Mathias Picard, 27 ans, est-il mort d’un dysfonctionnement administratif ?

Entretien avec Véronique Picard, mère de Mathias, 27 ans, mort en février 2014 après une série de défaillances administratives

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Mathias Picard, 27 ans, est-il mort d’un dysfonctionnement administratif ?

Publié le 19 juin 2014
- A +

Mathias Picard, 27 ans, est décédé dans la nuit du dimanche au lundi 17 février 2014. Insulinodépendant depuis l’âge de quatre ans et demi, le jeune homme était surveillé de près par une équipe médicale. Il suivait un traitement régulier, qui comprenait des prises d’insuline ainsi qu’un suivi global tous les ans à l’hôpital afin de surveiller l’état de ses organes. Comme le prévoit le système français, Mathias Picard était pris en charge à 100 % par la sécurité sociale. Pourtant, à partir du jour où il a cessé d’être étudiant, il s’est retrouvé au cœur d’un imbroglio administratif qui l’a conduit à ne plus posséder de carte vitale à jour.

Une situation qui peut apparaître banale mais qui a eu dans ce cas précis des conséquences tragiques. Sa mère, Véronique Picard, nous explique l’invraisemblable suite de dysfonctionnements administratifs, dont l’enquête menée par le défenseur des droits montrera dans quelle mesure ceux-ci sont responsables de la mort du jeune homme.

Entretien mené par PLG, pour Contrepoints.

Note aux lecteurs : dans l’entretien qui suit, un certain nombre de détails concernant le lieu précis et les noms sont volontairement omis pour ne pas interférer avec l’enquête en cours.

Mathias Picard

Madame Picard, pouvez-vous nous expliquer comment et pourquoi ont commencé les difficultés administratives de votre fils concernant sa sécurité sociale ?

Jusqu’à ses 27 ans, Mathias a d’abord passé du temps au Danemark, puis il est rentré en France pour intégrer l’Université. Pour la dernière année d’étude qu’il a suivie, il s’était installé dans le nord de la France. Il a arrêté l’Université en août 2012. C’est alors que les problèmes ont commencé. En attendant de trouver du travail, il s’est inscrit à pôle emploi. Logiquement, ses droits de sécurité sociale auraient dû être mis à jour, pour prendre en compte sa nouvelle situation. Mais ce qui n’aurait dû prendre que quelques semaines a duré plus d’un an, sa sécurité sociale s’est arrêtée fin janvier 2013, durée pendant laquelle il n’a pu bénéficier du suivi que nécessitait absolument sa maladie.

Dans l’article que vous avez consacré à son histoire, vous expliquez que ce qui a compliqué la situation est son travail à la mairie de Paris…

En effet, pendant ses études Mathias a travaillé deux fois trois mois pour la Mairie de Paris. Il faut savoir qu’il existe un très grand nombre de caisses d’assurances différentes. La Mairie de Paris a son propre régime, très spécifique. Aux yeux de l’administration, il était considéré comme salarié du public, alors même que ses missions étaient terminées depuis des mois. C’est pourquoi, malgré son âge et sa situation, Mathias ne pouvait toucher le RSA, ni la CMU, puisque ne bénéficiant plus de la sécurité sociale. Malgré ses multiples relances, les dossiers remplis, les lettres envoyées, etc. , rien à faire, l’administration se montrait incapable de mettre à jour ses droits. Et sans droits, plus de traitement.

Comment est-il parvenu à financer ses doses d’insuline ?

Au départ il s’est fait aider par sa famille. Puis, après de longues démarches, il a enfin pu obtenir les indemnités chômage que  devait verser la mairie de Paris. Ce n’était pas grand-chose mais cela l’a aidé à avancer les frais pour son traitement quotidien. Mais pas de quoi payer son bilan annuel à l’hôpital. J’étais inquiète de cette absence de suivi ; d’autant plus que cette situation était stressante pour mon fils, et cela n’allait pas en s’arrangeant.

Il s’est endormi et ne s’est plus réveillé. Ses nouveaux documents de sécurité sociale sont arrivés deux semaines après.

Mathias s’est rendu dans un centre d’action sociale pour essayer de débloquer la situation. Que s’est-il passé ?

Les personnes qu’il a rencontrées manquaient visiblement de la formation adéquate. Devant son dossier, elles ont tout simplement dit qu’elles ne savaient pas quoi faire. Le statut de la mairie de Paris leur était parfaitement inconnu. Mathias ne rentrait dans aucune de leurs « cases ». Seule consolation, l’assistante sociale a pu former un pass santé, qui lui a permis d’être reçu gratuitement à l’hôpital et suivi par un médecin pour prendre en charge ses doses d’insuline, mais curieusement pas son traitement annuel à l’hôpital, qui était pourtant impératif. À cette date, cela fait pratiquement un an et demi qu’il n’en a pas eu.

Vous expliquez que c’est en se rendant dans le CHU de sa ville que sa situation a enfin pu évoluer. Qu’est-ce qui a permis de débloquer le dossier ?

