Européennes 2014 : Tempérons la violence

La violence des résultats aux élections européennes exprime un désamour démocratique. Comment retrouver l’amour de la démocratie ?

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Européennes (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints, licence Creative Commons)

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Européennes 2014 : Tempérons la violence

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 26 mai 2014
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Par Sylvain Jutteau.

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En pratique, seuls 11% des Français déclarent qu’ils ont confiance dans les partis politiques (Sondage CEVIPOF, décembre 2013). Aux élections européennes de 2014, la conséquence de ce rejet en bloc des partis et de leur action est violente. Il y a un vote de rage en première position. Face à ce vote : la sidération et l’inaction.

Les faits sont pourtant là. Le temps des bavardages s’achève. L’action est requise.

D’abord, prenons acte de la faillite de confiance des partis. Minorons leur place excessive, comme le font les Suisses depuis le XVe siècle, en introduisant une part de démocratie directe. Ce rééquilibrage sera un bénéfice pour tous. Y compris pour les partis eux-mêmes. Y compris pour trouver sereinement la solution pour l’Europe. Pour une construction de l’Europe conforme aux intérêts de la France, il n’y a rien à craindre de la sagesse du peuple.

En effet, la majorité des Français est attachée à l’Euro. La majorité des Français est favorable à une armée européenne. Ces positions sont contraires à celles du parti vainqueur des élections européennes de 2014. Le vote européen était donc bien un vote de rage, et non un vote d’adhésion sur leur programme, au demeurant méconnu. Ce vote confirme la tension et le désamour manifeste contre la sphère politique, qui est accusée de surdité, de laxisme sécuritaire, et d’incompétence économique.

Pour réchauffer l’amour entre les Français et la politique, et tempérer les votes motivés par la rage, soumettons au référendum des points fondamentaux, en donnant une année pour débattre de ces sujets en toute sérénité.

Après le choc des européennes, reprenons en mains la chose publique. Cultivons la foi en l’avenir. Nous avons tant besoin d’espérance. Nous devons d’abord retrouver la paix en France et sur les sujets français pour reparler d’Europe une fois la tempête calmée.

* * *

Sur la base de simples constats, proposons des questions référendaires pour remédier aux problèmes soulevés. Par des chemins simples, allons à la source des inquiétudes. Regardez par exemple un formulaire de déclaration de revenus : la France est devenue une usine à gaz fiscale. Regardez l’empilement territorial des administrations : communes, organisations intercommunales, métropoles, départements, régions, État. La France est devenue un mille-feuille administratif que l’on bricole sans plan d’ensemble. Regardez le nombre de lignes sur un bulletin de paie : la France est devenue un labyrinthe bureaucratique. Le bulletin de paie français est tellement compliqué qu’une loi du 22 mars 2012 a prévu de masquer les calculs et les lignes. Cacher plutôt que soigner !

En France, le droit de travailler, le droit d’enseigner, le droit à l’assurance santé, le droit d’entreprendre, le droit au logement, le droit à l’information, etc, sont englués dans le système bureaucratique. Pour fuir cette déraison et ses conséquences économiques, 23% des étudiants des grandes écoles veulent en priorité trouver un travail à l’étranger, et 68% se déclarent « ouverts à cette idée ». D’ailleurs, il y a déjà 150.000 Français au Québec, et 300.000 Français au Royaume-Uni. Le nombre de Français demandant la naturalisation belge a doublé en un an.

Le mal est connu. Mais le remède tarde. Où est la solution ? Comment retrouver ces droits qui nous ont été arrachés sous prétexte de donner la priorité à la contrainte légale sur la responsabilité personnelle ? Pourtant, n’est-ce pas la responsabilité personnelle qui fait la dignité de l’Homme ? Le cri poussé lors des élections européennes n’est-il pas « rendez-moi ma dignité » ? « Redonnez-moi le pouvoir que vous m’avez pris, vous, les bureaucrates et les politiques avec vos petits arrangements » ?

