment dans le domaine des élections, si les sondages étaient réalisés dans les règles de l’art, les spéculations des instituts ne devrait pas s’écarter du résultat final au delà d’une marge d’erreur raisonnablement étroite. Or, chacun peut constater que ce n’est pas le cas. De là à imaginer que les sondages sont judicieusement corrigés, finement ciselés par des « experts », dans le but d’orienter le vote final, il est pour le moins légitime de se poser la question.

    • Les sondages sont surtout conçus et réalisés par des gens qui ne maîtrisent pas bien les outils statistiques. Ils sont parfois bien intentionnés, parfois biaisés jusqu’à la moelle dès la conception du sondage, mais surtout ils ne savent pas vraiment ce qu’ils font. Et ne veulent pas le savoir.

      L’idée fondamentale étant qu’ils sont conçus, administrés, traités par des gens qui ont été formés soit autrefois où le niveau en maths était correct mais où les stats n’étaient pas traitées ou si peu, soit de nos jours, où on a intégré un peu de stats dans les programmes mais le niveau est plus bas que bas.

      Résultat, les « pontes » sortis de l’ENSAE ou autres formations universitaires de valeur savent que c’est n’importe quoi, mais s’en foutent, ce qui compte ce que le « client » soit content et commande d’autres sondages, et les petites mains font des bêtises mais personne ne s’en rend réellement compte.

      J’ai été sondé quelques fois, participé à quelques enquêtes… Je n’ai pas vu un seul sondage/questionnaire bien construit et peu biaisé. Et le traitement derrière… à pleurer.

    • Pour ce qui est des sondages via Internet, ils ne sont pas fiable pour la simple raison que l’on ne maitrise pas l’échantillonnage (tout le monde peut voter) et la plupart du temps il suffit des vider le « cache » du navigateur (pour ne plus avoir de cookies ou autres) et pouvoir donner de nouveau son avis, mais c’est un moyen intéressant pour « prendre la température » sur un sujet… Cela permet de voir si il y a une majorité franche ou pas de consensus sur le sujet, rien de plus…..
      Pour les sondages « politique », les instituts de sondage sont face à une équation économique simple: les sondages d’une précision inférieur à 5% nécessitent un échantillon de sondés tellement large que le temps pour le réaliser et le coût n’est pas acceptable pour le client, ils font donc des sondages avec une précision de +/- 5 … Le problème, c’est que 45% de oui avec une précision de 5% ça donne entre 40 et 50% de oui soit entre 55 et 45% de non… ce qui n’est pas acceptable pour le client, d’où le recours à plus ou moins de pifomètre pour affiner le résultat… avec les surprises et les erreurs que l’on constate… Mais bon, au pays des aveugles, le borgnes sont rois….

  • L’apparition du relativisme contemporain est bien antérieure à celle d’Internet. Par exemple, le relativisme est considéré par le Vatican comme l’ennemi idéologique prioritaire depuis longtemps. Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François le décrivent comme la destruction féroce et systématique de l’idée de vérité.

  • « De fait, tous se valent, puisque tous méritent d’être publiés. C’est la parfaite définition du relativisme. »

    Oui, c’est sa définition officielle, médiatique. Mais pas sa définition philosophique, laquelle est : la vérité n’existe pas.

    À quoi il faut répondre : si la vérité n’existe pas, l’assertion « la vérité n’existe pas » ne peut pas être vraie. Face à un interlocuteur de bonne foi, c’est imparable.

    Hélas, le relativiste répondra : c’est très subjectif.

    • « À quoi il faut répondre : si la vérité n’existe pas, l’assertion « la vérité n’existe pas » ne peut pas être vraie. Face à un interlocuteur de bonne foi, c’est imparable. »

      Que voilà encore un beau défi. Challenge accepted!

      Aujourd’hui on va faire court, je n’ai pas le temps, j’ai des choses plus sérieuses à faire, et comme disait mon Salviati dans la dernière claque administrée à Pascal, cinq minutes feront l’affaire.

      1. Il existe en mathématiques classiques un principe qui se nomme le principe du tiers exclu. Tu connais? Apparemment pas. Les énoncés qui correspondent à des phrases qui posent un contenu p et qui disent qu’elles sont elles-mêmes fausses ensuite, donc affirment non p, violent ce principe: un tel énoncé est donc formellement faux en mathématiques classiques.

      2. Connais-tu la théorie des types publiée par Russel en 1910? Il semblerait que non. C’est une extension relative à la théorie des ensembles qui en redéfinit l’axiomatisation alternativement, dans le cadre de laquelle Russel a montré que ces prétendus paradoxes violent la hiérarchie des types et ne sont donc pas réellement des paradoxes, mais des formulations logiques mathématiquement fausses.

      3. Les deux théorèmes d’incomplétude de Gödel publiés en 1931, ça te dit quelque chose? Apparemment pas. Figure-toi que l’on sait depuis ces deux théorèmes sur la prouvabilité des axiomes, que les énoncés du types de ceux de ta phrase ne sont pas prouvables et ne montrent donc strictement rien quant à une vérité objective quelconque.