Constatant que rien n’avançait, que sa situation était désespérément bloquée, Mathias est allé voir ce médecin du CHU une fois par mois, pour avoir une ordonnance d’insuline, laquelle insuline lui était fournie par la pharmacie de l’hôpital, mais il ne pouvait pas se rendre dans une autre pharmacie. C’est en constatant sa glycémie élevée au matin, que le médecin l’a recommandé auprès du diabétologue. Nous sommes en janvier 2014, cela fait pratiquement deux ans qu’il n’a pu effectuer de bilan complet. En attendant de rencontrer le diabétologue, rendez-vous prévu pour le 26 février, mon fils a pu être reçu par une assistante sociale du CHU, beaucoup mieux formée que celles qu’il avait précédemment rencontrées. Elle a mis en contact mon fils avec le responsable de la sécurité sociale locale. Rencontré le 14 février, c’est lui qui a pu enfin débloquer le dossier de mon fils et lui garantir l’obtention prochaine de ses droits, en le prévenant qu’il fallait attendre environ trois semaines pour que sa carte vitale puisse être mise à jour.

Le même jour, Mathias s’est rendu avec son pass santé auprès du médecin du CHU pour que celui-ci puisse lui prescrire de l’insuline. Malheureusement, le médecin était en vacances et aucune solution de recours ne lui a été fournie. Seule possibilité, attendre une semaine avant le retour du médecin, en adaptant son régime alimentaire et en faisant de l’exercice afin de faire tomber son taux de glycémie et ainsi économiser son insuline ; il pensait pouvoir tenir sans problème et aller aux urgences si besoin.

Que s’est-il passé, durant la soirée du 16 février ?

Mathias avait dîné chez ses grands-parents. Il avait pris un repas adapté, un steak et une salade. Il se sentait en pleine forme et est rentré chez lui. Puis des amis l’ont appelé pour qu’il vienne passer la soirée avec eux. À ce moment-là, mon fils ne s’est pas senti bien. Mais comme nous étions en pleine semaine de gastro-entérite, il ne s’est pas inquiété plus que cela. Le dernier coup de fil qu’il a passé était à son ami, pour lui dire qu’il préférait rester chez lui se reposer. Il s’est endormi, et ne s’est plus réveillé.

Deux semaines plus tard, j’ai reçu tous ses nouveaux papiers de sécurité sociale.

A cause d’un autre problème administratif, je n’ai même pas pu voir le corps de mon fils, pendant plus d’une semaine

Après le décès de votre fils, des analyses ont-elles été faites pour savoir précisément ce qui avait entraîné sa mort ?

Oui, mais là encore, j’ai été confrontée à un imbroglio administratif. Le médecin qui a constaté le décès de mon fils a concrètement coché la case « mort naturelle » mais aussi la case « demande d’autopsie ». Or, pour qu’une autopsie soit faite, il faut que la personne ait succombé à une mort violente, ce qui ne correspondait pas à la mort naturelle. Les acteurs se sont alors renvoyé la balle : le médecin disait de voir avec la police, et celle-ci nous renvoyait vers le funérarium qui nous renvoyait à la police. Finalement, la police nous a conseillé d’envoyer une lettre recommandée au procureur. Ce qui, délai de retour compris, aurait pris plusieurs jours. Et dans tout cela, je n’avais toujours pas le droit de voir le corps de Mathias, puisqu’un médecin légiste avait été prévu lors du constat de décès, mais sans l’accord d’inhumer qui doit être délivré par le commissariat, il ne pouvait pas intervenir. Je ne sais pas s’il est possible d’imaginer dans quel état psychologique je me trouvais.

Comment la situation s’est-elle débloquée ?

Il se trouve qu’une de mes cousines, que je n’avais pas vue depuis 30 ans, travaille au sein du tribunal concerné. Six jours après le décès de Mathias, que je n’avais toujours pas eu le droit de voir, elle m’a mis en relation avec le procureur adjoint qui a immédiatement effectué la démarche pour que le permis d’inhumer soit délivré et que des analyses soient menées, il n’y a pas eu d’autopsie. Celles-ci ont révélé la présence d’acétone dans le sang, ce qui est le signe d’un manque d’insuline, mais ils n’ont pas pu doser l’hémoglobine glycosylée, (bilan du taux de sucre sur les 3 derniers mois) en raison du mauvais état de conservation de l’échantillon de sang prélevé, en raison du temps écoulé depuis le décès. Cela ne suffit pas à expliquer la mort de mon fils, mais la piste la plus probable est que l’impossibilité d’effectuer un suivi régulier a empêché de constater que certains de ses organes étaient abîmés. Je n’ai pu voir mon fils qu’après l’intervention du légiste, soit 10 jours après son décès, et donc son enterrement a eu lieu le 6 mars. C’est alors que j’ai commencé à recevoir des témoignages similaires même s’ils n’avaient pas connu de fin tragique, et à comprendre que pour les étudiants sortis de la fac c’était un combat récurrent pour réintégrer la CPAM.

Où en êtes-vous à présent, et quelle suite, éventuellement judiciaire voulez-vous donner à votre histoire ?

Aujourd’hui, quatre mois après le décès de mon fils, le dossier est depuis 3 mois entre les mains du défenseur des droits. Celui-ci me tient informée autant que possible de l’avancée de son enquête (enquête double, puisqu’elle concerne d’une part la responsabilité du CHU et d’autre part sur le sort des étudiants sortant de leur régime d’assurance maladie). L’enquête demande beaucoup de temps, mais le Défenseur des Droits à la Santé a toute ma confiance. Depuis quatre mois, je ressens une profonde culpabilité ; je m’en veux terriblement de ne pas avoir suffisamment insisté auprès de Mathias pour qu’il obtienne d’urgence un rendez-vous à l’hôpital.