Dans son livre Que Faire ?, Lénine écrivait en 1907 : « Pas de révolution sans bain de sang ». En pratique, et pour éviter le bain de sang révolutionnaire, ces droits de base peuvent être rétablis par la voie référendaire. Comme indiqué plus haut, la Suisse utilise la démocratie directe depuis le XVe siècle. Elle connait la paix et la prospérité, malgré une géographie difficile et la pauvreté de ses ressources naturelles. Nous pouvons écouter la sagesse de nos voisins. C’est possible. C’est souhaitable.

Le référendum peut réhabiliter la France et lui offrir le chemin de l’apaisement. Nous verrons dans un article publié demain sur Contrepoints comment cela est possible à travers une première série de douze questions référendaires.

(À suivre)

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  • Bien ! À suivre donc.

    (J’ai lu récemment que Contrepoints était pour changer de communication et de rendre le libéralisme plus digeste pour le commun des mortels, c’est bien)

    Par contre, j’ai mangé ce week end chez des bons amis (socialistes), je peux vous dire que le chemin va être très long, voire impossible tant les croyances, les peurs, les idées fausses sont incrustées dans le cerveau des gens.

    La période de désincrustation risque d’etre impossible sans l’aide d’une guerre ou du fascisme. Pourquoi ?
    Simplement car les gens sont fainéants et qu’entre souffrir ou végéter, la 2ème solution sera toujours validé.

    • Totalement d’accord avec vous, à ce stade d’infestation, il faudra atomiser le pays avant de pouvoir espérer un début de liberté. En attendant, le choix de l’expatriation reste la seule solution véritable.

  • Je crois que les français veulent l’Europe des 15, et pas l’Europe des 27 avec les ex-pays de l’URSS.

    Pour parler sans langue de bois, ils ne veulent pas des roumains et toute la racaille du coin.

    • Le nouveau tube du printemps :
      Léonarda, dirladada, Léonarda, dirladada, dada dada !

      C’est certain qu’avec ce qu’a coûté cette famille, on aurait pu aider bien des pauvres français.
      Par contre les Polonais, les Tchèques, Lettons, Lithuaniens sont plus autonomes et ne viennent pas abuser des aides comme ces Roumains ou Bulgares.

  • les français ne demandent pourtant pas la lune ; qu’on leur foute la paix , qu’on les laisse entreprendre et travailler sans leur piquer plus de la moitié de leur revenu , ( calculez donc sur 1 mois le montant de la tva que vous laissez à l’état sur toute vos factures , vous serez étonné du résultat…) , sans compter les taxes , impots déguisés ou non , charges sociales etc ; en france le seul droit que nous avons c’est de fermer notre gueule et d’assurer via notre argent durement gagné que les élus palpent leur mirobolants salaires , avantages , primes …..la grande amour entre politiques et citoyens n’est pas prêt de fusionner ;

  • Je me suis arrêté au laïus délirant sur l’armée européenne. Si la « majorité » des français est pour, étrangement, c’est très loin d’être le cas de ceux qui franchissent le pas et s’engagent… Baser son argumentaire sur un sondage, c’est un peu léger.

  • Beaucoup de péremptoire et une lecture monoculaire autant que doucereuse, dommage car vous avez le mérite d’à la fois critiquer et apporter des solutions, ce qui est, que l’on soit en accord avec vous ou pas, un acte courageux. je ne suis pas surpris, vous êtes un entrepreneur, merci pour ça.