      4. A mon avis, mais je ne suis pas mathématicien et je puis me tromper, avec le théorème de non définissabilité de Tarski publié en 1933 on arrive exactement au même genre de conclusion.

      En résumé, on peut passer par de nombreux chemins différents en mathématiques pour comprendre que le petit syllogisme que tu répètes à foison, ne constitue pas la preuve de quoi que ce soit. Il ne constitue donc absolument pas un argument imparable, contrairement à ce que tu affirmes naïvement.

      La seule chose qu’il montre c’est ton niveau de connaissances. Et là, ce qu’on apprécie le plus c’est la force avec laquelle tu l’énonces et le répète encore et encore, parce que seul le François Pignon des mathématiques peut le dire avec autant d’aplomb.

      Dis-voir Pascal, il semblerait que pour les mathématiques et la logique formelle, ce soit comme pour la génétique et l’éthologie, tu es en retard de près d’un siècle environ.

      A part la philosophie de grand-papa et les citations de Saint Augustin il faut te cultiver un peu coco.

      Surtout si tu veux pouvoir continuer à exceller dans la discipline qui consiste à prendre tous les libertariens de haut, à les insulter et les mépriser, et plus généralement à être condescendant avec les trois quarts de tes interlocuteurs.

      A force de traiter la totalité des libertariens d’idiots ou d’ignorants sans faire de distinctions, tout en pétant plus haut que ton cul, alors que des libertariens il y en a de toutes sortes, ce qui devait t’arriver, t’arriva: il y en a un qui, va savoir pourquoi, t’a pris en grippe sur ces forums. Tu devines qui c’est ?

      Et moi, je suis largement moins patient que Baptiste Créteur.

      Résultat au panneau d’affichage des humiliations:

      Libertarien en colère vs Pascal ….wait for it….. 3 – 0

      Tu me diras, toi le catholique fervent, en excluant les libertariens tout en mettant en avant ta supériorité libérale, tu devais t’y attendre, puisque : « À l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit: […] « Quiconque s’élève sera humilié, et quiconque s’abaisse sera élevé. » Luc, 18, 9-14.

      Pour finir, dans le même registre, toi qui aime citer saint Augustin, si tu veux éviter d’autres fessées à l’avenir, j’en ai une de lui rien que pour toi:

      « Si vous me demandez quelle est la première vertu d’un chrétien, je vous répondrai que c’est l’humilité ; si vous me demandez quelle est la deuxième, je vous dirai que c’est l’humilité ; si vous redemandez quelle est la troisième, je vous dirai encore que c’est l’humilité ; et autant de fois que vous me ferez cette demande, je vous ferai la même réponse. » Epist. CXVIII, ad Dioscorum, cap. iii, 22.

      Celle-là plus que les autres, à mon humble avis, mais ce n’est que l’avis d’un idiot libertarien, tu devrais sérieusement la méditer et t’en inspirer.

      • Seriez vous en train de démontrer que les mathématiques sont une vérité, indépendamment de l’esprit qui les conçoit et les utilise pour décrire le réel ?

      • Ce n’est pas le principe du tiers exclu qui résoud les paradoxes de langage, mais effectivement la théorie des types de Russel qui pose le problème de l’auto-réflexivité du langage (le fait qu’on puisse discourir à propos du discours).

        Quand Pascal (le blogueur) dit  » si la vérité n’existe pas, l’assertion « la vérité n’existe pas » ne peut être vraie. »; il soutient que si la proposition de premier ordre « la vérité n’existe pas » est vraie, alors la proposition à propos de la proposition « la vérité n’existe pas » est fausse.
        La proposition logique étant : Pascal soutient une proposition de premier ordre qui est fausse : soit « la vérité n’existe pas » est faux ou « la vérité existe ».

        Définition de la vérité : « on entend par « vérité » un caractère de la connaissance, et de la connaissance seulement. Ce caractère, dont l’erreur est l’opposé, appartient aux perceptions, idées, aux représentations, ou au jugement, et réside dans l’affirmation ou la négation de ce qui est. »

        Donc, ne pas confondre vérité et réalité. La vérité étant relative à un énoncé et la réalité à un fait. On dit la vérité, alors que la réalité est indicible, se situant à des niveaux silencieux.

        • « Définition de la vérité : « on entend par « vérité » un caractère de la connaissance, et de la connaissance seulement. Ce caractère, dont l’erreur est l’opposé, appartient aux perceptions, idées, aux représentations, ou au jugement, et réside dans l’affirmation ou la négation de ce qui est. »

          D’où sort cette définition de la vérité ? N’essayez pas de l’enseigner à un enfant, vous allez le rendre fou. Permettez-moi d’en proposer une autre.

          Vérité : adéquation du langage à la réalité.