Mais je veux dire clairement que ma démarche n’est pas vindicative. Je ne cherche pas de bouc émissaire, ni à mener de chasse aux sorcières. Je veux simplement comprendre, comprendre ce qui est arrivé, comprendre pourquoi un dysfonctionnement récurrent de l’administration a amené à cette tragique conclusion. A ce jour je n’ai entrepris aucune démarche juridique, j’attends les conclusions de l’enquête du Défenseur des Droits à la Santé, mais en fonction des résultats, je souhaite que chacun soit mis face à ses responsabilités. Pour mon fils, c’est trop tard, mais je veux faire connaître mon histoire afin qu’elle ne se reproduise plus.

 

 

Contacté par la rédaction, M. Ceretti, défenseur des droits à la santé, a tenu à apporter quelques précisions sur cette affaire :

 

« Il faut rester très prudent dans la mesure où cette affaire est actuellement en cours d’instruction. Nous sommes en attente d’éléments médicaux et administratifs complémentaires. Pour le moment nous ne sommes pas certains qu’il s’agisse d’un défaut de prise en charge d’un patient, ou d’un dysfonctionnement de la sécurité sociale. En revanche on peut affirmer qu’étant donnée la gravité du cas il est traité de manière prioritaire par nos services.

À la lumière des premiers éléments, il semblerait qu’il y ait deux éléments distincts : d’une part un éventuel problème de traitement par une caisse d’assurance spécifique qui n’aurait pas mis à jour le droit du jeune homme, et d’autre part une absence de prise en charge par l’hôpital où il était traité. Aucune de ces pistes n’est pour l’instant privilégiée, ni encore avérée. Nous n’excluons pas non plus la possibilité que ce garçon ait été mal informé de ses droits.

Normalement, en France, même lorsque vous êtes sans la moindre assurance, même en situation irrégulière etc. vous avez le droit à une prise en charge d’urgence par les hôpitaux. D’après les informations dont je dispose, le jeune homme a été pris en charge par l’hôpital. Bien ou mal, cette question est posée et j’espère obtenir une réponse.

A priori nous devrions avoir tous les éléments nécessaires d’ici la fin du mois de juillet au plus tard. Nous serons alors en mesure de rendre nos conclusions. Soit l’enquête ne relève pas de carence particulière de l’administration et l’affaire s’arrête là en ce qui concerne nos services, soit elle pointe au contraire un certain nombre de dysfonctionnements, et ce sera à la famille de faire le choix d’éventuelles poursuites, en parallèle de nos propres actions. »

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Entretiens menés par PLG, pour Contrepoints

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  • Effrayant, la sécu française est digne de « Brazil », le film de Terry Gilliam. Vous ne rentrez pas dans les cases, vous n’existez pas. Et il suffit au personnel administratif de s’asseoir sur vos droits pour que le « problème » se résolve de lui-même… par le décès de la victime 🙁

    « [Les analyses] ont révélé la présence d’acétone dans le sang, ce qui est le signe d’un manque d’insuline, mais ils n’ont pas pu doser l’hémoglobine glycosylée, (bilan du taux de sucre sur les 3 derniers mois) en raison du mauvais état de conservation de l’échantillon de sang prélevé, en raison du temps écoulé depuis le décès. Cela ne suffit pas à expliquer la mort de mon fils, »

    Mais ça pointe fortement vers une kétoacidose… Gérer un diabète de type 2 par une adaptation alimentaire, ça fonctionne (surtout dans les tests cliniques), mais avec un type 1 sans monitoring régulier et sans insuline, ça ne pardonne pas. Un rien de déshydratation suffit à emballer la machine.

  • Et pas un médecin, pas un pharmacien n’a pris sur lui pour contourner la machine infernale en panne ?
    C’est quand même aisé de se reposer sur « le système » pour expliquer cette mort.

    • Mais c’est clair, le serment D’Hippocrate c’est du flan ?
      Salopards de pseudo fonctionnaires englués dans leur petite routine administrative…

      Si les médecins dans ce pays avaient une paire de couilles, on n’en serait pas là.

      • Ceux qui ont une paire de couilles, ce sont ceux qui ont refusé le système, ou se sont barrés à l’étranger. Tiens, l’un de mes extraits préférés de Atlas Shrugged, dont la fin colle parfaitement à ce cas :

        « I quit when medicine was placed under State control, some years ago,” said Dr. Hendricks. “Do you know what it takes to perform a brain operation? Do you know the kind of skill it demands, and the years of passionate, merciless, excruciating devotion that go to acquire that skill? That was what I would not place at the disposal of men whose sole qualification to rule me, was their capacity to spout the fraudulent generalities that got them elected to the privilege of enforcing their wishes at the point of a gun. I would not let them dictate the purpose for which my years of study had been spent, or the conditions of my work, or my choice of patients, or the amount of my reward. I observed that in all the discussions that preceded the enslavement of medicine, men discussed everything – except the desires of the doctors. Men considered only the ‘welfare’ of the patients, with no thought for those who were to provide it. That a doctor should have any right, desire or choice in the matter was regarded as irrelevant selfishness; his is not to choose, they said, only ‘to serve.’ That a man who’s willing to work under compulsion is too dangerous a brute to entrust with a job in the stockyards – never occurred to those who proposed to help the sick by making life impossible for the healthy. I have often wondered at the smugness with which people assert their right to enslave me, to control my work, to force my will, to violate my conscience, to stifle my mind – yet what is it that they expect to depend on, when they lie on an operating table under my hands? Their moral code has taught them to believe that it is safe to rely on the virtue of their victims. Well, that is the virtue I have withdrawn. Let them discover the kind of doctors that their system will now produce. Let them discover, in their operating rooms and hospital wards, that it is not safe to place their lives in the hands of a man whose life they have throttled. It is not safe, if he is the sort of a man who resents it – and still less safe, if he is the sort who doesn’t. « 

      • Oui bon nombre de médecins ne veulent que se débarrasser de leur patient, et de toute façon, il paye à l’acte, pas au résultat. Heureusement il en reste encore quelques uns qui font leur travail.