    – Il n’appartient qu’à vous de dire que » les Français sont attachés à l’euro et à une armée européenne ».
    – « une construction de l’europe conforme aux intérêts de la France », mais c’est justement le reproche que font les gens, une europe qui veut satisfaire les intérêts de chacun en particulier.
    – « vote d’adhésion et de rage (FN) », programme méconnu (FN) ». Cessez d’infantiliser les gens ! à part quelques girouettes, la plupart ont conscience de ce qu’est le FN, ils ont donc voté en conséquence.
    – « Pour réchauffer l’amour entre les Français et la politique, et tempérer les votes motivés par la rage, soumettons au référendum des points fondamentaux, en donnant une année pour débattre de ces sujets en toute sérénité ». On se croirait sur un plateau télé un soir d’élection…

    Vous parlez des jeunes Français qui partent travailler ailleurs, ce phénomène a déjà trouvé ses limites car, quitter son pays d’origine est une décision qui lorsqu’elle repose sur des critères d’abandon, et seulement, (le cas de la plupart des jeunes et moins jeunes qui foutent le camp) tourne à la déconfiture. On ne construit rien sur le déni, on construit sur l’envie, las, les Français rencontrés hors sol, sont majoritairement partis par effet de ras le bol, ceux-là n’y trouveront pas leur compte.

    La suisse, nous pourrions citer Monaco (un des pays les plus étatiste du monde, 30 ans de carrière (entrepreneur) en ce qui me concerne). Ces pays, vous oubliez de le dire, ne font pas partie de l’europe, ils ont conservé leur monnaie (Monaco = euro) et/ou leur souveraineté, ils protègent leur système économique, privilégient leurs citoyens ou sujets, défendent leurs frontières en procédant comme beaucoup d’autres pays à une immigration sélective.

    Le principal défaut de l’europe est d’avoir décapé consciencieusement les identités régionales en ne se substituant pas à elles, nous avons à l’heure actuelle des états qui revendiquent une souveraineté tout en fustigeant Bruxelles et, les mêmes, larmoient post élection en découvrant que finalement les citoyens seraient contre l’europe. Ce qui est faux.

    Dans les faits, nous sommes passés de sujets à citoyens et l’europe à finie par faire de nous des employés, sans identité, sans attache, sans sol, dans le déni de ce qui composait le substrat des nations. Il est possible de critiquer l’état nation, mais il existe depuis des lustres et reste une référence dont l’utopie de certains a été de croire qu’une transition pouvait s’opérer à la hussarde si ce n’est pire.

    L’hypocrisie sur le sujet est patente, considérez le cas Depardieu. Voilà un citoyen qui se plaint de payer trop d’impôts et de ne plus trouver son compte en France, c’est son droit surtout qu’il n’a pas cherché à embarqué quiconque dans son aventure, c’était un constat personnel. L’homme est bien trempé, il a joint l’acte à la parole.
    Ce fut l’hallali ! il fut traité de mauvais citoyen, de traite à la patrie… par les mêmes qui à longueur de temps nous disent que la France c’est pas bien, que c’est du nationalisme primaire et dépassé. Il faudrait savoir.

    Vous posez la question de solutions, mais, vous les invoquez ! dans ce billet ou ceux précédents. Le principal enjeu des années à venir est effectivement la libéralisation du travail et, surtout, la mise en concurrence des caisses santé et retraite. C’est ici que les libéraux doivent faire acte de pédagogie, ce sont des gens tels que vous, entrepreneur, qui doivent être mit en avant, forts d’une solide expérience.

    Le libéralisme est inaudible car il reste théorique, il n’y a qu’à lire les masturbateurs qui se prennent qui plus est pour des philosophes, doctes et pédants, qui font du libéralisme une caste, une tribu, un clan, arrogants en diable, dont la dialectique est similaire à celles d’autres ismes. A ceux là, il est temps de dire basta.

    • la mise en concurrence des caisses santé et retraite
      Il faudrait d’abord arrêter le pillage des caisses de retraites des professions libérales. Puis
      Pour la santé, voyez le combat de Laurent C. On nous intoxique avec des arrêts allemands qui soit-disant diraient que l’on a pas le choix, alors qu’en Allemagne, il est posible de changer du public au privé.
      Ce n’est pas gagné.

