Par Nick de Cusa.
Pour connaitre le résultat d’une élection, il faut voir le pourcentage d’électeurs ayant choisi chaque parti. Le nombre total d’électeurs est donc constitué des suffrages exprimés + les votes blancs et non-exprimés + les abstentions + les non-inscrits. Nous pouvons estimer les non-inscrits en soustrayant les inscrits à la population totale ayant le droit de vote.
Pour les élections européennes du 25 mai 2014, il faut donc inclure environ 10,5% de non-inscrits, cette différence étant de 4,9 millions de personnes pour 46,9 millions d’inscrits, 57,6% d’abstentionnistes et 1,7 % d’électeurs ayant voté blanc ou nul.
Les scores des principaux partis lors de ce scrutin européen sont donc :
- Électeurs n’ayant voté pour aucun candidat : 62,7%
- FN : 9,3%
- UMP : 7,8%
- PS : 5.2%
- Autres : 15%
Sous forme graphique, voici à quoi ressemble le choix des électeurs :
La force de très loin la plus importante dans le paysage politique français en ce lendemain d’élection est, de façon criante, les gens qui ne trouvent plus aucun candidat ni aucun parti à qui apporter leur voix, qui représentent une très forte majorité des électeurs.
La place donnée à ce chiffre dans l’inévitable déferlement de commentaires est manifestement inadéquate. Les classes bavardes passent la majeure partie de leur temps à couper les cheveux en quatre sur que penser de ce qu’a dit une petite minorité des électeurs, et passe bien trop peu de temps à s’interroger et analyser l’éléphant dans le salon : la très forte majorité qui n’a voté pour personne.
Je pense qu’il est intéressant de parler des 500 000 bulletins blancs, attirés par aucune des très très nombreuses et diverses listes …
Parler des autres n’a guère plus d’intérêt que d’extrapoler les choix du jour pour de futures élections .
Tout ce qu’on peut dire des votes blancs et des autres formes d’abstentionnisme, c’est que les Français ont, à une écrasante majorité, refusé de voter pour l’ensemble des candidats qui se présentaient, quelle que soit la motivation expliquant ce refus. L’ensemble des courants politiques du Parti Socialiste Unique représente 37,3% des Français et n’a pas plus de légitimité qu’un maréchal Sissi fraîchement plébiscité, les armes braquées sur les électeurs.
La caste politicienne et blablatante est désormais confrontée à un choix crucial qui déterminera son avenir potentiellement tragique.
Les politiciens peuvent persister à imposer la même politique menée aveuglément depuis plusieurs décennies, dévoilant ainsi leur nature éminemment anti-démocratique. Dans ce cas, ils choisiraient volontairement un destin funeste. Mais ils peuvent aussi laisser la France entrer enfin dans le XXIe siècle, libérée du socialo-mercantilisme, en renonçant au socialisme, à l’étatisme, à la collectivisation du pays, à la guerre civile quotidienne acharnée de l’Etat obèse contre la population.
le non vote est comme nos élucubrations sur ce site… il faut être lucide : complétement inutiles….
sauf que cela fait du bien pour nous 😉
PS : et j’ai plaisir à vous lire.
Cela permet de relativiser. En ce sens c’est assez pédagogique. D’un autre côté, quand on y réfléchit, c’est aussi le principe des sondages. Donc, la conclusion n’est pas si évidente que ça.
« la très forte majorité qui n’a voté pour personne. »
Oui, c’est une extrapolation.
La très forte majorité n’a pas voté. C’est la seule conclusion qu’on peut tirer de ses chiffres. On ne sait pas pourquoi ils n’ont pas voté. Ne trouvaient-ils personne pour qui voter est une et une seule possibilité parmi de nombreuses autres. Certains de s’intéressent pas à la politique, certains n’ont pas eu la possibilité matérielle d’aller voter, d’autres n’étaient pas au courant qu’il y avait une élection, d’autres ont eu la fainéantise d’y aller, etc…
Ceux qui ont voté pour personne sont connus, ils ont mis un bulletin blanc ou pas de bulletin dans l’urne.
http://www.valeursactuelles.com/abstentionnistes-fn-t%C3%AAte si le vote était obligatoire, les scores seraient plus au moins similaires
Les scores seraient similaires si on faisait voter les morts !