  • Bien triste, mais encore quelqu’un qui pense que c’est la sécu qui soigne et pas le corps médical. Et puis on voit ce que cela donne quand les gens sont super assistés… plus aucune responsabilité.. qu’est ce que cela va être avec la généralisation du tiers-payant!? des morts en pagaille parce qu’une fois de plus on va déresponsabiliser un peu plus les gens?
    Par ailleurs, comme souvent, la maman accablée de chagrin (et pour cause) pense tout savoir. Non une autopsie ne se fait pas « que » pour mort violente. Elle sera systématique en cas de suspicion de meurtre ou si c’est un enfant et demandée quand l’âge de la mort parait trop jeune en comparaison avec la façon dont la personne est morte….. la mort violente n’est pas un critère; Donc ici, le medecin demande une autospsie probablement parce qu’il a des doutes sur l’origine de la mort (peut etre le jeune garçon a autre chose? ex: une malformation cardiaque qui serai passée inaperçue? une insuffisance quelconque qui se serait rajoutée au pb du jour? ect…)

    • Il sera difficile de trouver des docteurs ! RDV dans 6 mois …

    • Je ne pense pas que « la maman accablée de chagrin (et pour cause) pense tout savoir ». Quelqu’un lui a dit que les autopsies c’était pour les morts violentes, elle n’avait pas de raison d’en douter, elle le répète, point.

      • Bonjour,
        Je ne sais pas tout en effet, mais j’ai sous les yeux le constat de décès de mon fils établi par la police municipale en présence des pompiers et du médecin urgentiste. Ce médecin a en effet coché 2 cases, mort naturelle et demande d’autopsie (en raison du jeune âge de mon fils) Ce sont bel et bien ces 2 cases contradictoires et pourtant cochées toutes les deux qui ont retardé la délivrance du permis d’inhumer et l’intervention du médecin légiste qui a pratiqué non pas une autopsie mais des prélèvements.

  • Merci pour l’article. On trouve de tout sur internet, y compris des bobards et des rumeurs datant Mathusalem, maintenant je sais que cette histoire est vraie et récente.
    Et bien vu d’avoir contacté le défenseur des droits.

  • J’ai vécu un arrêt des études et une période sans boulot. Et la sécu, je n’en ai pas eu pendant à peut prêt un an. Heureusement je n’ai pas eu de pépin de santé !

    Mais je témoigne que le système est très mal fichu ! A un tel point qu’on devrait simplement le supprimer…

    Encore une fois c’est les gens entre-deux qui trinquent. Les vrais assistés pro eux sont chouchoutés ( de toutes façons c’est des pro de l’assistanat ).
    Ceux qui sont entre-deux régimes ou alors qui ne rentrent pas dans la case sont mal !

    Toutes mes condoléance à la famille.

    • Merci Romaric pour votre témoignage
      Véronique, la maman de Mathias

    • Avatar
      victoria.melville
      19 juin 2014 at 19 h 06 min

      J’ai mis aussi un an et demi à récupérer mes droits à sécu lorsque je suis sortie de la fac. Bien évidemment, la sécu a égaré plein de feuilles de soin entre temps puisque personne ne savait où j’étais inscrite. J’ai cru que je n’en sortirais jamais. Heureusement pour moi, je n’avais aucune pathologie grave et j’ai juste perdu de l’argent. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Il faut vraiment que ce triste témoignage soit connu et que les suites le soient également.

  • « Il se trouve qu’une de mes cousines, que je n’avais pas vue depuis 30 ans, travaille au sein du tribunal concerné. » En marge de cette triste affaire, voilà qui en dit long sur la réalité des fameux « droits » que l’Obèse et sa caste blablatante tentent péniblement de nous vendre à longueur de journée. Ca rappelle l’armée de conscription où il valait mieux connaître le sergent en charge du tri des dossiers des appelés, plutôt que le général, pour obtenir une bonne affectation.

    « Les personnes qu’il a rencontrées manquaient visiblement de la formation adéquate. Devant son dossier, elles ont tout simplement dit qu’elles ne savaient pas quoi faire. » Des centaines de milliers de fonctionnaires et de salariés d’associations sont positionnés sur le très lucratif marché de la pauvreté, sans oublier les politiques qui nous saoulent avec leurs incantations dogmatiques à propos des « plus démunis ». Quand il n’y aura plus de pauvres pour les nourrir, comment tous les improductifs notoires de l’Obèse feront-ils pour vivre ? Heureusement, Hollande et les socialistes de gauche comme de droite s’acharnent à créer toujours plus de pauvres. Leur avenir est prospère grâce au marché de la pauvreté.

  • L’hôpital Français : 10 000 morts évitables par an, 300 000 à 500 000 « événements indésirables graves ». Ne vous plaigniez pas, c’est gratuit !

    • « 10 000 morts évitables par an » : encore s’agit-il d’une estimation basse. Mais rassurez-vous, les « événements indésirables » sont inconnus au Val de Grâce ou dans les quelques établissements dédiés à la nomenklatura de la petite URSS française.

    • Parce que c’est mieux ailleurs ?

