Mise à jour janvier 2022
Sans grande surprise, après les rumeurs qui l’annonçait depuis 2021, le taux du livret A a été remonté à 1 % annuel. Une première depuis une décennie.
C’est une mauvaise nouvelle pour les épargnants français, contrairement aux apparences : le livret A accumule en effet des montants bien trop élevés (plus de 10 000€ en moyenne !), qui rapporteraient bien plus ailleurs. Le gouvernement encourage pourtant encore et toujours les Français à aller sur de l’épargne réglementée au lieu de meilleurs placements.
Cette annonce est donc une bonne occasion pour réorienter intelligemment son épargne. En effet, les placements plus rentables ne manquent pas, même garantis et nets de fiscalité. Tour d’horizon de ces options sécurisées.
PEL : deux fois plus rentable en bloquant au moins deux ans
Rémunéré à 2,5 % brut soit 2,11 % net, le PEL (version de 2011-2015) est aujourd’hui le meilleur placement garanti alternatif au livret A, avec un rendement plus de deux fois supérieur et un plafond bien plus élevé de 61 200 euros. Pour un PEL de 2015 ou 2016, à 2,0%, cela reste aussi bien plus intéressant que le livret A, même après fiscalité. Le blocage de l’argent est assez limité puisqu’il est facile d’en sortir. Attention toutefois à ne pas le faire dans les deux premières années : les intérêts seraient alors ramenés au taux (dérisoire) du CEL, annulant tout l’intérêt de l’opération.
Différence nette d’intérêts pour un livret A au plafond : 22 950 euros * (2,11 % – 1 %) = 255 euros d’intérêts supplémentaires si vous avez la chance d’avoir encore un PEL de 2011 – 2015. Et bien plus pour de vieilles générations de PEL
Assurance-vie : pas de blocage mais de moins en moins rentable
Que vous ayez ou non une assurance-vie à maturité fiscale (8 ans), une bonne assurance-vie sans frais de versement vous rapportera beaucoup plus qu’un livret A :
- de 0 à 8 ans, la sortie est possible à tout instant, avec un prélèvement forfaitaire de 30%, ou intégration à l’IR si plus intéressant
- au-delà de 8 ans, vous ne payerez « que » les 17,2 % de prélèvements sociaux si vous êtes en dessous des 4600 euros d’intérêts retirés
Avec un rendement du fonds euro à 1,5 % (les contrats Internet sont plutôt entre 3,3 % et 4,05 % en 2013), cela vous rapportera donc pas forcément beaucoup plus qu’un livret A… Heureusement, à la différence du PEL, il y a peu de contraintes de disponibilité. Ainsi, pour les contrats de Generali Vie (commercialisés par Boursorama ou ING), le rachat de 70 % du contrat est possible en 72 heures seulement.
Limite importante : les assurances-vie avec frais de versement sont bien évidemment à proscrire pour une utilisation dynamique de votre assurance-vie comme un livret puisqu’ils mangeraient tout le gain. Bonne nouvelle, tous les contrats « internet » vendus en ligne sont sans frais de versement.
Livrets fiscalisés : gare à la fiscalité ou au temps passé
Nombreux sont les livrets ou superlivrets commercialisés en ligne par BforBank, ING, PSA Banque, Cetelem, etc. à des taux qui ridiculisent le livret A : malgré une baisse ces dernières années, on peut encore trouver des placements à 4 voire 5 % pendant trois voire six mois ou même un an. Une bonne opportunité pour qui est prêt à bouger régulièrement son argent.
Seulement, à la différence du livret A, ces placements sont fiscalisés, ce qui réduira fortement le gain de l’opération à partir du moment où vous êtes dans une tranche marginale d’imposition conséquente. Dans le meilleur des cas (contribuable non imposable), vous n’aurez « que » les prélèvements sociaux de 15,5 % à acquitter (détail du calcul pour tous les contribuables ici). Enfin bien sûr, il faut être prêt à jouer au « saute-livret » en fonction des dates de validité des différentes promotions, sinon vous retournerez au taux « normal », guère différent du livret A… Gare au temps passé…
Gain net : fortement variable selon le TMI… et la valeur que vous accordez à votre temps !
Et les autres placements ?
D’autres options existent, comme le compte à terme. Sans les inconvénients du temps de gestion des superlivrets, il vous offre un taux fixe voire progressif sur une période de blocage allant de un mois à 5 ans. Mais la fiscalité reste punitive pour un contribuable dans la tranche d’imposition à 30 %, qui perdra plus de 45 % de ses intérêts en fiscalité…
Les sicav monétaires, au rendement faible, méritent également d’être cités puisqu’elles permettent de faire travailler son argent au jour le jour, sans mécanisme des quinzaines. Pour des placements de très courte durée, cela a son avantage.