Vous procédez de la même manière que ceux qui recalculent à leur guise les voix des abstentionnistes en donnant de la valeur à ceux-ci.
L’abstentionnisme n’est pas sérieusement interprétable, point.
Seul le votre blanc est significatif, pour tout le reste, il convient de ne tenir compte que des chiffres du vote.
Vous venez de découvrir qu’une élection n’est jamais que l’expression d’une partie des citoyens, ce n’est jamais une majorité absolue !
Pour parfaire, si vous aviez encore une doute sur le sujet, les élections européennes n’ont jamais attiré les électeurs vers les urnes, il ne vous aura pas échappé que les pouvoirs politiques s’accordent très bien d’un tel principe. Pourquoi d’après vous ?
Voter, ce n’est pas que déposer un bulletin ou s’en abstenir, cela implique que l’électeur possède tous les paramètres lui permettant de définir son action. En votant ou en ne le faisant pas, chaque individu est conscient de son acte et des répercutions. Ainsi, seuls ceux qui ont voté blanc, ont exprimé leur désapprobation, les abstentionnistes ont délégué leur vote en pleine connaissance de cause, il est dès lors légitime de dire que l’élu l’a été à la majorité, fusse t’elle non consentante.
Vous connaissez l’adage, « les absents ont toujours tort » ?
Vous pouvez tout reprocher à une personne politique, sauf sa lucidité en matière électorale, c’est la raison pour laquelle le vote blanc sera très difficile à imposer.
« Vous connaissez l’adage, « les absents ont toujours tort » ? »
Même à un viol collectif ?
En France, le vote est à la démocratie ce que le viol est à l’amour.
https://www.google.fr/search?q=MARINE+LE+PEN+SAUVE+LA+FRANCE&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=WM6JU8qTOIGc0AXc94BQ&ved=0CDMQsAQ&biw=1440&bih=751
^_^
Google+sauve+la+France
trois fois plus de hit
Aucun rapprochement possible avec mes propos.
Vous refaite le monde. Il ne s’agit pas de découvrir ce que tout le monde connait ni de débattre sur la validité du vote, il faut, à partir de paramètres connus accepter un résultat ou en débattre comme le fait l’auteur.
Soit vous avez une recette pour changer le monde et expurger une grande partie de ses défauts (vite, faites en part !), soit vous jouez le jeu, soit vous restez à l’écart, dans le dernier cas, le monde étant contre vous (peu importe la légitimité de tout cela), il faudra alors en accepter bien malgré vous les conséquences (les abstentionnistes).
Des violeurs il y en aura toujours, ce n’est pas en sortant des phrases grandiloquentes que vous les combattrez, c’est à coup de pied(s) dans les c…….
Il est trop facile de rester à l’écart. En France, la démocratie est comparable au reste du monde, ce n’est qu’un vague ersatz, vous ne m’apprendrez pas ni à personne je pense, ce qu’est une démocratie, d’autant que nulle part dans le monde il n’en existe une que vous pourriez me citer.
Démocratie, le terme se suffit à lui même, sa racine étymologique est claire, las, beaucoup font l’erreur de comparer des « démocraties » en procédant à un classement. La démocratie ne saurait se définir par comparaison à une autre… un système l’est ou ne l’est pas.
Le vote blanc est une action que redoute les politiques, c’est une sanction sans appel à laquelle rien ne s’oppose, voilà une première proposition libérale.
« Changer le monde »
J’ai n’a pas cette prétention inouïe.
« Il est trop facile de rester à l’écart »
Se faire violer et prendre son pied, non merci.
La démocratie, ce n’est pas que les élections. Et bien souvent, elle n’a aucun lien avec la liberté.
« La démocratie, ce n’est pas que les élections. Et bien souvent, elle n’a aucun lien avec la liberté. » Tout à fait ! L’URSS était une démocratie avec un système d’élections des plus complexes. Les soviets passaient plus de temps à voter qu’à produire, du moins ceux qui survivaient aux purges « démocratiques ».
Vous êtes totalement à coté, vous refaite bien le monde, ce n’est pas une question de prétention mais la façon dont vous élargissez le débat, l’article traite d’un sujet précis. La démocratie, si elle est en filigrane, n’est pas le cœur de celui-ci.