  • Cette histoire est terrible.
    Cependant, pourquoi « Et sans droits, plus de traitement. » Ne pouvait-il pas acheter son insuline via nimporte quel médecin traitant quite à ne pas être remboursé ? J’ai du mal à comprendre pourquoi cela a pris de telle proportion ?
    Et c’ets le meilleur système du monde ?

  • @ Picard Véronique

    Courage, Madame. Sachez que notre chagrin et nos pensées vous accompagnent.

    Je dis « nous », car je suis certain que nous sommes nombreux.

    • Merci monsieur,
      merci pour ce commentaire chaleureux. ma fille et moi avons bien besoin de soutien.
      Mon fils était un garçon formidable et il avait la vie devant lui…
      Très sincèrement
      V. Picard

    • Avatar
      victoria.melville
      19 juin 2014 at 19 h 07 min

      Tous les lecteurs de Contrepoints, je n’en doute pas.

      • Puissions-nous partager cet article le plus possible, que cette terrible histoire atteigne la presse grand public.

        • Le plus simple c’est de rendre le site info -et le jeune journaliste- qui lui donne sa juste place, grand public.

          • Merci de votre réaction, et j’espère que cet article et l’ensemble de la presse le rendra public pour que des témoignages parviennent sur notre blog et fassent bouger ces dysfonctionnements et le manque de communication entre les différentes caisses d’assurance maladie. Seuls les témoignages similaires peuvent m’aider à déposer un dossier consistant d’une défaillance bien réelle auprès du Défenseur des Droits pour tenter de faire bouger les choses. Cela ne me rendra pas mon fils mais mettra ce désordre administratif en lumière. Bien à vous V. Picard

  • Madame Picard,

    Pour avoir connu un imbroglio comme celui de votre fils, je peux vous dire que ce n’est pas simple. Si je suis libéral aujourd’hui c’est à cause de ce délire administratif français. j’ai dû me battre pour rester couvert et pendant 2 ans, je suis resté sans couverture maladie… Il est toujours compliqué d’avoir à faire avec des personnes qui se moquent de vos vies, du moment que la leur va bien. Il reste peu de personnes de bonne volonté mais il en reste.
    Je me joins à votre peine Madame et de tout mon coeur, je vous présente mes condoléances. Je pense comme Pascal, beaucoup personnes qui liront votre témoignage comprendront et auront une pensée é mue pour vous et votre famille.

  • et dire que pendant ce temps la, tous les matins, il ya 200 clandestins qui attendent devant le centre d’AME du haut de Belleville (52 rue O Métra 75020) pour avoir la sécu gratuite payée par les autres… je les vois en sortant de chez moi… on marche sur la tête!

  • J’ai passé presque un an sans carte vital ni couverture: mon courrier pour passer du régime agricole au régime général n’a pas était traité…

  • Bien triste affaire… Notre fameux « modèle social » n’est pas capable de nous prendre en charge sous prétexte que nous n’avons pas une connerie de dossier à jour. J’imagine qu’il avait pourtant une carte d’identité et la nationalité de son pays, ce qui devrait être suffisant pour être pris en charge.
    Le problème avec l’Etat, c’est que pour lui nous sommes des dossiers. A l’heure des réseaux sociaux, n’importe quelle société d’assurances privée aurait résolu le problème de son client si celui-ci avait twitté son problème…

    • Oui mon fils avait des papiers en règle sauf cette carte vitale. Sans être assuré social vous ne pouvez pas trouver de travail et ensuite tout fait boule neige. Vous avez raison, il était un dossier traité ou non, un numéro laissé sous le coude sans plus de préoccupation, ni communication. Bien à vous. V. Picard

  • Un des problèmes de la secu, c’est qu’elle n’est pas juste.

    Mon cas personnel, je suis français et est travaille 20 ans en France, comme la retraite est après 40 années de travaille, j’ai donc cotise 50% de ma vie, puis j’ai décider de partir 1 an a l’Étranger, voir ce qui se passe, au bout d’un an j’ai totalement perdu mes droits alors que j’ai 20 ans de cotisation.

    Après 20 ans de cotisations ininterrompus, j’ai les mêmes droits que quelqu’un qui travaille qu’un mois par an. (en fait suffit d’avoir travailler que 60h sur 1 mois pour avoir 1 an de secu gratuite)

    C’est totalement le contraire des assurances prives, plus vous cotiser, moins vous avez de droits.

    C’est une pyramide de ponzi inversée, les nouveaux venus sont avantage, et les anciens l’ont dans le baba.

    Je cherche un employeur, qui veut bien m’embaucher juste pour 60h pour 1 mois, je travail gratuit, pas besoin de me payer, juste une inscription a la secu !

  • Il faut comprendre les éléments de langages :  » l’enquête ne relève pas de carence particulière de l’administration « .
    Des carences oui, particulières non. C’est tout à fait habituel et normal pour tout dire. Dans mon cas je me suis aperçu après un refus de prise en charge en 2013 que j’étais sur le régime militaire depuis 2009 … 5 semaines pour mettre à jour.

    @ ceux qui tirent à boulets rouges sur le corps médical :

    Sauf erreur de ma part il n’est pas spécifié qu’un médecin aurait explicitement refusé de faire le suivi dont Mathias avait besoin.
    Est-il envisageable qu’il se soit refusé, par fierté mettons, à mendier des aides d’urgence comme un sdf alors qu’il avait droit à une prise en charge par la sécu ?