      Vous parlez des jeunes Français qui partent travailler ailleurs, ce phénomène a déjà trouvé ses limites car, quitter son pays d’origine est une décision qui lorsqu’elle repose sur des critères d’abandon, et seulement, (le cas de la plupart des jeunes et moins jeunes qui foutent le camp) tourne à la déconfiture. On ne construit rien sur le déni, on construit sur l’envie, las, les Français rencontrés hors sol, sont majoritairement partis par effet de ras le bol, ceux-là n’y trouveront pas leur compte.

      Vous vous avancez un peu vite. beaucoup partent parcequ’ils trouvent un travail motivant, non par déni. Et forcément, ils y trouvent leur compte.

      il n’y a qu’à lire les masturbateurs qui se prennent qui plus est pour des philosophes, doctes et pédants, qui font du libéralisme une caste, une tribu, un clan, arrogants en diable,.

      Vous n’êtes jamais lourdingue dans vos propos?

    • Salamanque: « La suisse, nous pourrions citer Monaco »

      Vu depuis un journaliste inculte de libération c’est possible de faire un parallèle entre les deux.

      Sinon non, l’une est une des meilleures démocratie libérale du monde avec un tissu industriel et productif fort et l’autre une micro royauté qui vit des revenus de la TVA sans économie productive et qui est dirigée par un prince.

      Salamanque: « Ces pays, vous oubliez de le dire, ne font pas partie de l’europe, ils ont conservé leur monnaie »

      Les politiques français pleurent sur la souveraineté monétaire car ils aimeraient bien dévaluer pour faire payer en douce la dette au français. Avec une bonne gestion la monnaie joue à la marge.

      Salamanque: « ils protègent leur système économique, privilégient leurs citoyens ou sujets »

      La Suisse a quatre fois plus d’immigration que la France, rien ne brule.

      Salamanque: « Dans les faits, nous sommes passés de sujets à citoyens et l’europe à finie par faire de nous des employés, sans identité, sans attache, sans sol, »

      N’importe quoi, depuis trouville-les-oies l’europe est un concept flou et inexistant. La France est un pays dirigiste et corporatif, tous ses problèmes viennent de la.

      C’est une très mauvaise démocratie avec une liberté économique catastrophique qui est plus basse que celle du Rwanda (classée 70e)

      Indice de démocratie – Classement des pays
      Indice liberté économique – Classement des pays

  • « Il y a un vote de rage en première position »
    Loin de moi d’être un Cassandre, mais je pense que cette lecture est fausse.
    Le vote FN est depuis un certain temps au-delà du vote protestataire: c’est devenu un vote d’adhésion.
    Aucune joie à en tirer, mais aucune raison non plus pour l’ignorer…
    Bien sûr, il est facile de traiter avec mépris le vote des électeurs du FN, mais c’est là une réaction stérile ou pire, un aveu d’impuissance.
    Je vous rejoins cependant dans la nécessité d’augmenter la voix du peuple dans les décisions politiques spécifiques.
    Cela permettrait par contrecoup de changer la nature de l’élection présidentielle qui est devenue si cruciale depuis la réduction de la durée du mandat à cinq ans. En effet, les engagements du candidat élu n’auraient plus l’importance qu’on leur accorde aujourd’hui dans la mesure où le peuple pourrait s’exprimer en cours de mandat sur les différentes questions majeures.

    • AUcun joie à en tirer vous plaisantez ? Elle est la seule à défendre nos libertés fondamentales ! Bien sur que je suis content, bravo les français !

  • Vous vous ne comprenez vraiment rien à ce qu’est l’Europe

  • Correction, « démocratie » signifie littéralement « peuple pouvoir », élire ses chefs ce n’est en aucune manière *exercer* le pouvoir.

    Pour redonner « l’amour de la démocratie » encore faudrait-il qu’elle existe, avec le droit d’initiative et de référendum (pétition>x signatures= votation) ce serait déjà un bon début.

    Indice de démocratie – Classement des pays

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