          Sachant, encore une fois, que je ne parle pas ici de la vérité telle que la conçoit la physique quantique, dont je me contremoque, n’en ayant pas plus besoin que Sénèque pour comprendre le monde où j’évolue.

          Sachant que la réalité préexiste à la pensée et au langage, bien entendu.

      • « Dis-voir Pascal, il semblerait que pour les mathématiques et la logique formelle, ce soit comme pour la génétique et l’éthologie, tu es en retard de près d’un siècle environ. »

        Je ne comprends pas pourquoi LEC répond à ma proposition philosophique par un raisonnement mathématique. La physique contredit-elle la géométrie ? La géographie contredit-elle la médecine ? Mélanger ainsi les champs de réflexion, c’est se poser en spécialiste de toutes les sciences à la fois. Soit notre ami est un génie, soit c’est un escroc. Je le laisse se dépatouiller avec ça. On voit bien que son seul propos est de me faire mordre la poussière. Je me garderai bien d’entrer dans ce genre de débat. Il énonce un « 3-0 » qui fait un peu de peine, en vient même à parler de « fessée ». Qu’y puis-je, s’il me déteste ? Moi, je ne le déteste pas. Je dénie simplement toute validité métaphysique au libertarianisme. C’est mon droit. Quand on m’attaque personnellement, je me défends. Mais là, non. Il n’y a personne, chez les commentateurs de Contrepoints, que j’aie pris pour cible personnalisée. Libre à lui de me courir après.

        Quant au progrès en philosophie, il n’existe pas. Cette histoire de « datant du siècle dernier » est pitoyable, au vu de ma proposition de départ.

        J’en reviens donc à mon mantra : qui se veut propriétaire de son corps perd la tête.

  • Sidérant , délirant , ce cpt rendu tiré de AFP http://www.lepoint.fr/sante/couverture-maladie-universelle-le-nombre-de-nouveaux-beneficiaires-double-en-2014-23-05-2014-1827236_40.php
    Les avis une dizaine des lecteurs du Point fr sont plus réconfortants

    • Pourquoi êtes-vous surpris ? Un régime collectiviste, collectivise. Ils ne s’arrêteront que quand les soins seront « gratuits » pour tout le monde. Parce que comme un socialiste me le disait encore la semaine dernière (du ton « tu es un gros connard de libéral » habituel), il est immoral de monétiser la santé ou l’éducation.
      Cela dit, c’est HS ici.

  • vous croyez sans doute que la censure est la seule arme pour rehausser le niveau….vous oubliez sans doute que dans un bruit de fond , le signal utile finira toujours par émerger si on lui laisse le temps

    • Au contraire, d’après le deuxième principe de la thermodynamique, le bruit augmentera toujours au détriment du signal si on n’introduit pas un gros travail pour l’en empêcher.

      • Je préfère la transformée de Fourrier adaptée au web2.0 permettant d’extraire d’un flot d’informations apparemment aléatoires l’information utile : 1000 sons de cloches valent mieux qu’un seul.
        Concrètement , il faut lire plusieurs journaux pour se faire une opinion et garder l’esprit ouvert , le cerveau se chargera de l’analyse selon sa propre expérience pour séparer le bon du mauvais .

        • Pour avoir l’heure exacte, 1000 sons de cloches ne valent pas un bon chronomètre. Comme les journaux reprennent, fautes d’orthographe comprises, tous la même dépêche AFP, le web copie-colle à l’infini les mêmes poncifs et clichés, chacun étant ravi de donner son avis mais timoré devant le risque de devoir expliquer et défendre une opinion non-conventionnelle. La TF mesure la fréquence de répétition de formes cycliques, c’est un substitut au cerveau, pas un pré-traitement pour celui-ci.

  • Dans un monde où chacun est libre, donc responsable, l’information et la capacité de réflexion ont de la valeur car ce sont les seuls moyens de s’élever. Il y a donc une demande intérêt plus fort à avoir des des médias de qualité. Cette demande appelle une offre.

    Dans un monde où les chemins autorisés sont définis par l’état, où tout acte est encadré par des lois, où de plus en plus de choses sont déjà choisies pour nous l’intérêt de l’information est moindre. Et donc les gens s’informent moins. Vous dites :
    « on en revient toujours au même phénomène de boomerang : que peut bien devenir une démocratie, lorsque le peuple est de moins en moins averti, si ce n’est une dictature ? »
    Je suis d’accord. Mais j’ajouterai volontiers que la démocratie tend fondamentalement vers le collectivisme, la déresponsabilisation diminuant l’intérêt d’être averti. Je pense que la démocratie porte la dictature en elle.

  • Article tres intelligent et une analyse profonde d’une realite malheureusement grandissante. Mai’s il semble que de s’y opposer est un combat perdu d’avance.

  • « Those who profess to favor freedom, yet deprecate agitation, are men who want crops without plowing up the ground, They want rain without thunder and lightening. » – Frederick Douglass

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