  • Peut on en savoir plus sur le statut particulier des employés de la mairie de Paris, si peu connu qu’il est apparemment la cause des blocages administratifs suivants.
    Question évidente: pourquoi les fonctionnaires de la mairie de Paris ont ils besoin d’un statut particulier et quels sont les particularités de celui ci. ( réponse , au hasard et sans rien en savoir: il coûte beaucoup plus cher que les contributions versées par les employés de la mairie et la différence est payée par devinez qui)

    • Je pense que ce statut spécifique est liée au double statut de Paris : Commune et département. Donc dans les formulaires, il faut donc cocher une petite case bien spécifique ce qui favorise les erreurs.

      • « Je pense que ce statut spécifique est liée au double statut de Paris : Commune et département »
        Non. D’ailleurs il est bien antérieur à la situation légale de Paris.
        Le terme « fonctionnaire » recouvre en fait une très vaste palette de statuts tous similaires dans leur principe mais tous différents. Chaque organe étatique, et il y en a une grande quantité, peut avoir son catalogue de « corps », son régime de retraite, etc. Ce n’est d’ailleurs pas un scandale en soi : il n’y a pas de raison pour que tout soit uniforme dans les administrations.
        Le scandale c’est plutôt le hiatus entre la prétention à l’universalité de la sécu et son incapacité de la Sécu à gérer la diversité des situations : qu’est-ce qu’elle pouvait bien en avoir à foutre de savoir si Mathias était étudiant ou pas, avait travaillé à la ville de Paris, au Louvre ou chez Moulinot (articles de pèche) ?

      • Et le statut de la mairie de Paris n’est pas le seul. Il y a beaucoup trop de caisses différentes et aucune communication entre elles… Bien à vous. V. Picard

  • Ce cas pourrait permettre aux socialistes de justifier la légalisation de l’euthanasie : le pauvre ne pouvait vivre de manière normale en raison de sa maladie chronique, ce qui le rendait malheureux. Ce qu’ils ne diront jamais, c’est qu’ils cherchent à se débarrasser des gens coûteux pour la sécurité sociale. Autant je peux comprendre le suicide assisté, autant la légalisation de l’euthanasie par les socialistes semble relever de l’eugénisme pur, tout ceci au nom d’une pseudo dignité.

  • Merci à Contrepoints d’avoir relayé l’information et merci à ses lecteurs de l’avoir commentée. Nous avons besoin de vos témoignages pour pointer les dysfonctionnement de l’administration et le manque de communication entre les différentes caisses pour les assurés sociaux afin de remonter l’information au Pôle Santé du Défenseur des Droits qui mène son enquête. C’est le seul moyen de faire bouger les choses. Notre page Facebook : Pour Mathias une carte était vitale ou sur notre blog :http://pourmathiasunecarteetaitvitale.com/
    Tous les témoignages sont publiés anonymement.
    Véronique la maman de Mathias

    • Chère Véronique.

      Je pense que les plus chevronnés des lecteurs de Contrepoints peuvent vous livrer mille éléments : infos, articles, analyses, etc.

      Mais attention : ne vous mettez pas trop en tête de « faire bouger les choses ». Faire connaître la tragédie que vous avez traversée est indispensable – à la société et à votre honneur -, mais l’État est une énorme machine insensible. Il faudra un miracle, pour que le martyr de votre fils suffise à ébranler les hauts fonctionnaires. N’espérez pas trop de ce côté-là, misez plutôt sur les média et sur le fait que tous ceux qui ont lu cet article de Contrepoints vont en parler à leurs proches. Le caractère viral des informations anti-bureaucratiques est un phénomène lent mais redoutable. On y arrivera. Ça mettra peut-être un siècle, mais on y arrivera.

      Courage. Que la paix soit sur votre âme.

      • Cher Pascal,
        Je sais que je me lance dans un combat à la Don Quichotte, mais c’est tout ce qui me reste… Nombre de mes proches après le décès de mon fils m’ont découragée en me disant que je ne ferai pas bouger l’administration. C’est pourquoi j’ai immédiatement saisi le Pôle Santé du Défenseur des Droits, sans passer par la case juridique. Et si j’ai crée ce blog, c’est pour recueillir un maximum de témoignages similaires, même s’ils ne connaissent pas la même fin dramatique. Selon Mr Ceretti, seule la multitude des témoignages recueillis, s’ils vont dans le sens de ce dysfonctionnement récurrent, pourra interpeller en haut lieu et faire bouger les choses. Je l’espère.
        D’autres médias m’ont déjà contactée et je me leurre peut-être, mais je crois qu’on y arrivera même si le combat sera long.
        Merci encore pour tout votre soutien, quatre mois après la mort de mon fils, la paix n’est pas encore là, ma douleur m’est propre comme pour chaque parent qui a perdu un enfant, mais chaque matin lorsque je me réveille, l’angoisse est là, je sais qu’une nouvelle journée sans lui commence et chaque matin je me pose la même question : Qu’aurais je dû faire que je n’ai pas fait, j’ai toujours suivi mon fils de près et Mathias maîtrisait parfaitement son diabète, comment j’ai pu accepter qu’il se mette à la diète durant ce week-end qui aura été fatal, il lui restait encore un peu d’insuline que j’ai retrouvée chez lui, que s’est-il passé… Je crois que je n’aurais jamais de vraie réponse comme me l’a confirmé le Professeur Robert de l’Hôpital Necker qui a suivi mon fils durant les 14 premières années de son diabète, le taux d’acétone dans le sang n’était pas si élevé, seul un mauvais suivi pendant cette année de galère peut expliquer que ses organes qui étaient en parfait état lors de ces dernières hospitalisation de jour, ait pu faire son œuvre insidieusement, d’autant que le diabète est une maladie qui fatigue, sauf lorsqu’elle est bien suivie, et que le stress peut faire monter la glycémie, et du stress je sais qu’il en a eu, c’est pourquoi nous avions fait le point en décembre et décidé qu’il reviendrai à paris où je lui avait trouvé un travail. L’enquête menée par le Défenseur des droits est double : sur les responsabilités du CHU qui a pris son cas, selon moi, trop à la légère, alors que nous étions tous rassurés qu’il ait fini par trouver cette solution, et la seconde enquête porte sur les (éventuels) dysfonctionnements de l’administration.
        Il fallait que je rende public le combat de mon fils, et ces dysfonctionnements inacceptables. Comme je l’ai dit, c’est aujourd’hui tout ce qui reste car je dois continuer pour ma fille…
        Merci encore
        Véronique Picard