Les soviétiques estimaient avoir une « démocratie populaire », autre abus de langage et interprétation de ce qu’est (devrait être) une démocratie. Liberté, démocratie, je peux moi aussi écrire un dictionnaire de ces termes, et alors ? Qui vous a dit qu’une démocratie se réduisait à des élections, moi ? vous avez d’autres portes ouvertes à enfoncer ?
Bonsoir,
Excusez-moi mais il me semble que l’affaire BNP vs Department of Justice américain mérite d’être traitée. Quelle est l’analyse de la rédaction de Contrepoints ? Droit international, rapport de force économique – retrait de la licence bancaire US
C’est un sujet en or pour Contrepoints, en plein dans son coeur de métier : expliquer les relations entre les états et les acteurs économiques.
Le rapport avec l’article de l’auteur est que sur cette affaire on n’entend pas le Gouvernement français, seul le FN et DLR ont réagit. Si on analyse l’affaire comme un vulgaire raquet étatique US c’est inquiétant ! Pour mémoire le raquet OS précédent concernant Peugeot et son business iranien.
merci à vous
Bonjour,
Merci pour cette analyse, que beaucoup de médias hésitent encore à afficher, par crainte de représailles (mais je reste confiant, ils se bougeront quand ils vont commencer à sentir le vent tourner, et ça peut venir très vite!)
Je prend à mon compte, si vous voulez bien, votre analyse, sans vous citer à moins que vous le demandiez, afin qu’elle soit la première pièce annexée à mon recours auprès du Conseil d’État (pour commencer) en vue de faire annuler ces élections (nous avons de multiples raisons juridiques de le faire et nous vous en communiquerons dès lundi le texte si vous le souhaitez).
Francis Lenne, ex tête de liste des Citoyens du Vote Blanc dans la circonscription Sud-Ouest.
P.S. : Nous sommes une association, en aucun cas un parti.
Nous avons déjà, avant ces « élections », déposé un recours en appréciation de légitimité contre le nouveau code électoral qui rejette le vote blanc comme suffrage exprimé (article L65), texte à votre disposition sur demande. Ce n’est qu’un début. Beaucoup croient encore (y compris dans ces commentaires), car le Parlement a maquillé la vérité et les médias s’y sont fait prendre, que le vote blanc est reconnu. C’EST FAUX, il est simplement compté à part puis « poubélisé »! CE N’EST PAS UN SUFFRAGE EXPRIME! Les partis politiques professionnels se protègent ainsi de leur éviction du pouvoir. Même si tous les électeurs votaient, avec 99,990% de votes blanc, alors 0,008% de voix pour un (ou une) des deux candidats qui seraient présents à un second tour suffiraient pour qu’il ou elle se réclame d’un grande victoire, avec 80% des voix! Et en disant (je cite Marine dans la première phrase de son premier discours dimanche soir à 20H00):
« Le peuple souverain a parlé, comme dans les plus grand moment de son histoire »! Quel grand média a osé commenter cette harangue en disant qu’il s’agissait d’une imbécillité crasse, alors qu’elle ne ramasse que moins de 10% des voix des citoyens (ce qui me fait déjà vomir)? Sommes-nous encore en démocratie?
» le vote blanc est reconnu. C’EST FAUX, il est simplement compté à part puis « poubélisé »! CE N’EST PAS UN SUFFRAGE EXPRIME »
Exact! Merci de le rappeler et il faudra le faire chaque fois que cela s’imposera afin de faire comprendre la supercherie.
Si le vote blanc était comptabilisé et reconnu, pour donner un exemple, Hollande aurait été élu avec 48,63% de votes et donc pas à la majorité des votants. Ce que les députés ont validé récemment n’est que la séparation des votes blancs et des nuls, pas la validation des votes blancs.
Il n’y a que les 1,7 % d’électeurs ayant voté blanc ou nul dont on peut dire qu’ils n’ont pas trouvé de candidat ou de parti à leur convenance.
On ne peut pas se prononcer franchement à la place des abstentionnistes, mais on peut tout de même supputer que pour la majorité d’entre eux, certains n’en ont rien à faire de l’Europe et les autres sont persuadés que voter ne sert plus à rien aujourd’hui. Peut-on les en blâmer?