Conclusion
Les solutions ne manquent pas pour gagner plus que le taux du livret A, même sans aucun risque. Même si leur nombre baisse, le panorama des options est large, permettant à chacun de trouver de quoi multiplier au moins par deux son rendement. Motivation supplémentaire pour nos lecteurs libéraux, les fonds du livret A servant en partie à financer les logements sociaux, en retirer votre épargne sera un (petit) pas en faveur d’un marché du logement plus libre et sain.
Le mieux est de se demander surtout si vous n’avez pas trop sur votre livret A, et s’il n’est pas temps de placer sur des supports plus risqués, nettement plus rémunérateurs et meilleurs pour l’économie. Si tout cela est du chinois pour vous mais que vous voulez optimiser votre épargne, lisez absolument cet autre article : Épargne : comment placer son argent quand on n’y connaît rien!
J’ai laissé tomber le livret A et j’ai acheté des actions TOTAL (CAC40).
Total verse un dividende qui représente entre 4 et 5 % du prix d’achat de l’action ! ! !
De plus TOTAL verse 3 acomptes sur dividende (en septembre, décembre et mars) et le solde en juin.
Donc rentrée régulière d’argent et c’est au moins du 4%.
Quant au cours de l’action il est excessivement stable.
Oui mais l’article se limite, avec justesse, aux actifs monétaires.
Je peux vous sortir des actions à versements trimestriels qui ont un rendement presqu’ identique à Total, mais juste avec un 1 devant le 4 ou 5%.
Ne vous privez pas.
Grave! Ne vous privez pas.
Ce commentaire a fort mal vieilli quand on voit le cours de Total… Et le cours aussi atteint pendant 2020. L’occasion de rappeler qu’un dividende c’est très différent d’un revenu garanti, et que la valeur d’une action peut bouger beaucoup.
L’argent qui va sur un livret A est de l’épargne de précaution, dont on peut avoir besoin à court terme. Cela ne va surtout pas en actions, même « de rendement »
Le risque n’est pas le même.
Exactement
Aucun livret A, je ne voulais pas financer les HLM, mais des placements diversifiés.
Bien résumé, merci!
La meilleure alternative au livret A …Cassez le et faites vous un beau voyage s’il son niveau est croquignolet et vous aurez le plaisir de ne pas financer le logement social !!!
Et le placement en actions ou SICAV?
Louise,
Je pense que l’idée du billet est de lister les choix d’épargnes possibles qui sont semblables aux livret A, qui sont « peu risqués ».
Les PEA, Compte titre… sont des placements plus « risqués », plus « complexes » et nécessitant des connaissances et un suivi de l’actualité financière. C’est une démarche différente à mon sens que l’épargne.
Je peux me tromper, je n’en suis pas l’auteur, c’est ma perception du billet,
meilleurs messages,
Bénédicte.
la meilleure solution selon moi : tout retirer du livret a (et ne plus financer effectivement les hlm), et tout garder chez soi dans une bonne cachette.
réutiliser seulement en cas d’opportunité : « si je vous demande pas de facture et que je paye en liquide, vous me faites combien de rabais ? » l’artisan vous fera un beau geste.
1) ça rapporte pinuts, 2) ca ne sert pas a financer les logements sociaux mais a renbourser la dette
Pour un retour sur investissement aussi crasse d’un cote et des risques aussi consequents de l’autre, avec ce qui se prepare de merdouille para-economique a l’horizon, je vous conseillerais plutot de faire un trou dans le jardin et d’y enterrer vos economies. Pour le reste, les accessoires habituels : bergers allemands, tervurens, puissance de feu, fil de fer barbele, la liste n’est pas exhaustive…
Certes, c’est officiellement un peu risqué, mais on ne peut pas passer à côté des SCPI, si l’on veut placer à moyen terme (sup. à 3 ans). Bonne alternative au PEL. Rendement moyen supérieur à 4 %. Inconvénient : frais de souscription importants, d’où la nécessité de n’en sortir qu’après plusieurs années. Encore que de nouvelles SCPI ont supprimé ces frais à condition de les conserver plus de 3 ans.
Le livret A (ou le LDD) offre cependant un avantage sur tous les autres : l’argent est mobilisable dans la journée, sur son compte courant de la même banque.
Il faut en réalité le considérer comme un quasi compte courant mais avec un petit rendement.
On pouvait d’ailleurs, il y a quelques années, y verser son salaire.