        • (Je comprends, ô combien. Mais ne rejoignez pas la cohorte de ceux qui passent leur vie entière à frapper un mur. Votre démarche est noble, saine, souhaitable, mais souvenez-vous de cette règle : « Qu’aurait voulu le défunt ? » Il vous aurait sans doute proposé de vous battre dans un premier temps – pour n’avoir ni regrets, ni honte -, puis de faire la paix avec la vie. Vous êtes dans la première étape, c’est bien, mais fixez-vous un but atteignable (par exemple, la médiatisation de cette terrible affaire), ne vous condamnez pas à ne faire que cela de toute votre vie. Je connais le Stress Post-Traumatique : on vit dans une urgence permanente, on est électrique, on ne sait plus souffler. Il faut combattre cela en vous, si vous en sentez la présence. C’est toxique, car c’est une addiction. Comme le disent les psychiatres, « il est plus difficile de sortir d’un trauma majeur que d’y entrer ». Je me mêle un peu de ce qui ne me regarde pas en vous disant cela, mais je prends le risque. Le jour venu, n’oubliez surtout pas de poser les armes. Votre fille dira : « Maman s’est bien battue », cela suffira. Matthias ne vous aurait sans doute pas demandé de consacrer toute votre existence à chambouler la bureaucratie. Je vous salue avec affection.)

          • Bonjour Pascal, non je ne passerai pas ma vie à vouloir changer la bureaucratie mais si je parviens à mettre en lumière les dysfonctionnements et le manque de communication entre les différentes caisses (trop nombreuses) pour les assurés sociaux, si une simplification des procédures peut être mises en place, alors déjà, j’aurai gagné. Concernant le trauma, ou choc… je ne sais pas, la seule chose que je sais c’est que mon fils n’est plus là, que je suis inconsolable et que rien de tout ça n’aurait dû arriver. Très sincèrement à vous. Véronique

        • Chère Véronique,
          J’ai lu votre témoignage, sans savoir quoi vous dire. Je ne connais pas la peine de perdre son enfant, un peu celle de perdre des parents proches.
          Je pourrait évoquer comme d’autres mon changement de sécu, pas compliqué mais ça n’est pas important. Je n’ai pas de conseil, un deuil c’est difficile, c’est un travail à débuter chaque matin. Si votre deuil à vous est cette démarche alors je vous souhaite d’y trouver vos réponses.

          @ pascal: jamais entendu parler de stress post trauma au cours d’un deuil. Vous pourriez m’expliquer?

          • Le traumatisme peut venir du simple surgissement de la mort non-naturelle. Un enfant qui meurt, un accident de la route mortel dont on est le témoin, des menaces de mort prises au sérieux : mille cas de figure sont possibles. Je ne prétends évidemment pas que Véronique est atteinte de Stress Post-Traumatique. Mais un des classiques de cette pathologie est de s’y enfermer pour rester « fidèle à soi-même ». Ainsi, l’ancien du Viet-Nam va passer sa vie à voir des Viet-Congs partout : il croira inconsciemment que c’est le seul moyen pour lui de rester cohérent avec ce qu’il a vécu, de conserver intacte son intégrité, comme si son trauma était l’événement central qui donne sens à toute sa vie, un événement si grand que tout ce qui le précède et tout ce qui s’ensuit est aboli, un événement qui devient une prison. Il faut s’évader de cette prison. C’est difficile, mais il faut le faire.

            • Je ne l’aurais pas dit en ces termes, mais je pense comprendre votre idée du trauma. Le stress post trauma de manifeste juste après l’événement traumatique et se résorbe avec le temps.
              Là vous nous parlez de trauma qui ne peuvent être traités par la conscience et donc qui subissent une « inclusion psy » = mémorisés sans être pensés si vous préférez ( ce que vous appelez s’y enfermer) . Tout est inconscient dans ce cas, l’individu ne se comprends pas lors des manifestations de ce trauma. S’évader ou accepter cette prison pour ensuite la démonter barreau après barreau 🙂

          • Merci Bénédicte pour votre soutien et votre compréhension. Rien n’est plus douloureux que de perdre un enfant et c’est vrai qu’il n’y a rien à dire pour les parents inconsolables. Les réponses que j’attends me seront fournies par le Défenseur des Droits mais aussi par le nombre de témoignages similaires recueillis, je sais que les étudiants sont nombreux dans ce cas et si je parviens à prouver qu’il s’agit bel et bien d’un dysfonctionnement récurrent, cela ne me rendra pas mon fils mais fera peut être bouger l’administration pour une meilleure communication entre toutes ces caisses indépendantes les unes des autres. Bien à vous. V.Picard

          • Ce n’est pas le deuil, qui provoque le trauma, mais la mort elle-même, si elle est non-naturelle et enfermée dans un contexte fait de non-sens.

            Donner un sens à la mort non-naturelle est très complexe, a fortiori si l’on est athée. Son absence de signification rend l’événement ingérable : la trace qu’il laisse dans la mémoire n’est pas accessible à la raison. On aura donc tendance à compenser cette insignifiance par des comportements aberrants.

            « L »homme peut résister à tout, du moment qu’il parvient à en faire une belle histoire », écrit Hannah Arendt. Le traumatisme se grave dans l’esprit si aucune histoire n’est possible. Et c’est pourquoi la religion apporte un secours considérable : elle enserre la mort dans un récit général qui contredit radicalement le sentiment d’absurdité – c’est particulièrement vrai du christianisme.

            • Erratum

              « L’homme peut résister à tout »

              • Je suis croyante Pascal, chrétienne, non pratiquante mais croyante, et j’ai toujours pensé que s’il arrivait quelque chose à mes enfants je ne croirais plus en rien. C’est tout le contraire qui se passe seule ma croyance de l’espérer vivant ailleurs, le sentir vivant près de moi autrement est ma seule espérance et mon seul réconfort. Le défendre c’est une chose, me battre pour que les dysfonctionnements soient moins récurrents et que les démarches soient simplifiées en est une autre, cela concerne les autres et je sais que mon fils qui était toujours là pour ceux qu’il aimait aurait approuvé mon action. Mais Dieu que c’est dur…

                • Ah, vous voilà – presque – sortie d’affaire, alors. Car, d’une part, votre enfant vous attend quelque part : votre amour réciproque est plus fort que la mort. D’autre part, il y a une justice et tout sera payé cash – jusqu’au dernier centime, dit la Bible ; vous n’avez donc pas à porter seule le fardeau de cette justice, il est porté avec vous par plus puissant que vous. Enfin, votre action s’inscrit dans le vaste courant du Bien : elle a une utilité intrinsèque, dont vous ne verrez jamais vraiment le résultat (ce serait trop simple), mais dont l’effet bénéfique sur la réalité est certain, profond, durable. Souvenez-vous que le Bien, le Vrai et le Beau sont une seule et même chose, et que c’est dans leur triangle qu’il faut trouver votre énergie et votre consolation. Je vous embrasse.

  • Bonjour,

    Je suis bouleversée à la lecture de cet article et du décès malheureux et imprévu de Mathias, par tant d’indifférence des services public concernés.
    C’est tout simplement honteux. Que dire d’autre ?

    SINCERES CONDOLEANCES MME

    • Bonjour Caroline,
      Merci pour votre message chaleureux, il n’y a malheureusement rien d’autre à dire …
      J’espère que l’action du Défenseur droits rendra justice à mon fils et que l’appel à témoignage lancée sur notre blog et que je lui présenterai pour faire remonter à qui de droit ces dysfonctionnements feront bouger les choses… Pour mon fils et moi il est trop tard et je suis inconsolable, mais pour les autres j’espère que mon action simplifiera les démarches et la communication
      Merci encore
      Bien à vous
      Véronique la maman de Mathias

    • Il n’y a pas de quoi s’étonner devant l’ampleur de négligence et de la maltraitance dans le système actuel de santé. Tout ce que l’on peut faire c’est de soutenir la maman de Mathias dans ces démarches. C’est dur de perdre quelqu’un de proche à cause de négligence administratif et médical.J’ai perdu ma compagne Nathalie le 31 janvier2014 à Aix-en-Provence à cause de la même histoire. Elle est morte parce que sa curatelle a abusé d’elle. Elle lui enlevé sa mutuelle. Morte dans l’indifférence et pourtant, tous les services concerné ont été avertis avant : Rien et rien. Ils sont complices.
      Plus jamais ça !

  • Bonjour,
    j’ai crée une pétition sur Avaaz. Si vous souhaitez la signer, cela renforcera notre mobilisation. Merci de prendre une minute pour partager ce lien avec vos contacts:

    http://www.avaaz.org/fr/petition/Etudiants_en_fin_de_droit_de_securite_sociale_Appel_a_temoignage_sur_la_non_recupeation_de_la_carte_vitale_apres_la_fac/?cvVtOhb

    Et toujours sur notre blog :

    http://pourmathiasunecarteetaitvitale.com/

    ou sur Facebook page page : Pour Mathias une carte était vitale, page rattachée à la mienne : Véronique picard
    Merci à tous pour votre soutien
    Véronique la maman de Mathias

  • Bonjour Mme Picard !
    Votre récit est source d’inspiration. Je suis totalement à votre côté dans votre combat pour comprendre ce qui s’est passé pour votre fils, mort jeune. Il aurait pu être sauvé si les services concernés avaient un peu de souci sur son état de santé qui nécessitait une prise en charge attentive.
    Je ne pourrai pas ne pas réagir pour dire une chose simple : Oui ! Je suis passé par là. Ma compagne Nathalie a subi une mort cruelle la nuit du 30 au 31 janvier 2014 à l’âge de 43 ans à Aix-en-Provence. La mandataire du service judiciaire de la protection des majeurs lui avait enlevé sa mutuelle pour se soigner. Et pourtant, juste trois mois avant, j’avais averti ce service sur la gravité de son état de santé. Elle est morte laissant derrière elle un enfant de 4 ans. Seul le service de la police qui m’a aidé dans l’accompagnement de son enterrement en me donnant tous les documents nécessaires.
    Je suis avec vous et je vous souhaite bon courage !
    Marseille

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